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Commentaires sur ses livres

Pat Barker

Par Zelda20 le 26 Juillet 2021 Editer
Zelda20
Ce roman nous met mal à l'aise car il nous dévoile ce que nous ne voulons pas forcément connaître de la guerre de Troie. Et c'est exactement ce que dit le personnage de Briseis à la fin. Quel souvenirs laisse ce mythe aujourd'hui ? La Gloire des hommes et la puissance des Dieux ? Oui. La condition des femmes violées et livrées comme esclaves ? Non. Alors c'est dans la douleur que nous parcourons les pages pour au final ne pas vouloir abréger cette histoire.
Par Arayr le 23 Juillet 2022 Editer
Arayr
TW : viol, infanticide, féminicide, torture, gore : livre pour lecteur.ice.s prévenu.e.s
J'ai beaucoup aimé l'idée de base de ce livre. On a souvent eu droit au mythe de la guerre de Troie pour mettre en avant ses héros, tous de braves hommes aux valeurs admirables (sauf Agamemnon qui décidément est une m*rde dans chaque version). On nous présente ici une réécriture du mythe qui se concentre sur les femmes, notamment Briséis, actrice centrale et non sans conséquence de cette guerre (à l'origine de la mythique colère d'Achille). On nous apprend que non, Achille, Ulysse et compagnie ne sont pas des hommes vénérables à admirer : ils ont un beau palmarès de la honte à leur actif ; viol, esclavagisme, infanticide, féminicide, torture...
Briséis nous offre une vision de la guerre de Troie bien moins édulcorée que celle que l'on connaît tous. Et c'est un régal d'horreur que de connaître la vérité vraie de ce que cache cette histoire. J'ai beaucoup apprécié que Pat Barker choisisse d'offrir son livre à Briséis, et non à Achille comme beaucoup d'autres l'ont fait auparavant ; elle choisit de laisser tomber le male gaze qu'on a trop souvent retrouvé pour parler de ce mythe et brise le silence autour des conditions des femmes kidnappées à leur ville et leur famille. Bien que passive et non femme rebelle comme aurait pu le laisser penser le résumé, Briséis ne mâche pas ses mots : c'est là que se révèle sa rébellion. Même esclave, elle ne laissera pas ces hommes se tirer en héros de ce pan de l'histoire et décrira chacune de leurs horreurs avec précision, afin qu'ils ne reposent pas impunément immaculés dans nos mémoires.
Toutefois, l'écriture laisse parfois à désirer à mon sens, m'empêchant de temps à autre de me plonger complètement dans le récit.
Par Sissireadingbooks le 21 Juin 2021 Editer
Sissireadingbooks
Depuis mon enfance, les mythes, les légendes et la mythologie m’ont particulièrement toujours intéressés. J’étais donc très intrigué par ce roman.

Je pense que tout le monde connait le mythe de la guerre de Troie. Le silence de vaincues est un récit d’un point de vue féminin où nous découvrons Briséis reine de Lyrnessos qui nous raconte comment elle a choisi la vie.. Elle devient le trophée d’Achille pendant la guerre de Troie. Violé et réduite en esclave, Briséis nous raconte sa captivité et comment elle et les autres femmes vont tout faire pour survivre auprès des hommes qui ont tués leurs pères, leurs maris, leurs frères et leurs fils… .

Dans ce roman, la guerre de Troie n’est pas qu’une affaire d’hommes et nous y découvrons un autre aspect que je trouve très intéressant : celui des vaincues. J’apprécie l’idée de redonner la parole a celles qu’on a effacées de l’Histoire ainsi que d’y avoir un regard féminin.

