Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 593
Membres
1 013 136

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Autopsie d'une saison en gendarmerie



Description ajoutée par anonyme 2016-09-10T12:02:31+02:00

Résumé

4e de couverture :

La porte s’entrouvre, laissant enfin apparaître notre suspect. Sur le trajet, je m’étais imaginé un monstre, une entité tout droit sortie des profondeurs infernales, un être humanoïde au faciès horrifique tel que l’on peut en voir au cinéma dans Massacre à la tronçonneuse ou Les Griffes de la Nuit ou un quelconque film du genre. Mais la réalité est bien pire…

J’ai maintenant l’intime conviction que l’homme assis à côté de moi, est le cas typique du monstre dont on entend heureusement parler, la plupart du temps, que dans les journaux. Et voici que ma propre Bête plonge son regard hypnotique dans le mien, me susurrant à l’oreille de prendre mon Beretta pour lui coller une bonne bastos de neuf millimètres Parabellum droit dans la caboche, histoire d’effacer de la surface de la Terre pareille vermine. La fureur, la haine et la monstruosité peuvent-elles contaminer ceux qu’elles côtoient ?

Plongez au milieu des entrailles d’une Brigade Territoriale de la Gendarmerie Nationale, et vivez chaque intervention et chaque fait divers issus de faits réels, comme si vous y étiez. Cependant, gardez à l’esprit que le contenu des viscères n’étant pas réputé pour sentir la rose, le ton employé ne devra pas vous étonner. D’autant plus que le tableau dressant l’état général de l’âme humaine, présenté ici, n’est pas reluisant et possède plus d’accointances avec le portrait de Dorian Gray, peu avant que celui-ci eût rendu son dernier souffle, qu’avec une œuvre de Botticelli ou encore de Gustav Klimt.

Afficher en entier

Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Freeric 2017-01-26T17:23:47+01:00

Amour, sexe & rififi

Des jours passent et par une belle matinée ensoleillée qui avait bien commencée, un homme à la chevelure grisonnante vient porter plainte. Il a découvert ce matin une lettre anonyme accrochée à l’essuie glace de sa bagnole dont les pneus ont tous été crevés. L’homme suspecte un de ses copains, enfin un de ses ex copains, car tous deux se sont pris la tête pour s’être épris de la même donzelle...

— Les quatre pneus ! Il m’a crevé les quatre pneus ce salaud ! Il faut que vous alliez l’arrêter. Ce n’est plus vivable ! L’autre fois, j’étais déjà venu porter une énième plainte contre X pour des rayures sur ma carrosserie, sans suite de votre part évidemment... Et maintenant, les quatre pneus, plus cette lettre d’insultes ! Cette fois aucun doute possible. C’est lui, je vous dis ! Depuis le début, c’est lui !!! dit l’homme la face rougie par la colère en agitant devant lui ce qui semble être le billet anonyme en question.

— Permettez, monsieur, que je lise cette lettre, lui répond le planton avec flegme.

L’homme tend le bout de papier dactylographié au gendarme qui le lit à voix haute.

« J’espère que le goret nain que tu es, s’amuse bien entre la rivière des seins opulents de cette putain. D’autant plus qu’elle en connait une sacrée tranche en positions du Kâma Sûtra. Et que j’ai la certitude que cette garce vicieuse ne reculera devant aucune obscénité pour réussir à faire bander l’appendice flasque et adipeux qui te sert de bite. Quand elle t’aura bien sucé la queue afin que tu l’aies bien raide. Tu pourras lui fourrer droit dans les miches et la sodomiser brutalement comme cette salope aime tant. En attendant, ce soir et à quatre reprises, c’est moi qui t’encule à sec, sale petit goret. »

Ayant fini la lecture, le gendarme de garde pose la lettre sur son pupitre avant de poursuivre impassible.

— Écoutez monsieur Martin. Je vais prendre votre plainte et l’ajouter au dossier avec cette lettre en pièce jointe pour le juge qui suit l’affaire. Le gendarme afféré à votre dossier est absent aujourd’hui, mais je lui en donnerais une copie. Il vous convoquera certainement dans les jours qui suivent.

