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Tous les livres de Réjean Ducharme

Lorraine Pintal a adapté au théâtre le roman de Réjean Ducharme, L'hiver de force. Dans un appartement de Montréal, deux amants, Nicole et André, « voyagent », sans jamais bouger de leur refuge. C'est la TV, l'alcool, l'herbe, parfois l'acide qui les font voyager. Des amis viennent les retrouver : la jeune vedette de cinéma Catherine dite Petit Pois, Laïnou, artiste peintre sur le retour... Nicole et André jouent à mourir. « L'hiver va commencer, une dernière fois, une fois pour toute, l'hiver de force (comme la camisole), la saison où on reste enfermé dans sa chambre parce qu'on est si vieux et qu'on a peur d'attraper du mal dehors, ou qu'on sait qu'on ne peut rien attraper du tout dehors, mais ça revient au même. » Et tout au long, la langue de Réjean Ducharme, si truculente, si savoureuse, si créative.

Une petite fille habite au Québec dans un bateau - un steamer - transformé en maison et cimenté dans le sol, de travers (elle espère d'ailleurs qu'il se renversera un jour), avec sa mère crétoise et ivrogne, son père hollandais et bossu, et son petit frère débile mental. Lorsque la vieille Six, qui habite le manoir voisin, meurt, une famille finlandaise le rachète et vient s'y installer. La tribu compte huit grands blonds aux yeux verts, mais aussi leur petite sour, Asie Azothe. Entre elle et la narratrice, toutes deux très douées pour le mensonge, naît une amitié passionnée. Alternant habilement entre rêve et réalité, les deux fillettes évoluent dans un monde étrange, parsemé d'aventures incongrues, décrites dans une langue magnifique, avec les images et les couleurs que Ducharme, grand écrivain québécois, sait si bien rendre.

" Tout m'avale... Je suis avalée par le fleuve trop grand, par le ciel trop haut, par les fleurs trop fragiles, par les papillons trop craintifs, par le visage trop beau de ma mère... ". Les enfants en mènent large. Ils peuvent dire pis qu'aimer, pis que pendre. Ils ont tous les droits. Entre vingt et vingt-trois ans (l'âge de ce roman), on a toutes les lois, toutes en même temps. Si on est doué, on les apprend. Si on n'est pas content, on se déprend, en se souvenant, en imaginant.

" Je suis un joyeux luron.

J'aime la vie. Je veux la vie et j'ai la vie. Je prends d'un seul coup toute la vie dans mes bras, et je ris en jetant la tête en arrière, sans compter que les haches dont elle est hérissée font gicler le sang. J'embrasse la vie : on dirait qu'elle est faite pour cela, qu'elle est faite pour me rendre orgueilleux de ma force. Prends une chaise dans tes bras : elle se laissera faire, elle est sans force.

La force, tu l'as toute. Comme ce qu'il y a d'écoeurant en moi et en ce monde s'embrasse bien ! s'enlace bien ! se laisse posséder bien ! Je me fiche pas mal de tout ce que j'ai dit, de tout ce que je t'ai fait : je t'embrasse, je t'emporte, je t'emmène avec moi. Plus on est de fous, mieux c'est. Je ne m'embarque pas. C'est moi, la barque, et j'embarque tout. En avant, maman ! Trêve de bavardises ! ".

Mamie, la femme de Rémi Vavasseur, est partie. Pas parce qu'elle ne l'aime pas, mais parce qu'elle ne s'aime pas. Elle court l'Europe et l'Afrique en compagnie de la dangereuse et blonde Raïa. Pendant ce temps, Rémi, à la campagne, accomplit des travaux surhumains pour remettre en état une ruine, à l'intention de Mamie, si elle revient, " en chair et en noces ". Dans son lotissement, appelé la Petite Pologne, Rémi se lie avec des voisines. Puis, tandis que les nouvelles de l'errance de Mamie et Raïa se font de plus en plus désastreuses, le petit monde qui entoure Rémi se défait, se disperse. Comme toujours chez Ducharme, la clownerie des personnages ne sert pas à cacher le désespoir, mais plutôt à le souligner. Ainsi qu'il est dit au début : " Il faut investir ailleurs, la vie il n'y a pas d'avenir là-dedans. "

Dans un grand appartement agressivement confortable, c'est-à-dire d'une laideur ultra-moderne, se réunissent quatre personnages : Sophie la rousse, Roger, son amant gras et mou, Bernard, l'élégant taré alcoolique et sa toute jeune épouse Mimi, passive et coupable de naissance. Ils vont se jouer à eux-mêmes, autant qu'aux autres, un show d'une truculence désespérée qui est le procès de toute existence.

