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Je l'ai enfin lu alors qu'il m'avait été offert par mes grands-parents à Noël 1982. Je suis entrée dans la vie de Clarissa Dalloway qui se prépare pour une grande réception donnée à son domicile. Tout au long de cette unique journée, c'est l'occasion pour elle de faire le point sur sa vie, sa fragilité, ses erreurs, la futilité de ses actes commandités par une bienséance qui est d'ailleurs portée en dérision par son ami de toujours Peter Walsh revenu des Indes. Entre les actes obligatoires liés aux conventions sociales, il existe cette vie intérieure qui fourmille de souvenirs qui ne s'effacent pas, qui laissent une empreinte indélébile et qui reviennent comme le ressac des vagues.
Les pages du livre sont donc ponctuées de retour en arrière, à une époque de vacances où tous les jeunes gens se retrouvaient pour se découvrir et entamer cette longue ascension vers la vie qui serait la leur à cinquante ans.
C'est une magnifique journée de printemps, Londres s'illumine de couleurs. Les gens se promènent dans les rues, les parcs, croisent les soldats enfin libérés de l'horreur de la guerre, se pressent autour de la voiture si majestueuse qu'elle ne peut être que celle de la Royauté (mais qui se cache à l'intérieur ?...), vivent au rythme des heures égrenées par Big Ben (les cercles de plomb se dissolvent dans l'air). Les gens se croisent et le temps d'un regard, le lecteur a le temps de capter ce qu'ils pensent quand ils regardent cette jeune femme, cette autre jeune femme qui semble si triste en compagnie de cet homme étrange qui parle aux arbres, reste immobile et fait de grands gestes pour chasser, quoi ? Cet homme est Septimus Warren Smith, revenu de la guerre après avoir assisté sans émotions à la mort de son ami. Cet ami qui revient le hanter et qui le poussera dans ses derniers retranchements. Septimus qui est celui qui anime la vie intérieure de Virginia Woolf. Mrs Dalloway étant celle qui montre ce qu'elle doit être aux yeux du monde des humains. Tout au long de ces pages, Virginia Woolf nous montrera la double vie qui est en chacun de nous, celle des actes, celle des pensées. Et combien la faille peut être profonde entre les deux.
Ce n'est pas un livre très long mais il est dense, à la limite oppressant bien que le sujet en soit si futile : organiser une réception. Je n'ai pas pu le lire en une seule traite. Il m'a fallu des pauses, parfois de plusieurs jours, pour pouvoir me replonger dans ces lignes. Mrs Dalloway est le livre de la vie, de la guerre, de la folie, de l'amour.
Mrs Dalloway
Il est traduit par Marguerite Yourcenar et heureusement car il devait être assez difficile à traduire.
Beaucoup de poésie dans ce livre et les personnages ne sont pas très réalistes.
C'est juste leurs sensations sur le monde qui les entoure : la nature et les autres personnes qui font que cela nous émeut. Les petites touches de réel sont tellement bien ressenties qu'on ressent le texte plus qu'on ne le comprend.
Difficile d'appeler ce texte un roman. Il faudrait lui trouver une autre définition. C'est une succession d'impressions multiples et on finit par avoir une vision de Londres à cette époque.
Virginia Woolf a vraiment le don de transfigurer la réalité, ou de faire tomber ses masques.
En tout cas, c'est une grande dame de la littérature anglaise.
Les Vagues
Mrs Dalloway
Un livre beau et puissant, que je recommande mille fois.
La Promenade au phare
Une chambre à soi fait partie de ces ouvrages militants en faveur du droit des femmes. Elle affirme alors plusieurs idées. Tout d’abord les hommes ont besoin que les femmes leur restent inférieures en idée. Il faut une audace exceptionnelle à une femme pour écrire. Si elles osent s’essayer, elles rencontrent plusieurs difficultés : l’absence de moyens financiers, étant toujours dépendantes de leur père ou mari, elles n'ont pas de lieu pour écrire et surtout la charge mentale qu'elles subissent ne leur permet pas d'exploiter entièrement leur potentiel. De plus, toute femme partageant son envie de vouloir écrire subit des moqueries. L’écrivaine dépeint alors une condition féminine qui s’améliore extrêmement lentement (quand elle ne revient pas en arrière).
