Virgil Gheorghiu
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Note moyenne : 8/10Nombre d'évaluations : 22
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Ce livre est d'un abord facile sur les 3/4 de son histoire. Bien sûr l'histoire en est des plus triste et quasiment inconcevable. Mais le fait que ce récit s'articule autour de la destinée de trois personnages droits et honnêtes, le rend facilement attractif.
On y voit le paysan Iohann Moritz, personnage principal, simple, courageux, endurant mais sans réelle conscience de ce qui se passe autour de lui ; le père Koruga, son protecteur, fidèle en sa foi, et le fils de se dernier Traian, marié à une juive et écrivain qui etaie le roman de sa vision lucide et horrible de ce que les sociétés font de l'homme.
On ne juge plus l'homme sur son individualité en laissant place à un minimum d'humanisme, mais selon son groupe ethnique, racial ou religieux et faisant partie d'un tout.
Ainsi on peut passer l'essentiel de sa vie dans des camps sans être jamais coupable de rien si ce n'est d'être considéré comme l'ennemi à abattre du fait qu'on est pas du bon bord.
La réflexion philosophique, bien qu'évidente, nécessite un peu de concentration pour être comprise en détail.
Afficher en entierTrès beau livre, touchant, mais dur aussi parfois... La description du désespoir, de la déchéance humaine du temps des Nazis...
Afficher en entierEn Roumanie, quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Boris Bodnar, élève d'un lycée militaire très coté, se retrouve humilié, dégradé et renvoyé à la vie civile suite à de mauvais résultats scolaires. Il lui est impossible de rentrer rejoindre sa famille dans ces conditions car c'est déjà une sorte de paria dans son village. Alors qu'il était très jeune, sans le vouloir, il a crevé un œil à son frère encore bébé. Pour refaire sa vie, il décide de quitter le pays et de partir se réfugier en URSS en passant le Dniepr à la nage. Très fier, il refuse toute aide même celle de son ami Pierre Pillat lequel va devenir par la suite procureur militaire et côtoyer les nouveaux maîtres de la Roumanie... Peu de temps après, en Bessarabie, va se développer une terrible épuration ethnique. Un régime fasciste très dur est arrivé au pouvoir et a promulgué une série de lois antisémites. Les juifs ne sont plus autorisés à avoir des domestiques chrétiens ni à exercer certains métiers. Les théâtres leur appartenant sont fermés, des pogroms ultra violents sont organisés. Eddy Thall, une comédienne juive très célèbre se retrouve sans travail et dépossédée de tous ses biens. Elle tente de fuir en Palestine par bateau. Mais dès la fin de la guerre, la roue tourne dans l'autre sens. Le nazisme est vaincu et cède le pas au communisme. L'armée rouge « libère » la Roumanie. Cette « victoire » va-t-elle enfin faire cesser les horreurs ?
« La seconde chance » est une fresque aussi puissante que magnifique qui s'étale sur une vingtaine d'années et raconte ce qui s'est vraiment passé entre 1930 et 1950 dans les pays de l'Est comme on les appelait à l'époque. Nous suivons une série de braves gens, d'abord en Roumanie, puis en Russie, en Allemagne et même en Occident, dernière étape et dernier espoir pour certains d'entre eux. Certains personnages sont d'un côté de la barricade, d'autres de l'autre. On trouve des juifs, des chrétiens, des musulmans, des athées et même des communistes convaincus comme Bodnar. Et les bouleversements de l'Histoire sont tellement cruels que tous sans exception se retrouvent à un moment ou à un autre du mauvais côté de cette barricade, dans le rôle du juif, du réactionnaire, du koulak etc... donc dans celui de la bête noire, du bouc émissaire, du traître qu'il faut torturer, supplicier et éliminer sans le moindre état d'âme. Et là se situe la grande force de ce roman allégorique et profondément humaniste. Tous les systèmes (fasciste, communiste et même libéral) sont renvoyés dos à dos. Tous sont pervers. Tous écrasent, persécutent ou avilissent le peuple d'une manière ou d'une autre. Un roman populaire c'est à dire qui donne vraiment la parole au peuple, aux petites gens. Un auteur qui les écoute, qui comprend leur peine et éprouve de la compassion pour eux. Magnifiquement écrit. Prenant, touchant, émouvant. Et qui donne à réfléchir. Paru en 1952, ce texte écrit par un visionnaire, l'un des deux plus grands écrivains roumains avec Panaït Istrati, qui ne se faisait d'ailleurs aucune illusion sur les idéologies politiques, se lit avec d'autant plus de plaisir aujourd'hui que nous avons tout le recul nécessaire pour pouvoir juger de la justesse du regard. Chef d'oeuvre du niveau de la « Vingt cinquième heure ». A lire pour mieux comprendre le passé, le présent et... l'avenir.