— C’est tout !?!? C’est tout ce que vous allez faire ?! Mais ça va durer encore combien de temps cette histoire alors !? Ça va mal finir ! Ça va VRAIMENT mal finir, hein ! C’est moi qui vous le dis !!! rétorque le plaignant hors de lui.

— Écoutez monsieur Martin. S’énerver ici ne servira à rien. Le juge fait son travail et je fais le mien, répond imperturbable le planton en insérant deux formulaires de dépôts de plainte, intercalés avec du papier carbone, dans sa vieille machine à écrire avant de poursuivre.

— Je vous écoute. Quand, où et comment avez vous découvert la lettre et que vos quatre pneus ont été crevés ?

L’homme arrivé à cran, garde tant bien que mal son calme pendant que le gendarme tape la plainte au fur et à mesure de son récit. À nouveau seuls et la porte d’entrée se refermant derrière le plaignant, parti quelque peu remonté, je demande à mon collègue.

— Waouh ! C’est quoi cette histoire ?

— Une sombre histoire de cul merdique où sept mâles en rut se disputent la même gonzesse. Même JR de la série Dallas fait pâle figure devant cette affaire qui dure depuis des années. Du coup, à force de recevoir plainte sur plainte et des tonnes d’accusations sans preuve tangible, le juge en a marre. Il nous a ordonné de faire des écoutes téléphoniques afin de démêler le vrai du faux de cette histoire sans fin, assaisonnée de pneus crevés, menaces de mort, insultes, coups bas, lettres anonymes, bagarres, réconciliations, diffamations, etc.

— Sept gars qui s’étripent pour une seule nana ?! Ben dis donc ! Elle doit être drôlement bien roulée la Blanche neige...

— Tu verras bien quand on ira perquisitionner chez elle. Mais les sept nains c’est vraiment sept Simplet, répond il en riant. Quand Franck sera de retour, je pense que tu pourras lui filer un coup de main pour les écoutes si tu veux. Chaque fin de mois, on doit se farcir leurs conversations et si au début c’est marrant, aujourd’hui ça commence à gonfler tout le monde. On a autre chose à foutre que d’écouter les histoires de cul de ces tarés dégénérés.

Ludo qui était resté silencieux jusque là, demande au gendarme de lui passer la lettre anonyme pour la lire de ses yeux.

— En tout cas si le mec avait grave les boules. C’est quand même drôlement bien écrit, nous fait il remarquer après avoir fini sa lecture à haute voix.

— Fais passer Ludo s’il te plait.

Je relis le début de la lettre anonyme en pointant le rythme des phrases.

— Vous avez remarqué que le début est écrit comme un poème ou une chanson ?

J’espère que le goret nain

Que tu es, s’amuse bien

Entre la rivière des seins

Opulents de cette putain.

Et vous avez remarqué les mots, les tournures de phrases ? Droit dans les miches, appendice flasque et adipeux. On dirait presque du San Antonio. Manque plus que la photo d’une jolie Pin up à moitié à poils en couverture pour finir le tableau.

— C’est vrai que c’est pas mal écrit... approuve le gendarme pensif avant de finir sur un ton moqueur. Quant à la jolie Pin up, on se calme bande d’obsédés. N’allez pas salir vos calcifs ici devant moi !

Midi sonne l’heure du repas. Nous fermons les bureaux pour aller manger.

Allo ? Oui, j’écoute

Quelques jours passent, et voici que vient pour moi le temps d’écouter avec le gendarme Franck, les enregistrements téléphoniques ordonnés par le juge. Je vous passe les appels sans intérêts pour notre histoire...

