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Les bons critiques comprennent que la promenade autour du sujet est plus essentielle que l’essence de ce sujet. Il est là, l’authentique voyage autour de la littérature. Si on devait se taper des milliers de pages pour ce qui doit être dit, dites-moi quel serait l’intérêt?
Afficher en entierPourquoi les gens écrivent-ils ? Souvent parce qu’une sourde vanité les rend fiers de leurs malheurs et qu’ils veulent les partager avec le reste de l’humanité parce que, au fond, ils sont trop lourds pour eux. Je crois aussi que beaucoup de gens écrivent parce qu’ils ne trouvent aucun réconfort auprès de leur famille. C ’est même pire, c’est souvent leur famille qui est à l’origine de leurs déboires. Avoir des lecteurs leur donne le sentiment d’être moins seuls sans l’inconvénient d’une promiscuité assommante avec des gens bien intentionnés. Souvent aussi, ils écrivent pour laisser une trace.
Afficher en entierIl apprécie le compliment, même s'il n'aime pas les acteurs. Il ne fait pas confiance aux gens dont le métier est d'être quelqu'un d'autre. Tôt ou tard, ils finissent par ne plus savoir qui ils sont.
Afficher en entierNe cherche pas ailleurs ce qui est en toi, Al.
Afficher en entierEn plus de la chambre de mes parents, il y avait trois chambres au rez-de-chaussée, une pour chacune de mes soeurs et une chambre d'invité où jamais personne n'était invité. Mais elle devait rester libre. L'étage était aménagé en grenier. Il m'arrivait d'y monter en cachette.
La chambre où on m'avait collé depuis ma naissance n'était pas si petite que cela même si les yeux d'enfant ont pour les proportions une générosité excessive. Elle était même trop grande pour un enfant. Elle occupait un bon tiers de la cave. Je ne sais pas si on peut parler de chambre, vu qu'il n'y avait aucune séparation avec la chaudière. Une grosse chaudière au pétrole qui marchait sans répit, car quand elle ne chauffait plus la maison, elle continuait à chauffer l'eau. Elle se déclenchait toutes les heures pour un bon quart d'heure. De son foyer ouvert, je la voyais cracher les feux de l'enfer. Alors qu'au catéchisme on nous enseignait que Dieu déciderait au terme de nos vies de nous conduire au paradis ou en enfer, je pensais que tout était déjà joué pour moi. Je m'en étais ouvert au prêtre qui veillait sur la petite communauté catholique d'Heléna. C'était un grand type plutôt bon, pour ce que je pouvais juger de la bonté. Il a rendu visite à ma mère un jour où elle ne s'y attendait pas. Elle l'a très mal pris car elle n'aimait pas les surprises. Elle a d'abord été cinglante sous prétexte que même un envoyé de Dieu doit s'annoncer. Le prêtre s'est laissé intimider ni par la taille de ma mère ni par sa voix grave entamée par l'alcool et le tabac. Ma mère pensait qu'il venait se plaindre de ma conduite au catéchisme, alors elle ne l'a pas laissé parler avant de lui avoir dit que j'étais un enfant qui portait le mal en lui. Le prêtre lui a répondu qu'il en doutait puis il s'est lancé sur l'objet de la visite. Elle l'a regardé longuement en silence, le temps de se transformer en femme compréhensive et ouverte. Elle lui a expliqué ensuite que la proximité de cette chaudière devait me rappeler où je finirai si je n'étais pas meilleur. Avant qu'il ne lui demande de visiter les lieux, elle s'est excusée de ne pas pouvoir lui montrer la chambre que je maintenais selon elle dans un désordre indescriptible. Puis elle s'est levée pour le congédier sans lui avoir proposer une tasse de café. Après son départ, je suis parti me cacher pour ne pas subir ses foudres.
Afficher en entierJ'ai toujours été enfermé. Mais quand je suis libre au grand air, au bout de quelques jours, un vertige me rappelle que je ne suis pas fait pour cette liberté.
Afficher en entier"La lecture est la plus belle expérience humaine."
Afficher en entierJ’ai des souvenirs de chevaux lors de mon enfance dans le Montana. Ce sont à peu près mes seuls bons souvenirs. Il y a quelque chose de plus humain chez eux que chez nous.
Afficher en entierJ’ai remarqué que les gens qui prennent des chiens s’adressent à eux pour le plaisir de ne jamais être contrariés.
Afficher en entierNe le prenez pas pour vous, je n'ai jamais aimé personne. Je ne peux pas affirmer que je ne connais pas ce sentiment mais je n'ai fait que l'effleurer. J'en ai éprouvé sa possible force, comme si un frémissement me parcourait, suivi d'une tendresse insondable qui ne venait pas du fond de moi mais de plus loin encore. Aimer à n'en plus pouvoir désirer (…) Mais ce que je vous décris là, je n'ai jamais pu l'éprouver longtemps. J'ai été battu chaque fois.
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