Afficher en entierCe livre m’a troublé par l’image qu'il renvoie sur une société déroutée par les engrenages de la guerre. L’histoire est captivante mais terriblement tragique… révoltante même !
Difficile aussi de croire qu'il soit inspiré d’une histoire vraie. Mais en toute vraisemblance, quand on se penche sur l’histoire de la seconde guerre mondiale et sur la société de l’époque, je comprend mieux comment des hommes et des femmes se sont vus briser, broyer, tuer pour leurs croyances, leurs apparences ou leurs supposées origines ethniques.
Il n’y a pas de quoi sourire à l’instar du personnage principal de ce livre quand on voie avec quelle facilité un système étatique (tour à tour fasciste, communiste et démocratique) peu nier et effacer l’homme en tant qu’être et individu en le classant arbitrairement dans des catégories où il se trouve stigmatisé.
Et même dans le contexte abominable de la guerre, la lecture de cette violence excessive est souvent dérangeante. Comment l’homme peut-il être aussi « docile », naïf, sans révolte et accepter autant de souffrances et de mensonges.
Ce roman dénonce l’arbitraire des dénonciations, la légèreté des emprisonnements, la déshumanisation des individus. Et je me pose la question de savoir si un parallèle peut être fait aujourd’hui avec notre société emplie de robots, de machines bureaucratiques, qui nous tracent, connaissent tout de nous. Ses machines nous remplacent de plus en plus, nous infantilisent, nous rendent inutile, comme les théories de l’époque qui vidaient l’homme de son être, où l’homme était avalés par « la machine » et condamnés à vivre cette vingt cinquième heure où il n'est plus.
Un livre dérangeant qui parle d'une page de notre histoire qu'il ne faudrait pas oublier... au risque de la revivre.
Afficher en entierRoman très émouvant qui a trait à la philosophie et à la sociologie politique. L'histoire est surtout basée sur l'Absurde : absurdité des systèmes, des lois restrictives et coercitives. Le personnage principal, Johann Moritz (pour l'anecdote : rôle joué par Anthony Quinn dans le film tourné par Henri Verneuil en 1967), homme trop candide, naïf et passif, est pris dans les tourments de la seconde guerre mondiale puis dans les affres de l'après-guerre. Brutalement éloigné des siens, enfermé, le corps soumis à des conditions les plus extrêmes, se voyant infligé des châtiments injustes, balloté de camp en camp, et pourtant... innocent...
Afficher en entierUn livre assez déstabilisant. Il m'a fait beaucoup réfléchir. Le destin d'un homme peut prendre de multiples tournures...
Afficher en entierj'ai tellement aimé ce livre, où les choses les plus cruelles sont dites simplement, que j'ai lu plusieurs livre de cet auteur
Afficher en entierLecture difficile, fastidieuse pour moi.
Peut-être à cause du sujet lourd, peut-*=être à cause des sanglots longs des violons des steppes russes qui ont rempli mon coeur d'une langueur monotone...
J'essaierai de le relire, mais il ne m'a pas fait grande impression.
Afficher en entierJe ne souhaite pas revenir sur tout ce qui a trait à ce livre. Toutefois, je ne saurais me priver d'une prise de position visant à sonner le glas de la complaisance : son succès, les origines roumaines de Virgil Gheorghiu, la polémique sur son passé fasciste, sa carrière de prêtre. Ce n'est pas l'essentiel, surtout sachant ce qu'a été l'entre-deux-guerres en Roumanie, où bien d'autres ont pris des positions qu'ils ont été amenés à regretter ou qui ne les honorent.
Les livres bien plus documentés que moi sur le sujet ne manquent pas (Lucian Boia, Alexandra Laignel-Lavastine, et autres). Par contre, ce qui est écrit dans le livre est bien plus ennuyeux.
