Tous les livres de Tony Cartano
"Faire d’un père l’objet d’une fiction n’est pas un sacrilège, surtout si l’on considère qu’il fut un être d’illusion, entièrement façonné par l’utopie."
Février 1939. Franco a gagné. Les armées républicaines se replient sur la frontière française. A. fuit avec ses troupes villes et villages dévastés. Il laisse derrière lui son passé et ses faits d’armes : femme et enfant, la bataille de Teruel et la traversée de l’Ebre.
Mêlant l’histoire trouble de la guerre civile espagnole, visions hallucinées du siècle et souvenirs d’enfance interdits et imaginaires, son fils tente, des années plus tard, de reconstituer la trajectoire de cet homme dont il ignore presque tout.
Entre fiction et autobiographie, exploration des secrets de famille et enjeux de la création littéraire, Des gifles au vinaigre est le grand roman du père, de l’identité et de la transmission.
Gabriel, Rafael et Estefania Ortega, les enfants d'une lignée tumultueuse et d'une Argentine en éternelle ébullition, ont vécu l'exil en Europe. Malgré les différences et les heurts qui les séparent, tous trois mènent une même quête passionnée : atteindre à l'idéal artistique. La photo, la peinture et la danse sont des tentatives d panser une déchirure encore trop vive. De retour trente ans plus tard à Buenos Aires, les deux frères, éternels rivaux, doivent affronter ensemble un passé familial tragique, dans un pays livré au chaos. Un roman abrupt et sensuel, qui prend à corps l'histoire du siècle et la folie du monde, et nous entraîne au cœur du mystère des origines et de la création, où l'amour et la haine s'enlacent comme des danseurs de tango et de milonga
Un vieil homme qui prétend s'appeler Blackbird est soigné dans une clinique psychiatrique de New York et, depuis des années, le docteur Clockwork enquête sur le cas et l'identité de son mystérieux patient. Ce dernier écrit sa vie dans des carnets qu'il laisse traîner, sans doute à dessein pour que le psychiatre les lise. Mais n'est-ce pas dans l'intention de brouiller les pistes, d'égarer l'enquête à la fois psychologique et policière que mène le médecin? Intrigué puis fasciné par ce malade étrange, le docteur prend des notes, notes qui deviennent un journal pour ne pas dire un roman, de sorte que Blackbird est vu à la fois du dedans et du dehors.
L'oeuvre est trop riche pour être résumée. Dès les premières pages, le docteur se trouve subjugué par ce récit à deux voix qui finissent par se fondre en une, celle de l'auteur qui, dans un style à la fois rigoureux et lyrique, nous emporte à travers les hauts lieux de la culture européenne : la Vienne de Freud, la Prague de Kafka, le Berlin et le Paris des années folles, la guerre d'Espagne, et enfin, les Etats-Unis où, après sa ruine et la mort d'un fantastique amour, Blackbird vit en donnant des leçons de piano, ce qui fait croire à Clockwork qu'il est le grand virtuose Antoine Choucas, disparu après avoir tué son père dans les années 30. Or, Blackbird prétend, lui, qu'il ne fut jamais qu'un écrivain juif en proie à l'autodestruction...
En définitive, les deux récits, les deux hommes deviennent tellement concurrents que l'un des deux doit disparaître au cours d'un dénouement extraordinaire où le mystère demeure peut-être entier.
Histoire de notre siècle et de nos angoisses, enquête pleine de suspens, réflexion profonde sur l'énigme de la création, ce roman ne cesse de fasciner par son jeu perpétuel entre l'objectif et le subjectif, la folie et le génie, le mensonge et la vérité, l'intelligence et l'émotion, la vie et la mort.