Olivier May

Il est vrai qu'il y a des dessinateurs et des auteurs différents selon l'univers, donc 5 en tout. Il n'empêche qu'entre ce tome ci est le précédent, qui ne sont donc pas du même auteur, j'ai largement préféré celui là.

J'ai trouvé les personnages intéressants et renouvelés, on apprend de nouvelles choses à leurs sujets. De plus il y a eu un revirement de situation au quel je ne m'attendais pas à la fin du 19eme tome. Il continue à avoir une quête avec son déroulement que j'ai trouve bien orchestré.

Par contre, pour moi, Spoiler(cliquez pour révéler)je ne vois pas trop en quoi il pourrait faire une suite. J'en déduis donc qu'il ne reste plus qu'un tome pour tout clôturer? A voir...

Un très bon tome, j'ai apprécié tous les personnages et leurs aventures :)

Si dans la saga des Nains, j'ai un faible pour la caste des Errants, dans celle des Elfes j'ai toujours eu de l'affection pour les semis-elfes qui, tout comme les métisses, appartiennent à deux cultures mais sont rejetés par les deux.

Le cul entre deux chaises, n'étant ni tout à fait des Hommes ni tout à fait des Elfes, ce peuple est réduit à une vie d'errance et de merde.

Même dans la grande saga "Elfes", on n'arrivait pas vraiment à les caser, chaque album pouvant être lu indépendamment des autres et on ne les a pas fait briller dans la résolution du cas de l'invasion des zombies.

Des laissés-pour-comptes à tous les étages, je vous le dis !

Mais quand on est au fond du trou, la seule solution qui reste, c'est de remonter (ou alors de se laisser mourir) et on peut dire que nos semi-elfes vont faire une remontada digne d'un Napoléon revenant de son exil, avec la rage aux dents. Faudra juste éviter la morne plaine de Waterloo…

Dommage que cet album ne possédait pas plus de planches car il aurait mérité un traitement plus approfondi que ce qu'il a eu.

Le dilemme est là : en soi, l'histoire aurait été plus courte si le scénariste n'avait pas développé les histoires de deux des personnages principaux : Tein-Nooh et Oranth'al, la soeur ancienne gladiatrice dans une arène et le frangin ancien guerrier-moine défroqué.

Leur enfance fut misérable, Dickens n'était pas loin, Hugo non plus. Heureusement que leur père littéraire les a dotés d'un caractère en acier trempé et d'une science du combat (qu'on leur a appris).

Problème, lorsqu'on raconte ses histoires personnelles, l'Histoire centrale, elle, s'en trouve réduite. Ou alors, faut faire un ajout d'une dizaine de planches et faire grossir l'album.

Développer les récits de nos deux Mad Max était une excellente chose, mais j'aurais aimé en savoir plus sur celle du bagne de Komoorth, où l'on vous emprisonne pour un rien et surtout parce que vous êtes un semi-elfe… Vous voyez le parallèle avec notre Histoire à nous ?

Autre parallèle avec les moines guerriers qui combattent l'injustice mais qui eux-mêmes sont injustes… On connaît ça aussi.

Vraiment dommage que l'album n'ait pas été plus long car il y avait matière à faire plus, à pousser un peu plus loin la réflexion car les semis-elfes méritent mieux que des histoires sans réel fil conducteur.

Dans la saga des Nains, la caste des Errants est jusqu'à présent très poussée, très profonde, bourrée d'émotions en tout genre et les semis-elfes auraient mérité le même traitement car ils sont pareils aux Errants.

Malgré tout, les auteurs ont réussi à transformer la donne et à donner un Nouvel Espoir à nos semis-elfes, ceux qui ont été toute leur vie le cul entre deux chaises…

À voir dans le prochain tome quelle direction nos auteurs vont donner à nos Elfes à moitié.

♫ Les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer ♪ (ou s'ouvrir).

J'ai bien aimé le flash-back de Tei-Nooh. C'est sûrement la semi-elfe la plus dégourdie que j'ai vue.

