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Bien à l’abri au cœur de la forêt, les Seigneurs Fomorés enveloppèrent Ess Enchenn dans un linceul et la placèrent au centre d’un cercle de menhirs. Jour et nuit, ils scandèrent d’obscures incantations, canalisant vers elle les forces des Ténèbres. La puissante sorcière faisait pénétrer ces énergies dans toutes les fibres de son corps, modifiant ainsi lentement son apparence.

Au matin du troisième jour, tandis que les premières lueurs du soleil coloraient le ciel, les Seigneurs Fomorés sortirent de leur longue transe. Ils observèrent attentivement le corps d’Ess Enchenn. Les minutes passèrent… Nul ne bougea ni ne parla pour ne pas disperser les forces en présence. Ils attendirent que les Ténèbres accomplissent leur travail.

Soudain, une main blanche et fine se fraya un chemin entre les plis du tissu souillé de sang. Suivirent une autre main, une tête, des épaules et une poitrine magnifique. La sorcière sortit de son linceul et se releva avec la grâce d’une jeune fille. Elle examina son corps d’un air satisfait. Elle avait l’apparence de Macha, la déesse de la fertilité.

– Je suis prête, déclara-t-elle, en leur adressant un sourire malicieux.

Ils la vêtirent d’une longue tunique violette et couvrirent ses épaules d’un manteau vert serti d’émeraudes.

– Je reviendrai avec, dans mes entrailles, l’enfant qui nous permettra de soumettre la terre d’Erin à notre domination ! promit-elle en quittant lentement la clairière.

Le soleil, au zénith, faisait briller les émeraudes de son manteau. Elle disparut dans les bois en sentant sur elle les regards des créatures de l’En-deçà. Quand les derniers éclats de ses pierres précieuses s’évanouirent, les Seigneurs Fomorés retournèrent dans les profondeurs des Ténèbres pour attendre la naissance de l’enfant.

En ce jour de l’équinoxe du printemps, Ess Enchenn, qui connaissait les lieux sacrés menant au royaume des Tuatha de Danann, le peuple des dieux, entreprit la traversée du lac Neagh… Elle avait déjà choisi sa proie : Lug, le dieu-Lumière.

Le grand Lug, dieu du soleil, de la lumière et du feu, était aussi le petit-fils de Balor, ancien Seigneur Fomoré. Alors que sa barque la portait sur les eaux limpides, la sorcière révisait son plan machiavélique. Le dieu-Lumière portait en lui l’empreinte des Ténèbres. Il engendrerait un enfant qui sera tiraillé entre l’Ombre et la Lumière…

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Amorgen et les autres grands-druides transmirent le message de Dechtiré à Conor Mac Ness, roi d’Ulster, et Maeve, reine du Connaught. Cette quête-ci étant plus importante que les stratégies militaires pour se disputer de nouveaux territoires, les souverains conclurent une trêve et choisirent leurs plus vaillants guerriers afin de ratisser les plaines, de fouiller les montagnes et de pénétrer au cœur des plus denses forêts de l’île Verte. Toutes les femmes au ventre un peu rond furent palpées et l’on surveilla de près tous les accouchements.

Vint le jour du solstice d’hiver. Amorgen désespérait de trouver l’enfant de la prophétie à temps. Aussi accueilla-t-il avec soulagement une vision où Dana lui montrait le repaire de la puissante Ess Enchen. Le Grand Druide connaissait la sorcière. Il savait qu’elle avait déjà comploté avec les Seigneurs Fomorés et était capable de duper les dieux. Ce ne pouvait être qu’elle, il en était persuadé.

Il guida le roi Conor et les chevaliers de la Branche rouge jusqu’au cœur ténébreux de la forêt aux Mille Voix. Ils se rapprochèrent de l’endroit où gisait la sorcière. La lune était pleine et ses rayons s’infiltraient entre les branches des arbres pour donner vie, l’espace d’une nuit, au pays des ombres. Les hautes herbes et les buissons frémissaient. Les brindilles qui jonchaient le sol craquaient parfois sous les pas lourds des chevaliers.

Alors que l’astre froid disparaissait derrière d’épais nuages, le Amorgen fit signe à Conor et à ses hommes. Mains crispées sur leurs épées, ceux-ci se dissimulèrent à l’abri des troncs épais.

Étendue sur sa longue cape pourpre brodée de fils d’argent, Ess Enchenn se tordait de douleur. Tantôt elle dépliait les jambes et arquait le dos, tantôt elle rapprochait ses genoux de sa poitrine palpitante. De grosses gouttes de sueur inondaient son front et ses tempes. Ses doigts labourèrent le sol en creusant de profonds sillons et elle hurla de douleur. Sa tromperie à Lug, elle la payait au prix fort. Ess sentait toute la puissance du petit être qui cherchait à sortir, quitte à lui déchiqueter les entrailles. Son corps de mortelle n’était pas fait pour donner vie à un demi-dieu.

