Commentaires de livres faits par Aysslynn
Extraits de livres par Aysslynn
Commentaires de livres appréciés par Aysslynn
Extraits de livres appréciés par Aysslynn
Il lança un ordre par-dessus son épaule avant de s’approcher de moi. « Nous avons trouvé une source », dit-il d’une voix étrangement voilée. Peut-être était-ce simplement dû à la fatigue, mais j’ai assez souvent vu la terreur pour la reconnaître sous ses divers déguisements, et j’avais le sentiment que Rhys était sous son emprise.
« Une source, oui, dis-je en scrutant le visage de l’intendant en quête d’un indice. Très bien. Est-elle loin ? »
Il me prit par le bras, me fit pivoter et m’entraîna plus loin. Quand nous fûmes hors de portée de voix des hommes, il dit : « Non, pas très loin. Son débit est assez faible, mais elle alimente un étang. Nous pouvons y puiser. » Il hésita, ne sachant trop comment poursuivre.
« Il y a quelque chose de bizarre…
— À propos de la source ?
— Oui.
— Tu as dit qu’elle n’était pas très loin…
— À vrai dire, elle est juste de l’autre côté de la colline. » Il leva la main, mais son geste resta en suspens et il se renferma dans un silence hésitant.
« Eh bien ? demandai-je, de plus en plus impatienté par ses réticences. Parle donc ! »
Sa réponse fut prompte et brutale. « Je n’aime pas cela ! Il y a là-bas quelque chose de bizarre. » Il me dévisagea d’un air maussade.
Il fit le geste de nous congédier et tourna le dos.
« Reste ! » lui intimai-je. L’immobilisant de la voix d’autorité des bardes, je dis : « Écoute-moi, seigneur Conaire. J’ai connu bien des rois : certains stupides, d’autres hautains. Mais peu étaient les deux, et aucun n’a survécu à son imprudence. »
L’orgueilleux seigneur se hérissa. Ses yeux étincelèrent de colère. Mais je ne lui laissai pas le loisir de parler.
« Sache ceci : nous sommes venus te prévenir et demander ton aide. Tu ne sais rien des forces rassemblées contre nous. Je te dis la vérité : à moins de présenter un front uni quand s’engagera la bataille, nul d’entre nous ne survivra à leur assaut. »
Conaire fronça les sourcils. Il se débattait sous mon emprise, mais je le tenais par ma voix. « C’est ainsi. Si tu doutes de mes paroles, pourquoi ne pas venir avec nous sur la côte et constater par toi même que ce que tu as entendu n'est pas simple imagination de lâches ? »
Le seigneur irlandais me lança un regard meurtrier, mais il garda les lèvres serrées.
« Alors ? demanda Gwenhwyvar. Que dis-tu, Conaire ? »
Vous vous sentez porté par une formidable puissance, entraîné par le balancement régulier des flancs de votre monture au galop. La force de la grande créature devient vôtre et, à travers votre corps, se propage le long de votre lance. Avec derrière elle le poids énorme de l’animal, cette longueur de frêne durci devient indestructible, sa pointe de fer pénètre tout : bois, cuir, os.
Puis-je vous suggérer de vous abstenir d’éventer notre secret ? Il s’agit d’une joute entre vous et moi. Il ne faudrait pas l’oublier, sous peine de représailles.
Immobile, le papier à la main, Emma réalisa qu’elle venait de tout raconter à Burn.
Tardif… Il a pu me voir entrer chez Burn…
Afin ne pas attirer l’attention, elle se rendit à la réception le plus normalement possible.
– Roberta, qui a déposé ça ?
– C’était dans le courrier du matin.
Alors qu’elle revenait vers son bureau, Emma aperçut Tardif rivé à son écran et décida de l’affronter.
– Tu as vu quelqu’un venir livrer ça ?
– Q-Q-Qu’est-ce que c’est ?
– Un message du tueur, dit-elle avec aplomb.
Elle épia sa réaction comme si son sort en dépendait.
– Il t-t-t’écrit, maintenant ? demanda-t-il. Hé ! regarde ! Une p-p-poulie d-d-démontable, ça existe.
Avait-il fait exprès de se rendre sur le site en question pour faire diversion, ou était-il déjà en train d'effectuer ses recherches ?