Cela fait un moment que nous avons ce livre et pas encore eu le temps de se pencher dessus. C'est un livre avec une couverture souple et rigide à la fois. Souple dans le sens où nous pouvons "plier" le livre et solide de part sa structure rigide. Des rabats pour la première et la quatrième sont intégrés avec des explications sur les loups, un pan d'histoire, la hiérarchie dans la meute, de quoi donner l'envie aux enfants d'en apprendre plus par un autre biais plus tard. Les renseignements sont à la fois nombreux et intéressants tout en restant dans la simplicité. Et si un mot semble ne pas être connu, pas de panique, il y a toujours une explication qui va avec et cela pour toutes les histoires de ce livre.

Il s'agit d'un recueil sur les loups certes, mais également sur ceux qui les côtoient. De l'ère préhistorique à nos jours, nous suivons l'évolution de cet animal dans différents contextes. En Europe centrale, il y a de cela 35 000 ans, ne m'en veuillez pas si je n'ai pas la date exacte, le clan des Tounas vit paisiblement dans des grottes durant l'hiver. Petit renard et Plume-noire, deux enfants de ce clan décident d'aller chasser. Alors qu'ils ont déjà leur butin, des rires de hyènes les attirent un peu plus loin. Une fois ces bestioles plus bêtes que leurs pattes se sont enfuies, les deux jeunes trouvent un bébé loup, tout blanc, qui a failli devenir le festin des ces hyènes. Le retour de grand loup blanc, caché au creux des bras de Petite-Plume, ramené chez eux, il va devenir Flocon, un redoutable chasseur comme les deux enfants. Les grands-esprits l'ont décidé ainsi et l'avenir de ce louveteau sera tracé. Dans cette nouvelle, nous avons la satisfaction de voir et de comprendre l'attachement qu'ils ont les uns envers les autres, qu'ils soient d'origine animale ou humaine. Les décors sont magnifique, rempli de neige et de chasse, de survie également. Rencontrer d'autres cultures, d'autres us permet un véritable échange, des moments de partage et de soutien. L'apprentissage, l'adaptation, aucun animal n'est méchant par nature, il doit savoir se défendre, mais il est aussi capable d'être lié amicalement à un être humain.

C'est ce que nous pouvons retrouver dans les fils de la louve. En 773 avant JC, une ville est assiégée, perdue. Deux bébés sont envoyés loin pour être sauvés. L'histoire de Romus et Romulus, leurs arrivées auprès d'une louve fatiguée et blessée est revisitée. Ces deux petits doivent être protégés des leurs, des hommes qui sont prêts à tout pour récupérer un pouvoir. Et c'est une louve qui va s'en occuper. L'instinct maternelle d'une mère qui a déjà perdu des petits et qui voient en eux un avenir plus heureux. Le fait de rajouter des humains qui ont également perdu sans cesse leurs propres enfants en bas âge redonne un certain équilibre. La nature est bien faite dans le sens où le partage équitable se fait de manière posée. Bien entendu, en tant qu'adulte nous savons déjà l'avenir de ces deux êtres, mais alors qu'ils étaient de simples bébés, ils ont eu cette chance d'avoir été aimé sans une once de méchanceté par une louve.

Dans feu et la fille aux yeux de lynx, il s'agit plutôt d'une appréciation, d'un retour non pas de bâton, mais plutôt de complaisance. La nature reprend toujours ses droits et il est inutile de tuer plus que nécessaire. C'est ce que font les louves de l'alpha Feu qui ne font que tuer pour se nourrir et faire grandir leurs petits, quitte à aller tuer des chevaux s'il leur est impossible d'avoir d'autres animaux. Ce qui n'est pas au gout des propriétaires qui eux ne voient que d'un mauvais œil ces loups meurtriers. Ils ne méritent pas de vivre, ils doivent mourir, point final ! C'est à Magda que revient ce privilège. 17 ans et elle est déjà douée à l'arbalète, une redoutable chasseuse, accompagnée de ses plus jeunes frères. Mais Magda a une histoire avec cette Feu qui date de cinq ans et lorsqu'il faudra faire un choix Magda devra se souvenir. Cela s'appelle le respect et cette nouvelle en est rempli, apportant de la sagesse à des personnages qui ne sont pas vieux, mais qui ont déjà vécu des événements intenses.