Elle s’étendit sur le dos, les genoux repliés. Son visage se crispa comme si le souffle de la mort lui caressait l’échine. Elle laissa échapper un hurlement terrible, inhumain, qui se fit l’écho de cette incroyable naissance. Pour la première fois depuis la création des mondes, un enfant de la tribu de Dana voyait le jour dans le royaume des hommes.

Amorgen avait attendu cet instant pour donner l’ordre aux chevaliers de l’entourer. Il connaissait les secrets du sang. Il savait que la force des femmes résidait dans ce précieux liquide qui s’écoulait à chaque lune de leur matrice et leur conférait la faculté de donner la vie. Depuis leur arrivée, il guettait le moment où la sorcière serait trop affaiblie pour leur résister.

Sortant les épées de leurs fourreaux, les hommes créèrent un cercle de lames argentées autour d’Ess Enchenn. À la demande d’Amorgen, Conor Mac Ness récupéra le nouveau-né dans ses bras et s’éloigna. La sorcière gisait à terre, à demi consciente. Le Druide fit signe aux guerriers de ranger leurs armes et de se boucher les oreilles. Il leva les bras vers le ciel et récita une série d’incantations. Amorgen était l’un des rares mortels à posséder le pouvoir de transformer la matière. À force d’étudier l’anatomie et les lois de la création, il avait réussi à percer leurs secrets. Après des décennies de recherches et de pratique, il avait découvert que le son avait le pouvoir de transformer le corps, de modifier chaque cellule sans altérer l’esprit qui était l’essence même de l’être.

Il répéta les mêmes paroles encore et encore, des mots empreints d’une puissance magique. Il vit Ess Enchenn se métamorphoser lentement. Sa peau se désagrégea, ses organes se liquéfièrent, ses os se décomposèrent. Tout son corps se transforma en fines gouttelettes de sang qui s’élevèrent en un tourbillon écarlate et se déposèrent sur les milliers d’aiguilles d’un immense pin, le seul arbre qui saurait les garder, même durant les grands froids de l’hiver. Ainsi Amorgen emprisonna-t-il la maléfique Ess au cœur de la forêt aux Mille Voix.

Après que ses incantations eurent fait leur œuvre magique, le Grand Druide rejoignit Conor qui l’attendait à l’écart avec l’enfant-Lumière. Il enveloppa le bébé dans sa cape et rentra à Emain Macha, escorté par le roi et les chevaliers.

Les Seigneurs Fomorés, qui s’étaient bien gardés de révéler leur présence, maudirent ceux qui s’étaient emparés de leur enfant. Ils ne se fatiguèrent même pas à délivrer la sorcière. Elle ne leur était plus d’aucune utilité. En revanche, ils se jurèrent de récupérer sa fille quand celle-ci sortirait de l’enfance, prête à accomplir son destin…

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Tandis qu’il traversait la salle pleine à craquer, Amorgen entendit un brouhaha émaner de la foule : « À mort ! », « Tuons cette enfant maudite ! », « C’est une malédiction pour notre peuple ! » D’un geste de la main, le roi les fit taire.

Le Grand Druide leva Avana à bout de bras, afin que tous puissent voir son aura lumineuse. L’éclat qui brillait au fond de ses yeux bleus et sa peau d’où émanait la plus belle lueur qu’ils aient jamais vue semblèrent captiver les Ulates.

– Ce bébé est la fille de Lug, la fille du Soleil ! affirma Amorgen d’une voix solennelle. Elle appartient à la tribu de Dana ! Nous ne pouvons sacrifier un des leurs.

– Tu veux élever parmi nous une sorcière encore plus puissante qu’Ess Enchenn ! s’écria l’un des chevaliers.

– Une sorcière ? Vous croyez qu’elle deviendra une sorcière ? demanda le Druide en haussant le ton. Êtes-vous devins pour oser parler ainsi ? Qui parmi vous peut prétendre connaître l’avenir de cette enfant ? Qui sait ce qu’elle deviendra ?

– Toi, tu devrais le savoir ! N’es-tu pas devin, Amorgen ? Ne vois-tu pas son destin ? l’interpella une femme du fond de la salle.

