Xinran

Franchement, je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant de devoir le lire comme lecture cursive pour le bac de français, et j'ai été étonnée de beaucoup l'apprécier. La plume gracile de l'auteur m'a emportée dans chacun des récits de ces différentes femmes à travers les âges.

J'ai été particulièrement touchée par le premier récit malgré le fait que celui-ci soit le témoignage le plus vieux et que généralement j'ai du mal avec les écrits plus ancien. Cependant, ce voyage à travers le Chine du XXe siècle jusqu'à nos jours m'a été très instructif et m'a permis d'en découvrir plus sur l'histoire complexe de cette dernière.

Une très belle découverte. L'autrice décrit à travers l'histoire de 3 soeurs le fossé qui existe entre la Chine de la campagne (qui ne connait ni le téléphone, ni la télé ni les voitures) et la Chine de la ville (ici Nankin en plein développement) au début des années 2000. Si la famille est inventée, l'autrice s'est inspirée de témoignages réels pour décrire Trois, Cinq et Six. J'ai beaucoup aimé cette histoire sur un pays qu'on ne connait que peu.

Plus une enquête , un reportage qu'un roman. Dur de vraiment s'intéresser

Xinran nous explique tout d'abord comment elle en est venue à s'intéresser au sort des femmes de son pays.A lire pour pouvoir en parler. C'est un livre qui ne peut pas laisser indifférent et comment à notre époque c'est possible.

Trois sœurs n'ayant pour seul nom qu'un numéro veulent prouver à leur famille que les filles chinoises ne sont pas que de vulgaires « baguettes », utiles et jetables, quand les garçons sont, eux, considérés comme des

« poutres » solides.

J'ai adoré ce voyage dans la Chine contemporaine et sa culture en compagnie de Trois, Cinq et Six.

Avec ce livre, on sort complètement de ma zone de confort. Je l’ai choisi pour challenge qui me demandait de lire une histoire vraie, et sur les conseils de ma mère j’ai choisi un livre de Xinran.

Même si je préfère de loin les fictions et l’imaginaire, j’ai bien aimé sa plume et le sujet de l’amour selon les chinoises des dernières générations. J’ai aimé découvrir un pays, une culture dont je savais finalement très peu de choses, et des personnes très différentes les unes des autres mais toutes aussi attachantes.

Seul bémol pour moi, je me suis un peu perdu à certains moments dans toutes les références au contexte politique très changeant même si c’est assez essentiel pour la compréhension de leurs motivations et sentiments.

Funérailles Célestes fait partie de mes livres favoris. Il est d'une beauté incroyable, peut-être parce que l'histoire est en partie vraie.

Wen, une jeune mariée, médecin dermatologue, s'engage dans l'armée, après avoir reçu une lettre lui annonçant le décès de son mari. Un courage extraordinaire l'a saisie, et lui dicte de partir sur les traces de son bien-aimé pour découvrir les secrets de sa mort. Et quel voyage !

Il a été dépaysant, aussi bien pour elle que pour moi. Durant des décennies, elle foule les plaines du Tibet, inconnues pour moi. Et j'en ressens des frissons aux rythmes des saisons qui passent. Une paix intérieure, une grande pureté et une spiritualité.

Dans ce livre, Wen dit que le Tibet est un grand monastère. Et l'auteure le décrit très bien. Il y a quelque chose d'apaisant dans ce livre. Une sérénité.

Et Wen est peut-être l'une des plus belles âmes de ce monde. Quelle loyauté envers la famille qui l'a recueillit, la jeune femme qu'elle a sauvé, et puis, bien sûr, son mari, après tant d'années !

Funérailles Célestes raconte donc un destin hors du commun, dans un pays où le temps semble s'être arrêté, et les esprits incarnés dans chaque petite pierres, dans chaque brise parmi les pâturages et les monastères.

Je suis triste pour Wen, lorsqu'elle finie par revenir dans sa ville natale et qu'elle ne reconnaît rien, ni personne.

Sublime. Un récit bouleversant, entre Chine et Tibet, d'une femme d'une force et d'une résilience à toute épreuve. Une histoire d'Amour plus fort que tout, d'amitiés, de famille, de différences culturelles, d'apprentissage de l'Autre, d'abnégation totale. J'en ressors la gorge serrée, le cœur lourd, et les yeux remplis d'images des montagnes Tibétaines. Un coup de cœur énorme.

Xinran est une journaliste chinoise qui donne la parole aux femmes en Chine à la suite de la révolution culturelle. 

Ce livre m'a fait penser à bien des égards au livre l'heure des femmes mais dans un contexte quelque peu différent et d'une certaine manière relativement similaire. La parole des femmes est souvent mise à rude épreuve, elles sont d'ailleurs souvent les premières à souffrir d'injustices sociales, ce livre en est le témoignage glaçant. De nombreuses histoires m'ont touchées profondément, notamment l'histoire de cette jeune fille qui a été abusée suite à une catastrophe naturelle et qui finit par se suicider (mon coeur a dû se briser un million de fois face à cette horreur). La plupart de ces histoires sont bouleversantes et d'une tristesse absolue, c'est un livre assez dur à lire tant parfois les hommes se comportent de façon si inhumaine.

Pour autant, le style d'écriture ne m'a pas plus que ça convaincu, j'ai trouvé qu'il manquait une touche plus humaine et plus sincère. 

Je l'ai lu d'une seule traite alors que depuis en temps mes lectures ont tendance à s'étaler sur des semaines. Durant 3h entière j'ai été plongé dans un voyage, une atmosphère, une vie à la fois simple et dure. Simple par la nécessaire survie qui nécessite le sacrifice de tout le superflu, comme on le voit avec la gastronomie qui repose sur quelques éléments seulement : beurre de yack, viande, eau. Dure car telle est la vie dans ces hautes montagnes : le froid, la maladie, des brigands peuvent vous faire perdre la vie à chaque instant.

La durée très étendue dans le temps de ce récit, contenu en un peu plus de 200 pages, donne l'impression de vivre une vie entière en quelques instants.

Funérailles célestes permet d'aborder la spiritualité tibétaine et l'impact de la révolution culturelle chinoise, ainsi que la connexion entre les deux, leur cohabitation plus ou moins pacifique.

Les personnages sont tous forts à leur manière ce qui les rend sympathiques : ils ne disent que le nécessaire, et taisent le reste, ne se plaignent jamais malgré leurs malheurs et continuent d'avancer.

Comme toujours Xinran nous partage un bout de la "culture" chinoise. La vie sentimentale, sexuelle et sociale de femmes d'une même famille mais sur plusieurs générations est très instructive sur le lien entre la vie des femmes et leur environnement familial, social et politique. Un beau témoignage sur la filiation et les traditions.