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Commentaires sur ses livres

Nina Bouraoui

Par Plassans le 1 Mars 2024 Editer
Plassans
Malheureusement, j’ai été super déçu. La vision de la maternité dans ce roman m’a mis vraiment mal à l’aise. Il y a une sur-analyse de pensées malsaines. Pour moi ça allait au delà de la mélancolie ou de la dépression. Cela dit, je trouvais que la paranoïa constante de l’héroïne démontrait bien l’angoisse d’une femme dans une ville d’hommes, elle transparaît tout le temps avec force.
A propos du livre :
Satisfaction
Satisfaction
Par BibHLM le 27 Février 2024 Editer
BibHLM
Une critique vive et incisive du patriarcat et du capitalisme.
L’écriture est cisaillante : c’est bref comme un éclair, et brutal comme une porte claquée au nez.

J’ai adoré la première partie, empreinte de tension.
J’ai trouvé la deuxième partie, axée sur l’introspection de l’héroïne, moins captivante, bien que je saisisse l’intérêt et l’importance de ce que l’héroïne nous livre.
Quant à la dernière partie, je n’ai pas adhéré. Le cheminement du personnage n’est pas à la hauteur de la critique sociétale initiale, surtout parce qu’elle n’est jamais verbalisée.
Malgré cela, je reconnais la prouesse d’écriture et je comprends le processus d’écriture à l’œuvre.
A propos du livre :
Otages
Otages
Par hlodowiig le 4 Octobre 2023 Editer
hlodowiig
Un livre dont le récit perturbant d'un être dérangeant fasciné par les milieux et choses où baigne la mort a de quoi répugner certains nombres de lecteur, moi la première. Entre folie et obsession, la ligne est infiniment vague.
A propos du livre :
Poing mort
Poing mort
Par Larme_Fatale le 12 Mars 2023 Editer
Larme_Fatale
Otages, texte intense et brut. L’auteur y donne la parole à une femme travailleuse acharnée, et mère aimante. Ligotée, celle-ci n’aspire plus qu’à retrouver liberté et désir. Celui qui fait se sentir exister. Très beau roman, hommage «aux otages économiques et amoureux »que nous sommes  . Il n’a pas fini de résonner dans nos vies actuelles de désorientés.
A propos du livre :
Otages
Otages
Par Julien-Zakmierckaz le 26 Février 2023 Editer
Julien-Zakmierckaz
Une utilisation poétique des mots pour retranscrire brillamment la naissance du sentiment amoureux et le tumulte qui l’accompagne.
A propos du livre :
Appelez-moi par mon prénom
Appelez-moi par mon prénom
Par Kiki1744 le 18 Novembre 2022 Editer
Kiki1744
"Quand il m'annonça qu'il avait rencontré une autre femme, je passai de la tristesse à la peur comme on alterne deux nages, l'une sur le dos, l'autre sur le ventre, pour rejoindre la rive sans me noyer."
Le problème est posé avant que ne débute le livre. A. la narratrice passe par tous les états quand elle apprend que Adrian la quitte pour une femme de son âge après huit ans de relations sans nuages. Ce couple qu'elle formait avec Adrian était atypique parce qu'Adrian vit à Zurich et A. à Paris : ils ne se voient qu'aux week-ends ou aux vacances mais ça leur va bien. A. ressent de la lassitude, de la colère, de la tristesse, de l'incompréhension. Elle a envie de se venger auprès de cette nouvelle femme qui lui envoie des banderilles via son blog. A. veut reconquérir Adrian et essaie de voir les prémices de cette rupture qu'elle n'a pas vu venir.
Par des aller-retour entre le présent et le passé, on assiste à la souffrance de A. que rien ne pourra apaiser sinon elle. Elle n'est plus aimée et n'aime plus et ne s'aime plus : Adrian lui a menti et c'est cela le plus dur à encaisser.
C'est par une lente reconstruction qu'A. s'en sort mais sans pouvoir oublier l'amour d'Adrian qui lui rappelle d'autres ruptures et des abandons vécus dans son enfance.
A. comme Amour ? En tout cas, dans une langue belle, chargée d'émotions et de mots justes et forts, Nina BARAOUI autopsie l'amour, les relations amoureuses et forcement les ruptures et dédie son livre à toutes(tous) les quittées(és).
D'un coté ou de l'autre des rivages du fleuve amour, les rivages sont "les beaux rivages" à condition de ne pas rester au milieu pour éviter de se noyer. Un bel espoir, après un amour, un autre amour....donc de" beaux rivages".