– La nuit dernière, je me suis rendu dans la plaine avec elle. Je l’ai étendue dans l’herbe et j’ai scruté les nuages. J’ai observé la position des étoiles et j’ai écouté souffler le vent. J’ai interrogé la nature et les astres toute la nuit pour connaître l’avenir de cette enfant. Je n’ai rien vu, rien senti, rien entendu. Même la nature ne connaît pas son destin. Je vous l’ai dit : ce n’est pas une mortelle comme nous.

En racontant cela, Amorgen mentait aux siens. En fait, il avait eu la même vision que de nombreuses années auparavant : cette enfant, une fois grande, pourrait aider les Seigneurs Fomorés à prendre le contrôle de la terre d’Erin. Il ne voulait pas révéler cette prophétie à son peuple qui risquait de la mettre à mort sans tenir compte de ses conseils. Ce qui serait une terrible erreur puisqu’elle devait aussi être une bénédiction pour les peuples de l’île Verte, celle qui les sauverait du joug des Ténèbres. Il ne comprenait pas comment l’enfant-Lumière pouvait être à la fois une malédiction et une grâce, mais il avait foi en ses visions.

– Tu l’as dit, Amorgen, elle n’est pas comme nous ! s’exclama une femme hargneuse. Qui sait si sa seule présence n’attirera pas sur nous les forces des Ténèbres ?

– Cessez donc d’avoir peur de tout. Ce n’est qu’un bébé… intervint Conor Mac Ness en se levant.

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Sur le tertre d’Arberth, un monticule sacré de la forêt aux Mille Voix, se trouvait un cromlech formé de douze menhirs dressés en cercle sous lequel passait un puissant courant tellurique. Pas même les druides les plus érudits ne savaient qui avait érigé ces pierres qui, selon la légende, dataient d’au moins trois mille ans.

À l’aurore du septième matin suivant la naissance de l’enfant, une procession avec, en tête, le Grand Druide se rendit au cromlech qui servait aux cérémonies des Ulates, ainsi qu’aux réunions druidiques secrètes.

C’était le début de la saison froide et une fine couche de givre recouvrait le sol. Tandis que les Ulates formaient un demi-cercle devant Amorgen, les rayons du soleil levant firent briller les hautes herbes de la clairière, conférant à ce lieu un aspect magique.

Le silence se fit dans l’assemblée et l’on n’entendit plus que le chant des oiseaux qui célébraient de leurs trilles. Au moment où le Druide leva la petite Avana vers le ciel pour la présenter aux dieux qui observaient ce baptême, les mortels en présence ressentirent un frisson inexplicable. Ils participaient à un événement dont l’importance dépassait leur entendement.

Sans les voir, ils étaient entourés de représentants des autres mondes. La tribu de Dana offrit sa protection à l’enfant par le biais de Dechtiré qui lui caressa le front du bout de son aile blanche. Les Seigneurs Fomorés, quant à eux, dirigèrent vers elle les puissances des Ténèbres pour la préparer à sa mission future. Les druides, qui avaient développé leur vision du monde parallèle, aperçurent aussi des gnomes et des elfes, intrigués par l’enfant à l’aura lumineuse. Même dans la solitude, au sommet des plus hautes montagnes ou dans les entrailles du monde, Avana ne serait jamais seule. Et ce serait avec beaucoup d’intérêt que tous la regarderaient grandir.

Durant les années qui suivirent, Amorgen ne se déplaça jamais sans Avana. Il l’entourait d’un long morceau de tissu et la portait en écharpe. Ainsi continua-t-il à exercer ses fonctions de Grand Druide, de prêtre, de guérisseur et de juge, traversant la contrée en sentant contre sa poitrine la chaleur du bambin. Il s’occupa d’elle avec autant de soin qu’une nourrice, lui donnant à manger la meilleure nourriture possible, lui confectionnant des vêtements chauds pour la saison morte, se souciant de répondre à tous ses besoins.

Au fil des ans, son amour envers elle se développa et il en vint à la considérer comme sa propre fille. La peau d’Avana perdit l’éclat particulier qu’elle avait à sa naissance et, excepté pour cette petite flamme qui brillait au fond de ses prunelles, elle ressemblait en tout point à une mortelle.

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Un soir de la saison morte, elle ressentit l’envie folle d’aller se perdre dans la nuit tombante. Tandis que l’astre froid s’élevait dans le ciel, elle enfila son manteau, une chaude étoffe de laine attachée par une fibule, et sortit discrètement de la forteresse. Elle dévala la colline et se rendit jusque dans la plaine. Le vent était frais et elle tourna sur elle-même, comme pour mieux le sentir.

