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Toutes les séries de Pierre Vidal-Naquet

2 livres
1 lecteurs

Ce premier volume des Mémoires de Pierre Vidal-Naquet parcourt les vingt-cinq ans qui vont de sa naissance jusqu’à son agrégation, en 1955 : la guerre d’Algérie, qui prendra tant de place dans sa vie, était commencée. Les figures de Margot et de Lucien, ses parents, dominent ce livre et c’est d’abord eux qu’évoque le titre : la brisure que constitue leur arrestation à Marseille, un jour de mai 1944, et la longue et vaine attente qui suivit leur déportation.

Mais Pierre Vidal-Naquet, qui a beaucoup travaillé sur les rapports entre mémoire et histoire, ne pouvait en rester à une simple narration. Le mémorialiste raconte comment un homme a vécu sa vie, comment il a vu son monde, les siens, ses contemporains ; en même temps, l’historien situe cette aventure individuelle dans celle du siècle et du pays. Un récit plein de chaleur, où l’on découvrira les figures étonnantes d’une grande famille juive parfaitement assimilée –meurtrie, comme tant d’autres, par l’antisémitisme de Vichy et par le génocide hitlérien. Et l’itinéraire passionnant d’un jeune homme nourri de culture classique et inscrit dans une tradition intellectuelle dont il deviendra l’un des plus brillants représentants.

3 livres
2 lecteurs

Comment lire un mythe ? Quel rapport la philosophie entretint-elle avec la tradition ? Comment s'est formée la pensée positive en Grèce ?

La tâche de l'historien n'est pas d'opposer mythe et raison, mais d'explorer, puis de confronter le discours théologique des poètes et les écrits postérieurs des philosophes et des historiens, de repérer les divergences dans les modes de composition, le vocabulaire, l'outillage conceptuel, les logiques de la narration.

En relisant ainsi les grands textes mythiques et philosophiques, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet ont éclairé de façon décisive l'univers mental des anciens Grecs.

Tous les livres de Pierre Vidal-Naquet

En explorant inlassablement le chemin et ses détours qui, depuis la Grèce ancienne, mènent au monde dans lequel nous vivons, Pierre Vidal-Naquet a construit une œuvre singulière aux facettes multiples. Personnalité complexe, se définissant lui-même comme « double » - historien et philosophe, historien et philologue, historien et citoyen -, il n'a cessé d'intervenir dans les affaires de la cité. Ses combats - la torture, la " raison d'Etat ", le négationnisme -, il a toujours voulu les mener en historien qui cherche les documents, établit les faits, démonte les mythes, anciens comme contemporains, confond les falsificateurs et les imposteurs. Une enquête qui, selon ses mots, lui a donné le sentiment d'engager sa propre existence. Dans ces entretiens, interrompus par la mort, Pierre Vidal-Naquet exprime, avec la force de la simplicité, l'ardeur et la constance de ses convictions, sa passion pour la vérité, sa foi en l'amitié.

Dans ce dialogue, réalisé en public le 9 mai 2006 à la Maison européenne de la photographie, François Soulages interroge Pierre Vidal-Naquet sur la place de l'image et de la photographie dans le travail d'un historien (qu'il s'agisse d'histoire contemporaine ou ancienne), sur leurs valeurs objectives et sur leurs importances comme témoignage. Ils reviennent également sur le parcours intellectuel de Pierre et sur ses engagements.

" Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il faut répondre par du papier. Nous sommes quelques-uns à l'avoir fait et nous le ferons encore. Ce faisant, nous ne nous plaçons pas sur le terrain où se situe notre ennemi. Nous ne le "discutons pas", nous démontons les mécanismes de ses mensonges et de ses faux, ce qui peut être méthodologiquement utile aux jeunes générations. " Ces lignes, qu'écrivait en 1981 l'historien Pierre Vidal-Naquet, gardent toute leur actualité. Robert Faurisson et ceux qui nient avec lui la réalité du génocide hitlérien n'ont pas désarmé, et certains médias continuent à réserver un accueil surprenant à leurs thèses délirantes. Comprendre comment une telle aberration a pu voir le jour est donc plus que jamais nécessaire. Tel est le but des essais réunis dans ce livre. " Face au "révisionnisme", plus efficace qu'une législation d'exception, qui a alimenté en bois le bûcher, Pierre Vidal-Naquet a ciselé une arme parfaite : Les Assassins de la mémoire. Faites-le lire autour de vous, apprenez-le par cœur, pour le contenu et la méthode. " LE FIGARO " Le combat que Pierre Vidal-Naquet livre contre les "assassins de la mémoire" est sans doute le plus difficile de ceux qu'il a eu à mener, parce que le plus douloureux. Car la mémoire qu'ils assassinent, c'est la mémoire commune de notre XXe siècle et la plus insoutenable. On appréciera d'autant plus la force d'un livre qui ne cède à aucun moment aux facilités de la confidence, de l'émotion ou de l'invective [...]. Par son acuité, sa transparence, cette leçon de méthode devrait rendre confiance à tous ceux qui en venaient à se demander si le métier d'historien a encore un sens. Si vous voulez savoir tout ce qui se cache derrière le "point de détail" de Jean-Marie Le Pen, lisez Pierre Vidal-Naquet. " Le Nouvel Observateur

Pierre Vidal-Naquet explique le mystère du (ou des) Homère(s) : il établit la cartographie des lieux de bataille, d’étape ou de voyage ; il montre comment Homère décrit à sa manière les prémices de la société démocratique, avec les rapports entre citoyens libre et esclaves, entre “ Grecs ” civilisés et “ barbares ”, entre hommes et dieux ; il décèle ce que les plus anciens textes nous disent du combat, de la mort, de l’au-delà, du pouvoir et de ses sortilèges. Il retrace aussi l’histoire de ces générations qui, des hommes de la Renaissance à James Joyce et Primo Levi, ont fait du monde d’Homère une raison d’apprendre, de vivre et d’espérer.

Quatrième de couverture

Tout le monde a entendu prononcer le nom d'Homère, tout le monde connaît les principaux personnages de l'Iliade et de l'Odyssée, ces deux livres qui sont la première pierre de notre culture européenne et à l'origine de notre littérature - la tragédie via l'Iliade, la comédie via l'Odyssée. Pierre Vidal-Naquet explique le mystère du (ou des) Homère(s) ; il établit la cartographie des lieux de bataille, d'étape ou de voyage ; il montre comment Homère décrit les prémices de la société démocratique, les rapports entre citoyens libres et esclaves, entre "Grecs civilisés" et "barbares", entre hommes et dieux ; il décèle ce que les textes nous disent du combat, de la mort, de l'au-delà, du pouvoir et de ses sortilèges. Le livre de Pierre Vidal-Naquet n'est pas seulement la leçon d'un historien familier depuis un demi-siècle de l'univers grec, mais la meilleure et la plus simple façon de comprendre d'où nous venons.

Pierre Vidal-Naquet, directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, est à la fois un historien de l'Antiquité et un intellectuel de renommée internationale.

description :

Toute l'histoire de l'humanité, des temps obscurs à nos jours, retracée, sous forme d'atlas, par une équipe d'éminents historiens et cartographes. Des cartes qui "fixent" un moment de société et son évolution sous tous ses aspects (politique, économique, démographique); des textes clairs, précis, vivants - autant de chapitres importants dans l'histoire d'un pays, d'une civilisation- une chronologie concise qui permet, pour chaque chapitre, de retenir les dates, les événements, les repères capitaux ; une illustration en couleurs séduisante et significative de l'époque étudiée. Une superbe réalisation, une prodigieuse source de connaissances indispensables à tous et particulièrement à l'étudiant.

Toute l'histoire des peuples, des états et des sociétés au fil des siècles et sur tous les continents.

