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Tous les livres de Robert Clauzel

Numéro 875 de la collection FNA.

Déjà certaines chancelleries, certains chefs d’État, certaines centrales de renseignements, détiennent des révélations absolument fantastiques qu’ils n’osent dévoiler encore, bien qu’étant sur le point de le faire. Déjà presque officiellement reconnues, les rencontres du 1er type, du 2e type et du 3e type se multiplient. Mais il restera toujours quelque chose dont on ne parlera pas, quelque chose qui demeurera dans l’ombre et qu’on n’osera divulguer, comme par exemple : les rencontres du 4e et du 5e type... et les terribles reconnaissances Delta, les évaluations Epsilon, etc. Il y aura toujours un debunking, d’une manière ou d’une autre... Car la vérité est insoutenable...

Mandine, alerte et gracieuse, avec ses grands yeux lilas et sa chevelure mauve, d'une nature vraiment insouciante, s'était écartée d'Arièle. Le jour baissait progressivement. Le triste soleil rouge sombrait dans une mer ambrée. Ses bottes de Drahr bleu foulaient la mousse de métal, elle était obligée d'éviter des blocs de galaxium semblables à des gnômes ou à des géants contrefaits, avec leur teinte de cadavre... Le jour baissa encore. Dans la pénombre, la chose "regardait" avec attention la silhouette de la jeune femme perdue dans les dédales de la planète Safrana...

Les savants et les techniciens de la base étaient extrêmement perplexes. Pourtant il fallait se rendre à l'évidence. L'expérimentation sur l'hypothèse de la Complexité avait conduit à ça. Et ça dépassait l'entendement commun. Il fallait admettre l'intervention du hasard... Un accident au cours d'un protocole peu commun... Un fabuleux concours de circonstances... C'était l'inimaginable dans l'inimaginable.

— Vous n'avez pas autre chose à révéler, à expliquer, à ajouter ?

Roy marqua un long moment d'hésitation.

— II me semblait me souvenir d'un nom... quelque chose comme AXTL... Mais, en ce moment, cette chose-là m'échappe ... Cela m'échappe totalement...

— Le nom d'un de vos collaborateurs ?

— Non... Non... Ce n'est pas ça...

— Un objet ? Un être humain ? Un nom de code ?

— Je ne vois pas... Cela m'échappe de plus en plus... Peut-être cela n'a-t-il pas une grande importance ?... Peut-être au contraire est-ce très grave ?... Il se passe autour de cette expérience de bien drôles de choses en vérité...

Le kloborh se referma avec un bruit terrible et Kolok disparut complètement et définitivement. Elle perçut encore de terribles secousses à l'intérieur de la plante puis cela se calma et le silence se fit.

Mandine venait de perdre le merveilleux compagnon qu'était l'Ergrimk, et se retrouvait seule, sans secours, sans personne... A nouveau isolée sur ce monde terrifiant et impitoyable.

Puis sa détresse se teinta d'angoisse et elle craignit pour son avenir immédiat. En effet, elle ne savait pas où Kolok allait chercher les fruits de Dena.

C'est alors qu'elle aperçut pour la première fois le Pays des Tours, le Pays Interdit... le Pays d'Épouvante... C'était loin, là-bas, très loin à l'horizon, légèrement estompé par une brume légère...

II pleut de plus en plus. Une montagne d'eau surgit à l'horizon, véritable raz de marée cette fois. Elle s'avance gonflée par un vent démentiel. Il a de l'eau à mi-mollet ; les vagues, de part et d'autre, essayent de le happer. Il se retourne. La montagne engloutit le phare au passage. Cela se précipite sur lui comme un monstre liquide.

Avant d'être enseveli par cette masse babylonienne, par ces tonnes et ces tonnes d'élément liquide déferlant, avant de savoir qu'il va payer son tribut, en holocauste, à ce qu'il a découvert, le Dr Griffon a le temps de voir la chose au milieu des flots déchaînés. Son hurlement terrible se perd dans le grondement formidable de l'immense lame.

Son destin est accompli.

