Extraits

-Ta-da !

Kevin rendit son regard à Erik avec une expression complètement pince-sans-rire, même si une touche de rose apparaissait sur ses joues.

- Waouh. Penses-tu qu’il veuille utiliser tout ça en une nuit ? Si c’est le cas, tu ferais bien de prendre de la vitamine B !

Erik se mit à rire et agita les sourcils vers Kevin, le lorgnant malicieusement.

- Qui dit que je ne le fais pas déjà ?

Cela fit pousser un petit rire à Kevin, et il secoua la tête.

- Si c’est le cas, ton admirateur sera sans doute un homme très heureux, dit-il, son sourire devenant taquin. Tu devras lui demander s’il a un frère qui préfère un avocat timide et discret. Peut-être que je pourrais avoir de la chance aussi.

Le sourire d’Erik s’effaça alors qu’un pincement de quelque chose le traversait. Cela ressemblait presque à de la jalousie, mais il n’était certainement pas jaloux de Kevin sortant avec quelqu’un, n’est-ce pas ? Il serait égoïste de sa part d’en vouloir à son ami d’avoir une chance de bonheur, surtout parce qu’il n’arrêtait pas de parler de son soupirant.

- Peut-être que tu pourras.

Il essaya de se donner l’air plus joyeux à propos de cette perspective qu’il ne l’était, puis il se frotta l’arrière de la tête, lui offrant un sourire d’excuse.

- Et si tu veux que je la ferme à propos de cet admirateur, dis-le-moi, d’accord ? Je ne veux pas avoir l’air de me vanter ou de remuer le couteau dans la plaie, surtout pas avec toi.

Kevin agita la main d’un air dédaigneux et lui offrit un sourire rassurant.

- Non, c’est bon. Je suis vraiment content de te voir si heureux. Tu le mérites.

- Toi aussi, insista Erik. Tu es un mec génial, Kev. Tu mérites un homme bien qui te rendra heureux aussi.

À sa grande surprise, Kevin commença à rougir.

- Merci, dit-il. Il y a quelqu’un à qui je m’intéresse, en fait.

Erik se redressa et le fixa, stupéfait par cette révélation.

- Qui ? Depuis quand ? Est-ce que je le connais ?

Les joues de Kevin devinrent rouge vif, et il détourna le regard.

- Je m’intéresse à lui depuis longtemps. Je ne te dis pas qui c’est, parce que je n’ai pas encore trouvé le courage de lui demander de sortir avec moi.

Erik fronça les sourcils, mais il se rappela sévèrement que la jalousie était inappropriée. Kevin était son ami, et il devrait être heureux qu’il s’intéresse à quelqu’un.

— Peut-être, mais s’il veut flirter, pourquoi ne pas simplement me parler ?

Erik fronça légèrement les sourcils, déconcerté par ce nouveau mystère.

— Je ne suis pas effrayant. Je ne mords pas. Enfin, pas sans permission, ajouta-t-il avec un sourire taquin, sachant que la remarque troublerait probablement Kevin, qui était adorable quand il rougissait.

Comme sur commande, les joues de celui-ci devinrent roses, et il baissa les yeux vers ses mains.

— Peut-être que cette personne a peur du rejet, ou peut-être qu’elle aime jouer à des jeux. Cela pourrait être un certain nombre de raisons.

Cela rend les fêtes spéciales pour moi d’une manière qu’elles ne l’ont pas été depuis des années, et je ne veux pas me précipiter aussi vite sur la fin.

C’était plus qu’il n’avait prévu d’en avouer à qui que ce soit, même à Kevin.

— Hé, Erik, tu es occupé ?

Erik fit pivoter son fauteuil, pris sur le fait à enfourner un chocolat Godiva dans sa bouche. Il secoua la tête et fit signe à Kevin d’entrer, tendant la boîte de chocolats.

— Tu en veux un ? demanda-t-il, sa voix étouffée alors qu’il essayait de parler sans révéler une bouche pleine de sucreries.

— TOC TOC !

Kevin leva les yeux du dossier devant lui et sourit lorsqu’il vit Shelley, l’une des assistantes juridiques du cabinet, s’attardant à sa porte. On n’était même pas encore à Thanksgiving, mais elle portait un bonnet de Père Noël et une paire de boucles d’oreilles brillantes en forme de menorah.

— N’est-il pas un peu tôt pour l’esprit de Noël ? demanda-t-il en haussant un sourcil dans sa direction.

— Je suis en mission officielle, répondit Shelley en souriant alors qu’elle s’avançait vers son bureau pour lui tendre un sac cadeau de Kwanzaa. Je suis l’assistante du Père Noël.