Premier appel, une voix d’homme : « Salut poupée ! C’est moi. »

Blanche neige d’une voix douce et enjouée : « Ah enfin ! C’est toi mon bichon . J’attendais justement ton appel. »

L’homme : « On peut se voir ce soir ? Je suis libre dès 20 h »

Blanche neige contrariée : « Oh non... Ce soir, je dois aller diner chez mamie et demain je travaille tard. Je croyais te l’avoir dit pourtant ? »

L’homme : « Ah oui, c’est vrai. Je m’en rappelais plus. Mais maintenant que tu le dis... »

Blanche neige enjouée : « Mais après demain, je suis libre. Maman pourra prendre bien soin de son petit bichon après demain. »

L’homme : « Après demain... Attends deux secondes. silence et bruits de papier Oui après demain je peux, mais pas avant 22 heures. »

Blanche neige l’air déçue avant de poursuivre d’une voix vicieuse : « Pas avant 22 heures ?! Tu vas me faire languir aussi longtemps !? Pour qu’elle te pardonne, faudra être bien gentil avec maman, bichon. Car après autant de temps à attendre, maman sera toute chose... »

L’homme : « T’inquiètes poupée. Tu sais bien que ton petit bichon amène toujours avec lui son petit nonos à ronger... » Il ricane.

Blanche neige sur un ton lubrique : « Oh oui ! Le nonos à bichon. Comme maman aime jouer avec le gros nonos et les baballes à bichon... »

L’homme : « Bon, ce n’est pas tout, mais je dois raccrocher. Gros bisous sur ton bonbon rose poupée. Bisous, je raccroche à vendredi. »

Blanche neige à voix basse : « Bisous bichon. »

L’homme à voix basse également : « oui, bisous... Bisous à vendredi. »

Ils raccrochent. Franck me regarde avec un sourire en coin.

— T’as vu comme elle lui parle ? Ben tu vas devoir écouter la suite, et t’as pas fini... Car tu vas noter toutes les heures, tous les numéros appelant et tout ce qui peut être utile à l’enquête. Je vais rester avec toi un moment pour que tu comprennes bien ce que l’on recherche et après tu te démerdes.

— Ok. Donc là, j’ai noté la date et l’heure de l’appel avec le numéro appelant. Mais dis moi, les histoires de nonos et de bonbon... Je suppose que ce n’est pas cela qui nous intéresse, je note pas tout ça ? On note que ce qui peut être des aveux, des propos violent ou menaçant, non ?

— Oui, tu as tout compris. Ce qu’on cherche, c’est tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, à des aveux ou des menaces directes ou indirectes. Si tu as un quelconque doute, tu notes quel appel c’est et on verra ça ensemble plus tard. Il y a plus de six heures d’enregistrement ce mois ci, alors ne te fais pas chier avec les appels de la famille, les démarcheurs, etc. Tu verras de toute façon, c’est très facile à faire la différence.

Franck me donne les dernières directives pour faire fonctionner le magnéto servant à l’écoute, et je continue seul la lecture des cassettes.

Je passe les appels sans intérêts pour notre enquête jusqu’à tomber sur une autre conversation quelque peu étrange.

Blanche neige : « Allo ? »

Un homme : « Coucou, c’est moi. »

Blanche neige froidement : « C’est qui moi ? »

L’homme : « C’est moi, Hubert. Je t’appelle pour savoir si... »

Blanche neige lui coupe net la parole et répond sèchement : « Ah ! C’est toi l’asticot ! J’en étais pas sûre... Je ne t’ai pas dis que c’est moi qui t’appellerais ? Combien de fois faut te le dire !? Tu comprends quand je te parle ?! »

Hubert : « Mais bibiche, tu me manques et je... »

Blanche neige lui coupant encore une fois la parole d’une voix cinglante : « Ce n’est pas une raison ! Quand je te dis que c’est moi qui t’appelle, tu n’as pas à m’appeler ! Tu n’as qu’à obéir et attendre ! Tu comprends ce que je te dis là ?! »

Hubert d’une petite voix : « Oui bibiche, je comprends. J’attends ton appel, mais tu vas me rappeler quand ? »

Blanche neige : « Tu attends point final ! Je n’ai pas à me justifier, ni à te dire quand, où et comment. Tu obéis un point c’est tout !! »

Hubert d’une voix tremblotante : « Oui bibiche. »

Blanche neige : « Maintenant, raccroche. »

Hubert : « Oui bibiche, d’accord. »

Blanche neige : « Tu n’as pas à être d’accord l’asticot ! Juste à obéir ! Raccroche maintenant ! »

L’homme raccroche le combiné.

