Toutes les séries de Stefan Zweig
I. ROMANS & NOUVELLES- Conte crépusculaire / Brûlant secret / La Peur / Amok- La Femme et le Paysage / La Nuit fantastique- Lettre d?une inconnue / La Ruelle au clair de lune- Vingt-quatre heures de la vie d?une femme- La Confusion des sentiments / La Collection invisible- Leporella / Le Bouquiniste Mendel- Révélation inattendue d?un métier / Virata- Rachel contre Dieu / Le Chandelier enterré- Les Deux Jumelles / La Pitié dangereuse- Le Joueur d?échecsDans la même collection :II. ROMANS, NOUVELLES & THEATRE- Dans la neige / L?Amour d?Erika Ewald- L?Etoile au-dessus de la forêt / La Marche- Les Prodiges de la vie / La Croix / La Gouvernante- Le Jeu dangereux / Thersite / Histoire d?une déchéance- Le Comédien métamorphosé / Jérémie- La Légende de la troisième colombe- Au bord du lac Léman / La Contrainte- Destruction d?un c?ur / Un mariage à Lyon- Ivresse de la métamorphose / ClarissaIII. ESSAIS- Le mystère de la création artistique- Trois maîtres / Le Combat avec le démon- Trois poètes de leur vie / La Guérison par l?esprit- Le Mystère de la création artistique- L?héritage européen- Erasme / Montaigne / Parole d?Allemagne / Le Monde- Sans sommeil / Aux amis de l?étranger / La Tour de Babel- Allocution / Pour la Freie Tribune, Paris- En cette heure sombre
A peine sa thèse de philosophie achevée, il échappe aux devoirs de sociabilité que lui impose sa famille pour se vouer à l'écriture et voyager, de Vienne à Paris, de Londres à la Belgique, du Tyrol aux Etats-Unis, de l'Italie à l'Inde. Il rencontre de grands contemporains tels Rilke, Hesse, Schnitzler, Buber, Hofmannsthal ou Romain Rolland, auxquels il écrira les lettres rassemblées dans ce volume. Il parvient à faire jouer son théâtre sur les plus grandes scènes, publie des chroniques littéraires dans des revues prestigieuses et met à profit sa familiarité presque instinctive avec les rouages du monde éditorial afin d'imposer en Allemagne le succès de son « cher maître » Emile Verhaeren.Il faut l'expérience de la guerre pour que Zweig découvre le lien qui le rattache à l'Autriche et comprenne les contradictions qui opposent son identité juive et son patriotisme. Il mesure aussi les limites de ses amitiés d'écrivain cosmopolite. Ces lettres passionnantes, dont certaines furent écrites en français, dévoilent au jour le jour les mondes de Stefan Zweig : la bourgeoisie juive viennoise, les réseaux lettrés européens, les revues et maisons d'édition autrichiennes et allemandes, les itinéraires de l'errance distinguée et les terribles « années d'apprentissage » de la guerre. Ce choix de lettres constitue le témoignage d'un des auteurs majeurs de la littérature mondiale sur une période essentielle de l'histoire européenne.
Au sommaire de cette édition figurent toutes les nouvelles connues à ce jour, dans l'ordre de leur rédaction ou de leur première publication. Ce corpus est complété par l'unique roman de Zweig publié de son vivant, Impatience du cour - célèbre en France sous le titre La Pitié dangereuse - et par ses deux romans inachevés, Ivresse de la métamorphose et Clarissa, qui révèlent un Zweig s'essayant à une écriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des conséquences morales de la Grande Guerre. À ces fictions s'ajoutent deux ouvrages de nature également narrative, sinon fictionnelle : d'une part les miniatures historiques réunies (en plusieurs étapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l'humanité ; de l'autre, Le Monde d'hier, témoignage personnel sur la première moitié du XXe siècle, somme autobiographique qui se présente comme la nécrologie d'une Europe disparue ou en train de disparaître, celle qui fut le cadre de l'existence de Zweig et d'une bonne part de ses fictions. La popularité planétaire de l'ouvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur ce «monde d'hier». Les événements de sa vie personnelle coïncident avec les dates charnières d'un siècle tristement mémorable ; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en témoin à la Première Guerre mondiale, ses livres sont jetés sur les bûchers dès 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la déportation ni l'extermination, mais dans l'exil, l'existence persécutée des juifs d'Europe. Son ouvre projette sur ce monde stupéfiant de nouveauté l'effarement de l'enfant d'un univers disparu. Il reste jusqu'à la fin le citoyen nostalgique de l'Empire austro-hongrois : bien élevé, affable, attentif aux formes, écrivant tout d'une plume appliquée, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la mémoire d'un monde magnifié par la catastrophe de celui qui l'a brutalement aboli et supplanté. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant. Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions, il résiste aux ruptures, aux dépassements, à la négativité - mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres. Il eut trop de succès pour n'être pas critiqué. Son excès de notoriété s'accompagne parfois d'un déni de grandeur. Il n'est pas facile d'être le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch. Mais, quelque jugement que l'on porte sur elle, son ouvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu'ailleurs s'y révèle son être libéré du regard d'autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu'un auteur à succès passerait à côté d'un phénomène unique, auquel cette édition voudrait.
Tous les livres de Stefan Zweig
Trois nouvelles poétiques et tristes à découvrir : - L'étoile au-dessus de la forêt Dans un grand hôtel de la Riviera, un jeune serveur tombe follement amoureux d'une comtesse polonaise. Lorsque celle-ci repart pour Varsovie, par un train de nuit, il se couche sur les rails et meurt écrasé par le train, en regardant l'étoile au-dessus de la forêt. - La marche Un pélerin se dirige vers Jérusalem pour rencontrer le Sauveur. Il voit sur la colline trois malfaiteurs crucifiés sur ordre de Ponce Pilate, mais ne reconnaît personne et continue son chemin. - Les "deux" jumelles L'une devient prostituée de luxe, l'autre est dévote. La première va entraîner la seconde dans une vie de débauche, avant qu'elles ne terminent toutes deux leur vie au couvent.
" Notre vie possède des courants plus profonds que les éléments extérieurs, qui nous rapprochent et nous séparent.
Une intense magie de la vie, accessible à notre seule émotion et non pas à nos sens, gouverne nos destins, même quand nous croyons les diriger nous-mêmes. " Ainsi l'auteur d'Amok et de La Confusion des sentiments définissait l'unité de ces quatre récits parus en 1904 et salués par le grand écrivain Hermann Hess. Que l'histoire se situe sur la Riviera au début du siècle, à Anvers au temps des guerres de religion ou à Jérusalem le jour de la crucifixion du Christ, les thèmes majeurs de l'œuvre apparaissent : l'amour générateur de souffrances secrètes, qui conduisent à la mort ou à la purification, les correspondances secrètes des êtres par-delà l'absurdité des destinées.
II. ROMANS, NOUVELLES ET THEATRE
- Dans la neige
- L'Amour d'Erika Ewald
- L'Etoile au-dessus de la forêt
- La Marche
- Les Prodiges de la vie
- La Croix
- La Gouvernante
- Le Jeu dangereux
- Thersite
- Histoire d'une déchéance
- Le Comédien métamorphosé
- Jérémie
- La Légende de la troisième colombe
- Au bord du lac Léman
- La Contrainte
- Destruction d'un coeur
- Un mariage à Lyon
- Ivresse de la métamorphose
- Clarissa
Jérémie le vaincu, Jérémie le prophète de la paix... La défaite nous rend-elle plus fort ? D'où vient la mystérieuse résilience du peuple juif ? Tels sont les deux thèmes de cette pièce de 1917, entre guerre et religion, ancrée à la fois dans la réalité apocalyptique de la Grande Guerre et dans une quête spirituelle et identitaire. Sans doute l'oeuvre à laquelle Stefan Zweig tenait le plus.
La version que nous publions ici, qualifiée de définitive par Zweig, date de 1928. Elle est inédite en français. Figurent en annexe deux textes de Zweig sur la Galicie, datant de 1915 et eux aussi inédits en français.
Avec une préface de l'historienne Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des juifs au XXe siècle.
Le jour de son anniversaire, le célèbre romancier R. reçoit un étrange courrier.
Dans une lettre déchirante de sincérité, une inconnue lui raconte son existence, et lui confesse l'amour sans borne qu'elle lui voue.
Bientôt, le voile se lève sur l'identité de cette mystérieuse confidente, qui ne lui est peut-être pas si inconnue que cela.
Avec les trois longues nouvelles qui composent ce recueil, Stefan Zweig nous plonge dans l'enfer de la passion, " l'enfer au fond duquel se tord, brûlé, mais éclairé par les flammes de l'abîme, l'être essentiel, la vie cachée ", écrivait Romain Rolland dans sa préface enthousiaste à la première édition française. Dans Amok, peut-être la plus célèbre des trois, un jeune médecin raconte comment, dans la jungle malaise, sa vie a basculé en quelques instants, comment une jeune femme jusque là inconnue a déchaîné en lui l'amour et la folie. Lettre d'une inconnue, un des textes les plus déchirants qui soient, souvent adapté au théâtre, est la confession, à la veille de sa mort, d'une femme à un homme qu'elle a aimé toute sa vie et qui ne l'a jamais vraiment " vue ", jamais vraiment regardée. La ruelle au clair de lune nous entraîne jusqu'au plus profond de l'humiliation où la passion - toujours elle - peut parfois faire tomber l'être humain.
Un riche en bonne santé joue les mourants pour abuser d'autres riches dans la Venise du XVIe siècle. Telle est la trame de ce Volpone inédit en français, adaptation très libre de la célèbre pièce de Ben Jonson. Cette comédie, genre inhabituel chez Stefan Zweig, fait un triomphe dès 1925 sur toutes les grandes scènes, de Vienne à Léningrad, en passant par New York et Paris. Mais si l'argent est le ressort du comique de Volpone, l'auteur de La Confusion des sentiments a glissé dans son oeuvre d'autres ingrédients qui lui donnent une nouvelle dimension, celle d'une farce profonde sur la manipulation, la recherche de sensations et les faux-semblants. Bref, sur notre époque.
Dans cette évocation biographique et personnelle de la figure et de l'oeuvre de Dostoïevski, Stefan Zweig dresse le portrait de celui qui fut pour lui l'un des trois maîtres du XIXe siècle, avec Balzac et Dickens, et que plus que nul autre il a aimé et médité. A travers ses propres impressions, il éclaire ce que la lecture de Dostoïevski provoque au plus profond de chacun. "Dostoïevski semble s'ouvrir les veines pour peindre avec son propre sang le portrait de l'homme futur. [...] Personne n'a eu de l'homme une connaissance plus approfondie que lui ; il a pénétré le mystère de l'âme plus profondément que nul autre avant lui. [...] L'admiration que fait naître son art, sa maîtrise intellectuelle dépassent toute commune mesure ; plus on s'absorbe dans son oeuvre, plus sa grandeur paraît invraisemblable et formidable".
Nietzsche est l’un des trois essais biographiques que compte Le Combat avec le démon, écrit par Stefan Zweig en 1925.
Il s’agit d’une interprétation personnelle mais argumentée de la vie du célèbre philosophe allemand.
Les premières touches de ce portrait laissent entrevoir un être déraciné, quasi-aveugle, tourmenté par de violentes migraines et de terribles maux d’estomac, qui mène une existence solitaire dans des pensions anonymes.
Mais ce quotidien austère, fait de souffrances, n’intéresse Zweig que dans la mesure où il est, selon lui, indissociable du cheminement intellectuel de Nietzsche.
En effet, si la condition physique du philosophe a influencé sa réflexion, lui soufflant des concepts aussi fondamentaux que la volonté de puissance, sa pensée a en retour façonné sa façon d’être au monde et aux autres.
Car relativiste, amoral, Nietzsche l’a été jusque dans sa vie, dans ses rapports à autrui.
Mû par une passion excessive de la vérité qui excluait toute concession, laissant sans cesse derrière lui ses croyances perdues, il est allé jusqu’à sacrifier ses amitiés au nom de son insatiable besoin de connaissances et de nouveauté.
Cette course vers l’abîme, Stefan Zweig en exprime toute la profondeur, toute la beauté à travers les événements et les œuvres qui jalonnent la vie de Nietzsche.
Casanova (1725–1798), a Venetian who lived most of his life in exile from his beloved city, created myths about both himself and his Italian contemporaries. In this masterly biographical essay, Stefan Zweig examines the man and the city he left behind but never forgot. He notes that "imaginative writers rarely have a biography, and men who have biographies are only in exceptional circumstances able to write them . . . Casanova is a splendid, almost unique exception."
http://www.goodreads.com/book/show/224773.Casanova
Deux fillettes constatent que, depuis quelque temps, leur gouvernante n'est plus la même, et elles devinent qu'elle doit être amoureuse de leur cousin Otto qui vit dans la même maison.