Claude Eridan sentit l'étrange brume se dissiper en lui. C'était comme des brouillards de sensations qui s'effilochaient tout au fond de lui-même ; des écharpes de conscience et d'inconscience alternées qui se déroulaient, diffuses, légères, éthérées, vaporeuses... Il se sentait revenir à lui par étapes et par zones corporelles... Tantôt c'était la partie inférieure de son corps, tantôt un bras, tantôt sa poitrine, son front, ses yeux... Puis cela basculait, se croisait avec d'autres zones, comme s'il était fait des éléments d'un puzzle organique, d'entités, d'êtres différents et multiples qui avaient de la difficulté à exister ensemble, à se coller pour façonner son être définitif. Et ces régions introceptives semblaient tour à tour émerger d'une brume irréelle et tour à tour disparaître derrière un rideau ouaté sans pouvoir arriver à coordonner, à synthétiser son corps entier. Puis il y eut des fourmillements et des bourdonnements... et tout cela se mélangeait sans qu'il puisse affirmer qu'il entendait les fourmillements, qu'il ressentait les bourdonnements, ou qu'il goûtait les sensations tactiles projetées dans l'espace tout le long de son corps. Ce n'était ni agréable, ni désagréable.

La réalité fantastique n'allait pas tarder à lui apparaître maintenant...

Là, devant Sylvia, le long de la paroi verticale du panneau, une ombre descend lentement. Une sorte de plage ou de tache noire glisse et atteint le sol, s'y coule, devenant alors plan horizontal. Sylvia recule d'un pas. D'autres taches naissent au même endroit, polymorphes, et glissent à leur tour, deviennent planes et se regroupent autour de la première. Puis elles se mettent à avancer très lentement dans la direction de Sylvia. La jeune femme les observe de tous ses yeux, comme hypnotisée. Il n'y a aucun relief. Même pas une fraction de millimètre. CE sont vraiment des taches vivantes, à même le sol. "Des êtres plans", pense-t-elle. "Des êtres à deux dimensions", et sans le vouloir, elle évoque la démonstration d'Einstein concernant les êtres plats devant la sphère. Et soudain elle sursaute. Toute les issues viennent de se refermer.

Claude Eridan et Gustave Christophe Moreau, étreignant l'arme terrible de Gremchka, s'approchèrent de l'arête rocheuse. Comme ils étaient sur le point de la contourner, ils marquèrent un temps d'arrêt, sur un signe de Claude.

Ce dernier se retourna vers Mandine qui s'était relevée, défaillante.

— Quoi qu'il arrive, dit-il, je vous demande de ne pas bouger. Nous serons peut-être dans l'obligation d'anéantir votre frère pour qu'il ne souffre plus. Est-ce que vous avez bien compris ?

Elle secoua affirmativement la tête avec une tristesse indicible, d'une pâleur mortelle.

Encore quelque pas, et ils franchirent l'arête rocheuse. Alors, c'est avec une épouvante sans nom, une horreur infinie, qu'ils virent CE qu'il y avait de l'autre côté.

La première des erreurs qu'allait commettre Roy Morisson allait être d'importance : celle de ne prévenir aucune autorité officielle en matière scientifique. Mais il faut dire à sa décharge que, devant la fantastique ampleur des événements, la faculté de décision sembla ne plus lui appartenir. Ce qu'il allait découvrir en effet, de fil en aiguille, après l'appel de Patricia et dans les laboratoires du Professeur Alexander Griffin, dépasse en illogique et en fantastique tout ce qu'on peut imaginer.

Bien entendu, Roy était à cent lieues d'établir un lien entre l'Apocalypse — comme l'appelait maintenant tout Londres — et ce qu'il allait constater. Bien entendu, Roy était à cent lieues de se douter du rôle qu'il allait être amené, presque malgré lui, à jouer... A cent lieues de se douter de la chose non naturelle, maléfique, qui allait se dresser devant lui...

— Qui êtes-vous ? demanda Mandine pour la deuxième fois.

— Mon nom est EDZ 1. 013, et mon accompagnant s'appelle IRMK 777... Il faut obéir et il ne se passera rien de désagréable.

— Sur quel monde nous trouvons-nous ?

