Valérie Solanas
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Note moyenne : 6.47/10Nombre d'évaluations : 19
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Un texte qu'il faut lire que l'on soit d'accord avec l'autrice ou pas. On se met dans la tête d'une féministe radicale (bien qu'elle ne se considérait pas comme telle) et quand on connait le contexte d'écriture et la vie de Solanas on comprend sa verve et son acidité. Très perché mais très intéressant et avec un message qui fait encore écho aujourd'hui.
Afficher en entierUn texte choquant qui, bien souvent, n'est pas apprécié a sa juste valeur. L'autrice tiens des propos qui semblent très dérangeants et durs à accepter, tellement qu'on pourrait en rire. Pourtant, en en apprenant plus sur sa vie on envisage bien a quel point elle était sérieuse. Que l'on soit d'accord ou pas importe peu au fond, le plus important étant de comprendre comment la rage de l'autrice peut etre justifiée et sincère. Un texte incontournable, au sens ou il est le premier véritable manifeste de la colère crue d'une femme abusée, bien qu'encore une fois les propos tenus peuvent être (très) choquants
Afficher en entierBonzi est lesbienne, travailleuse du sexe et pauvre. A la rue, elle regarde se succéder les passants, qui parfois lui donnent la réplique. Les femmes qu'elle interpelle grossièrement l'ignorent la plupart du temps et ne font que passer, mais d'autres personnages s'attardent. Au fil de conversations parfois absurdes, toujours ironiques, l'autrice met en lumière la violence de l'hétéropatriarcat.
J'ai trouvé cette lecture grinçante. Certains passages font rire, mais dans l'ensemble elle m'a surtout donné envie de m'insurger avec le personnage de Bonzi/avec Solanas. Les hommes que Bonzi rencontre sont tous imbus d'eux-mêmes, impatients de vanter leurs prouesses sexuelles et d'obtenir les faveurs du personnage. Leur sexisme éhonté n'est tolérable que parce que Bonzi se moque ouvertement d'eux, d'une façon très libératrice. J'ai d'ailleurs trouvé particulièrement drôle de les voir s'offusquer quand Bonzi leur annonce que le sexe, c'est son travail, et qu'il a un tarif. Bien sûr, puisqu'ils sont de tels dieux du sexe, pourquoi les ferait-elle payer ?
Mais le personnage le plus douloureusement insupportable est sans doute Ginger. Ginger, qui vient à la rencontre de Bonzi en lui expliquant qu'elle recherche sa "crotte", parce qu'elle avait l'intention de la manger le soir même au dîner devant ses invités masculins. Pour Ginger, il est essentiel de retrouver sa crotte, parce que, comme elle le dit, les hommes préfèrent les femmes capables de "manger de la merde" (en anglais, un des sens de "to eat shit" est de se soumettre, d'accepter d'être inférieur). Tout au long de leur conversation, Ginger expose les mille et une façons dont elle s'abaisse au quotidien face aux hommes, dans sa famille, dans son couple, sur son lieu de travail, pour ne surtout pas bousculer un système qui les avantage. Les répliques de Bonzi fusent pour railler la place étriquée où les années 60 relèguent les femmes et là encore, ouf, heureusement que son ironie intervient pour frapper là où ça fait mal.
J'ai trouvé le rythme très soutenu et entraînant, même si la symbolique de certaines scènes ne m'a pas toujours paru évidente. C'est la difficulté de lire une pièce sans représentation je pense, il manque un petit quelque chose pour que l'expérience soit totale. Ca ne m'a pas empêché d'apprécier le ton et le style de l'autrice. J'ai par contre trouvé très riche la préface de Wendy Delorme, qui donne quelques clefs de lecture intéressantes et réinscrit le texte dans son contexte de parution. Sans cela, le texte m'aurait sans doute paru beaucoup moins abordable. Sa traduction et les notes expliquant ses choix devant certaines expressions difficiles à retranscrire en français sont également très précieuses.
Je connaissais Solanas de nom et j'avais l'intention de lire SCUM Manifesto quand j'en aurais l'occasion, mais je ne m'attendais pas à tomber sur cette pièce d'abord. Elle m'a donné un nouvel aperçu de l'engagement de l'autrice et m'a confirmé mon envie d'en lire davantage.
Merci à NetGalley et aux éditions Mille et Une Nuits de m'avoir permis de découvrir ce texte !