Je suis sur le cul. Habitué jusqu’à présent à entendre une voix suave et sexy, Blanche neige semble avoir totalement changé de personnalité. Comment la femme coquine, sensuelle et enjouée à l’idée de revoir son amant de l’autre conversation, peut elle se transformer à ce point en dominatrice vorace, en inflexible maitresse de donjon ? J’ai du mal à comprendre. Mais après tout, si ce mec aime se faire traiter comme une merde, grand bien lui fasse, puisqu’il en faut pour tous les goûts à ce qu’on dit.

Je poursuis donc ma mission jusqu’à ce que je tombe à nouveau sur une autre conversation du genre qui nous intéresse ici. La sonnerie du téléphone se fait entendre, Blanche neige décroche comme à l’accoutumée, et la voix d’un autre mâle résonne sur l’enregistrement. Bien entendu et comme à chaque fois, je note la date, l’heure et le numéro de l’appelant.

Le mâle : « Salut tiramisu mia. Ça va ? »

Blanche neige d’une voix joyeuse : « Oh Carlo ! Comme je suis contente de t’entendre ! Ça va bien. Mais ça fait déjà trop longtemps, tu sais... »

Carlo : « Je sais, je sais... Mais je fais comme je peux. Tu le sais bien ? »

Blanche neige semblant déçue : « Oui, je sais... »

Carlo : « Dis moi. Je pensais t’inviter au resto ce soir. Tu es libre pour un Italien ? »

Blanche neige : « Mais pour toi je serais toujours libre, tu le sais bien. À quelle heure tu comptes passer ? »

Carlo : « Je ne sais pas. À 19 h ça te vas ? »

Blanche neige : « 19 h ? Oui, ce serait parfait. Et comme ça, on pourra commencer par une petite entrée pour se mettre en appétit avant le resto. »

Carlo d’une voix libidineuse : « Toi, tu as envie de mettre le cannelloni au four avant d’aller manger... »

Blanche neige susurrant lentement d’une voix sensuelle : « Mm mm oh oui... Un bon cannelloni, il n’y a rien de mieux accompagné d’une bonne béchamel. Tu ne crois pas ? »

Carlo gloussant légèrement avant de poursuivre d’une voix forte : « Hé, hé, hé, hum hum... D’accord ! Alors je vous dis à ce soir ! Puis murmurant Je dois raccrocher là. Je suis au boulot et la patronne n’est pas loin. »

Blanche neige sur un ton très irrité : « Quand est ce que tu vas enfin te décider à l’envoyer paître celle la !? Puis chouinant comme une gamine capricieuse j’aimerais tant que le cannelloni soit tout à moi. »

Carlo chuchote agacé : « Oh ! Tu vas pas encore recommencer... Je t’ai déjà dit que là tout de suite, ce n’est pas possible. Bon, je dois raccrocher là. Allez à ce soir. »

Blanche neige reprenant sa voix de mouflette chouineuse : « Tu m’amèneras un petit cadeau pour te faire pardonner ? »

Carlo reprenant d’une voix forte, la patronne devant se trouver dans les parages : « Mais oui, bien entendu ! À ce soir 19 h sans faute ! »

Blanche neige : « À ce soir mon cannelloni à la crème. Bisous, je t’embrasse très fort. »

J’entends la tonalité du téléphone indiquant qu’ils ont raccroché.

À la fin de ces quelques conversations, je suis déjà effaré devant cette reine de la manipulation. La garce ! Trois gars, trois personnalités différentes : L’amante coquine, l’implacable dominatrice et la maitresse éplorée. Mais je suis loin du compte... En continuant les écoutes, je découvre que Blanche neige devrait être nominée aux Césars de la meilleure actrice. Ce succube machiavélique interprète à la perfection sept rôles distincts pour servir ses desseins. Chaque mâle sous son emprise se retrouve agrippé à son derche comme autant d’insignifiants morbaques dont elle se débarrasse quand bon lui semble, leur faisant jouer divers jeux malsains mêlant colère, jalousie, tromperies et luxure afin qu’ils s’étripent allègrement.

