Livres - Bibliographie

Au sommaire de ce numéro:

_ Echos de l'Histoire: Cléopâtre

_ Un 350e anniversaire: La Rochefoucauld amoureux de Mme de Longueville

_ Les dernières heures de Dien Bien Phu

_ Comment Louis XIV administrait la France

_ Les villages lacustres

_ Un beau ratage des "services spéciaux" en 1945

_ Les guerres de Vendée

_ Une célèbre actrice anglaise: Margaret Woffington

_ Les dangereuses "Vacances romaines" d'un espion

_ Au coeur du problème des Noirs: le Mississippi

_ Madame Clovis Hugues a tué Morin!

_ Les joyeux réveillons du Premier Empire

Il n'y a pas que du sang dans la vie des Sanson. Robert Christophe, auteur de nombreuses études sur la Révolution et les deux empires, a analysé tous les documents ayant quelque rapport avec ses héros. C'est ainsi que s'attachant surtout à leur vie privée, il révèle la place qu'y tient l'amour - licite ou illicite - , car les bourreaux n'en étaient pas moins des hommes.

L'auteur nous montre aussi que les Sanson s’appauvrissent progressivement, à mesure que les mœurs s'humanisaient.

Riches grâce au pilori, au fouet, à la roue, à la potence, au sabre,ou à la hache, pauvres avec la seule guillotine et presque misérables, lors des attaques menées au XIXe siècle contre la sévérité de la Justice.

Si le récit de Robert Christophe est pittoresque, lorsque, par exemple, il rapporte la prétention des Sanson au rang de Chevaliers de Longval, il devient grave lorsqu'il retrace la campagne de Victor Hugo contre la guillotine. L'auteur alors aborde le problème sérieux et actuel de la peine de mort.

L'histoire des Sanson fera rire, mais aussi frémir le lecteur, mené dans un monde étrange et qui, jusqu'alors, lui était peu familier.

Pourquoi "Monsieur Thiers" ? Parce qu'il fit graver ce titre sur ses cartes; ses adversaires eux-mêmes ne l'appelaient pas autrement. Cela n'empêchait pas leurs insultes. Jamais président d'une République n'en reçut autant que le fondateur de la Troisième. Et pour d'autres motifs que ceux de l'histoire officielle, qui fige souvent les hommes célèbres dans le moment principal de leur célébrité. D'Adolphe Thiers, qui occupa la scène politique, littéraire et mondaine pendant trois quarts de siècle, qui créa le journalisme itinérant ou reportage, qui fit chercher la dépouille de Napoléon à Sainte-Hélène et inaugura l'Arc de Triomphe de l’Étoile, la mémoire populaire ne retient que les actions les plus spectaculaires: l'écrasement de la Commune, la libération du territoire occupé par les Allemands, la création du régime qui devait durer jusqu'en 1940.

Malgré l'autorité de certaines peintures brossées dans sa vieillesse, M. Thiers n'était pas le grave personnage que l'on s'imagine. Sa raideur, sa redingote noire, ses lunettes cerclées d'or ne l'empêchaient pas d'avoir, toute sa vie, alimenté la chronique avec ses divertissements, ses roueries, ses aventures sentimentales.

Ce funambule de la politique avait son harem: sa femme, sa belle-mère, sa belle-sœur. Les familles régnantes ne s'irritaient pas d'inviter à leur table, comme elles disaient elles-mêmes, "les femmes de M. Thiers". Ce dernier n'en fréquentait pas moins, tantôt à la manière d’Éros, tantôt à celle de Platon, des égéries aussi opposées qu'une duchesse de Dino, une Mme Odier, une comtesse Taverna ou une princesse Troubetskoï. S'adonnant à l'histoire et au journalisme, s'intéressant aux arts plastiques, à l'astronomie, à la pharmacie, à la stratégie, à l'architecture, il tranchait de tout sans abandonner, en natif de Marseille, ses tendances à la galéjade.

A la France qui ne voulait pas de la République, il l'imposa en 1871. Si ses contemporains l'avaient écouté en 1866, le monde n'aurait pas connu la guerre de 1870 ni les guerres mondiales du XXe siècle. Étudier la vie de M. Thiers, c'est aller d'admiration en admiration et cependant s'irriter de certains aspects de l'homme, à tel point qu'on vient à penser, comme Victor Hugo plagiant Corneille pour définir le fondateur de la République :

Il a fait trop de bien pour en dire du mal;

Il a fait trop de mal pour en dire du bien.

Homme de lettres et historien, Robert Christophe est mobilisé en août 1939, comme lieutenant. Après avoir vécu la 'Drôle de Guerre' au camp de Mourmelon (Marne), il est affecté à l'intendance d'Amiens, lorsque la Wehrmacht attaque à l'Ouest, le 10 mai 1940. Une retraite épique le conduit avec ses camarades près de Nantes, où il est capturé le 21 juin. Commencent alors cinq longues années de privations et d'incertitudes, derrière les barbelés. D'abord interné dans le séminaire de Laval, le lieutenant Christophe est transféré au Stalag XIII D de Nuremberg, puis à l'Oflag XVII A D Edelbach (Autriche). Sa captivité se termine au camp disciplinaire X C de Lübeck, d'où il part à la recherche de sa femme et de sa fille, déportées à Bergen-Belsen. Membre du réseau de résistance de l'Oflag XVII A, le lieutenant Christophe participe également à l'une des aventures les plus rocambolesques de la seconde guerre mondiale : la réalisation du film "Sous le manteau", dont le livret est intégralement reproduit en fac-similé dans ce livre. Témoin sans concessions, Robert Christophe livre dans son journal une vision des années noires souvent étonnante, mais toujours pertinente. Cet ouvrage contient la reproduction intégrale en fac-similé du livret de présentation du film "Sous le manteau", rédigé par Robert Christophe et publié en 1949, à l'occasion de la sortie du film en salles. (nombreux croquis également)

Marie Canonne, surnommée ’Tête d’Ange’ par les grognards de l’Empereur, exerce le métier de cantinière à la suite de la Grande Armée. Elle assiste, parmi les sans-grade mais aux premières loges, à la défaite de l’Aigle, et connaît après Waterloo l’amertume des lendemains désenchantés. Trahisons, dénonciations, terreur blanche, collaboration éhontée avec l’occupant : la France d’alors retourne à l’’ordre’ dans un bel élan de médiocrité. Mais le destin n’a pas dit son dernier mot... Alors que l’empereur vient d’être expédié à Sainte-Hélène sur un navire anglais, Marie décide d’échapper à l’Histoire en s’embarquant, elle aussi, pour les mers du Sud à bord d’une frégate appelée à faire parler d’elle : la Méduse.