Tous les livres de Rawi Hage
Liban, début des années 1980. Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, De Niro's Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au cœur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d'enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine. Les filles sont inaccessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux. Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s'imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l'étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne. Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille. Mais l'argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ?
Porté par une écriture sans concessions, le premier roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l'avènement d'une nouvelle voix.
Il pleut des bombes sur Beyrouth. Par légions de dix mille, les fléaux s'abattent sur cette ville déchirée par la guerre civile. Sous un soleil de plomb, on se livre une guerre sans merci pendant que les innocents se terrent dans les abris comme des rats. Bassam et Georges sont deux amis d'enfance qui ont grandi au milieu de cet enfer de gravats et de sang, dans l'écho assourdissant des détonations. Les deux voyous vivent de menus larcins jusqu'au jour où la dure réalité de la guerre vient les rattraper et les contraindre à un choix difficile : prendre les armes ou prendre la fuite. Tandis que Georges est séduit par les idéologies guerrières de la milice, Bassam, de son côté, rêve de s'enfuir en Europe. Mais ceux qui partent ne reviennent jamais. Salué par la critique anglo-saxonne comme l'un des romans les plus puissants jamais écrit sur la réalité de la guerre, Parfum de poussière a révélé un écrivain doté d'un talent de conteur brut et d'une plume sauvage, hallucinée. Cru et fort comme un direct à l'estomac, ce premier roman dresse un portrait cinglant de l'absurdité de la violence qui n'est pas sans évoquer L'étranger de Camus, dont le spectre flotte sur ses pages, tachées par la poussière et le sang des hommes.
Réchappé d'une tentative de suicide, le narrateur, immigré originaire d'un pays oriental, est contraint de suivre une psychothérapie.
Entre le récit des séances et de ses errances dans un Montréal spectral, dévoré par la neige et le froid, on découvre peu à peu une âme perdue, déracinée, incapable de survivre à un passé dévastateur ni de reprendre pied dans ce pays qui ne semble pas, lui non plus, trop pressé de l'accueillir. Fou amoureux de Shoreh, une Iranienne torturée par les mollahs, notre homme vit à la petite semaine entre aide sociale et boulots d'appoint. L'étau de la misère, du racisme, des frustrations en tout genre se resserre.
Pour y échapper, il s'imagine cafard, s'immisçant chez les riches pour y dérober sa pitance, rampant au pied des femmes, se cachant dans les profondeurs de la ville pour mieux survivre. Jusqu'au jour où l'heure de la vengeance, enfin, va sonner.
1978. La guerre civile bat son plein et ravage Beyrouth. Pavlov, fils d'un entrepreneur de pompes funèbres, habite une rue surplombant le cimetière de l'enclave chrétienne de la ville. À la mort de son père, il reçoit la visite d'un homme excentrique, membre de la Société du feu de l'enfer. Ce groupe secret auquel son paternel avait appartenu veille à l'inhumation ou à la crémation des exclus, athées et homosexuels abandonnés par leur famille, le clergé ou l'État. Pavlov accepte l'offre qui lui est faite de reprendre cette tâche. De son balcon, il observe les processions funéraires, nombreuses en cette période de conflits, et chronique les jours sombres d'une communauté vacillant au bord du gouffre.Tragicomédie d'une remarquable acuité, La Société du feu de l'enfer dissèque avec maestria les jours de guerre, la folie des hommes et l'absurdité de leurs gestes. Une proposition subversive exaltante, confirmant la somptuosité de sa plume et l'importance de sa voix.
Il y a deux espèces de chauffeurs de taxi : les araignées et les mouches. Les araignées attendent patiemment les appels. Les mouches sillonnent les rues à la recherche d'une main levée dans la nuée humaine. Fly est de ceux qui observent le manège de la ville, à la fois monstrueuse et fascinante. Élevé dans un cirque, fils d'une mère trapéziste et d'un père pilote de tapis volant, il embarque des criminels, des magiciens, des prostituées, des saltimbanques, des révolutionnaires déguisés en gens ordinaires et des gens ordinaires en route vers des lieux extraordinaires. Amoureux des livres, il est aussi un justicier à sa manière, au centre d'une piste où vivants et morts font un dernier tour. Avec l'humour, la lucidité et la rage qu'on lui connaît, l'auteur de De Niro's Game emmène le lecteur dans une folle randonnée par les rues de la ville livrée au carnaval.