Avana, qui tournoyait de plus en plus vite, aperçut soudain une silhouette du coin de l’œil. Elle s’immobilisa et son cœur bondit dans sa poitrine quand elle regarda l’être étrange qui s’approchait d’elle. Il lui rappelait Kalas, l’esprit de la terre. Lui aussi, il flottait à dix centimètres du sol. De grande taille, svelte et gracile, il ne portait pas de vêtements et sa peau était translucide, aux teintes jaunes et or chatoyantes. Les traits de son visage étaient fins, sa chevelure dorée miroitait sous les rayons de lune.

– Qui es-tu ? lui demanda-t-elle.

L’être diaphane garda le silence. Elle esquissa un pas dans sa direction, curieuse, et le vit se métamorphoser. Sa peau, ses muscles, ses os, tout son corps se désintégra, se transformant en parcelles de lumière qui se mirent à tourbillonner. Avana écarquilla les yeux. Les éclats lumineux s’avançaient vers elle. Doucement, ils l’entourèrent et tournoyèrent autour d’elle. Un profond sentiment de paix l’envahit. La lumière s’immisça en elle, illuminant sa chair de l’intérieur, et son âme retrouva, pour un instant, la divine pureté de sa naissance…

Puis les scintillantes parcelles de l’être mystérieux s’éloignèrent, s’amalgamèrent devant Avana, reprirent leur forme initiale, et elle oublia cette impression fugitive.

– Comme tu es beau ! Est-ce que je peux te toucher ?

Un magnifique sourire se dessina sur son visage. Avana approcha les mains de sa poitrine et resta bouche bée. Ses doigts étaient passés au travers du corps de la créature.

– C’est incroyable ! Je sens des picotements quand je te touche.

– Je suis Fun, l’esprit de l’air. Je suis au cœur des brises qui te caressent, des bourrasques qui te chavirent et des tempêtes qui te soulèvent. Je suis toujours autour de toi, même si tu ne me vois pas.

Sur ces mots, il prit sa main dans la sienne. Un grand tourbillon les enveloppa. Avana se sentit devenir de plus en plus légère. Elle quittait la terre pour pénétrer dans l’Autre Monde, où elle fut propulsée vers les hauteurs.

– Comment se fait-il que j’arrive à voler ? lui demanda-t-elle, euphorique.

– L’air est le domaine où les êtres divins peuvent se mouvoir…

– Je ne suis pas un être divin, le coupa-t-elle.

– L’air est la voie de la Lumière… ajouta-t-il sur un ton mystérieux.

– Je ne suis pas la Lumière, protesta-t-elle de nouveau en souriant.

– Tu es Lumière. Tu es Lumière…

Avana n’insista pas. Elle admira le magnifique paysage qui défilait sous elle, touchée de pouvoir observer d’en haut les montagnes majestueuses, les forêts d’arbres centenaires et les immenses plaines.

– Comme c’est beau ! dit-elle, exaltée par ce merveilleux voyage.

– L’île Verte est l’un des joyaux du monde.

Désireuse d’en savoir plus, elle lui demanda :

– Et votre royaume, n’est-il pas magnifique ?

– Tu y es.

Avana regarda autour d’elle. Si tout était semblable au monde des mortels, les couleurs y étaient plus étincelantes et la nature paraissait plus belle, plus pure.

– Notre royaume a la même apparence que le vôtre. La matière y est tout simplement moins dense. Où sont vos montagnes sont nos montagnes, où sont vos rivières sont nos rivières. Nous vivons dans votre monde et vous vivez dans le nôtre. Même si vous ne nous voyez pas, nous sommes toujours là, autour de vous.

Ils continuèrent leur périple, tourbillonnant entre les nuages blancs et scintillants. Alors qu’elle riait de bon cœur, il la fit descendre rapidement vers le sol puis remonter vers le ciel. Ils traversèrent une vaste plaine sur une douce brise avant de se rendre au-dessus de la mer où ils valsèrent sur l’eau, le vent soufflant de plus en plus violemment jusqu’à ce que s’élèvent d’énormes vagues qui repoussèrent les barques sur les côtes.

Fun l’emmena ensuite au cromlech de la forêt aux Mille Voix. Pour la première fois, Avana sentit l’énergie vivifiante qui émanait de cet endroit sacré, érigé jadis par la tribu de Dana. Ils s’assirent au centre du cercle de menhirs, sous les rayons de lune qui faisaient briller le corps de l’esprit de l’air.

– C’est merveilleux d’être en ta compagnie ! murmura-t-elle, fascinée par la myriade de points de lumière qui scintillaient devant ses yeux. Partage tes connaissances avec moi.

– Je suis le monde subtil entre le ciel et la terre. Je suis le souffle vital nécessaire à votre subsistance, la voie de la Lumière, des parfums et des couleurs. Je fructifie, je clarifie et j’allège, tout comme j’agite, j’agresse et j’étourdis. Je suis votre liberté et votre tempête.