Je cite Lucian Boia : « Le plus traqué des universitaires de Iași fut Iorgu Iordan. Les étudiants légionnaires voulaient sa tête à tout prix. » (soupçonné de relations étroites avec les Juifs, de communisme et de franc-maçonnerie). Dans le roman de Virgil Gheorghiu, qui est à l'opposée de l'échiquier politique, et par pitié je ne risque pas de croire à la coïncidence, Iorgu Iordan est le nom du colosse allemand psychopathe puis nazi père de Suzanna. le choix d'un personnage principal qui écume tous les camps possibles et imaginables (en passant, on ne risquait guère d'écumer les camps d'extermination, surtout mal en point comme le héros) et qui n'est pas juif est du même tonneau, mais ce n'est pas le plus gênant (enfin, je relève tout de même en passant les personnages de Russes, tous odieux, les Juifs stéréotypés et pour la plupart négativement connotés et je ne parle pas des femmes, des cruches à 90 % (Hilda, Suzanna) ou des intrigantes comme Eleonora West).
Les personnages n'ont aucune psychologie digne de ce nom et ne sont qu'au service de la thèse fumeuse de l'auteur selon laquelle à 25 heures, les hommes se mettent à déporter leurs congénères automatiquement, comme des machines. La philosophie est aussi pauvre que la psychologie et semble essentiellement viser à nier ce qui rend unique la solution finale : le régime nazi (et pas un autre) a tenté d'éradiquer le peuple juif (et pas un autre). Qu'il y ait eu d'autres massacres, d'autres morts, d'autres dictateurs, soit, mais parmi eux on ne relève pas un seul ordinateur, même pas celui qui a mis une raclée à Kasparov aux échecs et qui ne manque donc pas de moyens intellectuels. Pour une raison assez simple : en général, lorsque vous êtes indifférent comme une machine, vous avez autre chose à faire qu'organiser la solution finale. Vous pouvez toujours philosopher sur l'indifférence de certains « rouages » administratifs, et Dieu sait que c'est déjà discutable, mais sans au moins un haut de la hiérarchie haineux, pas de massacre.
Toute cette entreprise pour éviter à Gheorghiu, sous un verbiage plus qu'abondant, la moindre réflexion, mais là je ne peux que supposer, sur ses propres opinions d'extrême droite, mais pas seulement, car les regretter serait bien peu de choses. Encore faudrait-il savoir comment on est arrivé là.
Là-dessus, le message de ce roman est clair : ne comptez pas sur moi pour vous répondre. Ou pire encore : c'était pas Hitler, c'était le démon de minuit vingt-cinq !
Afficher en entierUn roman stupéfiant.
Mon reproche ? Les longs monologues de chaque personnage secondaire qui fait de son moment... SON moment !!
Mais qui permets à l'auteur de dénoncer la réalité, valoriser la poésie, pousser le lecteur à la prise de conscience, partager ses croyances théologiques, et nous émerveiller par des contes magiques.
Si au début j'ai trouvé l'écriture hésitante et répétitive, cela correspond en vrai aux personnages apparus là. Ensuite la prise d'assurance et la maturité des protagonistes gagnent la plume qui s'adapte à cette évolution.
Ce livre donne un véritable éclairage sur la Roumanie et son sacrifice...ainsi que la politique qu'elle subit suite à la seconde guerre mondiale.
Il nous présente aussi le double sens de l'illumination comme véridique. Ici Rox/mana paraît illuminée car folle alors qu'elle est illuminée par sa foi. (Sa certitude sereine est acharnée. )
Hormuz, lui, est au centre de tout le récit !! Sans lui pas d'histoire. Car non seulement il est un conteur talentueux mais il a autant de vies qu'un chat ! Son vécu est rocambolesque. Ce qui se passe par/pour/autour de lui est épique !
On enchaîne un nombre de rebondissements surprenant. Tout s'imbrique et s'emboîte parfaitement.
Un OVNI littéraire admirablement servi par un auteur de génie.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Virgil Gheorghiu
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Editeurs
Editions du Rocher : 4 livres
Plon : 3 livres
LGF - Le Livre de Poche : 2 livres
Gallimard : 1 livre
Presses pocket : 1 livre
France Loisirs : 1 livre
Pocket : 1 livre
Biographie
Constantin Virgil Gheorghiu, né le 15 septembre 1916 à Valea Albă, en Moldavie, dans le nord de la Roumanie, et mort en le 22 juin 1992 à Paris, est un écrivain roumain.
