Extraits

Écoutez-moi, si le cœur vous en dit,

Et vous entendrez un charmant récit

Où rien, certes, ne sera faux

A l'exception de quelques mots.

Il marche longtemps et arrive à la cuvette marécageuse du Yeun Elez. En tâtant le terrain devant lui avec son bâton, à chaque pas, pour ne pas risquer de s'embourber dans le marais, il s'avance jusqu'au centre, jusqu'au bord du Youdig - la Petite Bouillie - une flaque verdâtre dont on ne voit pas le fond et où il ne ferait pas bon s'aventurer. On y serait vite englouti. C'est là, comme chacun sait, que se situe l'entrée de l'enfer. Il y plonge son bâton, d'un geste brusque, pensant frapper à la porte. Aussitôt éclatent des cris de douleur : un diable qui était là, sous la vase, à danser le jabadao, a reçu le coup de bâton sur la tête.

(V-2 : Magetpell)

Vous savez que dans la mythologie gréco-latine la Mort est personnifiée sous l'aspect d'un squelette de vieille femme drapé d'un suaire et armée d'une faux. Le légendaire celtique connaît aussi un personnage squelettique incarnant la mort , mais il ne ressemble guère à sa collègue méditerranéenne. Tout d'abord, ce n'est pas une vieille femme, mais un homme dans la force de l'âge, l'Ankou. Ensuite, il présente cette particularité d'avoir une tête qui tourne sans relâche autour des vertèbres cervicales tel le radar d'un navire en haut d'un mât.

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