Un frisson agréable la parcourut quand ces paroles empreintes de connaissance s’infiltrèrent dans son cœur. Avana s’était contentée d’apprécier les caresses du vent, la douceur de l’eau, les odeurs de la terre et la chaleur du feu, et soudain la connaissance lui était transmise en un sourire éternel. Les apprentis druides, eux, passaient des années à tenter d’acquérir la sagesse des éléments avec leurs maîtres alors que toutes ces choses lui étaient données sans qu’elle ait eu à les chercher, juste en ouvrant son cœur aux merveilles de la nature. Cette idée avait quelque chose d’enivrant.

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Un matin de la saison des amours où l’air était chaud et humide, Avana demanda la permission à son père d’aller se baigner dans la rivière qui coulait non loin de la forteresse. Amorgen accepta et, quand elle eut quitté la maison, appela Emroth. Il lui demanda de la suivre discrètement et de veiller sur elle.

Afin de remplir au mieux sa mission, il se cacha derrière un buisson et la suivit des yeux alors qu’elle s’avançait jusqu’au bord de l’eau. Après y avoir trempé le bout de ses orteils, il la vit enlever sa longue tunique blanche, ne gardant comme seule parure qu’un collier en argent. Malgré la promesse qu’il avait faite au Druide de ne pas l’épier si elle se dévêtait, Emroth n’arrivait pas à détacher son regard d’elle, troublé. À la vue de ses courbes féminines, son cœur palpita. Il avait connu l’enfant-Lumière, désormais il découvrait la femme qu’elle était devenue. Observant avec désir sa peau d’une blancheur diaphane, il se sentit soudain gêné d’avoir offensé son intimité et détourna les yeux.

Avana ne se préoccupait guère de cette présence qu’elle avait perçue, persuadée qu’il s’agissait d’Emroth sur les ordres de son père. Elle posa ses pieds sur les roches avant de pénétrer dans l’eau. Son corps s’en trouva immédiatement rafraîchi, ce qui lui occasionna un frisson de plaisir. Elle plongea sous la surface et se propulsa lentement avec les jambes.

Lorsqu’elle ressortit la tête et posa les pieds sur le fond rocailleux, elle aperçut une jeune femme à la chevelure aux reflets argentés et à la peau bleutée qui scintillait sous les rayons du soleil. Un instant, l’inquiétude la saisit. Le corps de la créature se métamorphosa, se liquéfiant sous ses yeux étonnés. Des milliers de gouttelettes d’eau passèrent au-dessus d’elle en un tourbillon chatoyant qui éclaboussa légèrement son visage et lui tira un sourire. La jeune femme reprit sa forme initiale derrière elle. Avana se retourna promptement.

– Tu n’es pas humaine… Serais-tu… l’esprit de l’eau ?

– En effet, je suis Gwyar. C’est moi qui suis au cœur des rivières qui vous portent, des lacs qui vous purifient et des sources qui vous abreuvent.

Avana tressaillit de joie. Elle allait encore vivre une expérience fantastique. Son pouls s’accéléra de plaisir anticipé. Gwyar la prit par la main et l’entraîna sous la surface où elles traversèrent les frontières du monde parallèle…

Gwyar la guida jusqu’à l’embouchure de la rivière qui se jetait dans le lac Neagh. Elles plongèrent dans ses profondeurs où elles jouèrent avec de gigantesques poissons. L’esprit de l’eau lui montra les fonds marins où reposaient des épaves mystérieuses. Elles poursuivirent leur nage jusqu’à la mer où elles s’agitèrent, se déchaînèrent, ballottèrent les bateaux et rejoignirent les falaises de l’île Verte.

– Je me sens si bien avec toi ! s’exclama Avana en prenant sa nouvelle amie dans ses bras au milieu des vagues. Transmets-moi ton savoir !

– Je suis l’origine et le véhicule de la vie, affirma Gwyar. Je suis celle qui apaise, qui guérit et qui rajeunit. Je suis la voie de la pureté, de la beauté et de la grâce, mais je suis aussi l’engloutissement et la stagnation. Je suis votre baptême et votre déluge. Je suis l’océan des origines, l’eau vivifiante et merveilleuse du chaudron de Dagda qui ouvre les portes du Sidh. En moi, vous pouvez renaître…

À ces mots, Gwyar la ramena à la rivière. Son corps se fluidifia et se dispersa dans l’onde qui brilla d’un éclat surnaturel. Avana contempla le liquide chatoyant, méditant sur les paroles de l’esprit de l’eau qui lui avait transmis une partie du savoir mystique des éléments. Elle sentait ces connaissances enfouies en elle, prêtes à remonter à sa conscience au moment opportun.