Mais ce qui est dit est dit et je danse. Les yeux fermés. Pour pas qu’on me voit. Au début, je me sens aussi à l’aise que dans un salon de beauté et puis il se passe quelque chose. Une petite chose dans mon ventre, qui monte, qui monte… étrange, intrigante, surprenante… je cherche le mot… en tournant sur moi-même… les bras écartés… un sourire béat sur mes lèvres… enfin… une sensation de
délivrance,
harmonie,
plaisir…
J’entends à peine la détonation. Et puis la douleur dans ma tête. Je tombe
sous les marguerites,
sous terre,
avec maman…
Au-dessus de leur tête, l’ogre marchait.
Les morceaux de viande salée se balançaient au plafond à chaque pas, et Yassine croyait les voir saigner et hurler, hurler avec les voix de son frère et de sa sœur, et il lui fallait secouer la tête jusqu’à ce que ses oreilles se décrochent pour revenir à la réalité.
Au-dessus de leur tête, l’ogre marchait. Il recevait les clients, riait et plaisantait en remplissant leurs cabas de poireaux, de pommes de terre, de haricots ou de semoule. L’ogre disait : « Et comment va votre dame ? », en donnant un petit rab’de clémentines : « Allez, deux cents grammes gratuits, c’est pour la famille. » Yassine entendait le bruit caractéristique des packs de bouteilles qu’on déplaçait et à sa gorge s’agrippait un petit monstre spécial, rien que pour lui : la soif.
J'ai rampé jusqu'au seau et je l'ai fait basculer pour boire. Mais j'ai manqué mon coup et le contenu tiédasse m'est tombé sur le paletot. Les quatre autres ont aussitôt gueulé, en canon. Faut dire que ce seau rouillé, c'était la seule ration de flotte pour nous cinq. Avec ces quelques litres d'eau, nous devions nous rincer le gosier et nous laver. Au moins, avec cette douche improvisée, je daubais moins. J'avais eu de la chance de ne pas me tromper : de l'autre côté de notre cellule, il y avait un autre seau dont nous nous servions pour chier et pisser à tour de rôle.
Reconnaissant la voix de Mme Chapuzi, elle se hâta de gravir l’escalier, mais en arrivant sur le palier, elle recula d’horreur.
Appuyée contre le chambranle de sa porte ouverte et ne pouvant plus prononcer une parole, la vieille rentière lui montrait d’une main tremblante un homme renversé sur les premières marches de l’escalier du troisième étage et baigné dans son sang.
– Bernier ! capitaine ! appela la concierge de toutes ses forces et sans oser faire un pas de plus.
Le vieux soldat accourut aussitôt et l’officier, que le cri de Mme Chapuzi avait réveillé, apparut en même temps à l’étage inférieur, d’où il s’empressa de monter pour se rendre compte de ce que tout ce bruit voulait dire.
L’ex-fonctionnaire des contributions était lui-même sorti de son appartement.
– Cet homme est mort ! dit le capitaine, qui, promptement remis de son émotion, s’était penché sur le corps et en avait entr’ouvert les vêtements.
– Mort ! répétèrent les spectateurs de cette scène.
– Depuis longtemps, il est déjà froid, affirma M. Martin. Il a été assassiné !
Tu me dis que tu as vu un loup cette nuit ? Dans une rue des Saintes ?
Oui, un loup, j’en suis sûr.
Il n’y a pas de loup en Camargue. C’était forcément un chien.
Non, c’était un loup, je te dis.
Et qu’est-ce que tu y connais en loups, toi ?
Suffisamment pour ne pas les confondre avec des chiens.
Et ce… loup, il t’a vu ?
Non, enfin je ne crois pas.
Des dragons qui parlaient… ?
En passant sous silence le fait que lui, lui, Jim Eckert, s’était également transformé en dragon !
C’était totalement ridicule ! Lui, un dragon ? Comment pouvait-il être un dragon ? Pourquoi serait-il un dragon ? Tout cela n’était qu’hallucination.
Mais bien sûr ! Il se souvenait, maintenant. Grottwold lui avait dit que ce qu’il ressentirait serait purement subjectif. Ce qu’il voyait et entendait ne devait être qu’une sorte de cauchemar, un mirage cachant le véritable lieu où il venait d’arriver, ainsi que ses habitants. Un rêve ! Il se pinça. Et sursauta.