A propos du livre :
Beaux rivages
Beaux rivages
Par Kiki1744 le 26 Octobre 2022 Editer
Kiki1744
« Otages » c’est le portait de Sylvie, femme d’une cinquantaine d’années que nous livre Nina BOURAOUI : femme courageuse, puissante mais que le quotidien empêche de vivre libre .Elle n’a le temps de rien. Elle gère tout : son mari, ses enfants, la maison et à l’extérieur son travail. C'est quand son « devoir » est accompli qu'elle s'octroie, parfois, un moment à elle : ne rien faire et s'abandonner à regarder la nature.
Un matin, son mari lui dit qu’il la quitte et elle n’éprouve ni joie, ni tristesse. Car elle est comme ça Sylvie « Otage » de cette société avec ses conventions, ses usages, ses normes, ses principes. Une femme ne s’épanche pas sur ce qu’elle ressent, sur sa vie qui file à coups d’habitudes vers une monotonie qui fait que les couples restent ensemble sans vraiment ne plus rien partager à part ce qu’ils ont construit de leur vie : les enfants, la maison achetée à crédit et quelques vacances pas assez longues et extraordinaires pour que la famille se les rappelle.
Le départ de son mari déclenche en Sylvie une réflexion lucide sur sa vie, ce qu’elle est devenue, sur son travail dans lequel son patron lui demande de plus en plus de sordidités au point qu’elle commence à penser, réfléchir et que la colère monte pour se muer en violence : inverser le rapport dominée-dominant avec son patron et faire en sorte que la peur l’habite comme elle l’a habitée toute sa vie avec sa condition précaire d’ouvrière et de femme.
Car, dans son travail aussi, elle est « Otages » : elle contrôle les machines de son usine. Dans son travail aussi, elle est « Otages » car son patron lui demande insidieusement de contrôler en plus des machines, ses collègues femmes, de les épier et de les classer par critères pour qu’il puisse justifier plus tard leur licenciement dans un plan qui ne dit pas son nom. Flattée, grisée, Sylvie accepte car elle n’a jamais dit non. Mais le départ de son mari provoque d’après elle une indifférence qui l’enjoint de tenir mais Sylvie « Otages » de ce système économique et de cette société craque.
C’est en faisant de Sylvie la narratrice que Nina BOURAOUI dresse le portrait des femmes. De sa cellule, incarcérée en attendant d’être jugée pour avoir menacé de mort son patron avec un couteau et de l’avoir tenu en respect une partie de la nuit, donc d’en avoir fait son « Otages », Sylvie écrit son histoire.Elle qui n’a jamais pensé revisite sa vie, son travail, son enfance et dénonce de toutes ses forces sa condition d’ »Otages » et à travers elle celles des femmes. Elle ose même écrire une lettre d'amour à son mari qu'elle suppose être avec une fille plus jeune que lui, car c'est pour ça que les hommes quittent les femmes.
Les femmes, elles, elles sont « Otages » de leur condition de femme, née pour souffrir, née pour traîner leurs peurs à chaque recoin de leur vie. Elles sont « Otages » dans ce rapport dominée-dominant dans lequel elles sont perdantes : elles sont les objets fantasques des hommes et pas l’inverse. Par exemple, victimes d’un viol elles le taisent, envahies par la honte qu’on leur a inculqué d’avoir. Pas aux hommes.Les femmes sont « Otages » d'un travail peu reconnu, encore moins que celui des hommes où faire son boulot n'est pas encore assez. Femmes, elles sont « Otages » des caprices de leur patron qui leur demande plus que leur travail et les rendent « Otages » de licenciements à venir.Les femmes sont « Otages » de l'amour, du désir qui s'en va, qui s'émiette et ne reviendra plus. Car une femme qui revendique son droit au plaisir même si elle n’aime plus est traitée de salope mais pas l’homme. Les femmes sont « Otages » de leur solitude quand le mari décide de partir. C’est plus difficile et plus condamné quand une femme quitte son mari, son foyer car elle est jugée d’avoir abandonné avec son mari, son foyer dont ses enfants .Un homme quitte sa femme et on lui trouve toujours de bonnes raisons. On prend soin d’un homme qui se retrouve seul mais pas d'une femme.
