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Finalement, Jeffrey enleva l'aiguille Touhey, laissant le petit cathéter en caoutchouc en place. Puis il prépara une deuxième dose test de deux centimètres cubes de marcaÔne rachidienne 25 avec de l'adrénaline. Après avoir injecté cette seconde dose, il contrôla la tension de Patty et ses réactions épidermiques au niveau de ses extrémités inférieures. N'ayant constaté aucun changement au bout de plusieurs minutes, Jeffrey eut la certitude que le cathéter était convenablement placé. Finalement, il injecta la dose thérapeutique d'anesthésique: cinq centimètres cubes de MarcaÔne 25. Puis il boucha le cathéter.
Afficher en entierEn route vers le service des accouchements, Jeffrey s'arrêta au bureau des anesthésistes pour jeter un coup d'oeil sur le grand tableau afin de voir quelles étaient les affectations de la soirée. Comme il s'y attendait, tout le monde était occupé par des t‚ches en cours. Il prit un morceau de craie et écrivit que dès que quelqu'un serait libre, qu'il ou elle passe aux accouchements pour le relayer.
Afficher en entierIl attendit un moment pour voir comment il se sentait. Les vertiges et la migraine avaient totalement disparu. Ainsi que les nausées. Satisfait par la rapidité des résultats, Jeffrey ouvrit le rideau et retourna au vestiaire. Seul son côlon lui posait des problèmes. L'équipe du soir avait pris la relève et celle de jour était sur le point de partir. Le vestiaire était plein de gens de bonne humeur. La plupart des douches étaient occupées. Jeffrey alla d'abord aux toilettes. Puis il prit son élixir parégorique et en avala encore une grosse lampée. Le go˚t le fit frissonner, et il se demanda ce qui le rendait si amer. Il jeta la bouteille vide dans la corbeille à papiers. Puis il prit une deuxième douche et changea une nouvelle fois de casaque.
Afficher en entierEn sortant de la salle de travail de Patty, Jeffrey eut une nouvelle crampe intestinale et se dit qu'il lui faudrait prendre des mesures plus énergiques contre ses propres symptômes s'il voulait mener à bien l'accouchement de Patty. Malgré l'élixir parégorique, il se sentait de plus en plus mal. Franchissant les portes qui donnaient sur la suite des salles d'opération, Jeffrey retourna à l'alcôve des anesthésistes proche des salles d'opération o˘ il avait passé l'essentiel de la journée. La pièce était vide et ne res-servirait probablement plus jusqu'au lendemain matin. Parcourant du regard le couloir des salles d'op pour s'assurer que la voie était libre, Jeffrey tira le rideau afin de s'isoler. Bien qu'il e˚t finalement admis qu'il était malade, il n'était pas prêt à le reconnaître devant une tierce personne.
Afficher en entierJe comprends, dit Jeffrey, et nous ferons ce que vous voudrez. Tout se passera bien. Nous pratiquons beaucoup d'accouchements ici, au Boston Memorial. Nous prendrons bien soin de vous et quand tout sera fini, vous vous demanderez pourquoi vous aviez tant d'appréhensions. - C'est vrai ? demanda Patty. - Si nous n'avions pas tant de patientes satisfaites, croyez-vous que tant de femmes reviendraient une deuxième, une troisième, ou même une quatrième fois ? Patty esquissa un p‚le sourire. Jeffrey passa encore un quart d'heure avec elle, la ques-tionnant sur sa santé et ses allergies. Il la plaignit quand elle lui dit que son mari était en voyage d'affaires. Il fut surpris qu'elle conn˚t si bien l'anesthésie épidurale.
Afficher en entierComme c'est embêtant, pensa-t-il. quand il se sentit mieux, il continua jusqu'à la chambre quinze et frappa. Une voix agréable lui dit d'entrer. - Je suis le Dr Jeffrey Rhodes, dit Jeffrey en lui tendant la main. C'est moi qui serai votre anesthésiste. Patty Owen saisit sa main tendue. Elle avait les paumes humides et les mains gelées. Elle paraissait avoir bien moins de vingt-quatre ans. Elle était blonde, et ses grands yeux ressemblaient à ceux d'un enfant vulnérable. Jeffrey était s˚r que cette femme avait peur.
Afficher en entierJeffrey hocha la tête. Il aurait préféré que les choses fussent plus avancées. Normalement, on devait attendre que la dilatation e˚t atteint six centimètres pour pratiquer une épidurale. Monica tendit à Jeffrey la fiche de Patty. Il la parcourut rapidement. Il n'y avait pas grand-chose. La femme était de toute évidence en bonne santé.
Afficher en entierLe décor y constituait un heureux antidote au carrelage utilitaire et austère des salles d'opération. Les chambres d'accouchement individuelles étaient tout aussi stériles, mais le service d'accouchement et les salles de travail étaient peints en tons pastel, avec des reproductions d'impressionnistes aux murs. Les fenêtres avaient même des rideaux.
Afficher en entierS'arrêtant au dernier numéro, Jeffrey ouvrit son placard. Il tendit la main pour récupérer, bien rangé sur les étagères, un flacon d'élixir parégorique, un vieux remède que sa mère l'obligeait à prendre quand il était petit. Sa mère avait toujours soutenu qu'il souffrait soit de consti-pation soit de diarrhée. Ce ne fut que lorsqu'il entra au collège que Jeffrey comprit que ces diagnostics n'étaient que des prétextes pour lui faire prendre ce que sa mère considérait comme une panacée. Au cours des années, Jeffrey s'était mis à avoir confiance dans l'élixir parégorique, sinon dans la justesse des diagnostics de sa mère. Il en gardait toujours un flacon à portée de main.
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