Nicolas Offenstadt

Une critique très constructive des propos de ce candidat qui deforme l'histoire pour son propre compte.

Je recommande ce livre, qui est très clair. Je ne connaissais pas tout les faits évoqués et pourtant j'ai vite compris les enjeux des mensonges (ou des non compréhension) fait par Zemmour et la manipulation de l'histoire. Ouvrage d'utilité public!

Après avoir déjà sorti plusieurs livres sur le sujet, Nicolas Offenstadt, célèbre historien et maître de conférence à l’Université Panthéon Sorbonne, revient avec cet essai complet sur la pratique de l’urbex. Une première en France et en langue française. Il faut dire qu’il était temps car cette pratique fascine autant qu’elle inquiète.

Passionné(s) et fin(s) connaisseur(s) d’urbex, passez votre chemin ! Ce livre se veut être une synthèse complète de la pratique de l’urbex. De sa genèse (les ruines ont toujours été l’objet de passion et de fantasme), à son âge d’or en passant par ses évolutions, périodes de désindustrialisation obligent, Nicolas Offenstadt recontextualise cette pratique de manière chronologique. La lecture est dense car bien documentée et ponctuée de nombreux exemples et références (articles de journaux, web, entretiens réalisés par l’auteur).

Les différents codes de conduite, la notion de communauté inhérente à l’urbex et les enjeux variés (politique, photographique, touristique, pour ne citer qu’eux) sont brillamment vulgarisés par l’auteur. Le récit complet d’une exploration ainsi que des conseils pour se lancer ponctuent cette oeuvre, plutôt complète pour les non-initiés mais finalement plutôt sommaire pour les passionnés.

Certainement tiraillé entre sa condition d’historien et sa condition d’explorateur, Nicolas Offenstadt a bien du mal à nous émouvoir. Son approche très pragmatique se veut celle d’un historien, ses méthodes celles d’un universitaire finement rôdé à l’exercice de la recherche. Là-dessus, il n’y a rien à dire, l’historien maîtrise son sujet. Problème, en chemin, la passion et la poésie se sont perdues. Le rendu est esthétiquement froid et scolaire.

Quelques points positifs cependant : l’analyse de l’urbex à l’ère des réseaux sociaux, plutôt fine et actuelle ; la capacité à “faire mémoire” de la pratique de l’urbex ; l’urbex comme un moyen de repenser son identité ainsi que sa relation entre le pouvoir et l’espace urbain.

“Urbex, le phénomène de l’exploration urbaine décrypté” n’en reste pas moins un essai réussi. Malgré son approche trop universitaire et pas assez passionnée, il a plusieurs mérites. Celui d’historiciser la pratique, de la décrypter pour les non-initiés tout en profilant les atouts d’une pratique souvent mal considérée : une clé de voûte alternative pour comprendre l’Histoire et une façon plutôt noble de mettre en lumière notre patrimoine en péril, pour, à défaut de pouvoir peut-être le sauver, ne jamais l’oublier.

A lire ! Absolument c'est pédagogue, concis et précis. C'est important que la vérité soit établie et que l'histoire ne serve pas à justifier n'importe quoi. Il faut en rester au fait et ne pas raconter n'importe quoi.

Un très bon livre, très didactique, pour faire le point sur l'utilisation de l'histoire par Zemmour. Chapeau aux chercheurs.

Quelle est la cible de ce tract ?

Sur tous les points j'approuve les autres commentaires. C'est un ouvrage fort utile, des corrections intéressantes.

Cependant, il y a des discordances. Le collectif prétend répondre sans haine - ce n'est pas tout à fait ce qui apparaît dans leur texte. Le collectif prétend répondre avec tout le poids de la science - il y a fort peu de notes et de renvois à des sources, pour un ouvrage d'histoire.

Le tract ne s'attaque aussi qu'à de petites choses, des mots en l'air. Il ne permet pas de démontrer une manipulation construite, un mensonge cohérent et permanent. Zemmour n'est pas un historien. Il fait des erreurs. Il faut les corriger. C'est normal. Je vois comment les extraits rassemblés ici forment un faisceau d'indices en faveur de la manipulation. Ils ne sont cependant pas suffisants à prouver l'accusation portée par le collectif. Ils ne sont pas suffisants à démonter l'argumentaire.

Imaginons que j'ai à répondre à des zemouriens. Me sera-t-il utile de leur asséner que le massacre du 17 octobre 1961 a bien eu lieu et mille autres petits faits historiques mineurs ? Est-ce que ces anecdotes amusantes permettront d'évaluer les vrais sujets : savoir si la France s'humilie ou pas quand elle reconnaît qu'il y a eu des massacres ; savoir si les contemporains doivent porter une part de responsabilité dans ce qui s'est passé en 1940 ou en 1960 ; savoir si l'Algérie devait être française ou algérienne ; savoir s'il y a des moments où la torture est utile ; savoir comment on doit enseigner l'histoire ?

A l'issue de la lecture, il me semble que ce tract ne répond pas aux vrais enjeux. Même si c'est divertissant.

Un simple dictionnaire des termes et évolutions utilisées par les historiens et les autres disciplines qui s'y accrochent.