Encore un beau roman de Nina BARAOUI incroyablement bien écrit, bien pesé, poétique sous la plume de Sylvie; un roman habité qui crie , hurle, dénonce et revendique une seule victoire, celle d'être libre et d'exister sans se soumettre, d’abord pour les femmes mais plus généralement pour nous tous.
Un livre qui nous invite tous à une introspection de notre société qui nous conditionne par les préjugés qu'elle véhicule au nom de la morale, de l'argent, des traditions.
Un livre qui nous invite tous à penser donc à nous révolter.
A propos du livre :
Otages
Otages
Par Kiki1744 le 12 Octobre 2022 Editer
Kiki1744
"La voyeuse interdite"c'est la vie de cette femme,la narratrice,qui est devenue femme.
La narratrice ne peut plus sortir.Sa seule façon de " sortir" c'est de regarder à travers une fenêtre la vie de la rue. Elle voit, décrit ce qu'elle voit et imagine aussi donnant vie à l'immobilité de la rue,de ses gens.
Ce passage lui interdit l'amour de son père qui la rejette car, désormais,elle attire le désir des hommes.Elle ne peut encore moins s'épancher sur ses propres désirs,trouver des réponses sur ce qui désormais la troublent.
Sa mère qu'elle voit de dos souvent car celle-ci est occupée aux tâches ménagères s'excuse de l'avoir faite fille.Elle aurait tant aimé avoir des garçons.C'est d'ailleurs ce que lui reproche le père qui tient tout son petit monde sous l' autorité qui lui est consacrée par la tradition,ramenant la femme à sa soumission.
Une éclaircie dans la vie de la narratrice : son mariage arrangé par son père qui donnera l'occasion à ces femmes de faire la fête, à la narratrice de quitter le domicile familial pour le domicile conjugal et à la mère de prouver à tous la virginité de sa fille.
"La voyeuse interdite"c'est la peinture au vitriol de la vie des femmes musulmanes dans un pays musulman,dans un style ciselé, poétique : chaque mot a sa place,son sens pour décrire cette situation de l'absurde,écrite par l'autrice qui n'a que 24 ans et qui a dû fuir avec sa famille l'Algérie, dirigée par les intégristes religieux.
C'est beau,juste,réel et effrayant.
A propos du livre :
La Voyeuse interdite
La Voyeuse interdite
Par Kiki1744 le 8 Octobre 2022 Editer
Kiki1744
"Satisfaction" ; plutôt "Non satisfaction" ?
Nina BOURAOUI nous livre l'histoire et le ressenti de Madame Akli à travers sept carnets écrits par elle en sept chapitres , de 1977 à 1978.
En 1962, Madame Akli, traverse la Méditerranée dans l'autre sens que ces français contraints de quitter l'Algérie.Elle est mariée à Brahim, un algérien mais elle est française...Elle va perdre sa dynamique, ses désirs, sa jeunesse, son identité. En Algérie, elle ne sent plus elle-même car elle est française et femme.Elle assiste au passage d'une colonisation de l’Algérie par la France à celle des femmes par les hommes.
C'est ce malaise, cette tourmente dont Nina BOURAOUI nous fait part; c'est dans cette folie mélancolique de Mme Akli, qu'elle nous emmène.Seuls le vin la lui fait oublier .Seuls les paysages, détonants, exotiques et vrais de l'Algérie semblent lui donner "Satisfaction."
Madame Akli est satisfaite en apparence de cette vie, sans sens, sans désirs, fade et lisse .Elle voudrait s'en convaincre. Elle restera la femme de Brahim : le premier et le dernier, soumise et acceptant son rôle et sa place de femme. C'est la fonction de mère qui lui donnerait "Satisfaction". Mais, la relation de son fils grandissant, aux portes de l'adolescence, avec Bruce, une fille masculinisée la perturbe et la rend jalousement folle.C'est pour tout cela que Madame Akli écrit ses états d'âme qui traduisent dans ses carnets son "Insatisfaction"
Nina BARAOUI nous livre une histoire de déracinée, dans une Algérie qui se prépare à une nouvelle colonisation : celle des intégristes. C'est son histoire qui faute de lui donner une double culture, la prive de son identité jusqu'à son identité sexuelle.L'écriture est poétique, ciselée, envoutante, précise, torturée mais belle.Il faut lire ce livre lentement, tellement chaque mot a sa place dans ce magma bouillonnant de la "non satisfaction" de Mme Akli
