Mélanie Fazi

Qu'est-ce que cela implique, de vivre avec une différence - que notre entourage ne comprend pas forcément, dont il n'a même pas conscience de l'existence ?

Un témoignage précieux sur les difficultés que l'on peut rencontrer à se comprendre et à s'accepter soi-même lorsque l'on ne rentre pas dans la norme. Cet ouvrage aborde non seulement ce thème du (difficile) cheminement vers soi-même, mais aussi du coming-out, de l'importance des étiquettes pour nommer et définir les choses, ainsi que pour leur donner une existence aux yeux du reste du monde. Cet ouvrage peut aussi nous inciter à être plus attentifs au vécu et aux singularités d'autrui.

J'ai dévoré ce témoignage poignant en quelques jours. Déjà, auparavant, j'adorais Mélanie Fazi pour les fictions que j'avais déjà lues d'elle et pour sa traduction des Archives de Roshar. C'était donc presque un honneur d'avoir accès à un morceau de son âme, avec ce livre.

Je me suis reconnue dans certains aspects, d'autres qui me sont étrangers m'ont permis d'apprendre sur les autres et de grandir. Il s'agit d'une lecture instructive, nécessaire, comme il n'y en a pas assez. Il faut commencer à faire bouger les représentations, pour enseigner au plus grand nombre.

Je connaissais Mélanie Fazi de nom, par son podcast, ses traductions et pour avoir vu passer ses titres mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de la lire. C'est maintenant chose faite et quelle découverte ! L'auteure a une plume incroyablement belle, travaillée c'est un vrai régal à lire. En plus de ça ces nouvelles sont toutes prenantes et très originales, chacune différente des précédentes et font passer par un tas d'émotions. Mes préférées étant en forme de dragon, le train de nuit et fantômes d'épingles. Je n'hésiterait pas à retenter l'aventure avec cette auteur à l'avenir.

J'avais plutôt apprécié les autres recueils de nouvelles de Mélanie Fazi, mais celui-là m'a laissé sur ma faim. Je n'ai pas adhéré aux thèmes abordés, d'une part : presque tout tourne autour de la violence et de la vengeance, il n'y a pas la part de merveilleux inexplicable que j'ai trouvé ailleurs (notamment dans Le jardin des silences). Et le style me semble aussi moins affirmé, je pense que l'auteure y fait des essais mais sans parvenir à conclure.

"Mémoires des herbes aromatiques" est la seule nouvelle a m'avoir positivement marqué, exploitant la mythologie grecque tout en veillant à déconstruire certains poncifs. "Rêves de cendre" et "Petit théâtre de rame" sont aussi plutôt originaux.

Une pépite. Mélani Fazi nous mène et nous emmène au fil de ces nouvelles découvrir sous des semblants de surnaturel la beauté et la monstruosité de l'humanité. Que dire sinon que c'en est bluffant, fascinant... hypnotisant. Laissez-vous porter l'espace d'une trentaine de pages par les tourments, les convictions, les espoirs et la folie parfois d'un personnage. Dans sa préface, Michel Pagel prévient : "Une ambiance, un malaise, une invitation à la réflexion, à l'introspection qui sont les marques du vrai fantastique. Les textes que vous allez lire, des plus désespérés aux plus optimistes, renferment un élément de noirceur, de menace, qui se transmet directement des personnages au lecteur pour le troubler, voire le bouleverser". J'ai lu cette mise en garde sans y prêter d'attention particulière, désormais elle résonne en moi.

Recueil de nouvelles fantastiques de Mélanie Fazi, plus proches ici du contes que ses précédents livres. J'ai peut-être été un peu moins touchée que précédemment, mais elle sait toujours raconter les histoires de manière très talentueuse, avec un ton unique et reconnaissable.

https://lessortilegesdesmots.blogspot.com/2023/02/nous-qui-nexistons-pas-de-melanie-fazi.html

Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Il y a des livres qui arrive au bon moment dans votre vie et celui-ci en fait partie. Ce ne sera dont pas un avis comme les autres.

Ça faisait longtemps que je voyais passer le nom de cette autrice. Ne me demandez pas pourquoi mais je voulais découvrir sa plume. Suite à cette lecture, mon impression est confirmée. Je lirai ses autres livres.

En pensant à cet essai/témoignage, un mot me vient à l'esprit : MERCI! (oui écrit en grand). Je ne savais pas trop ce que je pensais lire. Le résumé ne dit pas grand chose. J'ai été plus que surprise par ce que j'ai lu. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu quelque chose comme ça. C'est le livre que j'attendais.

Sa plume est très sensible. On ne peut que lire et se laisser porter par son expérience. Je ne pouvais qu'être d'accord avec ce qu'elle a écrit. Elle met en mot ce que je n'ai jamais su exprimer. Elle y parle de sa différence. On découvre son parcours, ses pensées et son rapport difficile à cette différence que les autres pointent du doigt sans le vouloir. À force, elle s'est sentie inférieure et anormale. Les normes sociétales sont un poids pour ceux qui ne s'y conforment pas.

Ce sentiment d'être trop différente, pas assez comme-ci, trop comme ça, je le comprends bien trop, comme ce besoin de se cacher. J'ai moi-même vécu certaines choses dont elle parle. C'est assez violent.