En entendant, au loin, Emroth crier son nom, elle nagea vers l’endroit où étaient ses vêtements. Son corps retrouvait sa densité ordinaire.

– Avana ! cria-t-il.

– Je suis nue, Emroth ! Tourne-toi.

Il obtempéra. Tout en revêtant sa tunique, elle put voir le rouge qui lui montait aux joues.

– Je croyais que tu devais me suivre incognito, le taquina-t-elle.

– J’étais inquiet. Où étais-tu donc passée ? Tu as disparu durant presque trois heures…

– J’ai nagé bien loin… rétorqua-t-elle sur un ton rêveur, encore troublée par cette extraordinaire expérience.

Sans plus lui poser de question, Emroth la raccompagna à la forteresse.

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Pour célébrer l’anniversaire d’Avana et le solstice d’hiver, Conor organisa un grand banquet. Mais la jeune fille, assise à la table d’honneur, n’avait pas envie d’écouter les chevaliers raconter leurs exploits. Elle n’avait qu’une idée en tête : être instruite dans la tradition druidique. Une fois le repas terminé, elle s’adressa à Amorgen d’une voix douce et posée :

– Tu te souviens de la promesse que tu m’as faite, il y a quatre ans ?

Le Grand Druide demeura silencieux.

– Tu as dit que lorsque j’atteindrais l’âge de 16 ans, tu m’enseignerais le savoir des druides.

– Ce n’était nullement une promesse, protesta-t-il. Je t’ai seulement dit que je croyais que tu serais prête.

– Je le suis !

– Malheureusement, je ne le pense pas.

– Oui, je suis prête ! insista-t-elle. Je t’assure.

Voyant l’hésitation de son père, elle haussa le ton :

– Tu veux que je me mette à genoux, c’est cela ?

– La sagesse des druides n’est pas pour toi. Je suis désolé… Tu es encore trop impétueuse et imprévisible pour que je te transmette nos secrets, même si cela me serre le cœur de te refuser cela.

– Désolé ?! répéta Avana qui n’avait rien écouté d’autre.

La colère pulsait à ses tempes.

– Il n’y a pas que la prêtrise. Tu pourrais être heureuse en…

– C’est injuste ! le coupa-t-elle. Tu m’as menti ! Tu m’avais dit qu’à 16 ans… Tu m’avais promis ! Tu n’es qu’un menteur ! Un sale menteur !!!

Furieuse, elle quitta la Branche rouge. Elle déambula sans but, tel un spectre, sur les chemins de la forteresse. Au fur et à mesure de sa progression, son pas devenait de plus en plus lent et pesant. Malgré la peine qui emplissait son cœur, elle ravala ses sanglots.

– Je te hais… murmura-t-elle soudain. Je te hais, je te hais, je te hais…

À ces mots, ses yeux se mirent à briller d’un éclat rouge surnaturel. L’enfant-Lumière venait de faire la connaissance de son Ombre.

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Un matin de janvier, alors qu’Emroth s’apprêtait à partir pour la clairière où il allait recevoir les enseignements d’Amorgen, il entendit des coups frappés à sa porte. Sa surprise fut grande en découvrant Avana. Il la laissa entrer, un peu gêné, sentant ses joues s’empourprer. Que venait-elle faire chez lui ? Emroth n’avait jamais reçu de jeune fille dans sa demeure. Il habitait une petite hutte constituée d’une seule pièce où se trouvaient un lit, un coffre de bois et une longue table recouverte de fioles et de plantes. Devant la fenêtre, il faisait sécher des bouquets d’herbes. Depuis plusieurs années, il étudiait l’herboristerie. Ses mixtures soulageaient tous les maux, des douleurs de l’enfantement aux fièvres des blessés.

– Instruis-moi s’il te plaît, Emroth, l’implora-t-elle quand il eut refermé la porte.

Elle jeta un coup d’œil furtif et plein d’envie sur les plantes séchées.

– Je suis douée pour apprendre, tu verras !

– La connaissance ne s’acquiert pas en quelques semaines, c’est l’histoire d’une vie entière.

– Je suis prête à me dévouer à mes études, insista-t-elle. Je désire apprendre, même si cela me prend des années. Le savoir des druides me sera très utile et je suis persuadée que je saurai m’en servir pour le bien de mon peuple.

Il tenta de biaiser :

– Je ne suis pas encore druide, je ne peux pas enseigner.

– Si, tu peux. Ce ne sera pas un enseignement officiel.