A propos du livre :
Satisfaction
Satisfaction
Par Kiki1744 le 14 Juillet 2022 Editer
Kiki1744
Il faudra que je relise ce livre : je me suis arrêté à la moitié.....Il sent la souffrance d'une femme coincée entre deux cultures, homosexuelle, l'auteure donc qui expulse ce qu'elle a à dire en l'écrivant ....C'est beau mais je m'y perds surtout que le premier mot du livre est le début et que le dernier c'est la fin d'un souffle débité à folle allure à une psy....
je vais me concentrer sur la lecture d'autres livres de cette auteure dont le style me plait.
A propos du livre :
Mes mauvaises pensées
Mes mauvaises pensées
Par Kiki1744 le 8 Juillet 2022 Editer
Kiki1744
"Tous les hommes désirent naturellement savoir " c'est une phrase d'Aristote qui sert de titre et de citation au livre. C'est le plaisir causé par les sensations
qui même si elles ne nous sont pas toujours utiles, nous plaisent, surtout les sensations visuelles.
Par ce livre,l'auteure nous donne à voir : son enfance ballottée entre les deux rives de la Méditerranée : l'Algérie et la Bretagne,sa différence avec les autres mais aussi les autres filles,ce que les garçons peuvent mais pas les filles,la naissance de la violence et du désir et la difficile acceptation,pour elle,d'être attirée par les femmes.
Il y a aussi le jugement des autres lié aux traditions et son histoire,peu singulière : sa famille est arrivée en Algérie quand la communauté française la quittait mais elle aussi la quittait quand il est devenu dangereux d'y vivre, menacée par les "terroristes".
Ce livre n'est pas linéaire mais découpé en petits chapitres où l'auteure dit " se souvenir", "être",nous fait "savoir" et nous emmène dans "devenir".A part le devenir qui suit son inexorable chemin vers son affirmation de son homosexualité,le reste est un patchwork d'éléments qui pourraient l'expliquer mais surtout une justification de la nécessité d'écrire pour s'affranchir du traumatisme qu'a représenté pour elle son départ d'Algérie mais aussi pour décrire cette Algérie de contrastes violents et doux en même temps,pour disserter sur son enfance et sa relation pas toujours simple avec sa famille et ses proches,pour nous faire part de ce que " Tous les hommes désirent naturellement savoir" dans un style en suspension où la force des mots réside à écrire de la manière concise mais juste,son ressenti.
Ça se lit lentement presque à haute voix pour bien entendre le message de Nina BOURAOUI avec comme fond,la Méditerranée,le désert,Alger,les algériens,les hommes,les expatriés mais aussi Paris,les femmes,les immigrés.
J'ai adoré et je vais lire d'autres livres de cette auteure atypique.[spoiler][/spoiler]
Par rabanne73 le 21 Avril 2022 Editer
rabanne73
Lu en mai 2021. Ma seconde rencontre avec l'auteure. Encore un roman prégnant. L'écriture à la fois épurée et percutante de Nina Bouraoui avait encore fait mouche avec moi, même si je garde une préférence pour "Beaux rivages"
Une histoire assez triste, certes, mais un récit introspectif pertinent, qui fait réfléchir à propos de ce qu'on appelle la charge mentale et sur les traumatismes affectifs (plus ou moins inconscients) qui engendrent la frustration, la colère, la solitude et la violence, voire la folie...
Une juxtaposition de phrases courtes, précises, que j'ai lues parfois en apnée, soufflée par la véracité des sentiments, leur lucidité et leur portée universelle.
A propos du livre :
Otages
Otages
Par Edith972 le 14 Janvier 2022 Editer
Edith972
Tout petit livre qui tourne auteur d"un homme dont on présume qu'il sort à peine de l'adolescence et qui tente tant bien que mal de comprendre son orientation sexuelle à travers les fantasmes , ses réflexions, sa réalité, sa famille....
San plus.
A propos du livre :
Avant les hommes
Avant les hommes
Par rabanne73 le 14 Décembre 2021 Editer
rabanne73
Lu en 2017. Ce texte m'avait touchée, souvent émue, surtout les passages sur le désir, la dépendance, la résistance et la liberté des êtres. Une lecture faite quasiment d'une traite ; une résonance pouvant être autant personnelle qu'universelle, c'est ce que j'avais aimé.