— EKTREA ... II s'agit d'une planète hyper-civilisée et arrivée depuis longtemps à la Phase W de l'évolution scientifique. Elle appartient au système solaire IBIS 3 de la Galaxie Spirale KZ. 8. 713 XHW.

— Que voulez-vous ?

Ce fut Irmk qui répondit cette fois. Sa voix était aussi métallique que l'autre mais un peu différente. Etaient-ils « personnalisés » ?

— Vous conduire auprès du Prince de Métal.

— Le Prince de Métal ?

— Vous ne tarderez pas à connaître la vérité à son sujet.

« ... Germain Laurent n'était plus très loin maintenant et il lui fallait lever la tête. C'était un phénomène céleste inconnu. Un monticule dissimula à nouveau l'apparition. Toujours au pas de course dans la nuit, trébuchant parfois sur une pierre, pataugeant dans les flaques d'eau, Germain poursuivait sa route.

« Là-bas, les barreaux lumineux arrivaient maintenant jusqu'au sol. C'était bien une immense, une céleste prison de lumière, immobile, gigantesque, inexplicable, inintelligible... Comme une cage dont les barreaux seraient réunis en ogive, en haut, à une sphère brillante. Des objets noirs, informes, semblaient commencer à descendre... lentement... »

Même si, à ce moment précis, Germain Laurent, jeune architecte de Chartres, grand amateur de rallyes automobiles, esprit cartésien s'il en fût, avait eu la préscience, la prémonition de CE que c'était exactement, et des conséquences incalculables, inimaginables qui allaient en découler, il n'aurait pas reculé, car on ne pouvait plus reculer. Ni lui ni personne... Cependant, ce n'est qu'au dernier moment, au tout dernier moment, qu'il soupçonna, qu'il fut un des seuls à soupçonner la vraie nature de cette « Chose » terrifiante tombée du ciel.

Claude Eridan sourit silencieusement et se retourna. Alors ses yeux s'agrandirent et une stupeur sans nom se peignit sur son visage ; il se figea, comme paralysé, sentant un frisson glacé parcourir son échine. En effet, ce qu'il voyait dépassait tout ce qu'on pouvait imaginer rencontrer en ces lieux. Il sentit son sang se glacer littéralement dans ses veines, la peur ancestrale de l'inconnu se réveiller en lui ; il eut envie de fuir, mais cette peur venue du fond des âges, le figea, quand il vit la tache noire.

Claude ! hurla Gus. Claude !... Attention !... Attention ! ! !

L'Eée était très près maintenant, à quelques mètres.

Derrière lui, les autres amorçaient un mouvement de recul qui les faisait se disperser, s'égailler dans toutes les directions.

Claude ! hurla encore Gus. Attention ! Ce qu'il tient est diabolique... On ne voit rien... Tire !... Tire ! :.

Une sueur froide dans le dos, une peur géante au ventre, Claude s'aperçut qu'il ne pouvait arriver à déclencher le flux de la boite noire. Que ses doigts ne répondaient plus ou très mal. Qu'il ne pouvait faire fonctionner le disrupteur.

L'Eée métallique le toisait, sinistre avec des reflets luisants, la petite roue de cristal tournée vers lui...

Un étrange engourdissement pénétrait Claude, une sensation de fourmillement dans tout le corps. Sa vue semblait se voiler. Son corps ne lui obéissait plus. Allaient-ils finir aussi lamentablement sur cette maudite planète ?

Anticipation n° 559

Elle introduit la clef dans la serrure.

Alors c'est le silence psychique autour d'elle. Plus rien... Plus de perception affective ni corticale, plus d'effluves mentaux. Savent-ils sa froide détermination ? Sans nul doute. C'est la raison pour laquelle « ils » ont renoncé.

Elle tourne la clef d'une main ferme. Une fois. Deux fois.

Elle sent que la voie est libre, qu'elle n'a qu'à pous­ser le battant.

Bouleversée, elle fait pivoter la lourde porte qui démas­que lentement ce qu'il y a derrière. Elle voit un étroit couloir, très court, comme un boyau. Tunellaire.