Inquiètes et joueuses, elles écoutent aux portes et l’entendent lui dire qu'elle a un enfant de lui.
Elles ne comprennent guère ce que cela peut signifier puisque la jeune fille ne connaît le cousin que depuis peu de temps et qu'ils ne sont pas mariés. Mais elles s'attachent encore plus à cette énigme, tant le mot «enfant» les fascine.
Le cousin, sous prétexte de préparer son examen, quitte rapidement la maison.
La mère a une violente dispute avec la gouvernante qu'elle insulte et qu'elle chasse, et les enfants, qui écoutent à la porte, en viennent à la détester.
Les fillettes décident d'offrir un bouquet d'adieu à la jeune femme. Elles se lèvent tôt, se rendent dans sa chambre. Le lit n'est pas défait et deux lettres reposent sur la table. Aussitôt, elles somment leurs parent de leur dire où elle est passée.
Dès qu'ils ont lu la lettre qui leur était destinée, les parents sont émus, le cousin, honteux. Mais personne n'explique rien aux enfants qui ont cependant tout compris par elles-mêmes : «Elles ont peur de la vie dans laquelle elles entrent maintenant, de la vie menaçante comme une forêt ténébreuse qu'elles seront obligées de traverser.»
Sigmund Freud
La Guérison par l'esprit
On connaît l'intérêt passionné du romancier Stefan Zweig pour les zones inexplorées et obscures de l'esprit humain. On connaît aussi l'indéfectible et révérencieuse amitié qu'il voua toute sa vie au père de la psychanalyse - Zweig prononça l'éloge funèbre de Freud en 1939.
Résolument conçu comme une apologie, cet essai, publié en France pour la première fois en 1932 dans le recueil La Guérison par l'esprit, était destiné à prouver aux yeux du monde la valeur et la portée de l'oeuvre de Freud.
Tout en donnant au lecteur contemporain les clés essentielles sur l'homme et sa théorie, il se double aussi d'une réflexion fondamentale sur les pouvoirs de la pensée et restitue admirablement l'esprit d'une époque, ses réticences, ses doutes et ses espoirs.
Ce volume contient l'oraison funèbre « Sur le cercueil de Sigmund Freud ».
"Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l'" Autrichienne " Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple
Ce recueil de six nouvelles illustre à la perfection le génie de l'observation de Stefan Zweig, son sens magistral de la psychologie dans l'analyse des comportements humains.
Romain Rolland lui attribuait «ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné, et toujours en voyage».
Admirateur de Maupassant, Zweig voulait, dans ces six chefs-d'œuvre, «résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre».
Source : Le Livre de Poche
Ce précieux document était devenu introuvable depuis près de 50 ans ! À partir du conflit exemplaire entre Sébastien Castellion (1515-1563) et Calvin, Stefan Zweig nous fait vivre un affrontement qui déborde de beaucoup son cadre historique. Cette cause nous intéresse tous : liberté et tolérance contre intégrisme. Si Stefan Zweig finit de rédiger ce texte prémonitoire en 1936, en pleine montée du fascisme, il faut y voir un sens profond. En effet, comment ne pas faire le rapprochement entre la ville de Genève et l'Allemagne nazie, entre Calvin et Hitler, les sbires de Farel et les hordes hitlériennes ? Quelques décennies plus tard, fanatisme religieux et résurgence des extrêmes droites doivent à nouveau nous ouvrir les yeux. Cet écrit polémique deviendra alors une charge d'une force redoutable
Ce recueil de nouvelles permet d'appréhender le talent complexe de Stefan Zweig : on y trouve à la fois le conteur, l'historien et le penseur.
Ces trois récits exhalent la même inspiration mystique, qu'ils soient tirés de la tradition juive ou de la légende des Indes mystérieuses. Les préoccupations humanistes du grand autrichien sont au cœur de ces contes, sans rien ôter de leur merveilleux ni de leur séduction.
Un petit baron. Mondain, tête à claques et pourtant séducteur. Le désir, pour lui, est un jeu. Mais ce printemps-là, dans cette villégiature de montagne, avec qui jouer ? Peut-être avec Mathilde. Plantureuse, mûre, distante, elle est accompagnée de son fils, Edgar, douze ans, aux yeux sombres et fureteurs. Quelque chose doit se passer, quelque chose va se passer... Récit d'une confiance trahie, Brûlant secret nous plonge dans d'intenses sensations, celles d'un monde où les enfants se mêlent des affaires des grands, et où les adultes, par crainte ou par immaturité, donnent aux enfants qui veulent grandir des clés empoisonnées.
En 1518, un Portugais exilé du nom de Magellan convainc le roi d'Espagne, Charles Quint, d'un projet fou: " Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest. " Partie en 1519, l'expédition reviendra trois ans plus tard, disloquée, victorieuse.
Malgré fausses cartes et mutineries, froid, faim et maladies, Magellan a forcé le détroit qui porte aujourd'hui son nom et vaincu le Pacifique, inconnu à l'époque. Un destin héroïque magistralement conté et réfléchi par Zweig. " Une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables. "
Source : Grasset
A la veille de la Première Guerre mondiale, un jeune officier pauvre, en garnison dans une petite ville autrichienne, est pris de pitié pour une jeune infirme riche. De cette pitié dangereuse découlera l'amour fou que porte Edith de Kekesfalva au lieutenant Anton Hofmiller. Cet amour impossible finira tragiquement, dans l'évocation nostalgique d'une société bientôt condamnée par l'histoire.
Dans cet essai – un de ses plus accomplis – Stefan Zweig aborde la figure du géant russe aux yeux perçants, « ces yeux qui sont les plus vigilants, les plus sincères et les plus incorruptibles de notre art moderne », qui sut écrire et décrire la vie comme personne avant lui. Se penchant en particulier sur la « crise » morale qui mena cet artiste incomparable à renier son œuvre et l'art, Zweig, à la fois critique et admiratif, raconte comment le grand écrivain est devenu « un homme humanité » et sa vie une légende pour les générations futures.
Traduction intégrale d'Alzir Hella et Olivier Bournac, 1928.
Dans les faubourgs de Vienne, quelques années après la fin de la Première Guerre mondiale. Pris d'une impression de déjà-vu, un homme réalise qu'il se trouve dans le café Gluck (angle de l'Alserstrasse), refait à neuf depuis, où il avait coutume de rencontrer le bouquiniste Jacob Mendel, alors qu'il cherchait des documents pour faire des recherches sur le mesmérisme. Il apprend alors de la bouche de Madame Sporschil, la vieille "femme des lavabos", la fin pitoyable de l'homme, qui de son vivant était un véritable catalogue vivant, capable d'enregistrer et de retrouver les références d'un nombre incommensurable de livres. Trop vieux pour avoir été appelé sous les drapeaux, et ne lisant pas les journaux, Mendel n'était pas au courant du déclenchement de la guerre. Aussi, celui-ci continuait sa correspondance avec les pays ennemis, se plaignant entre autres de ne pas recevoir les catalogues de collections qu'il avait demandés. Convoqué par la police secrète, il s'avère être ressortissant russe, et passe une bonne partie de la guerre dans un camp de concentration, avant d'en être libéré du fait de ses hautes relations. Mais, cassé par cette accusation, il ne parviendra jamais à refaire son travail comme par le passé, et finira par mourir sans le sou. Le dernier ouvrage qu'il ait eu dans les mains, et qui restera au final dans la poche de Madame Sporschil, est le deuxième tome du Bibliotheca Germanorum erotica et curiosa de Hayn.
Inédites en français, ces sept nouvelles ont un point commun : leur thème historique. Elles dénoncent, à travers des destins individuels ou collectifs, la cruauté de l'Histoire, l'absurdité de la guerre, le gâchis des morts inutiles. Stefan Zweig nous montre aussi la grandeur de certains gestes dictés par le désespoir.
Un soupçon légitime est l'histoire d'un homme dont les passions vont causer le malheur de son entourage. John Limpley s'installe à la campagne avec son épouse et adopte un chien, Ponto. Adulé par son maître, l'animal se transforme en tyran... jusqu'au jour où il est délaissé, lorsque la jeune femme tombe enceinte. Le drame qui va suivre est d'autant plus tragique qu'il reste inexpliqué. Dans cette nouvelle angoissante, inédite en français, on retrouve le style inimitable de Zweig et sa finesse dans l'analyse psychologique. Comme dans Lettre d'une inconnue ou Le joueur d'échecs, il dépeint avec virtuosité les conséquences funestes de l'obsession et de la démesure des sentiments.
Une évocation de Verhaeren, une étude sur la direction d'orchestre de Toscanini, un adieu à Rilke, des notes sur Ulysse, une analyse du génie de Rimbaud, des lectures de Renan et de Sainte-Beuve, une évocation de l'actrice et poétesse Marceline Desbordes-Valmore... Tels sont, parmi d'autres, les morceaux, au sens musical, composant ce recueil. Ces exercices d'admiration dévoilent une esthétique : l'art est un long dialogue, par-delà la vie et la mort, avec des présences fraternelles. Ce livre de coeur, capital pour les admirateurs de l'écrivain autrichien, y participe à sa manière : profondeur, élégance et culture. La manière Zweig.
C'est une biographie en forme d'hommage que Stefan Zweig consacre en 1920 à Romain Rolland, l'un « des plus grands écrivains de la France actuelle » d'après lui.
Hommage à un ami, puisque les deux hommes ont entretenu une longue correspondance, mais surtout à celui que Zweig présente comme un de ses « maîtres intellectuels », un guide aux accents parfois prophétiques, une conscience.
Décrivant à la fois le parcours de l'écrivain et l'oeuvre, Zweig s'attache à en montrer la profonde unité.
Esprit libre, tout imprégné de grandeur morale, l'auteur de Jean-Christophe met son art au service de l'humanité. Retraçant les engagements successifs de Rolland, Zweig souligne son courage, son héroïsme même quand, presque seul contre tous, il dénonce la folie belliciste qui s'est emparée de toute l'Europe en 1914.
Paru pour la première fois en français en 1929, ce texte permet de redécouvrir une des grandes figures littéraires de la première moitié du XXe siècle.
Il met en lumière les idéaux de Zweig, pacifiste convaincu et inlassable défenseur d'une certaine idée de la culture européenne, mais homme de lettres avant tout, quand son modèle - et cette différence jettera plus tard une ombre sur leur amitié - se voulait aussi un homme d'action.
Une préface de Serge Niémetz apporte un passionnant éclairage sur la complexité de la relation entre les deux hommes et son évolution en regard des enjeux qui secouent l'Europe dans les années 1930 et jusqu'à la mort de l'écrivain autrichien.
Source : Le Livre de Poche
Une demeurée de village cache dans les bois son grand fils, pour lui éviter d'aller à la guerre. Un jeune étudiant, humilié par l'inégalité sociale, ne découvrira qu'au moment de mourir la place qu'il pouvait avoir dans la communauté humaine. Un comédien oublié retrouve celle qui s'est jadis offerte à lui, et qu'il n'a pas voulu déshonorer... Dans ces nouvelles longtemps inédites en français, on retrouve les grandes préoccupations humanistes de l'auteur d'Amok et d'Un mariage à Lyon : sa compassion envers le malheur humain, son horreur de la guerre, sa foi dans les valeurs - l'idéal, la générosité, l'amour - qui peuvent, en quelques instants, illuminer une existence entière. Chacune crée en quelques pages une situation dramatique qui nous empoigne, des personnages qu'il est difficile d'oublier.
Saisir les traits essentiels d'une personnalité, concentrer en quelques pages le sens d'une destinée : c'est en quoi excelle Stefan Zweig, autant qu'à travers ses essais ou ses grandes biographies, dans les brefs portraits rassemblés ici, articles de journaux, préfaces, textes écrits à l'occasion d'un décès ou d'un anniversaire. Lui-même a connu un grand nombre des personnages évoqués : ainsi Romain Rolland, joseph Roth, Rainer Maria Rilke, Rabindranath Tagore, qu'il côtoya ou qui furent des amis. Sur d'autres, rencontrés ponctuellement - Albert Schweitzer, Theodor Herzl -, il livre un témoignage précieux.
Mais qu'il s'agisse d'écrivains - Proust, Ramuz... -, du musicien Mahler, de l'homme politique Jaurès, ou de Sigmund Freud, Zweig portraitiste cherche avant tout la compréhension intime et chaleureuse, la proximité humaine, l'empathie. Et c'est finalement, à travers vingt-deux visages, un autoportrait qui nous est donné du grand écrivain autrichien, avec ses questions, ses doutes, ses hantises.