Ami de Périclès et auteur de plus de cent pièces, Sophocle a laissé à la postérité sept tragédies dont deux, Oedipe roi et Oedipe à Colone, qui ont fait du fils de Laïos et de Jocaste le héros tragique et psychanalytique que l'on sait. Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet incitent le lecteur à voir autrement et plus loin. Cette édition revue et corrigée d'Oedipe et ses mythes est une réflexion sur les deux pièces éponymes de Sophocle, un recueil d'études faites depuis les années soixante par deux spécialistes guidés par les mêmes impératifs intellectuels : celui de l'humilité face à une œuvre dont on ne saisira jamais tout à fait le sens et celui de l'honnêteté qui ordonne de ne pas se servir du texte tragique comme d'un prétexte commode pour exposer ses théories. Les deux auteurs prennent à bras le corps l'Oedipe de Sophocle en privilégiant une démarche historique qui fait appel sans complexe aux institutions, pratiques et usages sociaux de l'Athènes du Ve siècle avant Jésus-Christ.

"Dans son effort même pour éviter les anachronismes, pour explorer et éclairer le contexte, pour penser et sentir grec en lisant un drame grec, l'enquête interprétative, par les détours qu'elle contraint à faire et refaire, rend plus sensibles l'ouverture et la polysémie de l'œuvre."

Le discours est stimulant et la réédition témoigne d'un succès renouvelé pour ce tandem, auteur également de Mythe et tragédie en Grèce ancienne et de La Grèce ancienne. --Loïs Klein

Pierre Vidal-Naquet (1930 - 2006)

L'Atlantide

Petite histoire d'un mythe platonicien

Livre broché - 18,30 €

Résumé | Sommaire | Fiche technique

Ce livre, dont Pierre Vidal-Naquet nous dit qu'il le portait en lui depuis un demi-siècle, commence aux environs de 355 av. J.-C., lorsque Platon rédige le Timée et le Critias. Assurément Platon a puisé dans la culture de son temps, d'Homère à Hérodote et Thucydide, mais le mythe du continent perdu, inséparable d’une Athènes également imaginaire, est son œuvre propre. Il n’y a pas à chercher l’Atlantide ni dans les profondeurs du temps ni dans celles de la mer.

Reste que le mythe a connu d’incroyables développements, dans l’Antiquité d’abord, grecque, romaine, et proto-byzantine, et a littéralement explosé à la Renaissance, singulièrement après la découverte de l’Amérique, rapidement identifiée par certains au continent imaginé par Platon. D’autres, peu nombreux, résistèrent, dont le plus remarquable est Michel de Montaigne. Les nationalistes s’emparèrent du sujet, de l’Espagne à la Suède et de l’Italie à l’Allemagne, singulièrement à l’époque hitlérienne. Les savants cherchèrent à expliquer par le continent perdu tantôt l’histoire de la planète, tantôt la préhistoire minoenne de la civilisation grecque. Les personnages de Jules Verne la visitèrent ou la reconstruisirent. Dans le " ghetto modèle " de Theresienstadt, un poète et un musicien identifièrent avec l’empereur de l’Atlantide le despote qui les incarcérait avant de les tuer.

Il était temps que cette longue histoire fût écrite en français.

En 507-506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu au pouvoir avec l’aide du peuple, remanie de fond en comble les instructions de la cité d’Athènes. Ce remaniement s’inscrit dans l’espace, devenu civique. Il s’inscrit dans le temps : le temps de la cité désormais distinct du calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans l’espace de la ville, de la côte et de l’intérieur.

Cette grande réforme qui marque le début, sinon du mot démocratie – il n’existe pas encore –, du moins de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l’ont vue à la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont cherché l’origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au moins pour une part, d’une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment l’esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne. Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle et demi d’histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu’à la mort de Platon.

La démocratisation des pratiques d’aide et de soin est au cœur des politiques sanitaires, sociales et médico-sociales depuis la fin du XX° siècle. Rechercher le consentement, éviter la contrainte en constituent les deux injonctions dominantes. En effet, les règles qui encadrent les pratiques de prise en charge visent à réduire la dimension contraignante de l’aide, à garantir le droit à l’information et la participation des personnes, ainsi que leur protection. En situation, les professionnels sont souvent confrontés à des conflits normatifs qui deviennent indécidables quand les personnes souffrent d’une altération de leurs capacités mentales. Comment faire alors, lorsque, à défaut de pouvoir "protéger sans contraindre", il faut envisager de "contraindre pour protéger" ?