– Pourquoi ferais-je ce qu’Amorgen refuse ?

– Parce que je sais que je ferais une grande prêtresse et que mon père me sous-estime !

– Je ne crois pas qu’il te sous-estime.

– Je connais déjà certains secrets que tu ignores peut-être toi-même…

Emroth fut intrigué :

– Des secrets… Quels secrets ?

– Ce sont des secrets, je ne peux donc pas te les révéler, répondit-elle, un sourire taquin au coin des lèvres.

– Des secrets de qui alors ? rusa-t-il.

– Les secrets des esprits des éléments.

L’on comptait sur les doigts d’une main les druides qui avaient déjà rencontré les esprits des éléments. Il se murmurait même, dans les cercles druidiques, que ces puissants êtres ne se présentaient qu’aux mortels dont la mission sur terre était d’une extrême importance.

– Tu as beaucoup de chance, dit-il, impressionné.

– Alors ? Tu veux bien m’instruire ?

– Avana…

– Tu as toujours été un si bon ami… poursuivit-elle d’une voix mielleuse.

Emroth avait 6 ans à sa naissance et, depuis, il s’était occupé d’elle lorsque Amorgen était trop occupé, partageant ses jeux insolites avec elle comme un grand frère. Enfant, il lui racontait la passionnante histoire de la ronde des saisons dans laquelle les solstices et les équinoxes, la lune et le soleil, vivaient des passions éternelles. Il s’était souvent plié à ses demandes mais, cette fois-ci, c’était impossible.

– Je ne peux pas…

Avana prit un air désespéré. Tout à coup, son regard malicieux s’illumina.

– Je pourrais te rendre des faveurs… lui susurra-t-elle à l’oreille. Ce que tu veux…

– Ton cœur est impur pour oser m’offrir de telles choses, dit-il, choqué de la voir tenter d’user de ses charmes pour obtenir ce qu’elle voulait.

– Ne fais pas l’hypocrite, je sais ce que tu désires.

Il la fixa avec sévérité :

– Tu as bien changé, Avana. Je comprends pourquoi ton père refuse de t’instruire. Qui sait ce qu’il adviendrait des secrets des druides une fois entre tes mains ?

– Les secrets des druides seront bien gardés avec moi et… si tu me rejoins dans l’écurie ce soir, je saurai aussi garder ce secret.

Le cœur d’Emroth se serra : qu’était-il advenu de la pureté et de l’innocence de l’enfant-Lumière ?

– Tu as trop de mal en toi pour courir ce risque, dit-il en se souvenant qu’elle était la fille de la plus puissante sorcière que l’île Verte ait jamais connue.

Avana le fixa, immobile. Emroth se mordit la langue. Il avait parlé trop vite et chercha en vain une idée pour réparer son erreur. Il avait juré à Amorgen de ne jamais révéler à son amie le secret de sa naissance. Alors comment lui faire comprendre que son sang portait l’empreinte des Ténèbres et qu’elle se devait de combattre cette partie d’elle-même tapie dans l’ombre… Il n’eut pas le temps de s’expliquer. Avana s’enfuit en courant.

Vaincu par son impuissance, Emroth la regarda s’éloigner, les lèvres serrées.

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Avana rentra chez elle. Assise sur son lit, elle repensa aux paroles d’Emroth : « Tu as trop de mal en toi pour courir ce risque. » Elle en avait eu le souffle coupé. La croyaient-ils donc tous mauvaise ? À cette pensée, elle donna libre cours à son chagrin.

Elle demeura longtemps étendue sur son lit, cherchant une solution pour apaiser sa tristesse. Peu à peu, une certitude faisait jour dans son esprit. Si elle n’était plus la bienvenue parmi eux, à quoi bon rester et se torturer ? À cet instant, elle comprit qu’elle n’avait plus le choix. Si elle voulait cesser de souffrir, elle devait quitter Emain Macha.

Elle sécha ses larmes d’une main farouche et recouvrit ses épaules d’une longue cape doublée de fourrure. Elle descendit sans bruit jusqu’à l’écurie et sella son cheval. Pour ne pas se faire remarquer, Avana le prit par la bride et marcha à ses côtés jusqu’à l’entrée de la forteresse. Elle surveilla les gardes qui observaient l’horizon. Ils ne la virent pas entrouvrir la lourde porte de bois. Elle sortit, enfourcha sa monture et partit au galop sur le chemin qui traversait la plaine.

Quand elle estima avoir parcouru une distance suffisante, elle arrêta son cheval et se retourna vers la forteresse où elle avait grandi.