Ce volume réunit trois essais conçus d'abord séparément : le Balzac a paru en 1908, le Dickens en 1910 ; entrepris en 1910, le Dostoïevski est resté sur le métier jusqu'en 1919. Lorsqu'en 1920 Zweig publie Trois maîtres, ce volume est déjà devenu dans ses projets le premier élément d'une vaste architecture, Les Bâtisseurs du monde, ensemble de triptyques consacrés à divers types de génies qui ont édifié le monde de l'esprit. " Seuls grands romanciers du XIXe siècle ", les trois " Maîtres dressent face à la Création un nouveau cosmos régi par ses propres lois ; et en même temps, comme dans un miroir magique, ils transforment et enrichissent l'image que nous avons d'elle. En confrontant ces géants, Zweig cherche à élucider les traits communs et les caractéristiques individuelles de chacun tel qu'il se révèle dans ses personnages, ceux-ci se trouvant en retour éclairés par la vie de leur créateur. Mais ce ne sont pas seulement des raisons " objectives " qui font que Zweig les élit comme sujet d'étude; avec eux, il entretient un dialogue intime spécifique. Avec Balzac, le face-à-face s'étendra sur plus de trente-cinq ans ; l'ambition d'une " typologie de l'esprit humain " répond au même objectif de totalisation cohérente que 1'" encyclopédie " balzacienne. L'univers de Dickens semble représenter pour le jeune Zweig le comble de l'exotisme, mais son étrangeté n'a rien qui puisse susciter l'enthousiasme, elle exclut toute exaltation du pathos : ce que le romancier peut faire de mieux, c'est rendre " intéressant et presque digne d'amour ce monde antipathique du rassasiement et de l'embonpoint ". A l'autre bout du continent, dans une Russie où les bouleversements de la modernité se heurtent à la démesure des " forces élémentaires et éternelles ", s'est dressé un type de génie diamétralement opposé à celui de Dickens : Dostoïevski, comme une part de Zweig lui-même, " n'aspire qu'à l'intensité ". Analyste fin et passionné, Zweig se montre dans ces Trois maîtres tout à la fois conteur et critique hors pair.
"Le monde entre 1902 et le début de la Seconde Guerre mondiale, vu à travers les yeux d’une femme" : ainsi Stefan Zweig résumait-il le thème de ce roman, entrepris dans les derniers temps de sa vie et retrouvé dans ses archives.
Clarissa, fille d'un militaire autrichien, est née en 1894. À l'aube du premier conflit mondial, elle rencontre à Lucerne, en Suisse, un jeune socialiste français, Léonard, qui n'est pas sans évoquer Romain Rolland. La guerre les sépare, mais Clarissa attend un enfant.
Dans l'Europe déchirée, en proie à l'hystérie nationaliste, son acceptation de cette maternité va devenir, plus qu'une décision personnelle : un destin et un symbole.
Une œuvre testamentaire où le grand écrivain autrichien résume, de façon poignante, son idéal humaniste et son désespoir.
Dernière oeuvre de Stefan Zweig, non publiée de son vivant, ce véritable testament romanesque nous transporte dans l'Autriche de l'entre-deux-guerres, déjà convoitée comme une proie par Allemagne nazie. Christine, modeste employée des Postes, a vu mourir son père et son frère. L'invitation impromptue d'une tante d'Amérique, riche et fastueuse, achève de la révolter contre la médiocrité de sa vie, sentiment qu'elle partage bientôt avec Ferdinand, ancien combattant, mutilé, devenu chômeur. Mais l'argent et la puissance mènent le monde, non pas l'amour. Devant le lent naufrage de l'Europe dans la barbarie, le couple s'enfonce dans une désespérance qui semble annoncer le suicide, en 1942, du grand écrivain autrichien, auteur d'Amok et de La Confusion des sentiments.
Reine d’Écosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l'histoire.
Veuve en 1560, elle rentre en Écosse et épouse lord Darnley. Déçue par ce mariage, elle devient la maîtresse du comte Bothwell.
Lorsque ce dernier assassine Darnley, l'horreur est telle qu'elle doit se réfugier auprès de sa rivale, Elisabeth Ire, reine d'Angleterre, qui la retiendra vingt ans captive, avant de la faire condamner à mort.
Sur cette figure fascinante et controversée de l'histoire britannique, Stefan Zweig a mené une enquête rigoureuse, se livrant à une critique serrée des documents et des témoignages. Ce récit passionné nous la restitue avec ses ombres et ses lumières, ses faiblesses et sa grandeur.
Source : Le Livre de Poche, LGF
Kleist, Hôlderlin, Nietzsche : trois destinées fulgurantes et sombres, où les éclairs du génie créateur illuminent des vies brèves, en proie à l'excès, à la démesure, à la folie.
Comme il l'a fait dans Trois poètes de leur vie, Stefan Zweig rapproche ici ces figures animées par un même mouvement intérieur.
Pour ces errants, à peu près ignorés de leur vivant, la pensée ou la création ne sont pas cette sereine construction d'un idéal d'harmonie et de raison dont Goethe donne l'exemple accompli; elles ne peuvent naître que dans le corps à corps avec un démon intérieur qui fait d'eux les fils de Dionysos, déchiré par ses chiens.
C'est en romancier, grâce à l'intuition et à la fraternité d'âme, que l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, fasciné par les dimensions les plus mystérieuses de l'esprit humain, mène ces évocations, dont bien des pages sont d'inoubliables morceaux littéraires.
Source : Le Livre de Poche
Zweig explores the nature of desire in showing us two lives led in the single-minded pursuit of art and literature, of existential truth against the background of a disintegrating and corrupt Europe. The tragic irony of these two contrasted destinies forces us to confront our own understanding of the purpose of life and art. Amazon
Après la guerre, alors qu''une inflation galopante sape l''économie allemande, un antiquaire cherche d'anciens collectionneurs dans le besoin prêts à lui revendre quelques chefs d'œuvre fortement convoités par les nouveaux riches. Ses recherches le poussent sur la trace d'un collectionneur qui, après avoir entretenu avec son père une correspondance minutieuse, a soudain cessé d'écrire voilà soixante ans.
L''histoire, parfaitement maîtrisée, coule avec un naturel qui rend la lecture particulièrement agréable. Les personnages et le sujet poussent à réfléchir sur ce qu''est l''Art, sur son importance, sur les rapports humains qu''entretient le collectionneur avec ceux qui lui sont proches. Le texte rappelle un contexte social dramatique qui a conduit aux conséquences désastreuses que l''on sait. Il effleure avec pudeur et délicatesse le ressentiment et l''amertume d'Allemands fatigués et désabusés une fois la guerre et l''Alsace Lorraine perdues. En résumé, un beau conte philosophique qui peut servir d'introduction à l''œuvre élégante de Stefan Zweig. Un auteur à recommander à tous ceux qui n'ont pas encore croisé son chemin. Résumé et commentaire fait par Lou et trouvé sur Amazon.
Le voyage dans le passé est l'histoire des retrouvailles au goût amer entre un homme et une femme qui se sont aimés et qui croient s'aimer encore. Louis, jeune homme pauvre mû par une " volonté fanatique " tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il est envoyé quelques mois au Mexique pour une mission de confiance. La Grande Guerre éclate. Ils ne se reverront que neuf ans plus tard. L'amour résiste t-il à tout ? A l'usure du temps, à la trahison, à une tragédie ? Dans ce texte bouleversant, jamais traduit en français jusqu'à ce jour, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs, les arrières-pensées. les abîmes de l'inconscient.
On connaît l'intérêt passionné du romancier d'Amok et du Joueur d'échecs pour les zones inexplorées et obscures de l'esprit humain. Biographe érudit et passionnant, il évoque ici trois figures historiques qui ont été parmi les premières a s'y aventurer. A la fin du XVIIIe siècle, le magnétiseur Mesmer s'intéresse à l'hypnose. Un siècle après, Mary Baker-Eddy, une Américaine, fondatrice d'une secte, prétend guérir par l'extase de la foi. Dans le même temps, à Vienne, Freud donne naissance à la psychanalyse. Trois expériences auxquelles l'histoire et la science devaient donner leur juste place, mais qui toutes trois marquèrent leur temps. Dans ce livre trop méconnu, témoignage de son inlassable curiosité intellectuelle, le grand écrivain autrichien nous convie à une réflexion fondamentale sur les pouvoirs de l'esprit.
Stefan Zweig, le voyageur... De son propre aveu, il lui semble n'avoir rien fait d'autre, entre dix-huit et trente ans que parcourir le monde. Les textes réunis ici, écrits entre 1904 et 1939, sont la trace de ces incessantes pérégrinations, en " curieux anonyme " d'abord, en tant qu'écrivain ensuite, à la recherche de paysages neufs et de sources d'inspiration. Bruges, le Brésil, Séville, la Russie, Ypres, Bénarès, New York... Autant de lieux qu'il fait revivre, autant d'impressions diverses - mouvement, mélancolie, couleurs -, autant de moments et d'images qui l'ont marqué : la tombe de Tolstoï, émouvante dans sa simplicité et son anonymat ; le sarcophage de Shakespeare à l'abbaye de Westminster ; la lumière d'Alger ; ou encore, en Inde, ce vieillard qu'on laisse mourir seul au bord du fleuve. Fragments de pensée, morceaux d'intimité, ces " écrits de voyage " apportent un éclairage nouveau au Monde d'hier et aux Journaux et nous font pénétrer plus avant dans le sanctuaire de l'œuvre de Zweig.
Quatre personnages se croisent : Leonore Franck, veuve du célèbre écrivain Karl Amadeus Franck, leur fils Friedrich, Bürstein, le biographe du maître et une mystérieuse femme qui s’avère être l'amour d'enfance du grand écrivain, celle à qui il a écrit des dizaines de pièces enflammées et dédié une pièce de théâtre que tout le monde croyait jusqu'alors perdue. Or cette femme détient les lettres et le manuscrit...
Tout le génie de Zweig est de glisser du vaudeville classique à la pièce métaphysique sur la création. Depuis la mort de l’écrivain, sa veuve, ainsi que le biographe, ont maquillé la réalité. Or quand Bürstein se repent, la légende de l'écrivain s'effondre, mais pour donner naissance à la véritable histoire d'une vie et d'un amour passionné.
Légendes d'une vie est consacrée aux relations d'une famille et de l'œuvre que laisse un grand homme disparu. A-t-elle le droit de tout publier? Doit-elle censurer, couper, rectifier ?
"Diese Novelle ist ein Vermächtnis. Die Erzählerleidenschaft eines Autors, der in unersättlich produktiver Neugierde die Weltgeschichte durcheilte und mit unfehlbarem Instinkt überall da haltmachte, wo ein verborgener Schatz zu heben, ein psychologisches Rätsel zu lösen war ... findet man auf den noch nicht hundert kleinen Seiten dieses Büchleins beispielhaft komprimiert." der Tagesspiegel
Printemps au Prater et La Scarlatine sont des oeuvres de jeunesse : Stefan Zweig n'avait que dix-neuf ans quand fut publiée la première. Toutes deux se déroulent à Vienne où l'auteur passa ses vingt premières années. Baigné d'une atmosphère magique, Printemps au Prater raconte une courte et poétique parenthèse dans la vie d'une jeune courtisane en quête d'aventure : quelquesheures d'un après-midi et d'une soirée qui la replongeront dans l'attente fébrile d'un futur prometteur dont elle connaît d'avance la vanité. La Scarlatine décrit le tragique passage à l'âge adulte d'un tout jeune homme, venu étudier la médecine à Vienne, et qui sera consumé par une brève et fatale passion. Ces deux oeuvres révèlent la finesse d'analyse psychologique, la recherche d'un message humain universel, qui ont fait de Stefan Zweig un des grands classiques de notre temps.
Balzac est un enfant triste et maladivement timide, se sentant abandonné car mis en nourrice dès sa naissance loin de tout amour maternel (il considère sa mère comme un monstre), passant ensuite son enfance enfermé dans un pensionnat où seuls les livres, les rêveries et son immense imagination le sauveront de la solitude. Promis à une carrière dans la lignée paternelle, il lutte pour s'inscrire en droit et faire fortune dans la littérature. Une seule ambition : spéculer en créant, devenir écrivain et, grâce à ses futurs chefs-d'œuvre, se rendre indépendant, riche et célèbre. Il commencera comme scribe (nègre) et travaillera comme un forcené. « Toujours passe à travers sa vie cette ligne fine comme un souffle qui sépare la raison de la folie. » Balzac, en un mot, c'est la démesure provocatrice qui passe par le snobisme vulgaire ! Accablé de dettes, immergé dans un titanesque labeur d'écriture, mort à cinquante et un ans, juste après son mariage avec celle qu'il avait si longtemps attendue, le romancier de La Comédie humaine incarne un mythe, celui du créateur rivalisant avec Dieu et foudroyé comme Prométhée...