Une salle métallique, au fond, qui apparaît progres­sivement, vaguement éclairée.

Et soudain elle voit !

Elle voit CE qu'il y a dans la cellule.

Alors elle pousse un hurlement d'épouvante, porte ses poings serrés à ses lèvres, le regard halluciné...

Elle défaille, ses jambes ne la portent plus.

Tout tourne autour d'elle comme dans un vertigineux carrousel. La vision de la chose est insupportable.

Et soudain elle voit !

La pièce où se trouvaient maintenant Diana, Clarence, le général Boriav et ses confrères allemands tenait à la fois de la morgue et de la salle de dissection. Des tables de marbre en grand nombre s'allignaient, sur lesquelles achevaient de mourir des agonisants, des êtres transparents. Au fond il y a vait d'autres tables sur lesquelles des cadavres, parfaitement visibles ceux-là, étaient allongés, le visage ciré, momifié dans un dernier rictus effrayant de souffrance surhumaine et tavelé de taches de rouille.- Ceux qui ont subi le même et incroyable phénomène sont devenus invisibles à la suite de radiations inconnues, probablement neutroniques, ou para-neutroniques, dit Michel Clarence. Mais la véritable explication était d'une autre nature, atroce, effroyable, impossible à imaginer pour un homme de la Terre...

Frédéric, étendu sur le lit, enchaîné comme un forçat, s'agita mais ne répondit pas. Il était décomposé..., se sentait dissocié, dispersé, étranger à lui même ; il sentait la folie, toucher son cerveau de ses doigts de glace...

— Il ne s'est rien passé ? arriva-t-il à balbutier.

— Non, mais je vous conseille de ne pas vous tromper sur mes intentions... Vous n'êtes pas loin de la phase II, maintenant...

Le Polyphane se contracta sous le coup d'une irritation contenue et resta un instant immobile. Ses Haptones s'imbriquèrent un peu et un léger crissement retentit, régulier et de tonalité basse. Puis il se retira derrière un bloc rubis, dodécaèdre à faces étoilées. Des vapeurs violettes et mauves, ou gris coton, s'étiraient entre les cylindres. Le firmament artificiel était devenu rouge sang et cette lueur cramoisie baignait les Tours de ses reliefs sinistres.

Puis le Polyphane émit une diffuse lumière verte. L'humanoïde pour lequel il avait été créé électroniquement était là-bas, à quelques mètres. Une haine sourde parcourut ses chaînes d'acides aminés phosphorés et l'A.T.P. accéléra ses cycles.

Sa finalité propre, c'était l'anéantissement de l'humanoïde et tout allait dans ce sens. Evohé serait obéi. Le Polyphane était un vivant synthétique électronique. Un ordinateur tueur.

Quelques pas encore.

Ils vont savoir.

Ils sont au premier rang.

Ils voient...

Alors, c'est terrible... Tout ce qu'une imagination délirante peut échafauder d'hallucination n'est rien à côté de la « chose » qu'ils voient. Une vague d'hor­reur et d'écœurement les soulève, un frisson d'épouvanté les secoue tandis que, résignés, à leurs côtés, pleins d'un incommensurable effroi, les Dramaliens se mettent à leur atroce besogne...

Quelques pas encore et ils sont au sommet...

Leur champ visuel s'agrandit brusquement, découvrant l'immense plaine, l'immense cirque... à leurs pieds.

Tour à tour, ils y parviennent, mornes... silencieux.

L'un après l'autre.

Alors, ils s'immobilisent et se figent. Ils ne prononcent pas une seule parole, pas une seule exclamation de surprise ou de peur. Tout semble s'arrêter en eux, flux vital, sentiments, peur... émotions... affectivité...

Un froid de glace semble s'abattre sur leurs épaules lorsqu'ils peuvent enfin contempler CE qu'il y a dans le cratère.

Une stupeur et une incompréhension sans nom les pénètre lorsqu'ils voient CE qui repose dans cette plaine circulaire... lorsqu'ils sont en présence de l'Indicible...