Une phrase entre-guillemet dans le livre, un proche me l'a dite. Je l'ai très mal vécu. Comme j'ai toujours mal vécu mon rapport aux relations amoureuses. Comme l'autrice à quelques différences près. J'ai eu les mêmes réactions qu'elle parfois. Ça me fait sourire et me rend triste à la fois. Je la remercie d'avoir écrit et publié ce texte. Je pourrai en dire tellement plus mais je préfère que vous lisiez ce livre.

En bref, ce livre est arrivé alors que je remets beaucoup de choses en question. Je ne remercierai jamais assez Mélanie Fazi pour ce texte si important pour les personnes concernées comme pour pour les non-concernées. Un jour, on pourra dire ce que l'on pense sans avoir de réactions déplacées.

Mélanie Fazi nous livre un essai auto-biographique réel et percutant, qui a su résonner en moi par sa vérité. Elle a su mettre des mots sur un vécu que l'on partage, des questions et des confrontations que j'ai également rencontré. Elle a réussi à aborder le coming-out, ce qu'il représente, bouscule et libère. Plusieurs fois, je me suis surprise à hocher la tête pour marquer mon approbation, à sourire de soulagement, à me dire que "je n'étais pas seule". Et ça fait du bien. J'ai été émue, comprise et comme prise dans une petite bulle d'amour que l'autrice a créé avec ses quelques pages.

Je remercie Mélanie Fazi de s'être emparée du sujet, d'y avoir posé sa voix pour guider la réflexion de ceux qui ne savent pas, pour entourer ceux qui le vivent. Son approche est douce, personnelle et sensible : j'ai cru connaître l'autrice de longue date.

Un essai touchant et qui peut être instructif pour ceux qui s'y penchent.

C'est ma propre quête identitaire qui m'a menée jusqu'à ce livre. "Nous qui n'existons pas" est une version étoffée du billet que l'auteure a publié sur son blog à propos de son vécu de femme qui ne se reconnait pas dans le schéma patriarcal classique (heureuse dans un couple hétéro qui a des enfants). Me posant moi-même beaucoup de questions sur qui je suis et mon rapport aux normes que la société m'impose (sur ce même schéma), j'ai trouvé beaucoup de réconfort à travers son témoignage. Le thème "asexualité" est attaché à ce livre mais, après lecture, je ne le trouve en effet pas assez précis et pertinent. Ce livre parle de découverte, d'acceptation de soi, de l'influence de la société sur notre bien-être mental et notre mode de pensée, d'individualité, et surtout d'étiquette et de représentation... Quand notre différence ne s'inscrit dans aucune généralité, on a tendance à se débattre avec parce que les gens qui nous entourent (formatés par ces mêmes normes qui nous influencent nous-mêmes) nous font bien sentir qu'il s'agit d'un problème à résoudre. Ne pas vouloir être en couple est étrange. Ne pas être actif sexuellement est anormal. Je me suis beaucoup reconnue dans les stigmatisations évoquées par l'auteure et ses conclusions résonnent en moi avec d'autant plus de justesse. Je n'aurais jamais pensé, en réalité, tomber sur un ouvrage qui décrit un ressenti si proche du mien et qui appartienne à une personne bien réelle ! Si j'ai eu la chance de lire un livre ("Loveless", d'Alice Oseman) qui m'a permis de faire le point assez tôt dans ma vie d'adulte sur le malaise qui m'habitait par rapport à ma propre sexualité, ce livre aborde des questions qui vont au-delà de la découverte première et qui aident à se dire "Ah, en fait, je ne suis vraiment pas seule dans ce cas, après tout". Encore une fois malheureusement, les textes de ce type sont assez rares et il faut beaucoup chercher pour trouver, encore aujourd'hui, des témoignages qui font échos à cette différence. C'est quand on le vit qu'on réalise que la représentation et la parole sont importants. Malgré tout, il faut avoir du courage pour se dévoiler soi-même...

Un grand merci en tout cas à l'auteure pour ce témoignage. Un livre de 100 pages qui se lit sans effort et que, un jour, quand j'en aurais le courage, je ferais sûrement tourner parmi mon entourage pour éveiller les esprits.

Ce livre très personnel a raisonné en moi de par ses questionnements, ses doutes et ses peurs mis sur papier avec une plume à la fois douce et pertinente.

Je n'ai jamais collé aux normes pour un tas de raisons, mon absence de sexualité ou de sentiments amoureux n'en étant qu'une parmi d'autres, et je comprends parfaitement le ressenti de Mélanie Fazi quant au manque d'envie d'être en couple ou de se conformer à notre société amatonormative.

Le fait qu'elle ne trouve pas encore de mot juste pour se définir, d'étiquette qui lui convienne, est aussi ce que j'ai apprécié dans cette lecture. Sa quête d'identité n'est pas achevée, c'est un cheminement qui prend du temps et qui fluctue au fil des années, sans jamais de véritable "fin". Dans beaucoup d'autres témoignages, il s'agit avant tout d'une conclusion, de la réponse à leurs questionnements, mais ici, c'est plus un témoignage en suspens, ancré dans la période de sa création.

Je m'en veux un petit peu de ne jamais m'être intéressée aux œuvres de Mélanie Fazi, je me souviens d'avoir lu 'Arlis des forains' pour le collège et de ne pas avoir apprécié. Il faudra que je lui redonne une chance, car elle a une très belle plume.