Philippe Delaby

Quand on lit ce tome, une fois en Gaule, on a une petite pensée pour ce vieux Astérix.

C'est dommage que ce tome n'est commencé qu'après la mort de Claudia Augusta.

Lucius Murena aurait-il perdu le feu qui brûlait en lui ? J'espère que non.

Je trouve que les dessins changent un peu à chaque tome.

De très beaux dessins comme à l'accoutumée. Nous retrouvons ici Balba, Lucius Murena, Néron et la terrible machination de Tigelin envers les juifs et les chrétiens. Ainsi qu'une certaine Claudia qui ne m'inspire rien de bon. Et nous comprenons à quel point il est ardu de séparer la tige de la corolle...

Je note tout de même que cet album était plus narratif - avec beaucoup de citations - que ce à quoi je m'étais habituée.

J'étais assez dubitatif en abordant le cinquième volet de cette série qui ne m'avait jusque là peu convaincu. Réaliser qu'il s'agissait d'un redémarrage de la saga après une longue interruption et avec un nouveau dessinateur ne me rassurait pas plus. Eh bien, j'ai été agréablement surpris. Le dessin de Delaby est très beau, plus constant que celui de Rosinski et l'histoire, qui, même si elle fait référence aux tomes précédents, se suffit à elle-même est bien moins caricaturale et très bien menée. On pourra juste regretter de retomber dans le poncif de la vilaine sorcière, mais Dufaux se réfère au folklore, on ne peut donc pas trop lui en vouloir. Une bonne surprise qui me donnerait presque envie de lire la suite.

En parcourant ma bibliothèque Booknode, je retombe en arrêt sur cette couverture fascinante Spoiler(cliquez pour révéler)qui réussit fort bien à nous induire en erreur.

Il faut que je relise ce tome, mon préféré de la série. Une fois de plus. Immédiatement.

Le dessin fort et délicat de Delaby. Le scénario, ni trop elliptique, ni trop démonstratif ; le fitchell, toutes ces trouvailles qui composent un folklore aux petits oignons. Une composition de page captivante, sans forcer sur les images à sensation. Ces couleurs, subtiles, magnifiques. Cette lumière, claire ou troublante.

Et là, malédiction !

Mais où donc l'ai-je rangé, sapristi...

Plus j'avance dans cette série et plus j'ai de mal avec le côté historique du récit. Il faut dire que lorsque l'on a produit un travail universitaire sur la mémoire de Néron, on aborde avec crainte toute œuvre de fiction qui traite de la vie du pauvre bougre. C'est mon cas depuis que j'ai lu la première page du premier tome de Murena. D'un côté, je devrais adorer cette histoire car elle traite de mon personnage historique de prédilection ; de l'autre, je peine à continuer car les pseudo vérités évoquées dans les sources et au fil des cases font parfois peine à lire. Ici, très clairement, l'Histoire est simplifiée et réécrite pour les besoins de l'histoire. Il ne faut pas croire que la lecture de cette série permet de se familiariser avec le personnage de Néron dont les travers et autres particularités sont à peine survolées.

Mais passons.

Dommage que la mort de Claudia Augusta ait été traitée comme un fait anecdotique. Je reste quand même curieux de voir comment cette nouvelle version de l'incendie de Rome va être présentée. Idem concernant le sort réservé aux chrétiens, épisode qui a largement contribué à la construction de la légende noire dont l'imaginaire collectif a hérité.

On retrouve notre héros Murena dans un monde proche de la débauche où l'univers de Rome est toujours plongé dans les complots.

Un tome très intéressant avec de l'action.

BD assez originale qui permet d'en apprendre beaucoup sur l'Histoire romaine. Des notes de bas de page permettent d'approfondir le sujet.