Serg Péhaisse

Et c’est une nouvelle fois que Serg Péhaisse nous montre tout son talent dans ce nouveau recueil. A chaque lecture, je me dis que le nouveau est encore mieux que le précédent. C’est un livre accessible pour chacun de nous car son thème, l’amour, est universel. C’est quelque chose que tout le monde connaît ou a connu, d’une manière ou d’une autre. On peut le retrouver aussi bien dans un couple, dans les amis, dans la famille. De plus, le recueil est facile à comprendre, les personnes s’initiant à la poésie pourront aisément le lire. Une fois encore, l’auteur nous prouve son désir de rendre la poésie accessible à tous, de par sa plume et ses projets.

L’introduction du recueil est originale. Elle dénote des poèmes en vers car celle-ci est en prose. L’auteur aborde plusieurs formes de la poésie avec une plume toujours aussi poétique, voire plus. Si vous avez lu mes autres chroniques sur les œuvres de Serg, vous devez donc savoir que ce que je reprochais majoritairement était le rythme des poèmes, à savoir des rimes croisées, qui ne changeait pas durant tout le recueil. Ici, les rimes ne changent pas, mais les mots sont excellemment bien maniés pour que ça ne saute pas aux yeux. Ce rythme inchangé n’a pas du tout alourdi le recueil. Il a été très agréable à lire, même d’une seule traite, ce qui peut parfois être répétitif. De plus, je trouve le titre particulièrement beau.

Encore une fois, on sent tout le travail et les émotions que l’auteur a mis dedans. Lire ce recueil a été une bouffée d’émotion, il est magnifique et émouvant. On peut facilement se reconnaître dans certains poèmes, voire tous. Je crois bien que c’est mon recueil préféré de cet auteur. Oui, je dis ceci à chaque nouveau recueil que je lis de lui mais il s’améliore beaucoup entre chaque recueil. Je vous laisse juger avec ce petit extrait.

Extrait de La Cathédrale

Il pleuvait et j’étais à vélo, je ne savais pas vraiment où j’allais. Avant de partir, je leur avais dit : « Je vais me promener ».

J’avais besoin de guérir, alors, je pédalais en me remémorant son visage, nos discussions.

Il n’y en avait pas assez, il n’y en avait jamais assez.

Je l’imaginais dans les rues froides de la ville où elle habitait, éclairée par les rayons du soleil qui semblait parfois absent.

Qu’est-ce que ça faisait de moi ?

Comment ai-je pu m’attacher aussi rapidement ?

Je n’en avais aucune idée et je n’en ai toujours pas. Certaines choses ne s’expliquent pas, il suffit de les accepter telles quelles sont.

Alors, je continuais à pédaler en direction du centre-ville. J’empruntais les pistes cyclables qui longeaient le long d’un canal me séparant de l’autoroute où les vrombissements des véhicules venaient déranger le souffle du vent qui semait des feuilles mortes à travers les arbres aux bourgeons naissant.

Je rejoignais les rails du tram marqués à partir de bombes fluo par les techniciens masqués dont les manteaux reflétaient la couleur blanchâtre du ciel humide.

C’était une excellente lecture que je recommanderai à quiconque veut se lancer dans la poésie contemporaine ou découvrir quelque chose de nouveau, un nouvel auteur à talent. Un recueil émouvant !

C’est avec une profonde gratitude que je remercie Serg Péhaisse pour la confiance qu’il m’a accordée en me confiant son recueil « Exégèse de l’Existence » à chroniquer. Cette œuvre, à la fois dense et éclatée, dépeint les mille fragments de l’existence du poète et de ses réflexions intimes sur la condition humaine, la solitude, et la quête de sens dans un monde souvent opaque. Un recueil qui interpelle dès les premières lignes et nous pousse à une introspection sans complaisance.

Une introduction percutante et introspective

Le recueil s’ouvre sur une introduction singulière, où Serg Péhaisse interroge son lecteur sur sa place dans le monde, sur l'angoisse de se trouver coincé dans des rôles non choisis. Il soulève la question de cette solitude profonde et irrémédiable qui, à certains moments de noirceur absolue, nous enlace tous. C’est une réflexion poignante sur la difficulté de vivre une existence pleine de sens, une réflexion que l’auteur, à travers ses poèmes, parvient à cristalliser en quelques vers aussi puissants que bouleversants.

La poésie comme écho universel de l’âme

Les poèmes de « Exégèse de l’Existence » résonnent d’abord comme des cris face à l’angoisse existentielle, cette solitude que chacun de nous, à un moment ou un autre, connaît. Cependant, au milieu de cette souffrance, surgit une lumière, celle de l’espoir. Péhaisse ne se contente pas de décrire la douleur ; il nous rappelle que l’être humain porte en lui une force indéfectible, celle de croire en des lendemains meilleurs. Il crée ainsi un équilibre subtil entre la noirceur et l’espérance, guidant le lecteur à travers un chemin de réflexion et d’émotions intenses.