C'est la radiographie d'une séparation, du point de vue de la personne quittée, lésée, impuissante. Un récit réaliste et ciselé sur la douleur physique et psychologique, le traumatisme, l'abandon, l'humiliation, l'orgueil d'une femme profondément blessée. Le deuil d'un amour, en fait, suivant toutes les étapes du chagrin.
L'amour ne dure pas, pourtant il est éternel, sur le rivage de nos sentiments, de nos vies imparfaites...
A propos du livre :
Beaux rivages
Beaux rivages
Par Phil_33 le 27 Octobre 2021 Editer
Phil_33
Insatisfaction… « Nos baisers sans tendresse remplacent les mots. Il m’est impossible de dire « je ne t’aime plus », comme il me serait impossible de quitter Brahim, de partir avec mon fils, de laisser son père au pays de la tristesse, d’apprendre une autre ville avec d’autres hommes et d’autres femmes. Je suis condamnée à rester ou je me condamne à rester, manquant de courage et d’imagination. Je ne saurais où me rendre après ici. »

En 1962, au lendemain de l’indépendance, la narratrice, Michèle Akli, une bretonne, s’est installée à Alger par amour pour son mari, Brahim. Quelques années plus tard, elle a 38 ans, son fils Erwan en a dix, elle est dans l’attente d’un évènement qui n’arrive pas, dont elle ignore la nature, attend-elle quelque chose ou quelqu’un ? Que deviendrait-elle si Brahim ne rentrait pas ? Aurait-elle le courage de refaire sa vie ?... Les années assignent à résidence… « Peut-on aimer sans amour ? »
C’est dans ce désarrois absolu que débute le magnifique ouvrage de Nina Bouraoui « Satisfaction ».