Pour retracer l'existence de Balzac, ce géant de la littérature, il fallait, plus qu'un biographe, un véritable écrivain. Immense personnalité des lettres de ce début de siècle, Stefan Zweig avait la stature requise pour une entreprise de telle envergure. D'ailleurs il le dit : « Aucun contemporain ne pouvait écrire sa biographie, ses œuvres l'ont écrite pour lui. » Loin d'être au second plan dans son oeuvre, cette biographie, publiée après sa mort, l'occupa, lui et sa femme Lotte Zweig, dix années durant. Et c'est toute son expérience d'homme et d'écrivain que résume Zweig dans cette passionnante évocation de Balzac en qui il voyait l'un des phares de la littérature européenne. Bien plus qu'une biographie, ce livre est un roman balzacien d'une grande justesse, avec toute la richesse d'une plume exquise, d'une analyse sociale et politique de l'époque.
Zweig a su se glisser dans la peau de ce personnage hors du commun. Il a écrit le portrait d'un créateur et d'un précurseur de génie dont l'oeuvre monumentale fut charnière dans l'histoire littéraire, mais aussi celui d'un homme de fougue, absorbé par son oeuvre et dans ses propres rêves, qui connut les splendeurs et les misères de la fortune, de l'amour et de la gloire. On suit Balzac pas à pas, on vit sa vie éreintante et on ne s'étonne plus que la mort soit venue le cueillir si jeune. En plus du roman exaltant, Zweig réveille un désir enfoui de découvrir des œuvres balzaciennes moins connues et pourtant superbes d'après lui. Ce roman reste un livre de référence admirable et jamais égalé que je vous encourage vivement à lire.
D'écrivain comblé et adulé, Stefan Zweig était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. Il lit et commente passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision.
« Stefan Zweig aime les œuvres brèves, les nouvelles plus que les romans. Il travaille ses textes à l'infini. Il se bat avec les mots. Il retranche les images inutiles, les redites et les fadeurs. Il coupe et il recoupe. Il ne conserve que le magnifique et parfois le terrible. Il lime et il retranche jusqu'à obtenir "l'essence filtrée du texte". C'est pourquoi ses nouvelles défient le temps. Les années passent sur leur splendeur et elles brillent comme en leur premier jour. Nous avons puisé dans ce trésor. »
Le Comité d'Auteurs de France Loisirs a sélectionné les plus beaux textes de Stefan Zweig pour découvrir ou redécouvrir des chefs-d'œuvre dans un recueil unique.
Printemps au Prater
La Gouvernante présenté par Tatiana de Rosnay
Brûlant secret
Au bord du lac Léman
La Peur
Amok ou le Fou de Malaisie présenté par Franz-Olivier Giesbert
La Femme et le Paysage
Lettre d'une inconnue présenté par Patrick Poivre d'Arvor
La Ruelle au clair de lune
Destruction d'un cœur
Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme présenté par Gilles Lapouge
La Confusion des sentiments présenté par Anna Gavalda
La Collection invisible
Voyage dans le passé
Révélation inattendue d'un métier
Le Joueur d'échecs présenté par Françoise Chandernagor
D'Érasme de Rotterdam (1467-1536), on ne connaît plus guère que ses portraits peints par Holbein, Dürer, Quentin Metsys, son ami, et une oeuvre, Éloge de la folie, associée à un mot : l'humanisme.De cette figure marquante de la Renaissance, Stefan Zweig nous donne un portrait qui lui restitue toute sa dimension. Grand voyageur, Érasme fut le premier penseur à se définir comme Européen. À l'affût des différents savoirs, passionné d'imprimerie, il prôna l'accès de tous à la culture et à la connaissance. Réformateur audacieux, mais épris de tolérance et de dialogue, il dénonça tous les fanatismes, chercha à conjurer la rupture religieuse qui allait ensanglanter l'Europe. Il fut le premier intellectuel au sens moderne, père spirituel de Spinoza ou de Voltaire. Publié en 1935, cet essai reflétait les préoccupations de l'écrivain autrichien, dans une Europe en proie aux totalitarismes et bientôt à la guerre. Il n'a rien perdu de son actualité.
"Poètes de leur vie", Casanova, Stendhal et Léon Tolstoï le furent en recréant littérairement leur existence, en se prenant eux-mêmes comme matériau de leur oeuvre
Mais alors que le premier se raconte naïvement, de façon tout anecdotique, pour le plus grand plaisir du lecteur, l'« égotiste » Stendhal a une toute autre visée : c'est en psychologue lucide et perspicace qu'il observe et démonte en lui les mécanismes de l'amour, du bonheur ou de l'échec. Tolstoï, enfin, fait de l'autobiographie une véritable quête spirituelle, éthique et religieuse.
Ces trois tentatives, qui reflètent autant de tempéraments, de ressaisir le temps et le destin sont revécues de l'intérieur par le grand écrivain autrichien, psychologue et moraliste profond de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme et de La Confusion des sentiments.
Jamais ils ne se sont dit « tu » et tout les séparait : les origines, le tempérament, le mode de vie, l'orientation politique. L'un était riche, l'autre pauvre ; l'un était conciliant et indulgent, l'autre emporté et radical ; l'un était libéral, l'autre monarchiste ; l'un avait une splendide maison, l'autre habitait à l'hôtel ; l'un était sobre, l'autre a fini par se noyer dans l'alcool. Mais réunis par la passion de l'écriture et de la liberté, les deux écrivains Stefan Zweig et Joseph Roth ont entretenu entre 1927 et 1938, dans une Europe empoignée par la tourmente, une correspondance d'une rare puissance. Brassant vie privée et vie publique, reproches et réconciliations, leurs lettres ne sont pas seulement le reflet de la matrice de notre temps, elles sont le stupéfiant témoignage d'une amitié que rien n'a entamée. Ces lettres se lisent comme un roman, avec leurs tensions, leurs imprévus, leur part de vérité, de composition et de tragique.
Une femme de la bonne société viennoise trompe son mari avec un jeune pianiste. Elle agit par désœuvrement et ennui, pour briser le confort routinier de son univers bourgeois. Mais l'aventure tourne court : très vite, elle se sent suivie, espionnée, traquée. Une vieille femme la fait chanter. Chez elle, son mari l'observe et la questionne, ses enfants la rejettent. Dès lors, l'angoisse ne la quitte plus, et le désespoir lui fait penser au suicide... jusqu'au coup de théâtre final, inattendu et cruel.
Dans cette célèbre nouvelle parue en 1913 (souvent traduite sous le titre La Peur), au suspense digne des meilleurs romans policiers, Zweig dénonce une société malade, dans laquelle les classes sociales ne se mélangent pas et où règnent l'hypocrisie et les pulsions refoulées.
Au matin du 23 février 1942, près de Rio de Janeiro, on retrouve les corps enlacés de Stefan et Lotte Zweig, suicidés. Fuyant le nazisme, ils avait quitté l'Autriche pour s'exiler en Angleterre dès 1933. Puis, en 1941, l'auteur d'Amok est invité en Amérique, où il est reçu en héraut de l'humanisme et de la paix. Les Zweig vont parcourir tout le continent nord et sud-américain, de New York au Brésil, terre d'asile rêvée, d'où ils envoient à leurs amis et surtout à leur famille restée en Europe de nombreuses lettres, demeurées pour la plupart inédites jusqu'à aujoud'hui. On y entend l'espoir inlassable qui les animera jusqu'au bout – jusque dans leur dernière demeure de Petropolis où, rattrapés par les fantômes de l'Europe en proie à la barbarie, ils mettront fin à leurs jours.
Cette correspondance à deux voix est un document littéraire exceptionnel à plus d'un titre : pour la première fois, nous lisons pour ainsi dire les derniers mots de Stefan Zweig, et nous découvrons les "lettres d'une inconnue", celles de Lotte, une femme exceptionnelle aussi courageuse que discrète, qui joua dans la vie de Zweig un rôle qu'on ne soupçonnait pas. Ce "voyage dans le passé, témoignage poignant d'un amour qui unira le couple jusque dans la mort, révèle sous un jour méconnu et passionnant l'un des plus grands écrivains du vingtième siècle.
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Insatiable curieux de l'ailleurs, Stefan Zweig, jusqu'en 1914, est un voyageur au pied léger, enthousiaste ; la fête est bien souvent au cœur des ses récits.
Après le début de la Première Guerre mondiale, l'Histoire et ses événements dramatiques viennent entraver le voyage. Le regard de Zweig se teinte alors de nostalgie, et c'est en fouillant le passé que le voyageur-écrivain cherche à appréhender le destin de Florence ou d'Anvers.
Ce recueil consacré au voyage, qui rassemble dix-sept récits publiés essentiellement dans des journaux ou des revues entre 1902 et 1939 nous fait pénétrer plus avant dans l'oeuvre du grand écrivain autrichien mais aussi dans son univers intérieur.
La dérive nocturne d'un homme qui découvre au contact des voyous et des prostituées une part inconnue de lui-même !
Vienne, début du XXe siècle. Crescence, originaire du val de Ziller, est une domestique au service d'un couple dont le mari, d'origine aristocratique, est sans le sou tandis que sa femme, fille de marchand, est richissime. Le mariage de ces deux personnes est sans amour, et la situation du ménage est tendue. Crescence, quant à elle, traverse tout cela sans y prêter attention, seulement motivée par l'argent dont elle a besoin pour finir ses jours sans avoir à travailler. Si tout le début de sa vie est marqué par l'absence de l'expression de ses sentiments (on ne l'a, par exemple, jamais vu rire), quelques échanges avec son maître, et notamment son rôle d'entremetteuse alors que sa maîtresse est en voyage pour soulager ses nerfs, lui font prendre goût à la vie. Pour faire plaisir à son maître elle choisit de le débarrasser de sa femme mais le nouveau veuf prend alors sa servante en horreur. Détruite par le chagrin, elle finit par se suicider.
Ceci est l’histoire de Virata, que son peuple célébrait par les quatre noms de la vertu, mais dont le nom n’est pas inscrit dans les chroniques des princes ni mentionné dans le livre des sages, et dont les hommes ont oublié jusqu’au souvenir.
Ainsi débute l’histoire de Virata. Pourquoi un homme si brave a-t-il été ignoré ?
Stefan Zweig écrit principalement des nouvelles de monomaniaques, comme par exemple Le joueur d’Echecs, La Confusion des Sentiments, et on se rend vite compte ici que la manie de Virata est d’être libre de toute faute et de jugement, c'est-à-dire qu’il ne veut pas décider du sort des personnes soit directement en étant juge, ou soit indirectement en devenant ermite.
Le personnage principal est attachant car on le suit dans la principale partie de sa vie, on vit avec lui le meurtre de son frère, son envie d’être séparé des hommes…
Au début de l’histoire, Virata est un héros car il est dévoué au roi, puis petit à petit, il devient un anti-héros, en laissant tomber son étiquette de héros pour devenir un homme libre de toutes fautes et de jugements. Il préfère la voie spirituelle et la vie avec ses chiens plutôt que de vanter ses prestigieux exploits.
Virata est un exemple pour tout le monde dans le sens où il ne faut pas se contenter de ce que l’on a, mais essayer d’aller de l’avant et de s’améliorer.
Jéhovah, le dieu tout puissant, est en colère. Le peuple d'Israël, obstiné et versatile, a violé l'alliance qu'il a conclu avec son dieu; il a fait des sacrifices sanglants aux idoles de bronze de Tyr et d'Ammon, il a profané le temple de Salomon en y perpétrant des holocaustes sacrilèges. Les cieux se couvrent de nuées noires menaçantes, la terre tremble, mais les fils d' Abraham et de Jacob restent sourds. En vain, les patriarches et les prophètes, sortis de leurs tombeaux au son des trompettes du jugement, ont essayé d'intercéder en leur faveur, le Dieu des armées est inexorable. S'avance alors Rachel qui, avec courage,entame sa supplique. Elle lui rappelle comment elle rencontra Jacob, comment son père Laban, homme sévère et dur, fit patienter sept ans ces deux êtres enflammés d'amour, pour finalement trahir son engagement par un vil subterfuge. Elle fit jadis preuve de patience et de miséricorde en servant le dessein injuste de son père de donner Léa, sa sœur aînée, comme épouse à Jacob, et en s'interposant devant le courroux de son bien-aimé qui allait se venger de la traîtrise de Laban. Elle, la faible femme qui brûlait de jalousie mais su réprimer son ressentiment, obtient le pardon de Yavéh qui met un terme à sa fureur au spectacle de cette foi ardente.
Rachel conter Dieu -sous-titré légende-, est un texte à l'allure théâtral, bien en accord avec le ton de l'Ancien Testament. Il illustre l'importance de l'expérience de la souffrance pour la compréhension et l'empathie face aux maux d'autrui.
Qu’il s’attache à la rivalité entre sœurs jumelles ou aux premiers émois d’un adolescent, Zweig touche, dans ces récits enchâssés, au plus ténu des mouvements intérieurs.