S’arrêtant dans les bibliothèques, elle constate que les hommes ont écrit sur les femmes avec passion, colère, haine. Mais le point de vue est quasi exclusivement masculin, les femmes ne sont décrites que “dans leur rapport aux hommes”. Comme si leurs vies ne méritaient d’être observées que par ce prisme. Puis elle démontre comment le muselage créatif des femmes, “enfermées à l’intérieur de leur maison pendant des milliers d’années”, a appauvri la littérature ou les a conduits à écrire parfois médiocrement. Elle termine son livre en appelant aux forces créatrices féminines “Écrivez ce que vous désirez écrire, c’est tout ce qui importe. Et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant des jours.”
Pour conclure, je dirais que ce livre devrait être lu par toutes et tous, s’il s’agit d’une œuvre magnifique d’une autrice de talent s’est également un essai féministe étonnement actuel !
Une chambre à soi
Après une longue entrée en matière dans laquelle elle évoque quelques dîners intellectuels qui m’a déconcertée car je ne voyais pas de rapport direct ni avec « les femmes », ni avec « la littérature », Virginia Woolf expose ses recherches et ses réflexions pour comprendre, globalement, « pourquoi n’y at-t-il pas plus d’autrices classiques ».
Historiquement, les femmes écrivaines sont aux prises avec des difficultés financières (car ce sont les hommes qui travaillent contre salaire) et leur temps déjà bien occupé (éducation des enfants et tenue du foyer) : ces deux paramètres étant résumés dans l’expression « avoir une chambre à soi ». Un lieu au calme pour créer de l’art en s’isolant du monde et des préoccupations matérielles.
A cela s’entremêlent d’autres raisons (qui sont à la fois à l’origine de celles-ci et qui en découlent également), la principale étant l’absence de reconnaissance (et c’est un euphémisme) par la culture dominante (masculine).
Cet essai est très riche et captivant. Quand on voit ce qu’écrivaient certains hommes sur les femmes artistes ou intellectuelles à l’époque, on comprend que le chemin est bien long pour que celles-ci puissent créer sans être dévalorisées simplement parce qu’elles sont femmes.
Les explications de Virginia Woolf sur le fait que les femmes ont été littéralement EMPÊCHEES d’écrire et de publier sont révoltantes. Elle souligne d’autant plus le mérite d’écrivaines telles que Jane Austen ou les sœurs Brontë, qui ont réussi malgré cette adversité à exprimer leur art (malgré les mauvaises conditions dont elles pouvaient bénéficier, comparées à leurs collègues masculins).
Elles ont commencé à tracer la route pour les écrivaines suivantes.
Ecrire et être publié.e, exprimer son talent au public, dépend principalement de conditions matérielles, financières et sociales. Pendant longtemps, les femmes ont été privées des trois – et de la reconnaissance en prime, pour le peu d’entre elles qui ont réussi à écrire et être publiées !
En conclusion : saluons la mémoire et l’héritage des écrivaines pionnières que sont Aphra Behn, Jane Austen, Emily, Charlotte et Anne Brontë, George Elliot... pour les plus connues. Et continuons de lire des autrices et d’écrire.
Une chambre à soi
Cependant tout l'art de ce roman tient dans son silence. À travers une journée quotidienne de Mrs. Dalloway qui aborde différentes personnalités on voit le prétexte idéal à la mise en avant de divers problématiques. Celui d'un double personnage que représente Mrs. Dalloway avec Clarissa, représentant toutes les deux des facettes différentes d'une même personnalité, confrontant ainsi l'histoire à l'altérité individuelle qui se situe de toute part.On voit d'ailleurs cette confrontation avec les sentiments de Mme. Dalloway qui a choisi un homme presque inconnu comme époux qui correspondait à ses attentes "publiques" mettant fin à sa relation sentimentale avec Peter pour qui elle représente Clarissa et qui elle-même revient toujours sur ce choix qui signait la mort de ses sentiments et de la passion qui, on constate n'est pas présente au côté de Richard. Ce sujet de la mort que représente ce questionnement à une place majeure dans ce roman, d'une part plus ténue dans les sentiments de Clarissa, mais plus en évidence dans son interrogation sur le suicide et également avec le personnage de Septimus ainsi que son ami Ewans mort à la guerre.