Je vous passe les détails, mais après des heures et des heures d’un dur labeur passé à écouter les folles histoires de cul de ces huit siphonnés du fion , je crois bien avoir fait mouche. Selon toute vraisemblance, les carottes sont cuites pour Blanche fesses et ses crétins. Je file donc en toucher deux mots à Franck pour en avoir le cœur net et savoir si vraiment, c’est la fin des haricots pour leurs gueules. Bingo ! Mon intuition tombe juste. En toute logique, le juge armé de ces nouveaux faits, devrait autoriser des fouilles. Effectivement, quelques jours plus tard le magistrat ordonne une perquisition dans chaque domicile...

Les voies du Seigneur sont impénétrables

Très tôt ce matin, et l’offensive devant se dérouler en simultanée, toutes les équipes créées pour les perquisitions sont sur le pied de guerre. L’Officier de Police Judiciaire nommé à la tête de l’opération, le chef Chouros, nous donne les dernières recommandations pour effectuer au mieux notre boulot ainsi que les derniers détails de l’enquête. Notre diablesse a réussi à persuader un de ses nombreux michetons à voler pour elle des bijoux à l’un d’entre eux. Nous sommes donc à la recherche d’un collier de perles, d’un bracelet également en perles et d’une paire de boucles d’oreilles assorties à la parure. Les trouver permettra de corroborer toutes les écoutes téléphoniques afin de pouvoir inculper Blanche fesses et toute sa bande de branquignoles .

Les derniers préparatifs finis, le chef Chouros, Franck, Bob, Francis et moi même montons tous les quatre dans le Trafic et, pendant que les autres équipes se rendent respectivement chacune chez les sept couillons, nous faisons route vers le domicile de Blanche fesses. Celle ci habite une maison de village située au calme dans une ruelle paisible de la commune. Il est encore tôt et la rue est déserte quand nous nous garons pas loin de sa porte d’entrée et que nous descendons tous en silence du fourgon, en prenant soin de ne pas claquer les portières, dans l’attente du déclenchement des opérations.

Chaque équipe enfin en place, le signal radio est donné. Le chef Chouros, après s’être approché à pas de loup jusque devant le domicile de notre succube, tambourine maintenant vigoureusement la porte du poing en clamant d’une vive voix.

— Gendarmerie Nationale ! Ouvrez !

Quelques secondes plus tard, une voix féminine se fait entendre.

— Quoi ? Qu’est ce que c’est ? Qu’est ce qu’il se passe ?

Je reconnais la voix sexy et sensuelle de Blanche neige. Après tout ce temps, je vais enfin savoir à quoi ressemble cette virtuose du sexe qui, pour mener autant de mecs par le bout de la queue et leur faire perdre autant la boule , doit également posséder une plastique de rêve sacrément avantageuse...

— Gendarmerie Nationale madame ! Ouvrez la porte ! beugle à nouveau le chef Chouros.

— J’arrive ! Deux secondes ! C’est pourquoi ? répond Blanche neige n’ayant toujours pas ouvert sa porte.

— Madame, ouvrez la porte ! Gendarmerie Nationale ! réplique une fois de plus le chef Chouros tambourinant la porte de plus belle.

— Oui ! Oui ! Je vous ouvre... Cassez pas tout ! dit Blanche neige que je devine agacée au timbre de sa voix.

Un bruit de clés se fait entendre, la serrure cliquète et la porte s’ouvre enfin laissant apparaitre, dans la lumière tamisée et colorée du petit matin, Blanche neige dans toute sa splendeur.

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ! Blanche neige, enfin dévoilée, se situe aux antipodes de la bombe sexuelle que j’avais imaginé et qu’il est possible de contempler dans chaque page centrale de tout bon magazine Play Boy.