Magellan (1480-1521) entreprit en 1519 le premier voyage autour du monde. Il trouva une mort absurde aux Philippines, son exploit accompli. Dans cette formidable biographie, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu’« une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis ». Marie Stuart (1542-1587) reine d'Ecosse puis de France, doit en 1560 se réfugier auprès d’Elisabeth I d'Angleterre après une liaison malheureuse. Celle-ci la gardera captive vingt ans avant de la condamner à mort. Il fallait l'immense talent de Stefan Zweig pour faire revivre la femme et la reine, parée de mille grâces par les uns, peinte comme une criminelle par les autres. Qui était Marie-Antoinette (1755-1793)? Une débauchée futile ? Une icône pour la Restauration ? Nous la suivons de la chambre de son époux, jusqu’au lit de la guillotine. Zweig analyse une âme bouleversée par les événements, qui, sous le poids du malheur et de l’Histoire, se révèle à elle-même. Joseph Fouché (1759-1820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Monarchie. Elève chez les Oratoriens, il devint un pilleur d’églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi. Fouché, c’est l’art du reniement, la grâce du traître. Stefan Zweig nous fait découvrir, à sa manière, une figure essentielle de l’Histoire.
24h de la vie d'une femme
Au début du XXe siècle, une petite pension sur la Riviera. Grand émoi chez les clients de l'établissement : l'épouse d'un des pensionnaires, Mme Henriette, est partie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée. Seul le narrateur prend la défense de cette créature sans moralité. Et il ne trouvera comme alliée qu'une vieille dame anglaise sèche et distinguée. C'est elle qui, au cours d'une longue conversation, lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle.
Le Voyage dans le passé
Neuf ans après s'être vus pour la dernière fois, un homme et une femme qui se sont aimés se retrouvent. Plus aucun obstacle n'existe à leur amour, mais à mesure que les heures passent et malgré leurs efforts, ils ne parviennent pas à faire revivre leurs sentiments. Elle se sait devenue vieille, lui réclame qu'elle tienne sa promesse avant de prendre bientôt conscience que le temps a effectivement rendu vaine toute tentative pour renouer le fil de leur amour.
En 1940, fuyant le désastre de l’Europe, l’auteur du Joueur d’échecs s’installe au Brésil, découvert quelques années plus tôt. Très vite, ce pays va le fasciner. Par sa beauté et son immensité, certes ; mais aussi et surtout par la vitalité avec laquelle il lui semble inventer une nouvelle forme de civilisation. Indiens, Portugais, descendants des conquérants, Noirs issus de l’esclavage, Italiens ou Allemands d’immigration récente : à Rio, à Bahia ou à São Paulo, l’écrivain autrichien s’enthousiasme de voir comment des citoyens de toutes races, de toutes confessions, loin de s’ancrer dans l’identitarisme, entreprennent ensemble de construire un pays neuf, qui, malgré sa puissance, ne vise à exercer aucun impérialisme. Idéalise-t-il ce pays ? Peut-être. Mais c’est parce qu’il y trouve des raisons d’espérer. La clairvoyance de ses notations, l’actualité des thèmes et des questions qu’il traite ont fasciné la critique lors de la réédition du livre, initialement publié en 1941.
Attablé dans un café parisien, un écrivain voit son attention attirée par un curieux spectacle : tout en se mêlant adroitement au flot des passants, un étrange individu semble faire les cent pas devant la terrasse du café. Policier en civil? Détective en mission secrète? Soudain c’est l’évidence, l’énergumène est pickpocket, «vrai métier» ardu et risqué… qui réserve bien des surprises à cet écrivain très observateur.
Deux nouvelles loufoques et poignantes, pour découvrir dans un registre inattendu un des plus grands écrivains de langue allemande du XXe siècle.
Le jour de son anniversaire, le célèbre romancier R. reçoit un étrange courrier.
Dans une lettre déchirante de sincérité, une inconnue lui raconte son existence, et lui confesse l'amour sans borne qu'elle lui voue.
Bientôt, le voile se lève sur l'identité de cette mystérieuse confidente, qui ne lui est peut-être pas si inconnue que cela.
Dans une petite ville allemande, au Moyen Âge, la communauté juive de la bourgade s'apprête à fêter l'Hanoukka. Réunis dans la plus riche demeure qui fait aussi office de synagogue, les croyants, parés de leurs plus beaux vêtements, psalmodient en chœur lorsque soudainement, un cavalier venu de nulle part frappe à la porte. Immédiatement, tous se taisent, blêmissent comme s'ils redoutaient qu'on leur porte un coup fatal.
L'homme frappe de nouveau. On lui ouvre et c'est par des soupirs de soulagement qu'on l'accueille après avoir reconnu qu'il était l'un des leurs. Pourtant, son visage grave jette le trouble. Il a chevauché un jour et une nuit pour venir les avertir de l'arrivée imminente des Flagellants, ces zélateurs de Dieu qui martyrisent et assassinent les juifs qu'ils traquent sans relâche. Il ne leur reste qu'une journée tout au plus avant que ces barbares parviennent jusqu'à eux.
Immédiatement et unanimement, les juifs décident de s'enfuir en Pologne malgré la rudesse de l'hiver. En quelques heures, une cohorte se forme et marche avec l'espoir insensé de trouver un havre de paix. Cependant, le destin de ces hommes va rencontrer la neige et le froid qui, plus féroces encore que les Flagellants, les feront périr dans leur quête de paix.
Seule dans une riche villa du bord de mer, une femme se prélasse en lisant un livre, confortablement installée dans un fauteuil fait d'osier. Elle est belle, raffinée. Bien que ce ne soit que pour elle-même, elle a pris tout le soin nécessaire pour s'apprêter. Sa coiffure, ses vêtements, son maquillage, tout avait été considéré, choisi dans le seul but de faire d'elle une incarnation de la beauté. Tandis qu'elle lit, son domestique lui apporte la carte de visite d'un homme désireux de la rencontrer. Elle fait recevoir l'homme qu'elle a autrefois bien connu. C'était son amour de jeunesse, celui avec qui ils avaient noué les plus belles promesses. Ils se remémorent leurs souvenirs à demi oubliés et même s'ils rient ensemble, la femme n'y voit plus qu'une histoire ancienne et oblitérée, comme si cette jeune amoureuse et elle étaient deux personnes différentes. À la mesure de la conversation, elle lui demande s'il lui en a voulu de l'avoir quitté. Il lui assure que non et qu'il s'était seulement demandé pourquoi elle lui avait préféré cet homme, dont la seule qualité visible était la richesse. Son amour pour elle lui avait interdit de croire que c'était pour l'argent. Pourtant, sans détour, sans pudeur, elle lui répond que ses rêves d'enfant étaient peuplés de robes de soie, de trésors, de coffres de pièces d'or et de colliers de diamants. Son mari pouvait lui donner de vivre ses rêves. Déçu, presque blessé par cette réponse, son ancien prétendant lui demande simplement « Mais l'amour ? ». En guise de réponse, elle lui demande si lui n'a jamais renoncé au moindre de ses idéaux. Abattu et n'ayant rien à répondre, l'homme prend congé d'elle en lui adressant une dernière parole chaleureuse.
Cette nouvelle assez courte met en scène un étudiant accablé par deux redoublements successifs. L'intrigue se déroule en un après-midi. Ce jeune homme dont on ne connaîtra que le nom, Liebmann, arrive, une fois de plus, en retard à son cours de grec. Exécuté par une saillie de son professeur, il rejoint sa place sous les moqueries de ses jeunes condisciples. Rapidement, du cours magistral ne lui parvient plus qu'un lointain écho tandis que le jeune homme ressasse l'injustice dont il s'estime être victime. Piqué une nouvelle fois par son professeur, il n'en peut plus et, à la plus grande surprise de l'assistance, laisse éclater sa colère contre son contempteur avant de quitter la classe et commettre un geste irréparable.
Cette nouvelle d'une centaine de pages au format poche se déroule au milieu du XVIe siècle, à Anvers, juste au moment du Beeldenstorm. Un homme riche et pieux, à la suite d'une promesse faite au Seigneur, souhaite faire don d'un tableau à son église en remerciement de la guérison miraculeuse de sa mère et demande à un vieux peintre de réaliser pour lui une représentation de la Vierge.
Ne trouvant de modèle qui lui paraisse viable, le vieil homme s'en croit tout d'abord incapable. Il est prêt à renoncer lorsque, comme s'il recevait un message divin, une jeune fille apparaît à son balcon alors qu'il marchait dans la ville. Immédiatement, il sait que c'est elle qui devra lui servir de modèle.
Aussi prend il la décision de la rencontrer afin de lui proposer de poser pour la réalisation du tableau de la vierge. Il se présente et apprend par son père adoptif, gérant d'une taverne dans laquelle elle officie discrètement, que cette jeune fille est juive – c'est d'ailleurs la seule du village – que toute sa famille est morte et qu'elle ne sort pas et ne parle à personne. Le peintre lui propose, avec accord de son père, de prendre rendez-vous tous les après-midis afin qu'elle lui serve de modèle pour le tableau. D'abord méfiante, la jeune fille finit par accepter.
Voyant qu'il n'arrive pas à rendre la jeune fille crédible en tant que Marie Sainte Vierge, le peintre décide de la représenter en Vierge à l'Enfant et se fait confier un bébé pour les besoins du tableau. La nudité du nourrisson est un obstacle difficile à franchir pour cette jeune fille juive peu habituée à voir des corps nus. Au fur et à mesure du temps, elle s'habitue et finit par développer un amour quasi maternel envers cet enfant.
À mesure que se déroulent les séances de pose, une relation fragile faite paradoxalement de méfiance et de confiance, s'instaure entre le vieil homme et son modèle qui commence à se confier. Le peintre, ayant d'abord tenté de lui faire adhérer aux principes du catholicisme, découvre peu à peu le mal qu'a affronté cette jeune fille et sa famille au nom des religions et décide de ne plus tenter de la convertir, mais de l'accepter et de l'aimer telle qu'elle est.
Dans le même temps, le contact physique quotidien avec le tout jeune enfant éveille chez la jeune fille des sensations d'amour et d'envie de protection inconnues. Les liens tissés avec l'enfant se resserrent à mesure que ceux qui la reliaient à l'artiste se distendent. Heureux de constater que son talent ne l'a pas abandonné, ce dernier retarde autant que possible l'achèvement de son œuvre.
Peu de temps après que le tableau soit présenté et disposé dans l'église, les émeutes se font de plus en plus fréquentes et de plus en plus virulentes. De son côté, l'enfant parti, la jeune fille n'a plus pour seule envie que de contempler quotidiennement le tableau les unissant à jamais. Malheureusement, la puissance de l'amour ne sort pas toujours victorieuse contre le réveil des pulsions de mort du genre humain, quand il décide que seule sa religion doit exister.
Avec Maupassant pour modèle, Stefan Zweig s'est attaché, selon ses propres mots, à donner à chacune de ces trois nouvelles toute « la substance d'un livre ».
Dans Destruction d'un cœur, un vieil homme ne se résout pas à admettre que sa fille devienne adulte.
Il se laisse consumer par une jalousie qui, peu à peu, l'isole de ses semblables.
Romain Rolland voyait là l'une des « plus lucides tragédies de la vie moderne, de l'éternelle humanité ».
Dans La Gouvernante et Le Jeu dangereux, c'est encore la cruauté des rapports entre générations - mais aussi l'intelligence immédiate des enfants face aux choses de la vie ou le refus de vieillir - que Stefan Zweig met en scène.
Source : Le Livre de Poche
Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, deux joueurs d’échecs que tout sépare s’affrontent. Czentovic, orphelin taciturne, arrogant, et tacticien remarquable, devenu champion du monde, et Mr. B, un mystérieux et magnétique aristocrate autrichien rescapé des geôles nazies.
Cette histoire est écrite sur le principe du récit en abyme. Dans le huis clos sur le paquebot viennent s’intercaler deux récits. Le premier nous emmène dans une province russe reculée pour suivre l’ascension fulgurante du prodige Czentovic. Le second nous permet d’en apprendre plus sur le mystérieux Mr.B et l’enfer de son séjour dans la chambre d’hôtel autrichienne.
Deux personnages, deux destins, deux récits enchâssés… toujours d’actualité plus de 70 ans après !
Un médecin colonial, qui se morfond dans un village de Malaisie, se prend de passion pour une femme de la bourgeoisie, hautaine et froide, venue lui demander de l'aider à avorter. Il la désire et la rejette, violemment. Il la fait chanter... Cette rencontre déclenche en lui une fureur destructrice : l'amok.
Dans cette nouvelle parue en 1922, Zweig exhibe toutes les pulsions d'ordinaire refoulées – passion morbide, masochisme, égoïsme et orgueil – en parlant de sexualité de manière étonnamment clinique. Il dénonce ainsi le malaise dans la société occidentale, le moralisme qui asservit les hommes comme les femmes.