En bref, C’est un très beau, violent et douloureux roman historique. J’ai été très troublé par cette lecture et j’avoue que je n’en suis pas sortie indemne. J’ai pour dire été marqué par le récit de Pat Barker mais surtout par ce que Briséis nous dit :

» Que penseront-ils de nous, ceux qui vivront dans ces temps si lointains qu’ils sont inimaginables ? Il y a une chose que je sais : ils ne voudront pas de la réalité brutale de la conquête et de l’esclavage. Ils ne voudront pas entendre parler d’hommes et de garçons massacrés, de femmes et de filles vendues comme esclaves. Ils ne voudront pas savoir que nous vivions dans un camp de viol. Non, ils préféreront une version édulcorée. Une histoire d’amour, peut-être ? J’espère simplement qu’ils arriveront à déterminer qui étaient les amoureux. »

ps : il faut que je me procure et lise prochainement le roman » Le chant d’Achille » de Madeline Miller.
Par Marie-France-46 le 15 Décembre 2023 Editer
Marie-France-46
Ce deuxième opus nous relate la longue attente sur le rivage, après la chute de Troie. Briséis, qui porte l'enfant d'Achille, est la voix de ces femmes, prises de guerre, ravalées au rang d'esclaves ou de trophées.
Si l'action est moins présente, mis à part dans les premiers chapitres, ce qui importe ici c'est le sort de ces victimes de la folie des hommes, leur destin brisé, la colère farouche des unes, le renoncement des autres et plus que tout leur formidable aptitude à rester, malgré tout, des êtres humains.
Le personnage le plus étrange de ce roman est sans nul doute Pyrrhus, fils d'Achille, écrasé par l'ombre démesuré et encombrante de ce père qu'il n'a jamais connu et dont il ne sera à jamais que le pâle reflet
Le mythe et l'Histoire se télescopent, laissant sur le devant de la scène des êtres de chair et de sang qui, étrangement, nous ramènent à nos propres existences et aux excès sanglants d'une époque qui se pense civilisée.
Par BeautyP le 14 Mai 2023 Editer
BeautyP
Dans le résumé du tome 1, on nous annonçait que le point de vue des femmes pendant la guerre de Troie serait abordé. Cette période ne m'attirant pas du tout à la base, c'est donc ce qui m'avait attirée. Et malheureusement, je n'ai pas aimé le tome 1.
J'ai trouvé que le point de vue de Briséis était délaissé dès le deuxième tiers du roman, ce qui a fait que mon intérêt pour l'histoire s'en est allé. Ça n'était pas ce qu'on m'avait promis dans le résumé. De plus, j'ai trouvé dommage que le langage utilisé ne soit pas approprié à l'époque.

Dans ce roman-ci, soit le tome 2, il m'a été difficile d'entrer dans l'histoire après avoir été déçue du tome 1. Ça a été comme le prolongement de ce que je pensais du tome 1. Evidemment, puisque c'est la suite. Certains personnages n'étaient plus là et je n'ai pas su m'attacher aux nouveaux. C’était juste pas possible d’entrer dans ce roman en n’ayant pas aimé le premier…
Par marine_livraddict le 26 Avril 2023 Editer
marine_livraddict
J'avais énormément aimé Le Silence des Vaincues de Pat Barker sans que ce ne soit pour autant un coup de cœur. Ce roman s'était révélé être passionnant et marquant. J'avais donc très hâte de découvrir la suite qu'est Les Exilées de Troie et de retrouver Briséis.

Troie est tombée. Le roi Priam est mort. Ses fils aussi. Les femmes, de différents statuts, de reine à domestique, ont été enlevées et faites prisonnières par les Grecs. Hélène de Sparte est de nouveau sous la coupe de son époux Ménélas ; la princesse Andromaque devient le trophée de Pyrrhus et se retrouve dans la même position que Briséis jadis ; la prêtresse et princesse Cassandre, fut violée dans un temple sous le regard des dieux, et mariée illégalement au roi Agamemnon ; Hécube, très âgée, veuve de Priam, se voit comme le trophée d'Ulysse par défaut. Toutes ces reines, ces princesses, ces prêtresses de haut lignage, connaissent le même destin que toutes les autres femmes. Toutes sont devenues des esclaves. Celles des vainqueurs, des Grecs. Les femmes se battent, survivent mais certaines s'avouent vaincues. Nous suivons donc la vie de ces femmes au sein du camp. Les Grecs ne peuvent repartir, les vents ne sont pas favorables. Les Hommes ont peur du jugement des dieux. Briséis a été mariée à Alcimos pour être placée sous sa protection, son enfant à naître étant déjà adulé et respecté. La prophétie de Cassandre à propos d'Agamemnon rend fou ce dernier. Les funérailles du roi Priam font débat. Pyrrhus se proclame héros de Troie, apprend à vivre avec la notoriété de son père et ne peut s'empêcher d'être jaloux de ce futur frère à naître. Jusqu'à ce que les dieux autorisent le retour à la maison. S'annonce donc la séparation de ces femmes qui ont lutté ensemble et qui partent chacune vers l'inconnu.