Contrairement à tant de pseudo-créateurs, Réjean Ducharme ne fait pas dans le documentaire, il fait dans la fable et dans la transcendance, dans "l'épopée enfantine et délirante". Philosophe sans théorie, il passe au crible de sa folie notre raison ou au crible de sa raison notre folie. Poète, il substitue à la relation des mots entre eux une autre relation. Il semble ainsi se moquer de tout, c'est pour mieux cerner l'essentiel: le monde qu'il porte en lui, le monde originel qu'il faudrait restituer à l'homme.

Alain Pontaut

Johnny, le narrateur, mène une vie infernale entre sa compagne, la combative Exa Torrent, et la trop grande amie qu'il appelle sa Petite Tare. Celle-ci est d'ailleurs l'épouse de son frère adoptif Julien. Johnny noue aussi des liens avec Poppée, serveuse dans ce genre de bar où le personnel féminin se trémousse devant les clients. Tandis que se déroule cette danse de mort, Johnny ramasse un journal intime en se promenant. Ce que raconte l'auteur de ces écrits, en qui Johnny voit un autre lui-même, c'est une vie comparable à la sienne, à celle d'Exa, de la Petite Tare, de Julien, de Poppée... On ne serait pas surpris si les deux histoires finissaient par se rejoindre. Dans l'une et l'autre se déploient l'art de Réjean Ducharme, son goût de la dérision, son chant de désespoir, et sa langue inimitable.

source: http://books.google.ca/books/about/Gros_mots.html?id=Osy7QgAACAAJ&redir_esc=y

Bottom, trente ans, est par essence un " rada ", c'est-à-dire un paumé. Pourvu que la Providence lui donne ses six canettes de bière quotidiennes, il patauge avec complaisance dans l'horreur de vivre. Recueilli par la patronne, il lui sert de nurse et de chauffeur, car elle a les jambes brisées. La patronne passe tout à Bottom, et leur amitié tourne parfois à la tendresse sexuelle. Mais lui aime d'un grand amour sans espoir Juba, qu'il appelle son petit train donzeur, parce qu'elle téléphone tous les jours à onze heures. Il y a aussi Bruno, qu'aime Juba et qui finira percé d'un coup de couteau. Et Nicole, qui couche avec Bottom et qui aime Adé, le poète fou enfermé dans un asile. Comme le dit Bottom, " ce n'est pas une vie. Avec les ordures dont je la remplis, c'est une poubelle ". Et pourtant ces pauvres types et ces filles perdues nous parlent comme s'ils détenaient le secret de la vraie vie. Et surtout, après un long silence, Réjean Ducharme revient au roman avec un style, des mots, une émotion qui le mettent au rang de ces grands écrivains qui, un jour, réinventent le langage. Un magicien qui, à volonté, nous fait rire et pleurer.

« Il y a trente ans, c’était hier, je plongeais de plain-pied dans l’univers de Ducharme. Ce geste téméraire m’a mis au monde, m’a fait flotter sur des flots fabuleux. À quelle heure on meurt? fut l’aventure théâtrale la plus formidable, la plus vive et la plus nécessaire de ma vie de metteur en scène. »

(Extrait de la préface de Martin Faucher.)

*

« Nous croyons important, au sein de la collection Matériaux, d’interroger le rapport que le théâtre québécois entretient avec son répertoire. À quelle heure on meurt? fait aujourd’hui partie de ces créations mythiques, de ces événements auxquels il fallait être présent sous peine de passer à côté de l’Histoire ; pour les plus jeunes d’entre nous, À quelle heure on meurt? est un des jalons importants du théâtre québécois de la fin du XXe siècle qui nous reste inaccessible, dont on entend parler sans pouvoir en mesurer l’impact. [...] Les adaptations de textes-sources sont des archives importantes à conserver puisque, tout en gardant vivant le rapport aux textes originaux, elles témoignent d’un point de vue singulier et critique sur le monde d’aujourd’hui. »

(Extrait de l'introduction d’Émilie Coulombe et de François Jardon Gomez, codirecteurs de la collection Matériaux.)

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