C'est en 1910 que Stefan Zweig publie ces pages consacrées au célèbre poète belge, auteur des Villes tentaculaires.
Tout le passionne dans cette œuvre : son intense expression de l'âme flamande, la puissance avec laquelle elle traduit les forces du monde moderne, industrie, urbanisation, masses ouvrières.
«Toutes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'œuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie», écrit-il.
Par-dessus tout, Verhaeren lui apparaît comme une des grandes voix qui incarnent l'Europe.
Avec la même curiosité passionnée qui le pousse vers Erasme ou Nietzsche, Balzac ou Freud, le romancier de La Confusion des sentiments et du Joueur d'échecs souligne ici la portée universelle d'une œuvre qui – à l'instar de la sienne – voulut témoigner pour l'Homme face à l'écrasement du monde et de l'Histoire.
Source : Le Livre de Poche
'I had never heard of Zweig until six or seven years ago, as allthe books began to come back into print, and I more or less by chance bought a copy of Beware of Pity. I immediately loved this book, his one, big, great novel-and suddenly there weredozens more in front of me waiting to read.' Wes Anderson
The Society of the Crossed Keys contains Wes Anderson's selections from the writings of the great Austrian author Stefan Zweig, whose life and work inspired The Grand Budapest Hotel.
A CONVERSATION WITH WES ANDERSON
Wes Anderson discusses Zweig's life and work with Zweig biographer George Prochnik.
THE WORLD OF YESTERDAY
Selected extracts from Zweig's memoir, The World of Yesterday, an unrivalled evocation of bygone Europe.
BEWARE OF PITY
An extract from Zweig's only novel, a devastating depictionof the torment of the betrayal of both honour and love.
TWENTY-FOUR HOURS IN THE LIFE OF A WOMAN
One of Stefan Zweig's best-loved stories in full-a passionate tale of gambling, love and death, played out against the stylish backdrop of the French Riviera in the 1920s.
La France et la poésie sont les premières amours de Stefan Zweig. L'écrivain n'a jamais rien tant aimé que sortir un poète de son "obscurité apparente". A la demande de l'éditeur berlinois Schuster und Löffler, il compose un monographie consacrée à Paul Verlaine. Cette ouvrage est le premier essai biographique de Zweig alors âgé de vingt trois ans.
Le luxueux petit ouvrage, suivi de poèmes parmi les plus emblématiques de Verlaine paraît en 1905 dans la collection "Die Dichtung" (La Poésie) illustré de documents reproduits dans la présente édition. Celle ci se complète de "La Vie De Paul Verlaine". Ce récit purement biographique paru en 1922, en guise d'introduction à l'édition allemande de ses oeuvres complètes, s'accompagne d'un autre texte sur Arthur Rimbaud, son ami le plus proche. L'ouvrage est clos par trois poèmes de Stefan Zweig.
Le Verlaine de Stefan Zweig, coeur de l'ouvrage, n'avait jamáis été traduit en langue française.
4 ème de couverture
"Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable."
Après la survenue d'un drame épouvantable, Betsy se replonge dans ses souvenirs.
Lui, personne ne peut l'imaginer en meurtrier calculateur. Pourtant, elle en a l'intime conviction... Qui soupçonne-t-elle d'avoir commis ce crime ?
De même que l'artiste ne crée pas de façon continue, mais lors de rares moments d'inspiration, l'Histoire, selon Zweig, procède par bonds°: une succession de faits banals est interrompue de loin en loin par des événements clés. Ce sont ces moments " d'une grande concentration dramatique, porteurs de destin, où une décision capitale se condense en un seul jour, une seule heure et souvent une seule minute°", que Zweig a voulu illustrer à travers ces douze récits. Il y narre, et commente à sa manière, des événements aussi divers que la prise de Byzance, la quête de l'Eldorado, la bataille de Waterloo, l'expédition du capitaine Scott au pôle Sud, la pose de la première ligne télégraphique sous l'océan Atlantique, les derniers mois de la vie de Haendel et la genèse du Messie, ou la composition de La Marseillaise par Rouget de Lisle. En 1939 avait paru, sous le titre Les Heures étoilées de l'humanité, une première édition du recueil de Stefan Zweig. Aux neuf textes traduits à l'époque viennent aujourd'hui s'ajouter trois textes inédits en français, ainsi que la préface originale de l'auteur. Les Très Riches Heures de l'humanité constituent la première édition française intégrale de Sternstunden der Menschheit
Joseph Fouché (1759-1820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Homme de l'ombre, disciple de Machiavel, Fouché aura survécu à tous les changements de régime sans jamais se départir de cette « absence de conviction » qui fascina Balzac autant que Stefan Zweig. Elève chez les Oratoriens, il devint sous la Révolution un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi et participa activement au massacre des Lyonnais royalistes. Ambassadeur du Directoire à Dresde, il cambriola son ambassade. Ministre de la Police, à l'abri derrière ses fiches et ses mouchards, il tint tête à Talleyrand et à Bonaparte. Signataire du premier manifeste sur l'égalité, il meurt richissime, duc d'Otrante et sénateur. Joseph Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Il n'y a pas de personnalité plus décriée que cet homme politique au sang froid. Stefan Zweig nous fait découvrir, à sa manière subjective, une figure cachée et essentielle de l'Histoire française.
Résumé
Inédites en français, ces deux conférences traitent de l’Europe, sujet qui a préoccupé Stefan Zweig une grande partie de sa vie et plus encore au cours de ses dix dernières années. Exilé en Angleterre dès 1934, témoin horrifié de l’annexion de l’Autriche par le Troisième Reich en mars 1938, installé au Brésil où sa seconde épouse et lui-même se donnent la mort le 22 février 1942, il vécut la destruction de la civilisation européenne comme une tragédie personnelle et son dernier chef-d’œuvre Le Monde d’hier porte le sous-titre « mémoires d’un Européen ».
Zweig plaide pour une unification de l’Europe qui passerait également par la culture et l’humanisme. Bien éloignée de la Realpolitik de notre époque eurosceptique, sa vision de l’organisation du continent dérangera ceux qui se moquent de l’idéalisme politique. Mais elle captivera ceux qui cherchent des voies nouvelles pour sortir de l’impasse au bout de laquelle le projet européen arrivera bientôt si rien n’est fait pour le sauver. Parce qu’ils étaient résolument inactuels au moment de leur conception, les appels de Zweig à un sursaut européen sont d’une actualité brûlante. La longue préface de Jacques Le Rider le rappelle avec force.
Les Journaux de Stefan Zweig s'étendent, coupés de longues interruptions, sur près de trente ans, et constituent par leur spontanéité un document irremplaçable, jusque-là inédit, un complément précieux au Monde d'hier, l'autobiographie que Zweig rédigea au Brésil en 1941 alors que, précisément, il n'avait plus ses Journaux sous la main.
Dictés souvent par une réaction immédiate face à une situation ponctuelle, d'ordre privé ou politique, ils mettent en lumière des aspects inattendus de la personnalité de Zweig, par exemple son nationalisme au début de la Première Guerre mondiale.
On y trouve des portraits en profondeur des plus célèbres de ses amis : Romain Rolland, Verhaeren, Rilke, Schnitzler, Richard Strauss. On y observe la vie quotidienne à Paris ou dans la Vienne artistique et intellectuelle du début du siècle, puis le naufrage de cette Europe brillante et " l'immense absurdité du massacre ".
De New York au Brésil, puis à Londres, le chroniqueur de l'Age d'or européen, le pacifiste et l'humaniste de 1916, sombre ensuite dans un pessimisme désespéré qui le conduira au suicide.
Nouvelle faisant partie du recueil Un mariage à Lyon.
Episode am Genfer See, publié en 1919 et traduit en français en 1992.
Die Frau und die Landschaft. Nouvelle ayant fait partie du recueil Amok en 1922, puis est inclue dans le recueil La peur, publié en 1925 et traduit en français en 1935.
Unerwartete Bekanntschaft mit einem Handwerk. Nouvelle inclue dans le recueil La peur (publié en 1925 et traduit en français en 1935)
Émile VERHAEREN Marceline DESBORDES-VALMORE Romain ROLLAND Joseph FOUCHE Marie-ANTOINETTE Marie STUART MAGELLAN BALZAC Introduction, notices et bibliographie d’Olivier Philipponnat.
A travers cet ensemble de textes inédits en France, Stefan Zweig livre un bouleversant témoignage sur la Grande Guerre.
Publiés "à chaud" entre août 1914 et août 1918, les textes réunis ici - articles, manifestes et reportages inédits en français sur sa propre expérience des combats et sur le bouleversement de l'Europe ravagée par le conflit - montrent l'évolution de Stefan Zweig à un moment clé de l'histoire de sa vie. On y découvre que ses positions pendant la Grande Guerre sont mouvantes, complexes, sinon contradictoires : elles ont changé l'homme et transformé l'artiste, lui donnant une épaisseur qu'il n'avait pas. Zweig, qui revendiquait une pensée humaniste, semble confronté à la réalité de la guerre, abdiquer. Dans un premier temps, il est, comme bien d'autres, emporté par le déferlement des passions et par un élan patriotique quasi mystique. Puis il rejoint peu à peu les idées pacifistes de son ami Romain Rolland, notamment après son voyage en Galicie de juillet 1915 durant lequel il constate les horreurs "réelles" de la guerre.
A partir de 1917, Zweig prend peu à peu le rôle de "guide spirituel" pour l'Europe, en signant de nouveaux textes, dont un saisissant "Éloge du défaitisme", où il cherche à résister au "bourrage de crâne" qui s'exerce sans relâche sur les consciences individuelles.
Un siècle après, son appel à la résurrection de l'esprit et de l'Europe retentit avec plus de force que jamais.
« La passion en ce qu’elle a d’irrésistible et de semblable à la folie : c’est le thème central de ces trois récits publiés en 1922 par le grand écrivain autrichien, auteur du Joueur d’échecs et de La Confusion des sentiments.
L’ amok, en Malaisie, est celui qui, pris de frénésie sanguinaire, court devant lui, détruisant hommes et choses, sans qu’on puisse rien faire pour le sauver. Le narrateur rencontre sur un paquebot un malheureux en proie à cette forme mystérieuse de démence. Histoire encore d’une folie, d’une passion – d’un amour fou, cette fois – que la Lettre d’une inconnue reçue par un romancier à succès. Mais la passion peut faire de l’homme dominateur et méprisant un être humilié et ridiculisé : c’est le thème du troisième de ces récits, La Ruelle au clair de lune. »
L'Amérique, chacun le sait, aurait dû s'appeler Colombie. Amerigo Vespucci, qui lui donna son nom, n'avait en rien contribué à sa découverte, ni même revendiqué ce privilège. Alors, pourquoi lui ? Dans cet essai écrit en 1941 au moment où il s'installe en Amérique ? Stefan Zweig reconstitue l'enchevêtrement des circonstances, des hasards et des malentendus qui sont à l'origine de cette étrange erreur.Écrivain constamment soucieux d'élargir son horizon, il nous invite ici à voir le monde avec les yeux des hommes du xve siècle, leurs connaissances, leurs incertitudes, leurs moeurs. Un an avant sa mort volontaire, il nous fait mesurer, aussi, l'incommensurable distance qui se creuse entre le vécu et la mémoire, entre les perceptions du présent et ce que les siècles futurs retiendront de nous ?
Ce wagon plombé qui fera « voler en éclat l'ordre du monde », c'est bien sûr le récit du fameux retour de Lénine en Russie, fin mars-début avril 2017, raconté ici par Zweig à la fois comme « un passionnant roman d'espionnage » et comme l'un des moments clés de l'histoire mondiale. Ce récit est suivi de « Voyage en Russie », où Zweig relate son voyage de 1928. Pour lui, la Russie est d'une importance cruciale, moins politique et plus littéraire que, par exemple, chez Walter Benjamin, qui, exactement au même moment, séjourne à Moscou (voir son Journal de Moscou). Le livre comprend également « La plus belle tombe du monde » (sur Tolstoï, pages figurant notamment dans Le Monde d'hier), ainsi que « Sur Maxim Gorki » (1931), inédit en français.
Nouvelle moins connue et plus courte qu’Amok ou Lettre d’une inconnue, La Ruelle au clair de lune traite du même thème : le caractère irrésistible de la passion, passion transformée en folie.
Ici encore nous avons droit à une narration de la part du « fou » en question, narration mêlée aux propres impressions de celui qui reçoit cette histoire, le «je.»
La nouvelle prend place dans un cadre pour le moins populaire : les bas-fonds et les maisons closes d’une ville portuaire française.
Un inconnu est martyrisé par une prostituée haineuse et cruelle. C’est ce malheureux qui va lui raconter pourquoi.