Écrivant tant en roumain qu'en français, il est notamment connu pour son roman phare La Vingt-cinquième Heure.
Virgil Gheorghiu est né à Valea Albă, un hameau de la commune de Războieni, dans le judeţ de Neamţ en Roumanie.
Son père, comme ses ancêtres, est prêtre orthodoxe du Patriarcat de toute la Roumanie à Petricani.
Sa famille le destine, tout d'abord, au séminaire et à la prêtrise, mais doit y renoncer faute d'argent.
De 1928 à 1936, il fait ses études à l'école militaire de Chişinău. Durant cette période, il compose des poèmes dont certains sont publiés dans la presse.
En 1936, il fait véritablement ses débuts littéraires à Bucarest. Il vit de divers petits emplois, et suit des études à la faculté de Philosophie de Bucarest.
Il se marie en 1939 avec Ecaterina Burbea.
Il reçoit en 1940 le Prix Royal de poésie pour son recueil Calligraphies sur la Neige.
Sous le règne du général Ion Antonescu, il est diplomate entre 1942 et 1943, travaillant au secrétariat de la légation du Ministère des Affaires étrangères de Roumanie.
En 1943, il est nommé attaché culturel à l'ambassade de Zagreb.
C'est en Croatie qu'il entend par la radio, le soir du 23 août 1944, l'annonce par le roi Michel de la capitulation sans condition de la Roumanie face à l'Armée rouge.
C'est le début de quarante-cinq ans d'un régime de terreur et de servitude pour les Roumains.
Suite à l'entrée des troupes de l'Armée rouge en Roumanie, il part en exil volontaire dès 1944.
Son épouse et lui sont arrêtés par les Américains en 1945, pour le motif que « les ennemis des Soviétiques sont aussi les ennemis des Américains ».
Ils sont libérés en 1947, et se retrouvent à Heidelberg, dans des conditions précaires.
Virgil s'inscrit à la faculté de Théologie, et se remet à étudier et à écrire.
Mais il souffre de la faim et sa santé est chancelante.
En 1948, après trois tentatives infructueuses, ils parviennent à traverser la frontière française.
C'est à Heidelberg, quelques mois après sa libération, que Virgil Gheorghiu a écrit La vingt-cinquième heure.
Il arrive à Paris avec le manuscrit de son livre.
Le philosophe et écrivain Gabriel Marcel, directeur littéraire chez Plon, en prend connaissance et en réclame immédiatement une traduction française.
Le livre, préfacé de façon exceptionnelle par Gabriel Marcel, sort en librairie au printemps 1949.
Il est très vite traduit et édité dans le monde entier, à l'exception des pays emprisonnés derrière le rideau de fer.
En 1952, une violente campagne de presse est déclenchée contre Virgil Gheorghiu.
Aussi absurde que cela puisse paraître, l'auteur de La vingt-cinquième heure est accusé d'antisémitisme.
L'incitation est venue de Bucarest.
Pour discréditer un écrivain qui gêne, on se sert de quelques passages - à la vérité d'un esprit plus juvénile que mal intentionné - de ses reportages sur le front russe, parus en 1942.
Du jour au lendemain, la presse invente à son sujet les pires calomnies.
Gabriel Marcel convoque Virgil Gheorgiu et lui demande de démentir publiquement, ce qu'il refuse.
S'ensuit une période de froid entre les deux hommes, Gabriel Marcel exigeant même le retrait de sa préface des éditions ultérieures de La vingt-cinquième heure.
C'est un moment difficile dans la carrière de l'écrivain. Finalement, cette vague furieuse retombe, non sans laisser quelques séquelles.
En 1967, Henri Verneuil réalisera le film tiré de cette œuvre, avec Anthony Quinn dans le rôle du paysan Iohann Moritz, et Serge Reggiani dans le rôle du fils du prêtre Koruga, Traian, celui qui prend conscience que la vingt-cinquième heure est arrivée.
Le 23 mai 1963, Virgil Gheorghiu est ordonné prêtre de l'Église orthodoxe roumaine de Paris.
En juin 1966, le patriarche de Roumanie accorde au prêtre écrivain la croix de patriarchie roumaine, pour ses activités liturgiques et littéraires.
Gheorghiu meurt le 22 juin 1992, à Paris, où il est enterré au cimetière de Passy.
Virgil Gheorghiu a écrit ses derniers livres directement en français.
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