Un pays de traditions libérales peut-il voir en quelques années ses institutions, son armée, sa justice, sa presse, corrodées par la pratique de la torture, par le silence et le mensonge* Peut-il, une fois la page tournée, reprendre le chemin comme si rien n'était survenu?

Le 11 juin 1957, Maurice Audin, mathématicien, assistant à la faculté des sciences d’Alger, membre du Parti communiste, était arrêté par les parachutistes du 1er R.C.P. Le 21 juin, selon ses gardiens, il se serait évadé. Nul ne l’a plus revu vivant et Henri Alleg, l’auteur de La Question, fut un des derniers à l’avoir vu pendant sa détention, alors qu’il venait d’être torturé. Jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie et au-delà, face à la justice, les auteurs de ce rapt maintinrent, général Massu en tête, qu’Audin s’était effectivement évadé. Un comité Audin se constitua à Paris et décida de faire une enquête. En mai 1958, Pierre Vidal-Naquet, dont ce fut le premier travail historique, publiait, aux Éditions de Minuit, L’Affaire Audin. Il y démontrait que l’évasion était une imposture et émettait l’hypothèse qu’une comédie avait, effectivement, été jouée, dans laquelle un officier de parachutistes avait joué le rôle principal. Quant à Maurice Audin, il était mort au cours d’une séance de tortures. Il n’était pas un musulman que l’on pouvait passer par profits et pertes, il fallut bien camoufler sa mort.

L’enquête judiciaire, menée d’abord à Alger, fut transférée à Rennes, où fut jadis jugée l’affaire Dreyfus, et se prolongea jusqu’en 1962. Dans le présent livre, l’ouvrage de 1958 est réimprimé intégralement, avec quelques précisions supplémentaires. Pierre Vidal-Naquet a eu accès non seulement aux dossiers des enquêtes successives, mais aux archives conservées sur cette affaire au ministère de la justice. Ces archives permettent, pour la première fois, de faire l’histoire de l’affaire, avant le délai habituel de cinquante ans. On verra donc non seulement comment Audin a disparu, comment l’enquête confirma l’hypothèse de 1958, mais surtout comment l’autorité judiciaire, du juge d’instruction au ministre, en passant par les procureurs généraux, réussit à éviter que ce crime soit jamais jugé. Ce livre est donc l’histoire tout à la fois d’un meurtre et d’un déni de justice. Le meurtrier, un lieutenant de l’armée française, qui étrangla Maurice Audin le 21 juin dans l’après-midi, prit sa retraite comme colonel, en 1981, avec le grade de commandeur de la Légion d’honneur. L’affaire Audin ne fût pas l’affaire Dreyfus et la vérité ne triomphe pas, mais elle fut, en un sens, plus : le révélateur d’une société démocratique en crise. Par-delà la guerre d’Algérie, la mort d’Audin nous interpelle encore aujourd’hui.

« Le chasseur noir », titre d’un chapitre de ce livre — devenu un classique depuis sa parution en 1981 —, est un personnage de la mythologie grecque : c’est un jeune homme qui part à l’aventure pour subir l’initiation, qui s’emploie aux techniques de la ruse, mais qui disparaît pour ne plus revenir. Par là, l’auteur entend montrer qu’il aborde le monde grec, non par la voie royale de l’agora, de l’assemblée du peuple et de la plaine, mais par celle des marges : les jeunes gens, les femmes, les artistes, les esclaves, les lointains de la cité. Il s’agit pourtant d’une entreprise globale : la pensée grecque — celle des poètes, des mythologies, des philosophes — et la société grecque sont ici étudiées dans leur liaison, pour l’effet de miroir qu’elles exercent l’une sur l’autre, tant l’une est incompréhensible sans l’autre.