Nina Bouraoui (Yasmina Bouraoui) est une romancière française, née en 1967 à Rennes, d'un père algérien et d'une mère bretonne.
Ses parents se rencontrent à Rennes, en 1960, alors qu'ils sont étudiants. Son père, brillant élève, avait été envoyé en France à Vannes, pour poursuivre ses études. Il y passe son bac, et, recommandé par le proviseur de son lycée, entre à la faculté d'économie de Rennes. Il obtient un doctorat d'économie. La mère de Nina, fille de chirurgiens-dentistes, est étudiante en droit. Ils se marient à Rennes en 1962, malgré l'opposition des parents.

Nina Bouraoui passe les quatorze premières années de sa vie à Alger. Lors d'un été en Bretagne, dans sa famille maternelle, ses parents prennent la décision de ne pas retourner en Algérie. C’est alors que naît le déracinement. Elle vivra son adolescence successivement à Paris, Zurich et Abou Dhabi, puis revient à Paris après son baccalauréat pour étudier la philosophie et le droit. Attirée dès l'enfance par le dessin et l'écriture, c'est l'écriture qui lui permettra de « trouver sa place dans le monde ». Elle dit « écrire avec son corps ». Pour elle, l'écriture est un temps où « la sensualité n'est pas séparée de l'esprit ». Ses thèmes de prédilection sont le déracinement, la nostalgie de l'enfance, le désir, l'homosexualité, l'écriture et l'identité.
En 1991 elle obtient le Prix du Livre Inter puis le Prix Renaudot en 2005. En août 2018 elle est promue au grade de Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.
"Satisfaction" est son dix-huitième roman.

Il saute aux yeux que la ressemblance est frappante entre les parents de Nina (père algérien et mère bretonne) et les protagonistes de son livre, Brahim et Michèle Akli. Qu’en sera-t-il du dénouement ? Sur ma fiche de lecture, j’ai mis une photo de Nina, elle est belle. Ou du moins, je la trouve très belle. Il me plait de donner ses traits à Michèle, comme deux sœurs jumelles. Les voilà incarnées.

L’amour de Michèle ? Son fils : « Dans la chambre de mon fils : son drap, l’oreiller, son odeur, ses vêtements, ses jouets, les cahiers sur son bureau. L’enfance à l’odeur des champs de blé. Je suis ivre d’Erwan. Je l’imagine dans la cour attendant l’appel de son nom, cartable sur l’épaule, short et chaussettes hautes, chemise en denim, sa médaille de la Vierge contre sa peau ; je ne crois pas en Dieu, mais, superstitieuse, je prie contre le mal. »

Tout, dans ce livre parle aux sens, « … j’entends le froissement des fleurs qui s’ouvrent gavées de pluie […] La terre vit, déborde, grandit. Elle renaît, se nourrit de ses pousses, de ses écorces, de ses débris. Elle sent, empeste, ravit, enivre. Elle rend fou, folle, dépendant. […] Elle chante, gesticule, s’ouvre et se ferme, coule en sève, en résine… » plus intime « … Le combat que nous menons dans notre chambre est celui de la jouissance que nous implorons pour nous délivrer de la chaleur, de l’ennui, de la défaite de la parole… »

Et, « En robe, parfumée, je me sens « femme » pour aller chercher mon fils. En écrivant ces mots, j’ai conscience de mon ambiguïté. Je n’éprouve pas de désir charnel pour Erwan, mais une jalousie anormale pour ceux qui me voleront son cœur. » Et, justement, voilà qu’apparaît Bruce « Le garçon est des années soixante-dix, sa coupe de cheveux, son allure, le collier en ivoire au ras du cou. Je ne suis d’aucune époque, vaincue, […] un charme animal. Il fera du mal à Erwan, je devrais l’en protéger. » Bruce et Erwan se tiennent par la main au sortir de l’école… Pire !... Bruce n’est pas un garçon, mais une fille dont le prénom est un surnom : elle adore Bruce Lee…

Et enfin, après un (trop) long intermède de désespérance, voici que se présente Catherine, la maman de Bruce… « Elle n’est ni grande, ni petite, son corps est taillé pour le désir des hommes, des femmes, nous foudroyant dès le premier regard comme si elle lançait au visage des poignées de pétales de roses et de cristaux. » Alger abritait une femme, et Michèle l’ignorait !...
Plusieurs romans se superposent, se chevauchent et s’entremêlent. L’histoire que vivent Michèle, Erwan, Catherine et les autres, et celles, fantasmées, imaginées, rêvées, que s’invente Michèle du fond de sa névrose, de son obsession, de sa folie… À vous de les découvrir…

L’écriture est fluide et poétique, de petites phrases crépitent, précises et percutantes, une multitude de paragraphes courts, espacés, font de ce texte une succession de tableaux qui hésitent entre impressionnisme et pointillisme tant les touches sont vives, sautillantes et rapprochées. Le soleil et la lumière d’Algérie apportant une pointe de fauvisme et de sensualité, la mélancolie, le déracinement et le mal-être de Michèle y créent un contraste déstabilisant… Troublant !
A propos du livre :
Satisfaction
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