Des cheveux longs, lisses et de couleur poivre noir, laissent apparaitre un cuir chevelu parsemé de pellicules restées collées sur le gras de la tignasse hirsute. Le front bas, orné de sourcils épilés, surplombe de petits yeux chafouins de couleur noisette, partiellement cachés par une paire de lunette d’écailles noires aux verres épais, qui me dévisagent au dessus d’une bouche entrouverte, aux lèvres étroites et rosâtres, laissant apparaitre une dentition de squale à l’implantation aléatoire. Le visage rond, blafard et luisant de sueur, encadre un nez court et retroussé qui, avec ses deux narines béantes, confère à son faciès un air porcin. Emmaillotés dans un pull fin et moulant de couleur blanc, deux seins opulents et ballants reposent sur une plantureuse panse où chaque bourrelet se dessine et s’expose aux regards de tout un chacun. Un panty de couleur sombre apporte la touche finale au tableau, couvrant deux jambes courtes et dodues, entre lesquelles j’ai à présent bien du mal à comprendre comment sept adultes mâles, et combien d’autres, ont pu perdre la raison.

Décidé à en finir rapidement le chef Chouros ne perd pas une seconde.

— Bonjour madame. Comprenez vous pourquoi nous sommes ici ? Cela ferait gagner du temps à tout le monde.

— Non. Je ne vois pas du tout pourquoi vous êtes là. Que venez vous faire chez moi ? Et à cette heure ci en plus !

— Voici madame, la commission rogatoire qui nous autorise à fouiller votre domicile, dit il en tendant le document à la scélérate et s’introduisant en force.

— Mais...?! C’est inadmissible ! Vous n’avez pas le droit !

— Détrompez vous madame, ce document faisant foi, nous en avons parfaitement le droit. Vous ne pouvez vous y opposer. Messieurs, procédez !

Suivant les ordres, chacun de nous pénètre manu militari le domicile de Blanche neige qui à présent nous suit mollement de pièce en pièce d’un air désespéré. Et alors qu’en silence nous fouillons partout, retournant chaque tiroir, chaque placard, chaque fauteuil, lit et canapé, sans trop lui prêter attention, celle ci clame sans cesse son innocence implorant Dieu afin de savoir ce que nous pouvons bien lui vouloir. Ironie du sort, hasard ou punition divine, puisque selon la légende, nul ne doit invoquer le nom du Seigneur en vain ; L’Éternel dans sa grande mansuétude exauça avec promptitude les prières de son ouaille en s’ingéniant à ce que l’un de nous mette finalement la main sur les bijoux volés.

Dorénavant, entre les écoutes et les preuves matérielles que nous avons récoltées, l’avenir sent fortement le roussi pour Blanche fesses et les simplets. Le chef Chouros informe le succube de ses droits tandis que nous l’emmenons menotté à la brigade où le juge chargé de l’affaire statuera sur son sort et sur celui de toute sa clique de crétins dégénérés. Quelles sanctions ont été prises à leur encontre ? Je ne saurais vous dire. Mais ce que je suis en mesure de vous dire par contre, c’est que les histoires de cul, et d’autant plus que les culs sont nombreux, ne sentent jamais la rose.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Argent

Bonjour mon monde!

« Un monstre n'est pas forcément une entité tout droit sortie des profondeurs infernales… c'est quelqu'un qui nous ressemble » Freeric Huginn

On suit les aventures du jeune Fred qui décide de s'engager dans l'armée au lieu d'être un parasite pour ses parents (ce n'est pas moi qui le dis!). Il devance son appel au service militaire et s'engage donc par la suite comme « Appelé » dans la gendarmerie nationale de France.

À travers ses écrits, l'auteur aborde dans un style audacieux avec une pointe d'humour noir et souvent pince-sans-rire, les vicissitudes de l'être humain vu avec des yeux différents. Des yeux d'être humain devant protéger et servir la population. Un monde dont le commun des mortels ne connaît pas ou peu l'existence.

Plusieurs thèmes sont abordés dans « Autopsie d'une saison en gendarmerie ».

Une réflexion sur le pourquoi de la vie de l'Homme sur Terre. Qu'est-ce que l'existence exactement? Pourquoi vit-on? On naît, on vit, on meurt. C'est simple. Certains vont créer de grandes choses, d'autres non. Certains vont être des victimes, d'autres non. Certains vont protéger leur pays aux dépens de leur vie. D'autres, non! Certains n'auront pas le choix. D'autres défieront la vie ou la justice de l'Homme!