Il avait oublié que ses doigts étaient dotés de griffes. De grosses griffes, très acérées. Si ce qu’il vivait là était un rêve, les éléments en étaient sacrément réels !
Mais, rêve ou pas, il voulait seulement retrouver Angie et sortir de là pour regagner un monde normal. Seulement, où aller la chercher ? Mieux valait s’informer auprès de quelqu’un à qui il pourrait la décrire. Il « aurait dû poser la question à ce dragon qui essayait de le réveiller. Qu’avait-il dit ? Quelque chose à propos de la « capture d’un george… » ?
Que pouvait bien être un george ? S’agissait-il d’un George, avec un grand G ? Si certaines des créatures ici présentes apparaissaient sous la forme de dragons, peut-être que d’autres prenaient le physique de saint Georges, le tueur de dragons ? Mais l’autre avait parlé d’« un » george. Peut-être les dragons appelaient-ils georges tous les êtres à l’aspect humain, ce qui signifiait que ce qu’ils avaient vraiment capturé était probablement…
« — Angie ! cria Jim, entrevoyant soudain la vérité.
Il dégringola sur ses quatre pattes et traversa la grotte jusqu’à l’entrée. Là s’étendait un long couloir éclairé par des torches et au bout duquel disparaissait rapidement un dragon. Jim en conclut que ce devait être — ainsi qu’il s’était présenté lui-même — le grand-oncle de l’animal qu’il incarnait. Il se mit à courir derrière lui, essayant de se souvenir du nom de l’individu.
— Attends-moi, euh… Smrgol ! lança-t-il.
Mais l’autre dragon tourna au coin et disparut. »
Des yeux sauvages contemplèrent le messager sous le bord d’un casque de fer orné de plumes noires qui voletaient comme des ailes dans le vent. Le seigneur de guerre ne dit mot mais fit volter son cheval et s’éloigna lentement. Le messager pressa sa monture et vint se placer aux côtés de son commandant. « Y aurait-il quelque chose qui vous ait déplu, mon Maître ? Sa voix tremblait d’anxiété.
« Non, c’est bien. Notre tâche est achevée. Je retourne aux bateaux ; vous m’accompagnerez. Il se pourrait que j’aie besoin d’un messager. » Il se redressa sur sa selle et héla les quelques cavaliers qui attendaient non loin de là. Ceux-ci fourrèrent leurs casques sous un bras et le fixèrent, impassibles.
« Vous quatre, lança le commandant en les désignant de sa main recouverte d’un gantelet, vous restez avec les hommes et occupez cette place. Les autres, suivez-moi. Nous partons. En route.
— Mais que devons-nous faire des prisonniers, Insigne Excellence ? » lança le messager à la silhouette sombre qui s’éloignait. Le seigneur de guerre ne se retourna ni ne jeta un coup d’œil en arrière, mais le messager perçut nettement les mots qu’il prononçait.
« Tuez-les », ordonna son commandant. »
Avec indolence, il s'orienta vers la gauche de la salle, ouvrit un panneau et dégagea une valise en cuir noir. Puis il s'assit derrière un bureau face au cardinal et composa le numéro 1660, année de la mort de Scarron à qui il vouait depuis toujours une tendresse particulière. Alignez les quatre chiffres et la bobinette cherra. Il sortit un paquet longiligne enveloppé dans une serviette éponge blanche. Il posa l'ensemble délicatement sous le sous-main en cuir d'un confrère et laissa apparaitre les quatre pièces détachés d'un fusil de chasse.
Dans le salon de conversation, l'horloge à cloche posée sur le guéridon de marbre allait indiquer 15 h 30. La grande aiguille se mit au garde-à-vous, enclenchant le mécanisme.
Ding ! Le tocsin sonna.
Le silence reprenait possession du lieu quand une déflagration déchira la quiétude habituelle.
A une cinquante de mètres, la BMW s'arrêta. Le conducteur ouvrit la portière, sortit le buste de la voiture et observa en direction de la Jaguar. De l'index et du majeur, l'homme fit mine de tirer en direction de Sean et de Paul, puis il partit en faisant hurler les pneus.
Lentement, frère Baptiste se tourna, puis se dirigea vers le pupitre sur lequel reposait encore la pierre examinée par Enrico, puis Marco. Il raviva la chandelle et posa les yeux sur le texte qui y était gravé,