Deux poèmes marquants qui m’ont interpellée : « CROIRE » et « GAVROCHE »

Parmi les œuvres marquantes du recueil, « CROIRE » et « GAVROCHE » se distinguent particulièrement. Dans « CROIRE », Serg Péhaisse nous rappelle que la foi, qu’elle soit religieuse, spirituelle ou personnelle, est sans doute l’un des plus puissants moteurs de l’existence humaine. Ce poème résonne comme un appel à ne jamais perdre espoir, à tenir bon même dans les moments les plus difficiles, car la foi, quelle qu’elle soit, peut illuminer les ténèbres les plus profondes.

Quant à « GAVROCHE », il s’agit d’un hommage pudique et élégant à l’innocence des enfants, trop souvent brisée par la dure réalité du monde adulte. Avec une pudeur déchirante, l’auteur évoque la destruction des rêves d’enfants face à la perversité de certains adultes. Ce poème, tout en retenue, nous pousse à réfléchir sur la responsabilité que nous avons de protéger cette innocence, à lui permettre de grandir dans un monde qui, trop souvent, manque de compassion et de bienveillance.

Une écriture moderne qui interpelle

L’écriture de Serg Péhaisse est résolument moderne et risque de décontenancer les puristes de la poésie traditionnelle. Les rimes ne sont pas toujours strictes, les vers parfois désordonnés, mais c’est justement cette approche qui confère au recueil une authenticité et une force vibrante. L’auteur ne cherche pas à plaire à tout prix ; il s’exprime sans filtre, sans artifice, livrant ainsi une poésie brute, à la fois ancrée dans la vie et résonnant de toutes les complexités humaines.

Les mots de Serg Péhaisse sont souvent percutants. Ils frappent le lecteur au cœur, réveillant parfois de vieilles blessures que l’on croyait cicatrisées. Mais c’est aussi ce qui fait la beauté de ce recueil : il nous force à nous confronter à nous-mêmes, à nos propres peurs et espoirs, à notre propre humanité.

Quelques ajustements à envisager

Si l’essentiel de « Exégèse de l’Existence » m’a profondément marquée, quelques aspects mériteraient à mon sens d’être retravaillés. Tout d’abord, l’absence de couverture dans la version numérique est regrettable. La toute première couverture, bien qu’intéressante, ne semble pas parfaitement correspondre à l’imaginaire que peut susciter le titre. Une révision de cette illustration pourrait apporter une cohérence visuelle et renforcer l’impact du recueil.

Ensuite, la mise en page du format PDF gagnerait à être allégée. L’ajout de pages vierges entre chaque poème brise le rythme de lecture et pourrait être évité. Enfin, quelques erreurs très minimes de mise en page, notamment à la 9ème et 10ème page, où quelques rares débuts de lignes sont décalées d’une lettre, pourraient facilement être corrigées pour offrir une expérience de lecture impeccablement fluide.

Un recueil à découvrir pour les amateurs de poésie contemporaine

En conclusion, « Exégèse de l’Existence » est un recueil résolument moderne qui ne laissera personne indifférent. La poésie de Serg Péhaisse, vibrante et authentique, invite à la réflexion et à l’introspection. Certes, elle ne plaira peut-être pas aux amateurs de vers classiques, mais qu’importe ! La poésie a toujours été le reflet d’une âme, d’une époque, et celle de l’auteur résonne avec force dans notre monde contemporain.

Je recommande ce recueil à tous les amateurs de poésie moderne, à ceux qui recherchent des vers qui résonnent de vérité et qui vibrent de vie. « Exégèse de l’Existence » est une œuvre puissante, à la fois intime et universelle, que je vous invite à découvrir sans plus tarder.

Je dois avouer que la poésie n'est pas un genre vers lequel je me tourne naturellement. Avant de me plonger dans Exégèse de l'existence, ma dernière lecture de poésie remontait probablement au lycée. Pourtant, malgré cette distance avec le genre, Serg Péhaisse a su me captiver et m'emmener dans un voyage introspectif inattendu.

Le style de l'auteur est ancré dans une poésie moderne et contemporaine. Il écrit sans fard, en livrant des fragments d'âme, des pensées à vif. Les mots sont posés sans filtre, et cette honnêteté brute pousse à une véritable réflexion sur l'existence : Quelle est notre place sur Terre ? Quelle est la signification de la vie lorsqu’on se rend compte que nous ne sommes qu’un parmi tant d’autres ?

Le recueil oscille habilement entre l’obscurité et la lumière, emmenant le lecteur dans un véritable voyage introspectif. Certains poèmes semblent sombres, presque oppressants, tandis que d'autres apportent des moments d'espoir et de lumière. Le poème "Croire" m'a particulièrement touchée, probablement parce qu'il explore cette tension entre doute et foi, un sentiment auquel nous sommes tous confrontés à un moment ou un autre.

En conclusion, Exégèse de l'existence m’a surprise et m’a permis de redécouvrir la poésie sous un nouveau jour, loin des codes scolaires auxquels j’étais habituée. Ce recueil offre une belle exploration de l'âme humaine et de ses doutes existentiels.

Je remercie bien évidemment Serg Péhaisse pour l'envoi de son recueil.