Avocats amoureux, Tome 2 : Les frondes du destin et les flèches de Cupidon

Traversant le hall en quelques longues enjambées, Cal alla droit vers Randolph et lui rentra dans le lard.

— Je vous mets en demeure, Coulter ! dit-il d’un ton cassant, sa voix suffisamment forte pour être entendue par tous ceux à proximité.

Le groupe de jeunes avocats dans le cortège de Randolph recula de son chemin, comme s’ils s’inquiétaient qu’il y ait de la violence.

— Vous êtes méprisable et Caldwell & Monroe ne vont pas rester là à vous regarder pendant qu’un fumier homophobe comme vous détruit des vies. Je vais vous combattre avec tout ce que j’ai !

Randolph Coulter sursauta de colère, ses yeux sombres se plissant dangereusement. C’était un homme costaud, même s’il ne l’était pas autant que Cal, et il n’aimait pas être intimidé.

— Vous feriez bien de surveiller vos paroles, Monroe ! Je pourrais vous poursuivre pour diffamation. Ne croyez pas que je ne le ferai pas !

— Je ne dis rien qui ne soit pas vrai.

Cal se sentait davantage comme un de ses ancêtres guerriers que comme un avocat normalement tempéré de New York alors qu’il fusillait Randolph du regard, laissant le dégoût qu’il avait toujours ressenti pour lui s’exprimer dans sa voix.

— Je vous fais juste connaître ma position, poursuivit-il, pour que vous ne puissiez pas feindre la surprise que quelqu’un vous tienne enfin tête. Les gens vous ont laissé les piétiner trop longtemps. Je vais arrêter ça. Quoi qu’il en coûte.

Un sourire froid incurva les lèvres de Randolph.

— Vraiment ? Nous verrons, Monroe. Je ne pense pas qu’une lopette comme vous ait les couilles de me tenir tête. Vous n’êtes pas vraiment un homme, peu importe vos efforts pour prétendre le contraire.

Cal lui rendit son sourire, ses yeux durs comme des émeraudes.

— Continuez à le penser, Coulter. Vous avez toujours été stupide en plus de répugnant. Ne soyez pas surpris quand cette lopette vous l’enfilera dans le cul.

Il marqua une pause, savourant le choc dans les yeux de Randolph, puis baissa la voix en un ronronnement soyeux.

— Qui sait ? Vous pourriez même apprendre à l’apprécier. C’est secrètement le cas de la plupart des homophobes.

La mâchoire de Randolph s’affaissa, mais Cal s’éloignait déjà, la tête haute alors qu’il ignorait les spectateurs bouche bée, ayant réussi quelque chose que très peu de gens avaient déjà fait : avoir eu le dernier mot avec Randolph Coulter.