Commentaires sur ses livres

Et la glace se fissura, Matt Goldman

Nils Shapiro, détective privé, est engagé par les parents de Linnea pour la retrouver.
Elle a disparu en même temps que Haley, après un match de hockey à Warroad.
Et contrairement à Linnea, Haley a elle été retrouvée.
Une heure s’écoule entre le temps où il a été embauché par les parents de la jeune disparue et où il se fait tirer dessus, une flèche, qui manque de le tuer.
« Des filles de 17 ans disparaissent tous les jours. Ceux qui les recherchent ne se font pas transpercer des flèches ».
Il recevra plus tard un mot des plus tendres « Même les bons tireurs ratent parfois leur cible. La prochaine sera la bonne. ».
Quelqu’un veut l’empêcher d’enquêter sur la disparition, c’est évident.
Le souci c’est que dès qu’il évoque les parents de Linnea dans les alentours, on lui répond que « C’est la merde depuis que les Engstorm s’y sont installés », le coach de hockey avoue lui aussi « Je n’ai rien contre Linnea, mais ses parents n’apportent rien de positif à la ville. »… D’autres disent que « Roger Ernstorme est un sacré numéro »…
Malgré l’inquiétude de son collègue qui tente de le dissuader, Nils souhaite de plus en plus résoudre cette enquête.
Deux filles de Warroad qui disparaissent, ça ne peut pas être une coïncidence …
D’autant que des morts par flèche se multiplient autour de lui.
Nils, plus motivé que jamais, fera tout pour trouver la vérité, quel qu’en soit le prix à payer.
Un livre qu’on lit d’une traite, tant le personnage de Nils Shapiro est attachant, vif, poignant.
On est loin de s’attendre à la vérité qui nous tombe dessus, quelques jours après la disparition de Linnea.
D’ailleurs, on ne s’attend à rien tant le dossier est complexe, la famille détestée …

Edité par Editions Calmann-Lévy, 20 février 2019
21,90 €

http://saginlibrio.over-blog.com/2019/04/et-la-glace-se-fissura-serie-nils-shapiro-2eme-opus-de-matt-goldman.html
Un auteur dont je découvre la plume, un retour un peu mitigé mais qui s'explique par nos nationalités différentes et nos références culturelles divergentes.
En effet, je me suis laissée prendre par l'enquête de Nils Shapiro, qui contre l'avis de son associé, va donner une orientation particulière à ses investigations pour suivre ses déductions. Ces dernières sont fines, pesées, extrêmement affinées. Il relève des détails que d'autres n'auraient pas vu, il pointe l'insignifiant pour en découler une thèse ahurissante et très souvent pleinement fondée. Ce personnage haut en couleur, un peu bourru, aux prises avec une vie personnelle plutôt chaotique, prendra à cœur de retrouver la jeune fille par tous moyens. Les joutes verbales s'enchainent, quelque soit son interlocuteur, avec une préférence pour l'humour pince sans rire de son infirmier.
Ce roman est un deuxième opus, dont il est fait peu référence au premier mais qui, de part sa construction, renvoie à un passé plus ou moins récent qui m'a échappé; après une certaine gêne dans ma lecture, j'ai recherché ce qui me manquait et c'est tout bonnement d'avoir lu "Retour à la poussière", sorti en 2017 chez le même éditeur. Aussi, ne faites pas comme moi et vous apprécierez bien mieux votre lecture si le premier de la série est lu.
Venons-en au point qui m'a continuellement crispé tout au long du livre, et où je disais que nos références sont différentes: le fait de citer les marques sans discontinuer... La plume de l'auteur prend plaisir à décrire le personnage rencontré dans tous ses détails: pureté de la peau, état des cheveux, couleur des yeux, impressions qui en découlent. Cela est un peu perturbant au début et puis on se laisse aller comprenant que nous sommes dans le regard de Nils Shapiro qui analyse tout, tout le temps. Mais quand il se met à citer chaque marque de vêtements qui se superposent sur les corps de ses interlocuteurs, alors là, moi petite française, cela ne me parle pas, car elles m'étaient bien souvent inconnues. Pour le coup, cela ne m'aidait en rien pour me représenter le personnage comme Nils Shapiro voulait que je le vois.
Alors oui retour mitigé, mais lecture globalement satisfaisante. Si un 3ème opus est en préparation, je le lirai car cet ex-flic est attachant et très intéressant à suivre.
Enjoy !

Attirée par la 4e de couverture et par la couverture en elle-même, que je trouve magnifique, je trouvais le postulat de départ de cette intrigue originale...

Mais?... Non, pas tout de suite ^^

Effectivement, l'intrigue de départ est totalement originale avec le moyen que trouve le meurtrier pour couvrir ses traces sur la scène de crime.
Qui pouvait bien en vouloir à Maggie Somerville, femme apparemment sans histoire?
Lorsque le corps est retrouvé sous des monticules de poussière, la police d'Edina fait appel au privé Nils Shapiro pour élucider le mystère...

J'ai adoré le personnage du privé Nils Shapiro, drôle, charismatique, énervant pour sa hiérarchie et ses amis pour ses sarcasmes entre autres. Le genre de personnage atypique qu'on aime détester.

Tout cela donne envie, n'est-ce pas? Alors où est le mais? J'y arrive...

Autant le début est bien rythmé, original et avec un personnage attachant, autant le milieu du roman souffre d'un ventre mou, de longueurs et de digressions, qui m'a créé un léger lors de la lecture de ce roman, pourtant relativement court.

Le dernier tiers reprend un peu de rythme, heureusement, et même si la fin semble sortie tout droit d'un chapeau de magicien, le personnage de Shapiro est tellement jubilatoire que j'ai adoré ce final à la Columbo :)

Une lecture mitigée donc mais un personnage attachant que j'aimerai retrouver dans une autre enquête, un poil plus rythmée

A priori, personne n’en voulait à Maggie Somerville. Un train de vie agréable, des rapports de voisinages très cordiaux, c’était une femme plutôt discrète et sans histoires. Qui l’a négociée et pourquoi, questions classiques, mais qui a bien pu élaborer une telle mise en scène ? Il faut avoir l’esprit sacrément tordu pour ensevelir la victime et tout ce qui l’entoure sous des kilos de poussière.

Démunie, la police fait appel à Nils « Shap » Shapiro, privé de son état, dont la carrière de flic a été tuée dans l’œuf. Le personnage est excellent et porte l’intrigue à lui tout seul. C’est bien là le problème : on suit tellement sa vie amoureuse et ses déboires qu’on n’en oublie parfois pourquoi on est là. Entre l’ex qu’il refuse d’oublier et ses multiples rencontres (sous son cynisme affirmé, monsieur est un bon vivant), l’enquête passe au second plan. La fin à la Scoubidou (j’ai des références) m’a laissée perplexe. Vous savez, ce dénouement granguignolesque où Fred démasque littéralement le coupable grâce aux savantes théories de Vera-la-geek. Je force le trait, mais la chute m’a donné l’impression d’être un choix par dépit.

Retour à la poussière reste agréable à lire, surtout pour son héros. Son effronterie face au FBI qui marche sur ses plates-bandes est jubilatoire, et le contraste avec le très effacé Ellegaard, qui voudrait faire le job proprement, fait souvent sourire. Maintenant que les présentations sont faites, j’espère retrouver Shapiro dans une nouvelle enquête, plus consistante et sans trop de digressions.