Mandine poussa un léger cri et se retrouva seule, le voile de la nuit se rabattant sur elle, l'engloutissant, collant à sa peau. La boule de feu s'était-elle éteinte ou avait-elle dis-paru?... Elle ne savait pas trop... Elle ne savait plus. Et avec elle l'exquise musique également. La nuit avait refermé son monstrueux rideau et Mandine s'était retrouvée dans la solitude la plus désespérée. Alors elle connut la peur. S'éveillant d'on ne sait quel rêve étrange et malfaisant, elle connut l'épouvante, la noirceur des entrailles de la terre... Ses prunelles s'étaient écarquillées à lui faim mal, elle sentait son coeur bondir dans sa poitrine et on ne sait quoi de vague et de monstrueux qui l'entourait comme un enfer. C'est alors qu'elle entendit l'étrange, l'extraordinaire, le fantastique bruit.

— Je ne suis qu'un reflet, une apparence, dit Étoile. un hologramme vivant... Je suis un reste de vie... dont pourtant, pour moi, l'illusion est parfaite et cruelle. Je suis là pour empêcher qu'on entre dans la zone interdite d Andeb qui s'étend, là, derrière nous.

Elle fit un geste large, désignant la plaine et son horizon rouge sang.

— Je suis une sentinelle mathématique, une reconstitution de ce que j'ai été... Toute la civilisation d'Opalia a disparu. Il ne reste de vivant ou plutôt de semi-vivant qu'un millier de sentinelles physico-chimiques, comme moi, tout autour d'Andeb. Qui que vous soyez, il ne faut pas persister dans cette direction. Ce qui s'y passe est atroce... atroce... Ce n'est ni la vie, ni la mort... Ni même la vie dans la mort...

— Que se passerait-il si j'enfreignais vos conseils et vos ordres ? demanda la jeune Mandine.

— Ce serait la terreur et l'épouvante... Mais je ne sais pas de quoi il s'agit. Et nul ne le sait.

Perle ce mit à courir dans la neige violette, car le vent froid se levait en bourrasque. Les maisons aux fenêtres basses la regardaient passer d'un air hagard. Elle enjam-bait de petits monticules poudreux et essayait de ne pas glisser, serrant précieusement son bouquet de roses sur son cœur avec la sensation de les avoir volées. Un souffle d'enfer l'assaillit au détour d'une rue et fit voltiger ses cheveux blonds, tache claire dans la nuit ferreuse. Les maisons étaient les unes sur les autres maintenant et semblaient se soutenir, grotesques, pitoyables. La lumière devenait avare. Les flocons de neige tourbillonnaient comme des fleurs d'hiver et emplissaient ses narines et sa bouche. Et ses yeux clignaient.

Perle, la petite fille au manteau élimé, ne sait pas qu'elle vient de faire la découverte la plus extraordinaire et fantastique du monde...

Dioïde...

Qu'est-ce qu'un dioïde ? De quoi protège-t-il ?

De quel inimaginable et secret danger ? Et si elle renonçait ? Ne ferait-elle pas mieux de renoncer ? De tout arrêter tant qu'il est encore temps ? De rebrousser chemin ? De reprendre sa voiture et d'aller tout dire à Patrick ? Ce qu'elle a découvert... Le jardin... La porte qui s'ouvre... Et d'aller prévenir la police ?

Ce serait plus raisonnable en effet. Mais c'est compter sans le démon qui la possède, qui la torture et la pousse à agir.

Tout ne s'est-il pas bien passé jusqu'ici ?

Elle se décide et pénètre dans le couloir interdit. Fait quelques pas. Surprise d'être toujours en vie. Regardant autour d'elle.

La porte claque brusquement dans son dos ! Elle sursaute et se retourne.

Il n'y a pas de poignée pour ouvrir de l'intérieur...

Morton dévala l'escalier de marbre en trombe, quatre à quatre. II se rua sur la porte d'entrée après avoir traversé le vestibule comme un fou. II s'y heurta presque, tâtonna pour défaire les verrous qui glissèrent les uns après les autres. Il tourna la poignée et essaya d'ouvrir. Impossible.