Les textes rassemblés ici abordent quatre thèmes principaux : l’espace et le temps ; les jeunes et les guerriers ; les femmes, les esclaves et les artisans ; la cité pensée et la cité vécue. Ainsi apparaît l’unité de l’ensemble, fondée sur la mise en rapport de ce qui semble a priori séparé. Au terme du livre, bien des rapprochements inattendus apparaissent comme nécessaires et prennent ce qu’il est convenu d’appeler un sens. Ces études ont en effet une ambition commune : montrer qu’il y a un sens. C’est là une entreprise qui concerne un tout autre public que celui des seuls spécialistes du monde grec.

La Démocratie grecque vue d'ailleurs. Titre un peu étrange, à première vue, pour ce recueil qui rassemble des essais sur Homère, Platon, la Grèce mycénienne, l'Atlantide aussi bien que sur le despotisme, la Révolution française et Ernest Renan... En fait, la réflexion sur le système démocratique n' a jamais cessé d'être au cœur du travail de Pierre Vidal-Naquet. « Ailleurs social » : on retrouvera dans ces pages l'étude des femmes, des esclaves, des étrangers, ou d'autres exclus de la Cité, qui permet d'en comprendre le noyau central. « Ailleurs temporel » : la Cité grecque s'oppose à des formes politiques qui l'ont précédée et que nous lisons aujourd'hui à travers elle. Toute cité n'était pas démocrate, et Sparte, sa contemporaine, est à l'opposé d'Athènes. Enfin, de réalité vivante, la démocratie grecque est devenue représentation. L'« ailleurs intellectuel » commence avec les critiques de la démocratie, il se poursuit avec le christianisme, il se prolonge avec la découverte, au XVIIIe siècle, des valeurs démocratiques, à travers l'époque révolutionnaire et les lectures que Marx et Renan donnèrent de l'héritage grec. Également, tout discours historique voit ce dont il parle d'« ailleurs », il est « dans » l'historiographie. Moses Finley et Arnaldo Momigliano, interprètes privilégiés de l'Antiquité, sont ainsi sans cesse présents dans ces pages. Ces essais forment un itinéraire intellectuel où se retrouvent la richesse et l'unité plurielle du monde grec.

Les Grecs ont inventé la politique. On peut le dire sans crainte, dans la mesure où la politique implique non seulement le débat – d'autres sociétés l’ont pratiqué – mais le suffrage, la loi commune écrite, la résolution des antagonismes par des joutes verbales, et le vote des décisions auxquelles on peut donner une forme publique écrite. Les dieux sont évoqués en tête des plus anciens décrets, mais ce sont les hommes réunis en assemblée ou en conseil qui décident.

Parmi les Grecs, les Athéniens ont inventé la tragédie, ce « fait social total » comme aurait dit Marcel Mauss, à la fois esthétique, littéraire et religieux.

Pierre Vidal-Naquet

Coupe transversale à travers des années de recherches déjà publiées, ce livre traite du travail et de l'esclavage : du travail comme activité sociale, mais aussi comme catégorie mentale.

Sous quelle forme le travail apparaît-il dans le monde antique ? Quelle est la place que lui accordent les individus et la société Comment est-il défini par rapport aux autres activités humaines ? Et les esclaves ? Quel est leur statut ? Sont-ils des exclus, des étrangers admis, des barbares hellénisés, ou des victimes de leur destin ?

En lisant, parmi d'autres, les textes de Xénophon, Aristophane et Platon, les auteurs remarquent que la civilisation grecque fut tout entière une civilisation de l'artisan — qui en est le "héros secret".

D'autre part, comme les chantiers de l'Erechtéion rassemblent dans de communes activités, esclaves, métèques et citoyens, les questions techniques se prolongent immédiatement en réflexions politiques : comment la cité s'est-elle organisée autour du travail, et par lui ?

Se plaçant aussi bien au niveau de la tradition, du mythe, que de l'utopie, les auteurs montrent à quel point, dans le travail, le plan politique sépare ce que le plan technique réunit.

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