Ce roman aux allures de promenade poétique regorge de parallèles et de questionnements incisifs que mets en exergue cette manière si particulière qu'utilise Virginia Woolf de superposer les discours et les interactions en se permettant ainsi un tourbillon précis entre des souvenirs et cette journée qui cristallise une société et ses intériorisations.
Mrs Dalloway
La Promenade au phare
Mrs Dalloway
Mrs Dalloway
Les Vagues
Il a fallu que je m’y reprenne par trois fois pour enfin finir Mrs Dalloway. Jusqu’à maintenant, je l’ai toujours abandonné à mi-chemin. Je n’arrivais pas à m’accrocher au texte, à la mélodie des mots bien que je pressentais que, si je persévérais, j’allais adorer ce chef d’oeuvre de la littérature anglaise.
Et puis j’ai compris. Ce n’était pas parce que ce n’était pas le bon moment ou parce que j’étais trop jeune pour apprécier cette lecture que je n’arrivais pas à le finir, c’est parce que je m’y prenais mal! On ne lit pas Mrs Dalloway entre deux métros, deux pages avant de dormir ou en parallèle d’autres lectures. Mrs Dalloway est un flux de pensées qu’il faut interrompre le moins possible si on veut le comprendre. Il faut avoir conscience de ce qu’on est en train de lire, il faut s’y plonger complètement comme on lirait les pensées de quelqu’un. Alors, les pages se tournent à toute vitesse. Sans chapitre, sans pub, sans correspondances pour nous arrêter, on glisse à travers la journée de Clarissa. Une journée à la fois des plus banales et à la fois l’exemple le plus intense de ce qu’est la vie.
Une lecture troublante, portée par les images récurrentes de Woolf : le Temps, l’eau, le vent, les vagues,… tout ce qui est insaisissable, cette auteure le capte et nous le fait ressentir merveilleusement. Elle entremêle les destins, lie toutes choses entre elles, recrée le monde tel qu’il est réellement, elle efface la frontière entre les mots et la réalité.
Une lecture qui laisse un sentiment doux-amer de beauté et de fatalité, qui traduit si bien qu’on puisse être à la fois, au même instant, intensément heureux et profondément triste. Un texte quasi prophétique pour l’auteure au destin malheureux qui renforce chez le lecteur ce sentiment étrange que tout est lié. Un magnifique moment de littérature.
Mrs Dalloway
Mrs Dalloway
On retrouve, en plus du thème temporel, un réel engagement politique : Virginia Woolf était une chroniqueuse, une féministe engagée. Clarissa fait allusion à la duplicité sociétaire, ses actions sont souvent motivées par l'image que cela renvoie aux autres d'elle-même ; elle a perdu son identité en se mariant avec Richard. Sally et Peter blâment Hugh Whitbread tout au long du roman, le qualifiant comme étant la pire production de la bourgeoisie anglaise ; et Sally prône le droit de vote pour les femmes et l'abolition de la propriété privée. D'ailleurs, l'auteur semble parfois délaisser le côté guindé et volatil de son personnage Clarissa un instant et s'abandonner à des sentiments bruts, refoulés dans le reste de l'histoire et dans la vie par les convenances imposées par la société. Une réelle haine alors pulse dans ses propos.
Elle est si honnête, si juste et complète, qu'on ne peut que s'identifier et ressentir chacun des sentiments évoqués, comme emporté par le courant de conscience, tantôt serein, tantôt tumultueux.
Mrs Dalloway
Mrs Dalloway