J'ai retrouvé ici une Briséis qui se porte en modèle pour les autres femmes, qu'elle aide du mieux qu'elle peut, un véritable soutien car ce que les nouvelles prisonnières suite à la chute de Troie vivent dans ce tome 2, elle l'a bel et bien vécu dans le premier tome. Ex-reine, ex-trophée d'Achille et portant l'enfant de ce dernier. Et en parallèle, nous avons Pyrrhus, le fils naturel d'Achille, qui n'a pas connu son père mais qui connaît son parcours, sa légende et de ce fait, le fils porte sur ses épaules le poids de la renommé de son célèbre père. Il vit dans son ombre et se révèle très instable, dangereux.

Tellement addictif, féministe, tellement sombre, l'ambiance est malaisante, la lecture prend aux tripes littéralement. Le choix des mots de Pat Barker est crucial, c'est incisif, c'est cru. Nous n'avons pas seulement le point de vue de Briséis bien qu'il reste le point principal, mais nous avons quelques chapitres du point de vue de Pyrrhus et de Calchas, un "devin" troyen. Et une fois de plus, la parole est donnée aux femmes, nous découvrons ainsi la vie des femmes troyennes et ce qu'elles doivent faire pour survivre. Quelques petites longueurs par-ci par-là mais rien de bien méchant.

