Tous les livres de Nicolas Tertulian
Un simple amateur de poèmes a-t-il le droit de juger – oh, pas même : essayer de définir, dans la modestie – un poète traduit, et dont il ne lit pas la langue ? Cela semble incongru et bien prétentieux. Je m’y résous pour trois raisons : j’aime ce qu’écrit Mihai Beniuc, j’ai entrepris de réunir une volumineuse anthologie de poésie roumaine à quoi je travaille depuis bientôt quatre ans, et mon ami très cher Guillevic est entre nous l’intercesseur. Voilà des excuses, qui sont d’amour. Il en est peut-être une autre, plus importante : je pense qu’un poète moderne, qui a lu Rimbaud, Hölderlin, Maïakovski, Lorca, est presque toujours accessible, car il va à l’essentiel, à ce point très précis où la poésie se fait conceptuelle et devient une offrande de vérités inouïes, quelle que soit la langue particulière dont elle se revêt.
(Préface par Alain Bosquet)