Mike W. W.Barr

Voilà 10 ans que ce magazine existe. Nous en sommes déjà au numéro 41. A ce moment LUG va penser passer à un format mensuel comme indiqué sur la couverture. Petite erreur de jugement, puisque le suivant ne paraitra que 4 mois plus tard.

Voici Batman confronté à son double maléfique, Wrath. Cet album propose deux histoires. L’une datant des années 80 présentant le double de Batman, et l’autre plus récente de 2008, poursuivant la quête de Wrath alors décédé par l’un de ses acolytes.

L’histoire est intéressante puisqu’elle présente une facette méconnue de Batman, celle qui se cache derrière ce super-héros sans pouvoir. En effet, la première histoire met en évidence les mêmes défauts de ce Batman en mettant en avant son homologue du côté obscur, car ce Wrath utilise jusqu’aux mêmes techniques de combat pour se confronter à Batman, dans un costume quasi identique. Il en ressort un personnage obsessionnel à l’extrême, perdant pied, n’ayant aucune vie sociale, pour pouvoir venger un passé douloureux.

Le graphisme, que ce soit celui des années 80 ou celui plus récent, est bien travaillé, les personnages, les postures sont dynamiques. En revanche, les couleurs des années 80 sont très kitch, d’un mauvais goût perturbant. Une case, une couleur dominante différente, vous vous retrouvez à avoir sur une même page plusieurs cases de couleurs différentes, c’est douloureux pour les yeux. Alors que l’histoire écrite plus récemment, présente une ambiance pour chaque double page.

Le Wrath de la seconde histoire est un double de Robin, alors que celui-ci, ayant grandi, a changé d’identité, mais aux côtés de Batman, retrouve ses habitudes de combat et une complicité que l’acolyte de Wrath n’a jamais vécu avec le Wrath d’origine.

La dernière page est une morale qui permet de définir réellement Batman. Malgré un caractère similaire, identique, le destin des deux hommes a été considérablement différent par les adultes les ayant pris sous leurs ailes.

Pour le premier comics, des graphismes différents, superbes, et une histoire que je ne connaissais pas du tout, cruelle et qui nous permet de découvrir la vie de Ras Al Ghul ; pour le second, un scénario, encore une fois, triste pour Batman, mais un espoir final.

J'ai été ravie de pouvoir me replonger dans l'univers de la série après avoir pu me plonger dans celle de Batman Aventures. C'était une série que je regardais enfant et en ouvrant ce tome, j'ai tout retrouvé. Le générique ne m'a pas quitté durant toute ma lecture ! La nostalgie aidant, j'ai donc pleinement apprécié ce livre.

Beaucoup de choses font que c'est un livre à lire. La couverture déjà... d'Alex Ross... Donc c'est juste beau. Ensuite à l'intérieur, les dessins sont dans le style de Bruce Timm, beaucoup de simplicité dans les mouvements, les expressions, les costumes, les décors mais c'est une simplicité qui ne fait pas minimaliste et ne donne pas l'impression que les auteurs et dessinateurs ont assuré le minimum requis. non c'est une simplicité assumée à la fois pour que le public enfant à laquelle l'oeuvre est destinée puisse comprendre rapidement sans être surchargée de détails inutiles, et ensuite pour permettre une identification rapide et une concentration plus importante sur l'intrigue. J'aime donc particulièrement ce style de dessin.

Les intrigues ensuite. elles sont simples et efficaces mais avec une profondeur qui leur permet de s'adapter autant à un public d'enfant qu'à un public adulte. On découvre des personnages peu employés dans les comics adultes et on en redécouvre d'autres. C'était vraiment très intéressant.

Bref, beaucoup de raison en plus de la nostalgie de lire ce tome et de l'apprécier tranquillement au fond de son lit.