La bête du Gâtinais, une histoire a donner des frissons de peur dans toutes les chaumières. En 1655, la forêt de Fontainebleau est prise à partie avec une bête qui s'amuse à mordre, tuer et dépecer avec ses crocs des promeneurs (ou pilleurs de bois, mais qu'importe, la forêt est à cette bête). Être présent lors des événements tragiques peut rendre des témoins fébriles, peureux certes, mais surtout menteur, par omission. Cette histoire est sur toutes les lèvres, faisant ainsi peur à la populace qui vit dans l'ombre des seigneurs. Un récit rondement mené avec une enquête qui nous emmène dans les aléas de la vie des paysans et la richesse des nobles. La différence homme/femme est bien amené en la personne de Catherine.

Vint enfin la dernière et non moins émouvante nouvelle, celle de l'ile des louves. Fin du 20ème siècle, en Arctique, une meute de louves va se retrouver bloquée par la fonte des glaces entre autre. Tous les ans, c'est la même chose, le climat change, les louves le savent parfaitement, mais arrivent toujours à traverser leur territoire pour aller chercher de la nourriture, mais cette année, l'heure est grave. Les eaux sont montées bien trop haut pour qu'elles puissent tenter de traverser et de ramener ce qu'il faut pour subvenir aux besoins de leurs petits. La nature est en cause, la montée des eaux, nous savons tous d'où elle provient. Ces animaux ne sont pas bêtes, elles sont fortes, ingénieuses et prêtes à tout pour leur survie. Les derniers mots le confirment, quitte à rester en vie, elles feront un choix déterminant et devront recommencer à zéro. C'est dans ce récit que la traque est bien plus expliquée, plus suivie avec la manière dont elles se cachent, se protègent entre elles, regardent, inspectent pour obtenir le plus faible d'un troupeau.

Ces cinq nouvelles apportent des éléments capitaux pour les comprendre, en plus des éléments des rabats. Le livre est très complet de part les récits, les apports et les fiches explicatives avant chaque nouvelle. De plus les illustrations sont vraiment très bien fournies, colorées. Les liens entre les animaux et les humains sont dans la majorité des histoires et amènent toujours une réflexion. Qu'elle soit positive ou non, ce livre permet de mieux comprendre la fonction de meute, la survie, l'adaptation que chacun doit faire et surtout ne pas oublier de respecter l'autre. Ce n'est pas parce qu'en face de vous vous avez un grognement que cela signifie qu'on va vous sauter à la gorge. Parfois il faut savoir regarder sur un plan plus large pour comprendre qu'il y a d'autres enjeux : tels des petits à protéger, ou une blessure non vue. Au vu de l'âge des personnages, il est facile pour un pré-ado, voire un ado de s'identifier à eux, en plus il y a des éléments de l'histoire qui sont facile à reconnaitre et ça, c'est très important vu que la préhistoire est toujours un sujet fascinant. Les légendes viennent de faits réels, un incident qui va être modifié, enrobé de dentelle pour en faire autre chose.

En conclusion, un recueil qui m'a plu ainsi qu'à mon fils (et là je parle de la préhistoire pour lui). De très belles illustrations et une attention particulière au texte qui même avec quelques mots compliqués tout devient simple grâce aux définitions qui sont sur la même page. Cela fournit du vocabulaire à ressortir et une envie irrépressible de faire partie des défenseurs des loups. Chaque être vivant a le droit à une place dans ce monde, il est bien assez vaste pour cela.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/grand-loup-blanc-et-autres-recits-olivier-may-a207449018

Le concept de base est une super idée mais, au final, de nombreuses versions se ressemblent un peu trop et la variété d'histoires n'est pas si importante que ce à quoi on pourrait s'attendre