Patryck Froissart
Auteur
Activité et points forts
Thèmes principaux
Classement dans les bibliothèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 10/10Nombre d'évaluations : 3
3 Citations 8 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
http://www.numilog.com/253608/Les-Bienheureux.ebook
Afficher en entierUn jeune professeur est affecté au cœur du royaume des Mores.
Naïf, velléitaire, pusillanime, volontiers soumis, manipulé par un narrateur scandaleusement amoral, il tombe amoureux de toutes les femmes qu’il rencontre et dont il accepte immédiatement l’emprise.
Ainsi se saisissent de lui Dragana, Slave de Marseille, Albina, fausse Portugaise, la fière Atlante Damya, Tamchicht, jeune répudiée du village où il enseigne, la puissante Kahina de la médina proche, l’Espagnole Esperanza qui hante les bars de la ville, la Boraine Angèle Coquebin, ex-maîtresse de son père, qui mène de louches activités auxquelles elle a décidé de l’associer, et Tsaâzzoult, une montagnarde supposément candide qui a résolu de l’épouser et de le soustraire aux tentations immorales auxquelles le soumettent les précédentes.
Ce récit initiatique, érotico-sentimental, fortement empreint d’humour et de dérision, constitue un roman facétieux sur fond de questions existentielles qu’il appartient aux lecteurs de découvrir.
Afficher en entierLes photos d'époque, dont certaines sont des documents historiques, sont émouvantes...
Afficher en entierSans interdit, de Patryck Froissart
Le poète écrit, le poème est cri.
Le poète est Je, le poème est double jeu.
A dire-lire en ce livre une tirelire de cinquante délires aux formes très variées, aux tonalités multiples, sur des thèmes éclectiques, volontiers hétéroclites.
Patryck Froissart double-joue, démultiplie et tire sur tout larigot.
Prosodie classique ou divers vers dits libres, ponctués et non.
Rimes riches, suffisantes, pauvres, croisées, embrassées, plates, ou absentes.
Lexique à huppe, mots désuets, termes modernes, ancien français, créole, brusque résurgence du rouchi de son enfance, impertinente irruption de ces mots qu’on dit gros.
Bucolisme, érotisme, cynisme, épicurisme, romantisme, banditisme, lyrisme peut-être, et fantaisie jusqu’à la comptine enfantine.
L’ensemble, contrairement à ses précédents ouvrages, n’a ni queue ni tête. C’est très bien ainsi. La poésie n’a nul besoin de queue, et se passe aisément de tête.
Afficher en entierLi Ann ou le Tropique des chimères, Patryck Froissart (par Catherine Dutigny)
Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa 20.01.21 dans La Une Livres, Critiques, Les Livres, Roman, Editions Maurice Nadeau
Li Ann ou le Tropique des chimères, janvier 2021, 204 pages, 19 €
Ecrivain(s): Patryck Froissart Edition: Editions Maurice Nadeau
Li Ann ou le Tropique des chimères, Patryck Froissart (par Catherine Dutigny)
Un coup de foudre et trois enterrements
Jean Martin, dit Le Borain (comprendre qu’il est né dans le Borinage, contrée minière franco-belge), proviseur d’un lycée polyvalent de l’archipel des Allobroges (comprendre que dans ces îles tropicales, parfaitement imaginaires, les habitants(es) vouent un culte immodéré à la liberté, à l’instar de l’hymne éponyme des Savoyards), prépare la rentrée scolaire dans l’effervescence d’une structure administrative débordée par la multiplication des tâches, leur complexification, le tout à personnel constant. Aussi est-ce avec un immense soupir de soulagement que Jean Martin, dit Le Borain, obtient une notification d’autorisation de recrutement dans le cadre d’un Contrat Emploi Jeune. Reste à trouver le bon candidat, ou pour entrer dans le vif du sujet, sans pour autant le (la) déflorer, la bonne candidate.
Une simple photo sur un curriculum vitae, celui d’une certaine Li Ann Chen Wong, très jeune, très jolie et un peu nunuche, va faire la différence à la grande surprise et sournoise méfiance de Jacqueline Adrians, son assistante, qui pourvue « d’une plastique propre à rallumer la flamme d’un nonagénaire des plus cacochymes » déploie la gamme complète de la séduction féminine pour l’assujettir et le traîner en épousailles, non sans avoir obtenu de son « provisoire » qu’il se séparât au préalable de sa concubine Michelle, femme vénale, flanquée de deux filles pies-grièches.
Un coup de foudre sur papier glacé qui va chambouler la vie du proviseur bien au-delà de ce que l’on peut imaginer.