Se rendre compte que la justice n'est pas celle qu'on pense, qu'elle possède d'énormes failles sur beaucoup de points vous fait prendre un coup de massue en pleine tête! Par exemple, l'homme qui préfère rester à l'hôpital psychiatrique au lieu de revenir à la vie active. Savez-vous pourquoi? À cet endroit, il peut recevoir toutes les drogues qu'il veut avec l'accord de médecin. Il va donc pouvoir les écouler en pièces sonnantes et trébuchantes à ses revendeurs. « Un véritable Eldorado de la défonce ». Ou bien le pervers étranger venant en vacances en France, se faisant prendre pour la première fois la « main dans le sac », mais ne risquant rien, car le temps que les procédures se fassent, il sera déjà loin…

Des personnes meurent tous les jours. On se pose donc des questions sur l'utilité de la vie quand on voit des enfants mourir anonymement. Quand des déséquilibrés laissent parler leurs perversions. On se prend à souhaiter que certains aillent en prison. On se prend à souhaiter la mort pour certains. Et ceci, avec force et colère!

On se remet en question : qui est-on exactement? Je parle de ce « moi profond » et non pas ce « moi superficiel » qu'on montre à la société. Voir la mort de près vous remet en question sans cesse.

Qu'est-ce qu'un héros? Je ne vous parle pas de Superman ou d'Hulk possédant de superpouvoirs et nous sauvant, pauvres petits Terriens que nous sommes!

Je parle d'hommes et de femmes qui se sont battus et qui se battent chaque jour pour leurs pays respectifs. Car beaucoup de personnes l'oublient: des milliers, voire des millions de militaires affrontent des combats, des batailles ou la guerre afin de sauver des vies… au détriment d'autres vies. La plupart ont dû tuer pour rester en vie. La plupart ont dû se déconnecter des ordres reçus. La plupart de ces personnes sont brisées par le poids de ce qu'ils ont dû faire.

Car, pour rester en vie, il faut tuer. « Tu sais qui nous tiraient dessus ou lançaient ces grenades? Des gamins! Des minots de huit ans! Mais tu tires quand-même, car là, faut pas réfléchir! C'est eux ou toi! Tu comprends?! Alors tu fais ce qu'il faut, tu réfléchis plus, tu ne penses plus, tu fais ce qu'on te dit de faire. Tu obéis aux ordres et basta. »

Dans toutes ces anecdotes, je me suis retrouvée à rire quand, d'une manière tellement naturelle le personnage principal fulmine sur le suicide d'une dame en plein mois de juillet. Période chaude où le corps se décompose à vitesse grand V… j'avoue que c'est « crade » la façon dont je vous le dis, mais le style d'écriture de l'auteur fait passer cette mort comme une anecdote malicieusement noire.

Il y a eu des moments où je n'ai pu m'empêcher de grimacer de dégoût et de poser ma tasse de café loin de moi. J'arrivais à sentir l'odeur nauséabonde qui se dégageait du livre et je retenais mon souffle en même temps que les personnages! J'étais littéralement dans l'histoire!

Et moi, je fustigeais la pauvre victime de s'être donnée la mort en plein mois de juillet!

Finalement, ce ne fut pas une mauvaise orientation, mon cher Freeric, puisque finalement tu as écrit « Autopsie d'une saison en gendarmerie ». Fallait-il que tu passes par-là pour avoir l'inspiration et ainsi pouvoir nous donner ton sentiment sur tes deux années en gendarmerie?

Comme quoi, il n'y a pas d'hasard dans la vie. Merci pour ce bon livre, qui se lit facilement!

Dans le monde fantastique de petits doigts courant sur le clavier de la Justice à deux vitesses …

Murielle Mi

Afficher en entier

Date de sortie

Autopsie d'une saison en gendarmerie

  • France : 2016-08-22 - Poche (Français)

Activité récente

Les chiffres

lecteurs 1
Commentaires 1
extraits 1
Evaluations 1
Note globale 7 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode