Tous les livres de Paola Bentz-Fauci
Trilogie de la solitude. Des solitudes de l'homme. Multiples. De ses interrogations et de ses quêtes.
Celles de Jonas, le prophète biblique qui a fui la Parole, et qui, dans la pièce d'ouverture de la trilogie, "Jonas", est amené à rechercher à travers la parole –au cours de son voyage initiatique dans la nuit viscérale des monstres marins qui jouent à l'avaler en s'avalant les uns les autres– l'unité perdue d'avec soi-même. Quête sur l'horizontale.
Celles du Bedeau, de la pièce du même nom, qui a pris, lui, la route de "bas en haut", parti corps et âme, parti éperdument, pour un face-à-face avec Dieu. Quête à la verticale.
Celles d'Irina, la future mère de "Matca", pièce qui clôt la trilogie. Irina la matrice, le moule du monde. Irina, la source. Fin et commencement. Elle dépassera la solitude, car on est pas seule quand on est mère. Elle rira de la furie des éléments, car lorsqu'on est investi d'une charge aussi immense que celle de la continuité, rien ne peut vous atteindre. Elle apprendra à ne plus redouter la mort, car nul ne meure vraiment s'il a donné la vie.
Si Jonas n'a trouvé de lumière qu'en son propre cœur transpercé d'un couteau, et le Bedeau, qu'en transformant son corps en torche vivante, Irina, prisonnière entre les murs de sa maison au toit effondré et aux flancs battus par les eaux du Déluge, fait route les yeux rivés sur une étoile, sur la lumière. Sa quête à elle, cosmique, mène à la croix des chemins, à la convergence de l'horizontale et de la verticale. Là où les lignes redeviennent point. À la source. Là où s'apaisent les soifs humaines toutes. La soif d'être. De connaître. De sortir du Temps.
En couverture, "Âme bonne à tout faire", dessin de Marin Sorescu (1972) et en quatrième de couverture un autoportrait (croquis) de Marin Sorescu.