Non content de cumuler les imbroglios affectifs et le plus souvent puissamment érotiques, Jean Martin dit le Borain doit affronter la mésentente de ses deux adjoints, Lucas et Simone, cette dernière ayant la faculté de se mettre à dos l’ensemble de l’établissement scolaire dans sa volonté de tout vouloir régenter sans la moindre considération pour le travail de ses collègues.
Quant à Li Ann, surprise d’avoir obtenu le poste aussi facilement, elle ne ménage pas ses efforts pour satisfaire en tous points la confiance accordée par Le Borain, et ce en dépit des sarcasmes d’un « frère » ou prétendu tel, subitement jaloux des attentions dont elle fait l’objet.
La déconvenue, la jalousie, la haine, l’abus d’alcool et de substances illicites vont pousser un quatuor infernal à comploter et échafauder des plans pour se débarrasser de l’importune jeune femme aussi candide qu’affriolante. À moins que le sort et la bêtise des conjurés n’en décident autrement… D’où peut-être, mais il faudra pour en être certain attendre le dénouement du roman, les trois énigmatiques enterrements qui ponctuent le récit.
Dans un milieu professionnel qu’il connaît à la perfection et dont il s’amuse à brocarder les multiples travers, Patryck Froissart mène de main de maître un récit polyphonique d’une drôlerie extrême. Il jongle avec ses personnages et met à profit la structure de son récit pour narrer un même événement selon des points de vue différents. Sous sa plume qui voltige d’un style parfois précieux, souvent soutenu, à des propos pour le moins triviaux, se succèdent alors des scènes cocasses, où chaque détail est revu et relaté selon la perception que chacun en a. Démonstration littéraire parfaitement aboutie et burlesque de la fragilité du témoignage humain et galerie de portraits peints à la manière pittoresque d’un Lucien de Samosate.
Amoureux et joueur des mots, il enrichit sans cesse son texte par des emprunts savoureux à des dialectes régionaux, ressort de l’oubli des adjectifs rares, joue de l’allitération, « Michelle était par coïncidence en violent train de me chevaucher cavalièrement à cru sur la moquette à crins », et des assonances, invente à foison des tournures de phrases que Frédéric Dard n’aurait pas boudées, « Je savais bien que le prurit de s’y enfouir jusqu’aux rouflaquettes lui torréfiait le plexus », ne recule devant aucun zeugme, « il a brassé du papier, du vent, du temps, du rêve », pour séduire son lectorat.
Un feu d’artifice quasi permanent, une profusion de traits d’esprit qui loin de lasser, apportent du rythme, déclenchent un éclat de rire au détour d’une phrase alors même que le tragique pointe le bout de son museau. Sans doute le summum du divertissement est-il atteint dans les dialogues entre le lettré Jean Martin (le double fantasmé de l’écrivain, semble-t-il) et Li Ann, l’empotée aux notions sémantiques limitées qui enchaîne les « Ben oui » et les « Ben non », les « super-génial ! », confond la fonction phatique du langage, avec la « fonction phallique ou fatigue du langage » et pour qui Jules Ferry, devenu Georges entre-temps, est assimilé au moyen de transport le plus usité pour gagner l’Angleterre.
Si le désir, la séduction, le libertinage sont les ressorts principaux de l’intrigue, on sait gré à l’auteur d’avoir mis de l’élégance, de l’humour et de la légèreté dans son intrigue érotico-sentimentale, d’avoir su éviter le graveleux, le scabreux, d’avoir puissamment évoqué plutôt que décrit, d’avoir fustigé l’hypocrisie et la vénalité sans tomber dans un registre moraliste. Et si parfois on se noie un peu dans les sous-vêtements affriandants de ses héroïnes, il faut avouer, sans rougir, qu’il est bon et revigorant de le faire dans la soie et la dentelle. On rit à gorge déployée, et c’est infiniment plaisant.
Catherine Dutigny
Afficher en entierCritique de Serge Cabrol dans le magazine Encres Vagabondes
Patryck FROISSART
Li Ann ou le Tropique des chimères
Pour profiter d’un peu de légèreté et d’humour en ces temps de morosité, voici un roman drôle et coquin, cocktail exotique de vaudeville et de chronique mélodramatique, qui se déroule « dans un décor tropical, dans le cadre insulaire de l'archipel français des Allobroges, à quatorze mille six cents kilomètres de la métropole, que nombre de citoyens de l'hexagone peu portés sur la géographie situent par erreur dans les Antilles mais que les initiés savent placer sur le globe à l'exact antipode des Caraïbes. » Inutile de chercher dans l’atlas.
