La table en or massif était immense, de forme rectangulaire, elle occupait une bonne partie de l’espace. Le reste de la salle était à couper le souffle. Je n’y étais entrée qu’une fois, avec mon père, mais c’était dans une autre vie. Malgré tout, l’émotion était toujours présente. Des dorures, des runes sur tous les murs, pas un centimètre qui n’était pas couvert d’inscriptions. Je vis quelques peintures représentant Nathaniel et Diane. Cet endroit était époustouflant.
Pourtant, rien n’égalait la beauté du Temple, malgré les innombrables choses extraordinaires que j’avais pu voir. L’Ancien Monde devait, tout simplement, être grandiose.

Je baissai les yeux sur le sol, où s’étendait un nombre incalculable de corps. Je savais que je n’aurais pas dû, pourtant je le fis quand même. J’observai les visages sans vie à mes pieds et retins un haut-le-cœur. Je ne fus pas la seule, peu à peu des cris d’horreur parcoururent nos rangs. L’épouvante me saisit, je chancelai, seule la poigne de fer d’Eran m’empêcha de m’effondrer. Alors je fis ce que je n’avais plus fait depuis longtemps en public. Je me mis à pleurer contre le torse d’Eran.

"Le monde était en feu.
Au milieu de cet enfer, des gens encapuchonnés, armés d’épées diverses et portant de longues capes noires lui tournaient le dos. Mais tout dans leur posture laissait penser qu'ils étaient dangereux et sûrement responsables du carnage qui les entourait, des corps jonchaient le sol, un vrai massacre avait eu lieu ici. Personne ne semblait pouvoir les arrêter, les seuls ayant osé devaient sûrement être ceux, allongés, sans vie, à leurs pieds.
Il les observa attentivement, il crut reconnaître la silhouette de deux femmes, l’une avec des cheveux rouges flamboyants s’échappant de sa capuche, quant à l’autre…
D'un geste fluide et redoutablement rapide, comme si elle avait senti qu’il la regardait, elle se retourna vers lui, et il put apercevoir son visage, c'était une jeune femme, terriblement belle, un sourire cruel étira ses traits parfaits, dans son regard bleu se lisait une intelligence redoutable et un pouvoir immense.
Le ventre de Jonathan se serra, il la reconnu, comment n'aurait-il pas pu la reconnaître… La guerrière de la mort qui lui faisait face était sa propre fille, Sara, avec quelques années de plus, bien évidemment. D'une démarche féline elle se dirigea vers lui, prête à éteindre la lueur de vie qui brillait en lui.
Puis tout devint noir."