La clef... où était la clef ?... Il fouilla dans toutes ses poches avec une incroyable fébrilité. Pas de clef. Où était-elle ?... Où était-elle, Bon Dieu !...

Il pivota sur lui-même, haletant, et s'appuya au panneau de chêne sculpté. Une vague d'épouvante le submergea, une sueur froide inonda son visage et son corps. Il s'essuya avec le revers de sa manche. Où était donc cette maudite clef ? Où l'avait-il laissée ? Oubliée ?... Là-haut ? Dans sa chambre ? Dans son bureau ? Oui, sans nul doute...

Mais il ne pouvait pas retourner là-haut. Là-haut il y avait la Chose…

David Garance. ingénieur électronicien à la Morrough's s Institution, est amené à la suite d'un inexplicable malaise qui le tourmente depuis des mois, à récupérer une étrange sphère de « verre » dissimulée sur les toits au pied d'une cheminée. Ce mystérieux objet lui confère par intermittence un insolite pouvoir de télékinésie et d'hypnose collective. Petit à petit cette curieuse trouvaille impose sa volonté et va le conduire à des situations imprévues et angoissantes.

Surgi du passé, un personnage désuet lui remet une deuxième boule identique à la première, ainsi que, quelques instants plus tard, un être étrange venu du Fronar.

Finalement, il se retrouve en compagnie de nombreux autres messagers, en un lieu sinistre, le plateau de Dartmoor en Angleterre, où chacun, tels d'extraordinaires rois mages, apportent le même présent, le même sphéroïde qui a l'aspect du verre et au sein duquel dansent de fantastiques paysages. Ce qui se passe par la suite, et qui résulte de la fusion des petites sphères avec un météorite inconnu, défie l'imagination la plus délirante. C'est en présence d'une invasion d'extra-terrestres d'un nouveau genre que les hommes de la Terre vont se trouver. Des extra-terrestres qui combattent avec des armes inconnues jusqu'alors.

David Garance réussira-t-il à échapper au sort effroyable qui l'attend ? Réussira-t-il à échapper à l'Intégration Finale et à la Moniade ?... Une lutte sans merci s'est engagée... L'armada la plus formidable de tous les temps a commencé son oeuvre de destruction…

Il s'avança jusqu'à ce passage chaotique qu'il ne comprenait pas et qui était fait de piliers démolis et de bâtiments en ruine, de pierres vitrifiées et d'éboulis. Le ciel était lie-de-vin comme la plupart du temps, et des nuées étranges roulaient comme de la fumée, comme de la fumée en provenance d'un incendie qui n'en finirait pas. Il était habitué à ça, ainsi qu'à tous les curieux changements qu'opérait ce ciel incompréhensible.

Bercée par la chanson du vent et de la pluie, Jennifer finit par s'engourdir un peu et par s'assoupir près de l'être...

C'est alors que cela descendit l'escalier sans faire le moindre bruit...

C'est alors que cela s'approcha d'elle, doucement, très doucement, par-derrière... Alors que ses yeux étaient clos et qu'elle était endormie et gracieuse dans une pose pleine d'abandon... Cela s'approcha lentement... C'était immonde, lépreux, répugnant... Cela n'avait pas de forme... Une odeur abjecte se répandit dans la pièce...

Jennifer ne se réveillait toujours pas.

Cela contourna le fauteuil et la regarda de ses centaines d'yeux..., l'intégra psychiquement..., reconnut Jennifer Brown...

♦ FNA n°499.

♦ Volume 6 du cycle de Claude Eridan.

♦ Les yeux affolés du Dr Charles Fontserane parcou­raient les mots, les mots impossibles... ceux-là même qui se détachaient, entremêlés à la conversation téléphoni­que... à sa conversation téléphonique... Ces mots incroya­bles qui dansaient devant ses yeux... Ces mots qui transparaissaient au milieu de ses propres paroles... et que, pourtant, il n'avait pas, il ne pouvait pas avoir prononcés.

L'ordinateur avait restitué intégralement les textes parlés qui ne recelaient aucun chiffre, mais le reste ?...