L’histoire qu’il raconte est à la fois confuse et étrange tant le conteur, auparavant fier et dominateur, est dépeint comme soumis et brisé. Zweig aime à décrire l’envers de la passion, le négatif de l’amour.
source : France Loisirs
Un écrivain viennois apprend en lisant son courrier qu’une femme l’aime en secret d’un amour absolu depuis des années… Une nuit, un voyageur rencontre dans un bar un homme autrefois dominateur, aujourd’hui humilié par une fille à matelots… Ces deux nouvelles publiées en 1922 témoignent de l’art de Stefan Zweig pour dépeindre les tourments de l’amour non partagé, la passion qui brûle les cœurs et détruit les vies…
Cupides ou assoiffés de reconnaissance, rois de l'improvisation ou adeptes du risque zéro, soutenus par toute une nation ou pourchassés - peu importe, les deux curieux aventuriers qu'on va suivre, héros "malgré soi", explorateurs aussi flamboyants que pathétiques des derniers espaces vierges de la planète, reflètent la fragilité de l'être humain et requièrent toute notre bienveillance. Héros, ils le sont devenus, l'un par volonté, pour sauver sa peau, et l'autre par accident, en mourant ; mais l'un comme l'autre, Vasco Núnez de Balboa qui, au XVIe siècle, découvrit l'océan Pacifique, comme le capitaine Robert Scott qui, quatre cents ans plus tard, rejoignit le pôle Sud, ont dû choisir, à un moment, leur destin.
C'est tout le génie de Stefan Zweig que de nous faire vivre cet instant précis où une existence bascule et de nous persuader que ce héros-là, ce pourrait être nous.
Stefan Zweig écrivait "empli de la vie des autres", tous les sens en éveil. Rédigés pour la plupart en pleine guerre, les quatre textes réunis ici ("Le monde sans sommeil", "Episode sur le lac Léman", "La contrainte" et "Ypres") restituent l'extraordinaire gamme d'émotions et de sensations qui secouèrent toute l'Europe durant et juste après le premier conflit mondial. L'insomnie globale, le dépaysement radical et le suicide, le refus d'obéir et la désertion, la marchandisation du traumatisme et la vertu thérapeutique des traces de la guerre - tels sont les "terrains" explorés par un romancier dont certaines intuitions se sont révélées prophétiques.
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, " pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ".
Un texte magistral, foudroyant et oublié de Stefan Zweig. Dans cette miniature historique, Cicéron devient pour Zweig un moyen de représenter sa condition d'exilé et de réfléchir sur le déclin de son époque et sur la défaite des valeurs humanistes. Ecrit en 1939, à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, le récit se situe au croisement de la nouvelle et de la biographie: deux genres littéraires dans lesquels Zweig excelle. En filigrane de l'histoire antique, l'orateur romain deviznt le symbole universel de la lutte tragique menée par l'humanisme contre la dictature, et des multiples formes de résistance que l'homme de lettres peut opposer à la violence du pouvoir.
Le jour de ses quarante et un ans, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'aime passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui la consume encore. Elle l'a aperçu pour la première fois seize ans plus tôt, alors qu'il emménageait dans l'appartement face au sien, où elle vivait avec sa mère. Pour la jeune fille de treize ans, ce fut un coup de foudre et le moment où sa vie commença réellement.
Lettre d'une inconnue est le récit d'une des grandes passions de la littérature du XXe siècle et une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig. Avec humanisme, l'auteur y dépeint l'amour absolu d'une femme pour un homme insouciant.
Les trois textes de jeunesse qui suivent, " Rêves oubliés ", " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", essentiels à la connaissance de l'oeuvre de Zweig, contiennent déjà les thèmes de ses meilleurs récits : le rêve, la rencontre, la désillusion, le suicide.
" Avec Shakespeare et Agatha Christie, Stefan Zweig partage le podium des classiques étrangers les plus lus en France. "L'Obs
Un écrivain viennois apprend en lisant son courrier qu’une femme l’aime en secret d’un amour absolu depuis des années… Une nuit, un voyageur rencontre dans un bar un homme autrefois dominateur, aujourd’hui humilié par une fille à matelots… Ces deux nouvelles publiées en 1922 témoignent de l’art de Stefan Zweig pour dépeindre les tourments de l’amour non partagé, la passion qui brûle les cœurs et détruit les vies…
Ce recueil offre les meilleures nouvelles de Zweig sur les deux grands thèmes de son oeuvre : les secrets et les passions. Les secrets ? Oui, ceux que se partagent les enfants quand ils espionnent les adultes et ceux que ne veulent pas partager les adultes, mais aussi ceux qu'on se tait à soi-même. Tels sont Brûlant secret, La Gouvernante, et La Confusion des sentiments. Les passions ? Oui, celles qui rendent fou, qui consumment, qui engendrent la violence, ou autour desquelles nous tournons le reste de notre vie. Tels sont Amok, Lettre d'une inconnue, Destruction d'un coeur, et l'inoubliable Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
À lire la correspondance que les deux hommes échangèrent pendant plus de trente ans, on se dit que Zweig est vraiment le fils que Freud aurait aimé avoir : il apprécie en lui sa modestie intérieure, tout en étant séduit par l'écrivain, si proche à bien des égards d'Arthur Schnitzler qu'il considérait comme son frère jumeau. À Zweig, Freud confie ce brevet de ressemblance : Votre type est celui de l'observateur, de celui qui écoute et lutte de manière bienveillante et avec tendresse, afin d'avancer dans la compréhension de l'inquiétante immensité. De son côté, Zweig sera l'un des rares écrivains viennois, le seul peut-être à discerner d'emblée le génie de Freud, à le proclamer et à le situer dans la lignée de Proust, Joyce et Lawrence. J'appartiens, lui écrit-il, à cette génération d'esprits qui n'est redevable presque à personne autant qu'à vous en matière de connaissance. Roland Jaccard
Dès 1925, Zweig pressent l’un des grands bouleversements sociaux de notre siècle : l’uniformisation du monde. Si le concept de mondialisation reste alors toujours à inventer, il examine avec perplexité des sociétés qui gomment progressivement toutes leur aspérités. Avant même l’invention des smartphones, il nous décrit l’avènement de l’instantanéité. Ce culte de l’éphémère joue finalement un rôle central dans l’uniformisation ici dénoncée. Dans ce texte saisissant d’actualité, Zweig pose un regard sensible sur une époque foncièrement hostile envers les originaux. Un essai à lire comme le témoignage lucide d’un homme définitivement en rupture avec l’esprit de son temps. Dernier recours pour les individualités récalcitrantes : fuir en elles-mêmes, pour oublier l’oppression du collectif.
Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui a marqué sa vie. A 19 ans, il a été fasciné par la personnalité de l'un de ses enseignants. L'admiration et la recherche inconsciente d'un père font alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide.
C'est une histoire de passion et de transgression, un chemin vers la révélation par-delà toute confusion. Un récit flamboyant et audacieux qui met à nu la complexité des désirs et que Freud a qualifié de chef-d'œuvre.
Vers 1902, alors qu’il prépare une anthologie de poèmes de Verlaine, Stefan Zweig découvre les écrits de Marceline Desbordes-Valmore. Née à Douai en 1786, arrivée à Paris à l’âge de seize ans, elle entame une carrière d’actrice avant de se consacrer à l’écriture. Hantée par une passion déçue, brisée par de multiples deuils, Marceline Desbordes-Valmore mène une existence douloureuse, qu’elle parvient à transfigurer par la poésie.
Si elle-même était aveugle à son propre talent, se considérant comme une « bien ignorante et bien inutile créature », celle que les médisants surnommaient « Notre-Dame des Pleurs » fût pourtant célébrée par Hugo, Balzac, Lamartine ou encore Baudelaire comme l’un des plus grands génies féminins de la littérature. Ne dérogeant pas à la règle, Zweig se joint à ce cortège d’admirateurs et livre dans cette biographie un hommage vibrant à la poétesse, présenté pour la première fois dans sa traduction intégrale
À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthousiasme et admiration. Il entreprend alors de rédiger des "notes intimes", dans lesquelles il retrace sa vie de jeune étudiant, de ses années de libertinage à son attachement exalté pour son maître, avec lequel il noue une relation faite de souffrances et de confusion. À l'époque, il ne s'aperçut pas du glissement insensible que prirent leurs rencontres, jusqu'au jour où le vieux pédagogue lui livra un brûlant secret…
Le volume que Zweig consacre à Tolstoï est l’un des plus personnels et emblématiques de la collection.La présentation de Stefan Zweig s’ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l’attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C’est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l’écrivain russe est victime d’un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d’abord puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s’est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l’humanité avec.
« Tout homme d’état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l’exemple de ce poète puissant qui se tortura l’âme parce qu’il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l’injustice de la terre. »
Ce que sont les histoires d’amour, un garçon, une fille, à l’âge du premier baiser, nous le disent aussi bien que les adultes. Aimer, être aimé ; se tromper, blesser ; rougir sans savoir pourquoi, rêver ; sentir les corps mieux que les mots : entre marivaudage gothique et conte cruel, Une histoire au crépuscule (1908) et Petite nouvelle d’été (1906) racontent deux adolescents aux prises avec des sensations et des sentiments qu’ils ne comprennent pas encore. Quiproquos, fausses pistes, coups de théâtre – la surprise est reine dans ces récits où le simple fait d’ouvrir une lettre ou de laisser parler son cœur peut bouleverser une vie.
Écrivain de romans, de récits, de nouvelles, de poésies, de pièces de théâtre, mais aussi traducteur, épistolier - notamment avec Romain Rolland et Sigmund Freud - et essayiste, Stefan Zweig était un homme de lettres accompli, dont le succès, rencontré dans ses jeunes années, ne s'est jamais démenti depuis sa disparition, en 1942.
Ce second volet du diptyque consacré aux oeuvres inédites de l'auteur autrichien se penche sur le rapport qu'entretenait Stefan Zweig avec des grands noms de la littérature, réunissant ses articles et essais qui portent aussi bien sur des classiques de sa langue maternelle - Goethe, Hölderlin, Keller, Schiller ou encore Nietzsche... -, que sur des classiques étrangers anciens et modernes - Homère et Eschyle, Shakespeare et Lord Byron, Balzac et Verlaine, etc. -, mais aussi sur des auteurs méconnus, sauvés des ténèbres de l'oubli, auxquels Stefan Zweig apporte, en linguiste polyglotte et styliste hors pair, un nouvel éclairage.
Ce nouvel inédit s'inscrit dans le sillage de l'oeuvre la plus emblématique de Zweig, Le Monde d'hier. Il nous emmène à Vienne, la ville de naissance et de coeur de l'écrivain.
La capitale de l'Empire austro-hongrois a été le paradis de son enfance. Au fil du temps, et après bien des drames, elle est devenue pour lui un monde idéal, où les apports les plus divers finissaient toujours par se mêler harmonieusement, où l'ouverture à la modernité s'appuyait sur une solide tradition locale. Cette ville-théâtre, de 1880 à l'entre-deux-guerres, fut surtout une incomparable cité des arts et de l'esprit européen.
Les textes ici réunis couvrent l'ensemble de la vie créatrice de l'auteur, de l'étudiant dilettante des débuts à l'écrivain célèbre et exilé de la fin, qui dut quitter l'Autriche quelques mois avant l'Anschluss. Des pans entiers de l'histoire culturelle viennoise sont ainsi explorés, avec ses valeurs sûres, ses modes passagères, ses lieux mythiques, ses poètes (Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke...), ses génies (Sigmund Freud, Joseph Roth, Gustav Mahler, Arthur Schnitzler...), ses inconnus et bien d'autres figures attachantes, amis plus ou moins proches que Zweig sent et analyse avec la précision de celui qui voit tout. Il retranscrit ses impressions et souvenirs dans ce style toujours accessible qu'on lui connaît. Ce faisant, témoin bouleversant d'une époque bouleversée, il tente de sauver ce qui peut l'être.
Sa Vienne, qui nous fascine tant, est éternelle.
« Ma voix va s'efforcer d'être celle des quarante ou cinquante millions de victimes dont la voix, en Europe centrale, est étouffée, étranglée. [...] Vous savez tous comment la tragédie a commencé. Ce fut quand surgit en Allemagne le national-socialisme, dont la devise fut dès le premier jour : étouffer. »
Voyageur infatigable, passionné de littératures et de cultures étrangères, Stefan Zweig partageait avec les grands intellectuels de son temps un pacifisme actif et des rêves humanistes. Face à la montée du nazisme et à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, qui le contraignirent à l'exil et à l'errance, il n'eut de cesse de lutter contre l'effondrement de l'Europe.
Articles, chroniques et essais inédits écrits par Stefan Zweig entre 1911 et 1942, autant de précieux fragments disparus ou encore oubliés qui reflètent l'actualité mouvante de toute une époque et nous font découvrir, à saut et à gambades, les ressorts intimes d'une écriture engagée.