En bref, j'ai encore plus aimé ce second tome. Cette lecture fut absolument délicieuse, cette saga est incroyablement puissante, résonne en moi. La proposition ou revisite du mythe de la Guerre de Troie, qui est un de mes mythes préférés, de l'autrice est cohérente et très intéressante. J'ai bien hâte de lire la suite et de connaître le destin de Briséis et de toutes les autres.
Par Arayr le 5 Novembre 2022 Editer
Arayr
J'avais plutôt bien accroché au premier tome de la duologie, "Le silence des vaincues", bien que celui-ci m'avait parfois un peu lassée à cause de quelques longueurs.
Dans ce deuxième tome, on retrouve toujours ces moments de longueurs (lorsque Briséis parle du vent et de ses balades sur la plage) mais celles-ci sont moins longues et l'intrigue est globalement plus prenante, menée par la présence de nouveaux personnages, les femmes troyennes capturées : on découvre Hécube, non plus reine mais esclave d'Ulysse, mais aussi Andromaque et Cassandre, ainsi que des figures inconnues : Amina, Hellé et Maïré.
Là où Briséis semblait assez effacée dans son attitude de rébellion qu'elle cherchait à acquérir, elle prend ici bien plus les choses en main et se permet de manifester plus ouvertement son désaccord avec le comportement des hommes grecs : elle remet à sa place Automédon, outrepasse les ordres de Pyrrhus pour enterrer Priam, s'allie aux autres femmes pour mentir au fils d'Achille et faire évader l'une d'entre elles, et ne respecte pas les ordres de son mari, Alcimos. C'est notamment grâce à cette nouvelle "liberté" (illusoire car liée par deux chaînes : son mariage à un homme grec, mais également sa grossesse héritée d'Achille) que Briséis décide d'agir pour améliorer la condition des femmes esclaves. Elle se permet également plus de cynisme et d'ironie en décrivant les hommes grecs, là où se trouvait presque uniquement de la peur dans le premier tome.
De plus, j'ai trouvé ce tome-ci plus intéressant d'un point de vue explicatif sur la façon dont les femmes s'adaptent psychologiquement à leur nouvelle condition d'esclave : plusieurs profils différents nous sont dépeints (de reine, princesse, servante, esclave, elles se retrouvent toutes logées à la même enseigne (ou presque) : esclaves), là où nous n'avions connaissance que du ressenti de Briséis dans le roman précédent.
J'ai grandement appréciée le fait que Pat Barker insiste sur l'importance donnée à la parole des femmes : personne ne les soupçonne de pouvoir agir seules ; leurs mots et témoignages n'ont aucune valeur ; elles ne peuvent pas avoir ni émettre d'avis. L'exemple de Cassandre est particulièrement criant pour illustrer cela : là où le mythe a mis l'incapacité des hommes à croire ses prophéties sur le compte d'une malédiction donnée par Apollon, l'auteure se l'approprie pour montrer qu'il s'agit en réalité de leur fabuleuse capacité à ne pas écouter ce qu'une femme raconte, sous couvert d'hystérie.
Briséis s'éloigne elle aussi petit à petit des croyances divines pour rationaliser le comportement des hommes : ceux-ci ne sont pas guidés par une volonté suprême, mais leur capacité à faire le mal est innée et favorisée par le cadre violent et leur conviction religieuse dans lesquels ils évoluent. Cette thématique est représentée par Pyrrhus, que l'on découvre doté d'une grande bonté, mais également d'une profonde violence, exacerbée par l'ombre de son père. En effet, il a tout juste seize ans : il est érigé en commandant dans un groupe dont il ne connait pas les règles, où il doit faire ses preuves en tant que fils de héros, et répondre aux espérances de ses hommes pour gagner leur respect. Grâce aux quelques chapitres centrés sur ce personnage, il nous apparaît pleins de doutes, guidé par les attentes des autres et même peu enclin à tuer ou torturer des femmes telles que Amina, qui ont pourtant ouvertement défié son autorité, et habité par un manque de confiance en soi qui va jusqu'à la haine de lui-même, incapable de répondre à ce qu'on attend qu'il soit, tout immature qu'il est.
J'ai vraiment apprécié que ce deuxième tome se penche sur les femmes comme élément principal, ce que je pouvais reprocher au premier tome qui se concentrait quasiment exclusivement sur Achille. J'ai trouvé ce livre bien plus féministe et critique, et allant au-delà de la guerre de Troie : Pat Barker parle finalement de nous et de notre société, où les femmes sont confrontées à une violence quotidienne, quelle que soit la forme qu'elle prend.
Ce roman fait donc remonter la duologie dans mon classement, car il m'a apporté de nombreuses réflexions et m'a bien plus touchée que le premier, bien qu'il comporte, comme mentionné au début, quelques passages longuets qui peuvent calmer l'enthousiasme de cette lecture.
Par marmotte-s le 30 Mai 2022 Editer
marmotte-s
