Tous les livres de Pascal Mérigeau
«Il n'est pas acteur, il est l'Acteur. Excessif et dévorant, tonitruant et rigolard, ogre qui fait gronder les mots par crainte d'être pesant, c'est pour cela aussi qu'il vocifère, le bougre à la voix douce et au regard perdu.»
Résumé d'evene
10 % des films sortis chaque année réalisent 90 % des entrées. Les mauvais films font de plus en plus d'entrées, les bons de moins en moins. Comme si les spectateurs se satisfaisaient désormais du simulacre de cinéma qui leur est proposé, sous la forme de produits audiovisuels fabriqués avec l'argent de la télévision et pour la télévision. Grâce à l'obstination de quelques-uns, le cinéma est encore un art. Mais pour combien de temps encore ? Et comment en est-on arrivé là ? Si par nature le cinéma est d'un même élan art et industrie, il est aujourd' hui de moins en moins une industrie et de plus en plus un commerce, en ce sens que les opérateurs portent leurs efforts non plus sur le produit, mais sur le marketing. Entre le cinéma majoritaire et le cinéma d'ambition, le courant ne passe plus, la circulation a cessé. Situation aggravée par le renoncement d'une partie des médias, qui paraissent n'avoir d'autre fonction que de relayer et d'amplifier les opérations promotionnelles.
Nouvelles intégrales choisies par Michel Descotes et Jean Jordy.
1- "Coeur de Lion" Robert Boudet
2- "Le Dragon" Ray Bradbury
3- "Quand Angèle fut seule" Pascal Mérigeau
4- "Iceberg" Fred Kassak
5- "Pauvre petit garçon !" Dino Buzzati
6- "Comment servir l'homme" Damon Knight
7- "Une petite distraction" Gérald Kersh
8- "A s'y méprendre" J.-M. Villirs de l'Isle-Adam
9- "Le Chat du Cheshire" Antonio Tabucchi
10- "Cycle de survie" Richard Matheson
11- "Le Bazar des mondes" Robert Sheckley
12- "Crescendo" Dino Buzzati
13- "Chickamauga" Ambrose Bierce
14- "L'Adresse" Marga Minco
15- "L'évangile selon Marc" Jorge Luis Borgès
16- "La Rédaction" Antonio Skarmeta
17- "Les Fourmis" Boris Vian
128 pages
À travers ces douze nouvelles à chute, les auteurs contemporains réunis dans ce recueil portent un regard tantôt grave, tantôt drôle sur le monde qui nous entoure.
Unanimement admirés, les films de Jean Renoir s'accordent mal au portrait jusqu'à présent dessiné de leur auteur, contrastés et divers quand l'homme est présenté d'un seul tenant. Le projet est né de ce constat, du désir de retracer l'histoire d'un des grands acteurs de son siècle, et d'une question jusqu'alors sans réponse : comment un même cinéaste a-t-il pu mettre en scène des classiques aussi dissemblables que Le Crime de M. Lange, La Grande Illusion et La Règle du jeu ou Le Fleuve ? A Renoir, ses admirateurs ont donné toujours raison. Enfant d'un immense peintre, combattant et mutilé de la Première Guerre, dandy fortuné dans les années vingt, proche des communistes dix ans plus tard, puis exilé volontaire à Hollywood, "inventeur" du cinéma aux Indes, "patron" de la Nouvelle Vague, écrivain enfin, tout cela est vrai, mais pourquoi alors refuser d'apprendre qu'au lendemain de la défaite de 1940 il s'habilla en pétainiste, ce après avoir revêtu une panoplie de mussolinien ? Comment refuser d'entendre qu'il livrait à chaque interlocuteur les mots que celui-ci espérait, aussi contraires fussent-ils à ceux prononcés quelques instants avant ? Que la méthode de cinéaste censément inventée par lui répondait à cette vérité qui établit que les théories naissent de la pratique, pas le contraire. Entre autres talents, Jean Renoir possédait celui, remarquable tout autant peut-être, de la communication. Epousant au plus près les soubresauts de son temps, il a inscrit son cinéma dans les pas de l'histoire, avant d'écrire lui-même sa légende et de devenir alors l'acteur d'un seul rôle, le sien. Si sa légende est belle, l'histoire l'est plus encore, qui offre de comprendre mieux un siècle, une personnalité et une oeuvre, qui ainsi trouvent à s'accorder enfin.
(Source : Flammarion)