Le livre s’ouvre sur la date du 5 avril où une cinquantaine de personnes assistent à des obsèques.
Au fil du livre cette date reviendra de temps à autre et nous en saurons alors plus sur l’identité de la personne décédée et les conditions de son décès.
Ce roman est intéressant par une construction en forme de spirale. Chaque protagoniste, y compris un narrateur, prend la parole à son tour pour relater et compléter le déroulement des événements. On suit ainsi cette histoire à partir de différents points de vue.
Le personnage principal est le proviseur d’un lycée français hors de métropole, dans une île qui produit de la canne à sucre et où culmine un « Piton de la Torchère ».
Jean Martin dit Le Borain vivrait serein et épanoui s’il n’était sans cesse soumis à des désirs qu’il peine à maîtriser. « Autant j'ai toujours su mener mon personnel masculin à la baguette, autant je me suis constamment aplati en frétillant de la braguette devant mes auxiliaires féminines. »
Quatre ans plus tôt, déjà, sa braguette – ou plutôt ce qu’elle protège – l’a amené à changer de vie. Il était alors marié avec « Tsaàzzoult, ma bien-aimée, la radieuse Amazighe qui m'avait épousé alors que j'accomplissais mon service militaire au titre de la coopération culturelle dans le royaume paradisiaque du Tajeldit. Notre vie conjugale se déroulait sous un ciel que n'assombrissait jamais le moindre nuage quand Michelle, professeure de lettres dans l'établissement, a commencé ses manœuvres d'approche. » Toujours incapable de résister, le proviseur a été surpris par sa belle Tsaàzzoult pendant l’une des torrides séances hebdomadaires avec Michelle. L’épouse ulcérée est partie sur le champ et la professeure de lettres s’est installée avec ses deux filles sur le territoire déserté.
Quatre ans plus tard, la situation est bien partie pour se reproduire avec Jacqueline Adrian, l’assistante de direction, prête à jouer de tous ses atouts pour assiéger une forteresse si mal défendue. « Mon plan n'était pas sorcier. Les romans foisonnent qui en mettent de tels en scène. L'ensorceler sans plus tarder, l'appâter, le maléficier à hautes doses, l'hypnotiser, et me le faire mien, me le faire chien à me manger dans la main, devenir, quoi, la matrone du patron. Je me l'épouserais ! Je me l'étais juré. »
Mais un grain de sable vient enrayer la belle mécanique de Michelle, un joli grain de sable nommé Li Ann, vingt-trois ans, faussement candide, bien décidée à échapper à son quotidien chez sa mère, subissant la mauvaise humeur permanente d’un frère proxénète parfois violent.
N’ayant pu obtenir un poste budgétaire supplémentaire, le proviseur a réussi à négocier l’octroi d’un Contrat Emploi Jeune. Les dossiers ne manquent pas mais en les feuilletant, une photo attire son regard. Li Ann Chen Wong. C’est elle qu’il convoque pour un entretien d’embauche dès le lendemain.
Cette première entrevue n’est que le début d’une longue histoire parce que la jeune femme a vraiment très envie de changer de vie. « Je lui ai fait mon sourire de grande fille un peu nunuche, et ça l’a mis mal à l’aise. Ça marche toujours ! » Et un peu plus tard : « J'ai éprouvé le besoin inopportun, ou au contraire fort bien venu, de croiser et décroiser mes jambes […] J'ai bien vu qu'aussitôt ses joues se sont empourprées, que ses pupilles se sont dilatées, et que sa pomme d'Adam a été saisie d'un va-et-vient de yo-yo. J'ai regretté fugitivement, dans une bouffée de pudeur rétroactive, mon double mouvement de cuisse, et puis je me suis dit que je m'en fichais, même si un léger trouble m'est venu à la pensée qu'il avait dû voir ma culotte blanche parsemée de petits cœurs roses. Enfin, quand je me suis rendu compte que mon jeu de jambes l'avait plongé dans une évidente confusion, j'ai oublié ma propre gêne et, contente de l'effet produit, j'ai même failli récidiver. »
Il n’en fallait pas plus pour troubler l’esprit volage du fragile proviseur.
Si l’on ajoute à cela, les rivalités des proviseurs adjoints dans la gestion des personnels, la répartition des classes ou la préparation des emplois du temps, on obtient un cocktail très détonnant dont tout le monde ne sortira pas indemne ni même vivant.