J’avais beaucoup aimé « Le silence des vaincues » et j’attendais donc la suite avec impatience, je n’ai pas été déçu. J’ai été heureuse de retrouvé Briséis et d’en apprendre plus sur ces femmes invisibles. Pat Barker sait nous décrire le combat que ces femmes doivent mener contre la barbarie et la bêtise des hommes. Ce roman historique nous montre la force de caractère de ces invisibles et la solidarité que cela va engendrer. J’attends avec impatience la sortie du 3ème tome de ce magnifique roman.
Par Cameron10 le 2 Décembre 2021 Editer
Cameron10
Je ne regrette pas d'avoir lu ce roman qui sort de mes genres habituels. Il relate la fin de la guerre de Troie à travers les yeux de Briséis, qui est offerte en esclave à Achille, après que celui-ci a massacré tout son village.
Le récit nous met face de la guerre telle qu'elle est sans l'édulcorer ni tomber dans le mélodramatique : pillages, massacres des hommes, esclavage des femmes, viol, barbarie des combats... Tout y passe mais toujours avec la pudeur de Briséis, parfois choquée, parfois désespérée mais jamais dans l'extravagance ou la théâtralité. Si on connaît déjà la guerre de Troie, il n'y aura pas beaucoup de suspense mais ce n'est pas pour autant que le récit est inintéressant, puisqu'il livre simplement une autre facette de ce mythe, une facette moins connue. C'est la raison pour laquelle la prise de Troie est expédiée en deux paragraphes et ça ne m'a pas choquée : après tout, Briséis n'a pas assisté à cet épisode que tout le monde connaît, donc le relater irait à l'encontre du principe même du livre.
L'auteure ne tombe pas dans la facilité manichéenne des femmes parfaites, victimes des méchants hommes. Certaines femmes sont énervantes ; certains hommes sont très bienveillants et sont mis à l'honneur. Briséis elle-même m'a parfois agacée, même si je me suis beaucoup attachée à elle au fil de ma lecture. J'ai particulièrement aimé Patrocle et même Achille, qui se révèle un personnage extrêmement complexe, étrange, mais auquel j'ai fini étonnamment par m'attacher (sans doute parce que j'adore les personnages nuancés et là je n'aurais pas pu trouver meilleur exemple).
Comme Briséis le dit elle-même, bien qu'elle soit la narratrice, elle nous livre en réalité l'histoire d'Achille puisque le récit commence avec leur rencontre et se termine par leur séparation. Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur cette ambivalence et tout ce qui touche au discours des femmes, qui sont tenues de se taire mais qui parviennent à exprimer beaucoup par leur silence (d'où le titre). En parlant de discours, justement, le seul point négatif que j'ai trouvé, ce sont les dialogues : ils sont beaucoup trop modernes et ça m'a un peu rebutée car les anachronismes linguistiques n'aident pas à se plonger complètement dans l'univers.
En résumé, c'était une belle découverte et une lecture qui m'a émue parfois de manière inattendue car à travers des personnages ou des scènes où je ne l'attendais pas.
Par Parthenos92 le 25 Novembre 2020 Editer
Parthenos92
Mon coup de cœur de l'année !! J'ai adoré ce roman. Étant une passionnée de la mythologie grecque et de la guerre de Troie, j'ai été immédiatement attirée par ce livre. C'est une excellente idée de raconter l'histoire de la perspective de Briséis, et l'idée a été brillamment exécutée. J'ai particulièrement apprécié toute la partie du roman qui réécrit l’Iliade et la colère d'Achille. J'ai pu reconnaitre des passages d'Homère, comme le dialogue entre Agamemnon et le prêtre Chrysès. J'ai trouvé génial de voir ce passage à travers les yeux de Briséis et Chriséis, ces femmes qui n'ont pas de voix dans l'Iliade.
Au-delà de la réécriture du mythe, l'auteure parle de toutes les époques et toutes les guerres, à travers une guerre intemporelle, ce que j'ai trouvé aussi très bien réussi. Alors que les guerres sont souvent racontées par les hommes vainqueurs, on a ici le récit des femmes vaincues. A travers elles, on se rend compte que la guerre est toute aussi cruelle, voire même plus, en-dehors du champs de bataille et une fois le conflit fini.
Enfin, je voudrais dire un mot des personnages, que je trouve très bien écrits. L'auteur a su donner une âme et une personnalité travaillée à Briséis, que l'on ne connait pas vraiment par les récits antiques. J'ai aussi beaucoup aimé Achille et Patrocle, et leur relation. Je trouve qu'il y a un bon équilibre entre le respect des personnages tels qu'ils sont dans l'Iliade, et la profondeur qu'ajoute l'auteure.
Tout ça est écrit dans un style poétique avec un grand pouvoir émotionnel. Bref, une grande réussite que je ne peux que recommander !
Par Allyssahp le 6 Septembre 2020 Editer
Allyssahp
Depuis toujours j’ai été attiré par l’histoire de la guerre de Troie, c’est donc le jour de sa sortie que je suis allée le chercher. Je comptais le lire pendant mes vacances quelques jours plus tard mais je n’ai pas pu attendre et dès le soir même, il était entamé.