– Pourquoi m’avoir accueillie parmi vous si vous ne vouliez pas de moi ?! cria-t-elle, le cœur rempli d’amertume.

Il n’y avait pas si longtemps, elle se sentait aimée et appréciée de tous. Désormais, elle se sentait rejetée, méprisée. Sur son visage blême, une seule larme coula. Laissant le vent glacial la sécher, elle claqua les rênes et s’éloigna à vive allure.

Durant des heures, elle fit galoper sa monture…

Tandis que le soleil entamait sa descente, elle atteignit les abords du lac Neagh. Avana ralentit son cheval et lâcha les rênes pour se réchauffer les mains. Les alentours étaient calmes. Elle longea l’eau, attirée par cette immense étendue qui semblait l’appeler. Alors qu’elle fixait la surface lisse, elle entendit un chant mélodieux qui provenait de la rive opposée. Son cœur battit la chamade, comme si tout son corps reconnaissait cette mélodie. Elle s’avança vers les eaux, hypnotisée.

Soudain, le silence se fit. Avana demeura immobile, essayant de percevoir de nouveau la voix enchanteresse. N’entendant que le bruit du vent qui soufflait sur les vagues, elle retourna sur le chemin et s’éloigna du lac. Son esprit se demanda si elle avait rêvé, mais son cœur lui répondit que non. À cet instant, elle leva la tête pour sentir les doux rayons du soleil sur son visage et elle aperçut un oiseau fabuleux aux ailes scintillantes, mirage évanescent dans le bleu du ciel.

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À mesure qu’elle parcourait la plaine, Avana examinait la forteresse, un regroupement de bâtiments entourés d’une palissade fortifiée. Arrivée devant les deux énormes portes ornées de bronze, elle arrêta son cheval. Elle sauta à terre et leva le heurtoir dont le coup résonna dans la cour intérieure. Les portes s’entrouvrirent sur un garçon, épée à la main, qui la regardait d’un air soupçonneux.

– Que veux-tu, jeune fille ? lui demanda-t-il sur un ton hautain.

– Je suis sûrement moins jeune que toi ! affirma-t-elle avec assurance. J’aimerais voir ta maîtresse.

Il fronça les sourcils. Finalement, il ouvrit les portes et la laissa pénétrer dans la forteresse. Dans la cour intérieure, une vingtaine de garçons se battaient avec des dagues et des épées courtes. Avana vit certains arrêter leur combat pour la regarder passer. Le rouge lui monta aux joues. À la suite du garçon, elle traversa la vaste cour intérieure et s’arrêta devant le bâtiment principal.

– Attends-moi ici, lui dit-il en partant avec son cheval en direction des écuries.

Tandis qu’elle observait les combats, trois jeunes hommes abandonnèrent leur entraînement et s’approchèrent d’elle. Ils la scrutèrent de la tête aux pieds. Ne voulant pas s’en laisser conter par ces blancs-becs, Avana les imita.

– Que viens-tu faire chez moi ? entendit-elle derrière son dos.

Elle se retourna promptement et demeura muette, figée devant la sorcière qui s’avançait vers elle. Oh oui, elle en était persuadée, il s’agissait bien d’une sorcière. Une puissante énergie émanait d’elle. Avana tenta de mieux capter cette force qui se dégageait de la mystérieuse femme au teint pâle et aux yeux de braise.

– Tu viens juste d’arriver chez moi et tu voudrais déjà connaître tous mes secrets… plaisanta la sorcière. Quelle insolence.

Avana sut qu’elle ne pourrait rien lui cacher.

– Je vous prie de m’excuser… Je ne voulais pas vous offenser. Je suis venue de la terre d’Erin pour vous rencontrer. Je veux être instruite sur les secrets du monde qui m’entoure.

– Je n’initie que les garçons, ta place n’est pas ici, répondit sèchement la femme à la longue chevelure rouge.

– Ma place n’est nulle part, puisque les druides ne veulent pas parfaire mon éducation non plus. Mon père Amorgen…

La sorcière l’interrogea d’un air intrigué :

– Tu es la fille d’Amorgen, le Grand Druide d’Ulster ?

– Oui.

– Et comment es-tu venue jusqu’ici ?

– J’ai trouvé un bateau…

– Sais-tu lire ?

– Non…

– Te battre à l’épée ?

La tristesse envahit Avana.

– Non, répondit-elle, le cœur serré.

La sorcière lut dans ses yeux son désespoir, mais également, son grand désir d’apprendre et de se former. Elle fera une élève parfaite, songea-t-elle.

– Avana, fille d’Amorgen, sois la bienvenue dans mon domaine. Je suis Scatach et j’accepte de te prendre sous ma tutelle.

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