Afficher en entierJ'avais hâte de lire ce livre dont j'entendais régulièrement parler dans les cercles féministes comme un texte un peu mythique, et ça a été une lecture dingue pour moi. C'est violent et sans concession, et c'est ce dont ma colère avait besoin. Solanas appelle à une émancipation brutale, une véritable rupture avec les hommes jugés dans leur ensemble comme inaptes émotionnellement, incomplets et indignes de la patience des femmes. Elle n'y va pas par quatre chemins et à ce titre on se demande plus d'une fois si elle est bien sérieuse, s'il ne faut pas prendre ce texte avec du recul et un petit sourire, mais quand on connaît l'histoire de Solanas et les multiples plans sur lesquels les hommes l'ont réduite, brutalisée et silenciée, on doit réfléchir à deux fois. J'ai beaucoup aimé son insistance sur l'incapacité émotionnelle des hommes, conséquence directe du patriarcat et de l'éducation hétérosexiste, mais aussi le fait qu'elle dénonce le système capitalisme, les deux étant profondément liés. Cette façon qu'elle a de dire sa colère bien légitime fait du bien, mais derrière il y a aussi la pensée que c'est un système entier qu'il faut faire tomber. C'est un texte coup de poing, qui a mal vieilli par endroits (passages validistes), mais qui fait du bien. J'ai également trouvé très juste la postface de Lauren Bastide qui redonne tout son sérieux à ce texte, et qui soulève les limites de l'image que l'on garde aujourd'hui de Solanas.
Afficher en entierJ’aurais apprécié le lire plus tôt, même pendant mon adolescence - ça m’aurait évité d’être perdue dans la colère et de me sentir moins seule. Comme le dit Lauren Bastide en 2022 on ne rit plus sur les mots/ l’idéologie de Valérie Solanas - on y pense, on y réfléchit et bien sûr c’est sûrement insensé - ça fait juste du bien de lire à une révolue feminine - de sentir la force que nous avons au plus profond de nous
Afficher en entierCe livre est un livre coup de poing, un livre colère, un livre réactionnel. Radicale, sans excuse ni compromis, la misandrie y est non seulement assumée, elle y est aussi revendiquée comme seule voie de sauvetage pour l'humanité.
Et c'est nécessaire de l'entendre.
C'est nécessaire de baisser les défenses et d'écouter, de ne pas mettre de distance, ne serait-ce que pour un instant.
Car cette misandrie ne vient pas de nulle part. Que ce soit pour Solanas ou pour une autre femme, cette misandrie est une réaction à un système et une société qui perpétuent les pires abus. Cette misandrie a une source, une cause. Et sans l'entendre, sans le reconnaître et en prendre connaissance, le reste est caduque. On ne peut rien construire sans envisager sérieusement la légitimité de cette haine et de cette colère et on ne peut pas demander aux personnes marginalisées de balayer leurs sentiments sous le tapis et de faire le travail d'être les seuls à faire face à des émotions si complexes et violentes. On ne peut pas demander à quiconque de faire le travail de s'exprimer "convenablement", "paisiblement" sans leur laisser aucune place pour un tel exutoire.
Seulement quand la parole des concernés sera entendue sans une immédiate montée de boucliers pourra-t-on commencer à adresser les causes d'une telle haine réactionnelle.
Afficher en entierUne lecture aussi violente qu'ironique, car quand la vie est si violente, on ne peut s'en sortir que grâce à l'ironie. Solanas dénonce patriarcat, misogynie, sexisme intériorisé et capitalisme et touche aussi à un drôle de paradoxe : l'impossibilité dans ce monde d'adulte de s'amuser ou s'émerveiller tant le sérieux nous rattrape (même le "fun" doit être pris au sérieux et étudié), et la volonté pourtant de mystifier les choses les plus simples (même la baise).
Afficher en entierJ’étais mitigé en lisant « Scum Manifesto » mais avec Dans ton cul, aucun mitige, l’ironie, la violence et le sarcasme sont à chaque ligne et tourne en dérision les aspects des différents genres.
La fin est assez perturbant, voir incongru.
Afficher en entierDes clairement choquants dans leur extrémisme, si forts qu'ils portent parfois à rire, mais qui poussent tout de même à réfléchir.
Afficher en entierAvec une misandrie certaine, et à raison étant donné son histoire, Valérie Solanas retourne les rapports de force entre hommes et femmes. Ce pamphlet jouissif démonte la supériorité masculine, et lui attribue tous les maux du monde. L'écriture est provocante, violente, et s'il on peut prendre le texte avec humour, il est, je trouve, très sérieux dans son propos politique et son intention à appeler les femmes à la révolte.
Afficher en entierDédicaces de Valérie Solanas
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Mille et une nuits : 4 livres
Biographie
Valerie Jean Solanas, née le 9 avril 1936 à Ventnor City (New Jersey, États-Unis) et décédée le 26 avril 1988 à San Francisco (Californie), était une intellectuelle féministe américaine, connue pour son pamphlet SCUM Manifesto. Elle s'illustra également en essayant de tuer l'artiste américain Andy Warhol.
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