Nan Aurousseau

Sexe, torture, orgueil et préjugés, Nan Aurousseau ne m'a pas épargné. L'écriture est bleuffante, voir carrément décapante. Car au-delà de la simple expérience d’horreur métaphysique à laquelle j'ai été confronté, son roman m'a obligé à une réflexion sur la subjectivité de chacun, partant de la bassesse quotidienne ordinaire jusqu’à la perte de toute humanité. Là où les faux-semblants cachent les plus noirs secrets.

Ames sensibles, s'abstenir !

Récit autobiographique de la chute d'un petit voyou, ce livre est aussi une plongée dans l'horreur carcérale des années 70. Mais, c'est aussi le parcours d'un marginal qui a su, à force de caractère, faire bouger les choses, apprendre, refuser la fatalité de la récidive, bouffer de la vache enragée, fréquenter la rue et des stars et enfin trouver un salut dans l'écriture et un allié : Jean-Marc Roberts.

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Auteur de romans très autobiographiques, Aurousseau franchit le pas et se lance dans le récit de sa vie. De son enfance à son adolescence turbulente, il revient sur ses 15 premières années, son installation dans le XXème arrondissement de Paris, ses jeux, ses bêtises, sa chute dans la délinquance. Une plongée dans l'enfance pleine de nostalgie, d'humour, de gouaille mais aussi de noir, et pas que sur les blousons...

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Bluffant ! Une belle découverte !

Je remercie Masse Critique Babelio ainsi que les Éditions Buchet Chastel pour l’envoi de ce roman qui m’a fait découvrir Nan Aurousseau. J’avais été intriguée par le titre et le résumé mais je ne m’attendais absolument pas à ce que j’ai découvert.

François a la haine. Il faut dire qu’il n’a pas été gâté par la vie. « Je suis né dans la mort pour résumer. Parce que je suis un survivant. Les toubibs ont maintenu ma mère en vie pour que je naisse. Ils l’ont maintenue six mois. » Et tout au long du livre, François nous partage sa vie, ses projets, ses pensées. Parce qu’il a un grand projet né à la suite de ses dix-huit mois de prison ferme écopés à la suite d’un vol avec ruse et du partage de sa cellule avec « un cador du grand banditisme », Mehdi. Roublard, manipulateur, François a l’air inoffensif avec son hobby de peinture et sculpture de coccinelles sur des noyaux de cerise. Mais est-il aussi innocent qu’il veut le faire croire ?

Au début, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Je ne me suis attachée à aucun des personnages. Puis au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, je me suis laissée prendre par le style de Nan Aurousseau et complètement captivée, je n’ai plus lâché mon livre avant la fin. Je pense que je n’oublierai pas François de sitôt. Faussement naïf, cynique, il manie l’humour noir, grinçant, comme un maître. Au passage, il nous gratifie de ses avis toujours pertinents sur le genre humain et la société.

Donc au final, un livre passionnant et surprenant, très bien écrit, que j’ai eu du plaisir à lire.

Bleu de chauffe est de ces livres qui vous mettent illico les yeux à l’arrêt. Un ton singulier, une énergie à fleur de texte, une voix immédiatement perceptible : « Mon patron s’appelle Dolto. C’est un petit homme suave d’une quarantaine d’années assez rond à l’extérieur mais géométriquement pourri et sans pitié à l’intérieur. » Dès les premières lignes, la partie est gagnée. La rugosité du propos, l’arc-en-ciel de la langue, la phrase ajustée au millimètre avec un sens aigu du mot et de la cible font mouche jusqu’au bout.

Un roman noir à l'humour féroce, porté par un personnage de truand sans envergure qui cache bien son jeu. Petit à petit, il prend la main et bluffe tout le monde, tandis que la violence va crescendo. Aurousseau conçoit une narration remarquable, tout en finesse, alors que son histoire bascule dans le sordide, et recourt à une langue rude et imagée. Un roman glaçant, mais qu'on lit avec le sourire.

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Roman noir très original il se passe dans les Rocheuses et un homme est tué par un ours en voulant le photographier! Les chapitres sont court, le ton enlevé, les personnages peu scrupuleux. Les cadavres s'accumulent et on passe un bon moment.