Six textes inédits de Stefan Zweig sur la poésie et les poètes, et en premier lieu Charles Baudelaire, dont on va célébrer le bicentenaire, mais aussi Victor Hugo, Paul Verlaine, Rainer Maria Rilke, etc.
Stefan Zweig possédait une connaissance intime de l'esprit français, de la culture et de l'histoire de notre pays. Dans la lignée de ses grandes biographies, cet ouvrage nous invite à découvrir son panthéon littéraire personnel où se côtoient Verlaine, Stendhal et Proust, Flaubert, Claudel et Rimbaud, Balzac et Romain Rolland. Il permet aussi de mieux saisir l'évolution intellectuelle de l'auteur, le développement de son goût, ses passions constantes, de connaître ses coups de coeur plus éphémères et ses rencontres parfois déterminantes.
Lorsqu'il parle d'un autre écrivain, Zweig fait toujours montre de ses dons de passeur : ces textes sont avant tout des exercices d'admiration de " maîtres " ou de proches. Il sait comme personne créer un long dialogue, par-delà la vie et la mort, avec des présences fraternelles. Zweig aime aimer et faire aimer ; l'enthousiasme est sa première vertu. C'est par le biais d'une démarche de sympathie, émotive et subjective, qu'il perce le mystère des créateurs en entrant dans leur " chambre aux secrets ", selon sa propre formule.
Zweig nous rappelle ainsi que l'art n'a pas d'autre fin que celle d'unir les hommes : toute littérature digne de ce nom – de même toute musique – est réconciliatrice. Elle est faite pour ouvrir les coeurs, éclairer les intelligences, rassembler et pacifier. Inspiré par cette idée de partage et de transmission, Zweig propose à l'admiration de ses lecteurs des " bâtisseurs " exemplaires. Des artistes qui oeuvrent, à leur manière, pour un absolu. C'est ainsi que curiosité, profondeur et élégance règnent constamment dans ces pages puisées aux sources mêmes de l'humanisme européen.
Ayant échoué à un examen, l’étudiant Liebmann s’enferme peu à peu dans une spirale d’échecs. Lorsqu’il arrive une fois encore en retard à son cours de grec, le Professeur, déjà responsable de son redoublement, n’aura de cesse de le tourmenter. Cette nouvelle de Stefan Zweig, parue en 1908 et jusqu’à aujourd’hui inédite en français, nous plonge au cœur des réflexions d’un jeune homme ordinaire en proie au désespoir le plus profond.
Le 20 septembre 1519, Magellan entreprenait depuis Séville le premier grand voyage autour du monde. Ce 500e anniversaire est l'occasion de découvrir l'une des meilleures biographies consacrées à ce navigateur légendaire, celle de Stefan Zweig. La seule traduction de ce récit datait de près de soixante ans. Une nouvelle version s'imposait, plus proche du texte original. Elle a été confiée à Françoise Wuilmart, traductrice de renom et spécialiste du grand écrivain autrichien, qui procède à une véritable redécouverte de l'oeuvre.L'art du romancier se déploie pleinement dans cette odyssée biographique. Zweig nous plonge dans une aventure sans pareille, au coeur des affrontements, rivalités et mutineries qui ont émaillé cette traversée encore jalonnée d'autres épreuves – froid polaire, tempêtes, faim et maladies. Mais rien n'est venu à bout de la détermination du Portugais qui avait convaincu le roi d'Espagne Charles Quint de soutenir ce projet fou : prouver qu'" il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien " : " Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai : je ferai le tour de la Terre en allant de l'est à l'ouest ! " C'était sans compter l'océan Pacifique, dont les Européens ignoraient encore l'existence.L'expédition se terminera trois ans plus tard, sur un rafiot ne comptant plus qu'une vingtaine d'hommes sur les 265 embarqués à Séville, et sans Magellan lui-même, tué lors d'un combat avec des indigènes sur une île des Philippines. Mais elle a abouti, en ouvrant la route des Épices, à une découverte considérable pour l'histoire de l'humanité.Cette aventure est aussi celle d'un destin entraîné par une volonté sans mesure. Un de ces exploits qui illustrent pour Zweig la conscience créatrice des hommes, prouvant qu'" une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis " et sert le progrès de la connaissance et le besoin humain de dépassement de soi.
Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d’Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d’un des clients, s’est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée…
Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l’aide inattendue d’une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive.
Ce récit d’une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l’auteur d’Amok et le joueur d’échecs, est une de ses plus incontestables réussites.
Pendant sa campagne d'Egypte en 1798, Bonaparte séduisit Pauline Fourès (dite Bellilotte), la femme d'un lieutenant de son armée.
Devenu Premier Consul, le " défenseur de la France " délaissa bientôt cette pauvre conquête. Et le mari bafoué, qu'on avait forcé à divorcer, tenta de provoquer un scandale, rapidement étouffé par Fouché, l'exécuteur des bases œuvres... Dépassant le cas personnel de Bonaparte, cette pièce puissante et poignante est un réquisitoire sans concessions contre les abus du pouvoir personnel. On n'en attendait pas moins du grand Zweig.
Rédigé en 1941 au Brésil où le triomphe du nazisme en Autriche a contraint Zweig à émigrer, Le Monde d'hier raconte une perte : celle d'un monde de sécurité et de stabilité apparentes, où chaque chose avait sa place dans un ordre culturel, politique et social qui nourrissait l'illusion de l'éternité. Un monde austro-hongrois et une ville sans égale, Vienne, qu'engloutira le cataclysme de 1914. Dans ce qui est l'un des plus grands livres-témoignages sur l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941, Zweig retrace dans un va-et-vient constant la vie de la bourgeoisie juive éclairée, moderne, intégrée, et le destin de l'Europe jusqu'à son suicide, sous les coups du nationalisme, de l'antisémitisme, de la catastrophe de la Première Guerre mondiale et de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois, sans oublier le rattachement de Vienne au Reich national-socialiste. Ce tableau d'un demi-siècle de l'histoire de l'Europe résume le sens d'une vie, d'un engagement d'écrivain, d'un idéal d'une République de l'intelligence par-dessus les frontières. Chemin faisant, le lecteur croise les amis de l'auteur : Schnitzler, Rilke, Rolland, Freud, Verhaeren ou Valéry.
D'après l’œuvre de Stefan Zweig
Les premiers pas furent un fiasco, je n'arrêtais pas de m'embrouiller, cinq, dix, vingt fois, je dus reprendre le début de la partie.
Mais j'avais tout mon temps... Moi, l'esclave du néant...
1941. Dans les salons feutrés d'un paquebot en route pour l'Argentine, le champion du monde d'échecs affronte lors d'une ultime partie un aristocrate viennois, dont l'incroyable maîtrise du jeu est née dans l'antre de la tyrannie.
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Mourir pour ses idées, se suicider politiquement, devenir un martyr, c'est être un vaincu de l'Histoire, et c'est ce que fit le jeune philosophe révolutionnaire Adam Lux le 4 novembre 1793, jour où il fut guillotiné pour avoir écrit et publié un éloge de Charlotte Corday. Zweig a écrit en 1928 sur cet homme qui mourut dans l'adoration politique d'une femme un texte étonnant, traversé par trois thèmes : la déception en politique ; l'engagement politique des intellectuels ; et l'art de se tromper politiquement.
Ce volume rassemble l'essentiel des nouvelles et récits qui ont fait la valeur et la célébrité de Stefan Zweig (1881-1942). L'écrivain excellait dans ces formes brèves, où son style et son analyse de l'âme humaine n'ont cessé de s'affirmer.
Soixante-dix ans après sa disparition, il demeure l'un des auteurs les plus lus dans le monde, et notamment en France. Mais les traductions de Zweig, qui datent pour certaines d'un demi-siècle, ont souffert de l'épreuve du temps, rendant nécessaire de retraduire ses textes intégralement, dans un souci à la fois de modernisation et de fidélité à la version originale. Cette édition a aussi pour particularité de présenter les récits de Zweig dans l'ordre chronologique, ce qui permet de mieux saisir l'évolution de son écriture et des thèmes qu'il explore.
Certaines de ces oeuvres, devenues introuvables ou restées inédites en français, tels Rêves oubliés, Une jeunesse gâchée ou Deux solitudes, révèlent des aspects méconnus de son imaginaire. On trouvera également ici ses titres les plus célèbres, d'Amok et de La Confusion des sentiments à Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, autant d'évocations fascinantes et toujours actuelles de destinées confrontées au vertige de la passion amoureuse, à son pouvoir démoniaque, à ses ambiguïtés et ses abîmes.
" D'emblée, observe Pierre Deshusses, Zweig se met du côté des victimes, qui requièrent sa sympathie et la compassion du lecteur. " Telle est sans doute la raison profonde de l'engouement qu'il suscite plus que jamais auprès d'innombrables lecteurs qui se reconnaissent si justement dans ses personnages.
Au début de l’année 1920, Friderike von Winternitz, une jeune et talentueuse romancière, devient l’épouse de Stefan Zweig, qu’elle connaît depuis 1912. C’est en femme résolue, aimante et « forte », comme elle le dit dans une des lettres qui précèdent leur mariage, qu’elle décide de l’assister dans sa vocation littéraire, mettant de côté sa propre carrière.
Jusqu’au début de l’année 1934, le couple et leurs filles vivent à Salzbourg puis leurs chemins se séparent : Stefan part vivre à Londres, où il tombe amoureux de sa secrétaire Lotte Altmann, tandis que Friderike reste en Allemagne. Après l’Anschluss, en 1938, le romancier divorce de Friderike, et au début de la guerre, se marie avec Lotte. Il n’en poursuit pas moins, jusqu’à son suicide à Rio en 1942, sa correspondance avec Friderike, lui confiant ses derniers tourments.
Au fil de cette abondante correspondance, la passion se mue en estime affectueuse. On y suit l’écrivain, de l’univers en décomposition du Monde d’hier, lieu de ses succès de jeunesse (cette Mitteleuropa dont il gardera toujours la nostalgie), aux années d’errance à travers une Europe ravagée par la barbarie nazie. La dernière lettre de Zweig à Friderike est écrite quelques heures avant son suicide : « Je suis certain que tu verras des temps meilleurs et tu me donneras raison de n’avoir pas pu attendre plus longtemps avec ma bile noire. »
« J'aimerais penser que je vous manque un peu... » : le 4 mars 1935, Stefan Zweig, qui met alors la dernière main à Marie Stuart, adresse une lettre à sa nouvelle secrétaire, Lotte Altmann. Recrutée grâce à l'organisme juif d'assistance aux réfugiés à Londres, où Zweig s'est exilé un an plus tôt, elle est vite devenue la collaboratrice indispensable au travail littéraire de l'écrivain. Ils se marieront en 1939 , et se donneront la mort ensemble dans de tragiques circonstances, à Petropolis en 1942.
Ces Lettres à Lotte couvrent une période décisive dans la vie de Stefan Zweig. Il s'y montre un patron attentionné mais exigeant ; un écrivain acharné à publier en dépit de la persécution hitlérienne ; un homme tout à la fois résolu à rompre avec Friderike, sa première femme, et hésitant.
Réunies par Oliver Matuschek, biographe de Zweig, illustrées de photos inconnues, elles composent le récit vivant d'une relation et de son contexte, une Europe à feu et à sang, éclairant d'une lumière inédite la personnalité et l'oeuvre d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains européens parmi les plus brillants de la première moitié du XXe siècle. D'un côté, un grand prosateur français, de l'autre, son plus grand disciple autrichien. Réunis par un même amour des lettres, ils vont entretenir une amitié de plus de trente ans, malgré les ruptures engendrées par les guerres et les désaccords politiques. Deux hommes animés par une même exigence viscérale : se donner un destin singulier dans un monde en proie à la folie.
Entreprise avant l'année 1914, cette correspondance regroupe des lettres écrites dans l'angoisse de la déflagration, les rumeurs et les éclats de la Première Guerre mondiale, puis dans les retombées d'un désastre, contre lequel tous deux s'étaient élevés. Ces lettres inédites apportent un témoignage exceptionnel sur un monde disparu et cette amitié fervente qui nous dit que l'autre n'est pas un ennemi, mais notre prochain, avec en filigrane l'idée prémonitoire d'une Europe unie, reposant sur la fraternité entre les hommes et les peuples.
Attablé dans un café parisien, un écrivain voit son attention attirée par un curieux spectacle : tout en se mêlant adroitement au flot des passants, un étrange individu semble faire les cent pas devant la terrasse du café. Policier en civil ? Détective en mission secrète ? Soudain c'est l'évidence, l'énergumène est pickpocket, "vrai métier" ardu et risqué... qui réserve bien des surprises à cet écrivain très observateur. Deux nouvelles loufoques et poignantes, pour découvrir dans un registre inattendu un des plus grands écrivains de langue allemande du XX siècle.