Le reste avait été décodé et transcrit en langage clair. C'était ça. Ce ne pouvait être que ça... Et II n'y avait rien eu d'autre à ce moment-là... Rien d'autre que le bourdon... Ces mots interférants, décodés, ces mots latins, étaient des signaux du bourdon ! Cela faisait comme une ronde Infernale dans ses yeux :

«Galaxiae refulgentis aeternaeque animae lapis ».

Mais qu'est-ce que c'était ?

Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?

♦ FNA n°481.

♦ Volume 5 du cycle de Claude Eridan.

♦ A partir de cette phase du voyage sidéral, et comme si l'angoisse et le mystère qui entouraient le but et la nature de cette mission, comme si l'attitude incohérente et anormale qui avait été celle du Synthétique B n'étaient pas des éléments suffisamment dramatiques, des phénomènes étranges et insolites n'allaient pas tarder à se produire à l'intérieur même du vaisseau spatial... Des phénomènes qui devaient plonger Claude Eridan et ses amis dans la plus grande perplexité.

Jusqu'à présent toutefois, grâce surtout à certains champs électromagnétiques qui les baignaient, nul d'entre eux n'avait réellement eu peur.

Jusqu'à présent...

♦ FNA n°527.

♦ Volume 8 du cycle de Claude Eridan.

♦ Pas très rassuré, Gus reprit son exploration. Il lui semblait qu'il allait atteindre l'horizon, mais celui-ci était toujours à la même distance. II semblait tout proche, presque à toucher du doigt, mais il fuyait sans cesse. Gus avançait toujours dans le vert spectral et glauque de la lumière neutre.

Soudain cela se reproduisit, lui glaçant le sang dans les veines.

A nouveau, il stoppa et écouta. Ce n'était pas possible, ce n'était pas une erreur de ses sens en alerte. C'était un bruit exogène, terrifiant, inexplicable...

— Claude, appela-t-il encore par son relayeur pesonnel.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Eridan.

— Ça a recommencé.

Gilbert a cru voir... ou peut-être a-t-il vu réellement la « Chose-Energie », là..., au milieu de la pièce... avec des bruissements et des halètements et des bruits furtifs chuchotés ; ou des voix, des milliers de voix qui gémissent... Puis tout s'est contracté et dilué... Des torrents..., des cataractes, des raz de marée de matière photonique ont déferlé... Des tourbillons vertigineux ont fait entendre leurs vrombissements... Des espaces ont basculé jusqu'à des infinis flamboyants... Des clairs de lune de braise ont percé des ténèbres claires et aveuglantes... Des soleils ont tournoyé sur des paysages d'étincelles comme des oiseaux de mort et de feu... Des vagues de folie ont dansé d'hallucinantes tempêtes... Des spectres magnétiques ont hurlé jusqu'aux étoiles... Des crépuscules gélatineux se sont allumés comme des paysages chaotiques entrant dans la ronde... Des punaises d'horreur aux yeux rouges et chassieux ont chanté des hymnes dorés... L'espace est devenu un bloc de cristal parcouru d'éclairs lents et bleuâtres...

Kent sait qu'il va mourir, mais il ne sait pas comment, ni à quel moment précis. Il sait que l'heure a sonné pour lui et même il est légère-ment étonné que cela ne se soit pas encore pro-duit. Il erre dans les rues d'Istanbul ; ses pas résonnent sur le trottoir mouillé et luisant d'eau de pluie ; une angoisse profonde serre son coeur, comme un étau... Ce qu'il a appris — ainsi que les deux autres — concernant cette inquiétante découverte scientifique est extraordinaire ; mais il ne parlera pas ; Il n'avertira pas Brume, responsable de la C.I.A. pour la Turquie. II a de la famille.

Ils étalent trois qui ne devaient plus quitter Istanbul pour avoir eu accès, tout à fait par hasard, à certaines notions hautement interdites. Deux d'entre eux étalent déjà morts, Django et O'Brady, leur billet d'avion en poche, quelques heures avant leur départ. Restait Kent. Comme eux, il a son billet d'avion en poche, et il est sur le point de rejoindre l'aérogare d'Yesilkov. Et, comme eux, il ne peut pas parler.

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