Suspense et rebondissements, grandes colères et scènes torrides, séduction et jalousie, machiavélisme et fausse pudeur, les chapitres s’enchaînent avec vivacité, dans une alternance de points de vue, vers une fin dont on sait dès les premières pages qu’elle ne sera pas heureuse pour tous.
En cette période où les déplacements sont rationnés, voici une occasion inespérée de passer quelques heures sur une île lointaine où le soleil n’est pas le seul à faire monter la température ambiante. La rentrée est chaude au lycée polyvalent Antonin Artaud de l’archipel français des Allobroges et ce n’est que le début…
Serge Cabrol
(25/01/21)
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Patryck Froissart
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Biographie
Patryck Froissart
Membre de la Société des Gens De Lettres (SGDL)
Membre de la Société des Poètes et Artistes de France (SPAF)
Membre de l'Association des Ecrivains de Langue Française (ADELF)
Membre de la Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie (SAPF)
Né en 1947 à Condé sur l’Escaut, dans le Borinage, région franco-belge minière située entre Valenciennes et Mons.
Entre à l'Education Nationale dans l’académie de Lille, pour enseigner le français, le latin et l’allemand au CEG de garçons d’Escaudain.
Il enseigne le français au Maroc, à El Menzel, à Ahermoumou et à Essaouira de 1968 à 1975
De 1975 à 1977: directeur d'école dans le Cantal
De 1977 à 1981: Ecole normale de St Denis (Réunion)
De 1981 à 1983: professeur de français et d'histoire au collège Bernica (Réunion)
En 1983/84, il enseigne la littérature au Lycée Docteur Lacroix à Narbonne
De 1984 à 1986, professeur de lettres au lycée de Mamoudzou et formateur d'instituteurs au Cours Normal (Mayotte)
De 1986 à 1988, Inspecteur Départemental dans l’académie de Lille
De 1988 à 1991, professeur de français au Collège Bernica (St Paul), chargé de mission académique pour la promotion de la lecture au collège
1990: admissible à l’agrégation de Lettres Modernes
1991: admis au Concours de Recrutement des Personnels de Direction des Collèges et Lycées
De 1992 à 2007: principal adjoint au Collège de La Chaloupe (St Leu, Réunion), puis proviseur au Tampon, à La Saline-les-Hauts, à l'île Maurice, à St Benoît
En 2011: formateur de professeurs de français niveau lycée au Cameroun (Ecole française de Limbé)
En 2012: officier civil chargé de cours dans l'armée royale du sultanat d'Oman
Membre d’AGIR (Association Générale des Intervenants Retraités)
Membre de la SGDL (Société Générale des Gens de Lettres)
Membre de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France)
Membre de l'ADELF (Association des Ecrivains de Langue Française)
Membre de la SAPF (Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie)
Bibliographie:
L'Eloge de l'Apocalypse (recueil de poèmes) en 2003
L'Eloge de l'Opaque Ellipse (proême de 180 pages) en 2005
La Mise à Nu, roman, en 2011
La Déferlante, nouvelle, en 2012 (dans La Dernière Vague, Ed. Ipagination)
La Mystification, conte poétique en 2012
Feux follets, nouvelle, en 2013 (dans Fantômes, Ed. Ipagination)
Les bienheureux, nouvelles, en 2013 (Ed. Ipagination) - Prix spécial du recueil de nouvelles 2014 (Ecrivains de Fondcombe)
Franck Mességué, le champion idéaliste au goulag démocratique, biographie, 2014 (Ebook)
La divine mascarade, poèmes pour une déconstipation mentale, Editions iPagination, janvier 2015
Le feu d'Orphée, conte poétique, Editions iPagination, septembre 2016. Grand Prix Wilfrid Lucas de poésie décerné en juillet 2017 par la Société des Poètes et Artistes de France.
A apporté une toute petite pierre à l'édifice littéraire de:
Cri de cœur, essai, de Kris Valaydon, juin 2014 (La Sentinelle, Maurice)
L'amante interdite, roman, de Christophe Vallée, Editions iPagination, novembre 2014
Découvrir l'hindouisme, de Soomant Callikan (à paraître aux Editions Ipagination)
A collaboré humblement à l’ouvrage:
Particularités lexicales du français réunionnais, 1984 (Michel Carayol)
Publie des commentaires littéraires et des textes personnels, en particulier poétiques, sur divers sites.
Conseiller en poésie pour Ipagination Editions Nouvelles.
Rédacteur régulier pour La Cause Littéraire.
Rédacteur occasionnel pour Reflets du Temps, Critiques Libres, et autres magazines littéraires.
Afficher en entier