Dès les premières pages on est embarqué dans la prise violente de la ville de Lyrnessos et les pages défilent sans que l’on s’on rende compte. J’ai tout de suite été attaché aux femmes et j’ai ressenti leurs tensions, peurs et angoisses sur ce qu’elles allaient devenir après avoir été conquise par les grecs.

Après ce combat perdu, le livre devient plus lent car on commence à découvrir l’armée Grecque et sa vie dans le camp qu’ils occupent depuis neuf ans. On fait la connaissance de tous les protagonistes connus de cette guerre comme Agamemnon, Achille, Patrocle, Hector etc. J’ai trouvé que cette partie était très bien exploitée dans les faits historiques ainsi que sur la vie dans le camp.

Briséïs va progressivement réussir à se faire une place dans cette vie. Elle va de temps en temps nous raconter sa jeunesse à Troie ainsi que son mariage et sa vie de femme mariée. Elle va aussi nous raconter beaucoup d’histoires de femmes devenues esclaves et ce qu’elles ont été prêtes à accepter pour leur survie ou celles de leurs enfants.

De temps en temps on a le point de vue d’Achille. J’ai beaucoup aimé connaître ses pensées ce qui m’a permis de mieux le comprendre. On découvre son enfance et sa rencontre avec Patrocle. J’ai été très touché par cette relation qu’ils avaient tous les deux.
Par CupcakesEtAlice le 3 Septembre 2020 Editer
CupcakesEtAlice
Mythe fondateur de la civilisation occidentale, la Guerre de Troie est ici vu d'un autre point de vue. Celui des femmes, des femmes vaincues.
Celles dont la souffrance a été oublié à travers les âges...
Briséis, reine de Lyrnessos et esclave du grand Achille, raconte. L'histoire de ce guerrier légendaire, de sa relation avec Patrocle son frère d'arme, de son mépris pour Agamemnon le roi des rois et de sa lassitude pour la guerre de Troie. Celle qui à tout perdue raconte les légendes de ses figures mythiques dont le nom résonne encore aujourd'hui et de celles plus silencieuses que l'on a oublié...
Un coup de poing magistral et une beauté à couper le souffle.
Par alexiabutler le 30 Novembre 2019 Editer
alexiabutler
[Lu en VO]

“And I do what countless women before me have been forced to do. I spread my legs for the man who killed my husband and my brothers.”

Si tu cherches une histoire d'honneur, de courage et d'héroïsme, passe ton chemin. Ce roman est une réinterprétation du mythe de la guerre de Troie, avec tous ses héros : Ulysse, Agamemnon, Ajax, Patrocle, Priam, Hector, Paris et, évidemment, Achille. Le tout est vu à travers les yeux de Briséis, une reine devenue esclave qui a été attribuée comme "récompense" à Achille, et le moins qu'on puisse dire, c'est que la légende qu'on connaît en prend un sacré coup : tout le romantisme est mis de côté pour ne laisser qu'une vérité très dure, celle des femmes pendant la guerre, offertes aux guerriers selon leur rang et réduites à moins que rien. Elles sont volées, utilisées, troquées, blâmées pour des événements dont elles sont aussi les victimes, et la plupart servent essentiellement d'esclaves sexuelles. Ici, pas de gentil Ulysse pour raconter de belles histoires au coin du feu, ni d'héroïque Achille pour défendre la veuve et l'orphelin. Les femmes du camp de guerre, Briséis la première, sont de simples objets dont les hommes disposent comme ils le souhaitent et qui, à la limite, acquièrent de la valeur si elles parviennent à tomber enceintes.

Toute l'histoire repose sur ce constat-là, sur l'incapacité des femmes à choisir leur propre destin et sur l'indifférence des hommes face à celles qu'ils ne considèrent même pas comme des êtres humains. Ce roman a un goût de désespoir, d'injustice et d'impuissance. Briséis a été mariée très jeune à un roi qu'elle ne connaissait pas, elle a vécu avec la haine de sa belle-mère, puis elle a vu sa maison brûler, ses frères tués, et leur assassin est devenu son maître. Elle tente de survivre, de se rendre utile, de plaire à tous ces hommes que pourtant elle hait, parce que ce sont eux qui ont le pouvoir et parce que ce sera toujours à eux de décider, toute sa vie, de son sort à elle.

Mais de la guerre de Troie, ce n'est pas ça qu'on veut retenir, jamais. Briséis elle-même le sait : quand elle pense à ceux qui, à des millénaires d'elle, se souviendront encore d'Achille, elle sait qu'ils ne retiendront que la gloire et pas les massacres, que l'honneur et pas les viols, et qu'ils feront de son histoire à elle quelque chose de totalement différent. “A love story, perhaps?”.
Par Domi70 le 8 Mars 2024 Editer
Domi70
sur la guerre de Troie, sort des femmes vaincues
Par Bibliophilia le 1 Mars 2024 Editer
Bibliophilia
J'ai découvert ce roman grâce à ma passion récente pour les réécritures mythologiques. À travers cette histoire, Pat Barker m'a profondément ébranlée sentimentalement. Cela est dû au fait qu'en tant que femme, je ne peux qu'être sensible au destin des personnages féminins de cette œuvre. Nous suivons principalement la reine Briséis après l'attaque des Grecs de sa cité où elle a vu sa famille se faire massacrer par l'homme qui fera d'elle son esclave et son trophée : Achille.

Le récit est marquant par son style d'écriture cru et brutal. Je dirais même qu'il est trop moderne pour l'époque qui y est dépeinte, en particulier en ce qui concerne le langage utilisé. Cependant, si l'intrigue nous captive, nous pouvons nous y accommoder.

Mon rapport avec les personnages est assez ambigu, notamment en ce qui concerne Briséis et Achille. Heureusement, il n'est pas question d'une histoire d'amour hollywoodienne entre eux, bien au contraire. Achille, pour ce que j'en sais, est fidèle à l'image que l'on se fait de lui : un guerrier redoutable, beau, sûr de lui et orgueilleux. Une part de moi le déteste pour ce qu'il fait subir à Briséis, la considérant de prime abord comme son trophée, tout comme la totalité des personnages masculins de ce roman. Je comprends parfaitement l'horreur qu'il inspire à cette femme. Mais j'apprécie malgré tout le portrait nuancé que nous offre la romancière de ce héros. Personnellement, j'ai été tantôt agacée par cet homme orgueilleux, tantôt remplie de compassion pour le petit garçon en lui en manque d'amour maternel. Une description bien différente de celle présentée dans "Le Chant d'Achille" de Madeline Miller, mais tout aussi intéressante. D'un côté, le point de vue d'un être qui adore jusqu'à la dévotion, et de l'autre, d'un être qui ne peut que mépriser ce demi-dieu.

Comme bon nombre de lecteurs et lectrices, je m'attendais pendant ma lecture à faire la rencontre d'une héroïne qui se battrait pour regagner sa liberté, qu'elle défierait l'autorité des hommes. Qu'on se le dise, il n'en est rien, du moins pas comme on pourrait le penser. Car en réalité, il ne s'agit pas d'un récit qui parle d'une femme livrant un combat pour son émancipation, mais d'une femme cherchant à se battre pour sa survie. Et malheureusement, dans ce genre de situation, la force brute n'est pas toujours ce qui est le plus efficace. On peut donc légitimement penser qu'il ne se passe pas énormément d'actions et aussi remettre en question certains choix de l'héroïne. Mais je pense sincèrement que le but de l'autrice était surtout de montrer le quotidien de ces femmes pendant cette guerre. Un quotidien où le combat n'est pas uniquement physique comme sur le champ de bataille, mais surtout psychologique et émotionnel. Ainsi, Briséis, de par son instinct de survie et son empathie, est pour moi un personnage qui démontre autant de force et de courage que ces guerriers grecs et troyens glorifiés à travers les âges.

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