Yoon-sun Park
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Note moyenne : 5.9/10Nombre d'évaluations : 10
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Les derniers commentaires sur ses livres
Suites de petits moments d'une enfance coréenne... Il n'y a pas tellement de fil conducteur. Les dessins sont (trop) minimalistes. Lecture sympathique mais sans plus...
Afficher en entierBoubou est un petit chien plein de ressources, ce qui lui vaut d'être embarqué bien malgré lui dans les aventures de son petit humain. J'ai bien aimé cette lecture toute douce et un peu absurde. Les différents chapitres sont pleins d'humour et d'inventivité, parfois de façon assez inattendue.
Afficher en entierIncontournable BD Jeunesse Mars 2023
Mention Olibrius BD 2023*
Comme il est spécifié sur l'une des pages de garde au début de la BD: "L'incroyable Mademoiselle Bang est librement inspiré d'un roman anonyme coréen, probablement écrit au 19e siècle".
Cette Bd, c'est un peu comme ses jarres à bonbons mélangés, une découverte n'attends pas l'autre!
Un dragon vert nous propose, bien peinard sur son nuage, de nous raconter une histoire, celle d'une petite fille dont le nom de famille est aussi une onomatopée: Mademoiselle Bang!
Donc, il y avait un couple de vieux nobles eux aussi assez insouciants, qui n'avait pas eu d'enfants. Voilà que madame Bang nous signifie que "mon ventre bouge tout seul depuis quelques jours". Si son mari pense que madame a peut-être une pastèque qui lui a poussé dans le ventre, la domestique, madame JU, n'est pas dupe: Madame enfantera bientôt! Comme le couple a employé le masculin pour parler dudit enfant à venir, Madame Ju s'attèle à la confection effréné d'une garde-robe de toutes les tailles de la naissance jusqu'à ses 50 ans. Seulement, on s'en doute, il s'agit en fait d'une petite fille. le bébé adore ses vêtements masculins, alors son père lui permet de les porter. Puis, elle s'intéresse aux pinceaux de calligraphie, alors on lui enseigne l'écriture. Peu importe que madame Ju s'indique que cette petite fille puisse faire toutes les choses qu'elle veut, et qui ne sont jamais des choses traditionnellement féminines, "Mademoiselle Bang" grandit en accord avec ses choix. Au décès de ses vieux parents, elle persiste à garder son statut de "Monsieur", car tout le monde la connait sous ce titre désormais. Et c'est tant mieux car Mademoiselle Bang aura moult aventures complètement loufoques et incroyables, où ses qualités intellectuelles et son humilité lui ouvrir des portes insoupçonnées.
Je compte joyeusement divulgâcher, vous êtes prévenus.
Le récit est fabuleux. C'est fou comme chaque petit détail, non-dit, trop-dit, mal-dit, fait tourner le récit ailleurs. Mademoiselle Bang n'a pas volé son nom, elle vit une vie complètement hors de l'ordinaire, surtout pour une femme d'un pays asiatique qui pourrait être la Chine ou la Corée. Femme de tête et d'action, dès sa jeunesse, elle promet d'être vive d'esprit et atypique ( mes personnages préférés!). Alors qu'elle sortait voir le monde, elle se retrouve à peine dix minutes plus tard dans le cortège d'hommes allant passer le concours pour devenir fonctionnaire d'État. Non seulement elle y va, elle reçoit le titre de "première de classe"! À peine revenue chercher ses affaire et madame Ju pour aller vivre à la capitale, une pelletée impromptue d'hommes de tout âge veulent lui faire épouser leurs filles, dont certaines sont enfants et d'autres bambins. Mademoiselle Bang choisi une jeune rouquine aux yeux de taupe et comble de hasard, celle-ci ne voulait pas se marier. Elles sont superbement appareillées, du coup. Les choses s'chainent dans un joyeux bazar de conspirations immatures de la part des vieux de la vielles qui sont fonctionnaires depuis bel lurette, des envahisseurs à la mémoire tenace ( mais seulement quand c'est à leur avantage, attention!), des rencontres avec des fantômes cannibales, une épée légendaire ( dont on découvre qu'il est en fait le narrateur!
L'humour est partout. Entre les personnages, leurs remarques impertinentes ou carrément anachroniques, dans absurdité des pouvoirs de Kung Fu ( ce qui me fait dire qu'on est en Chine, mais peut-être que les coréens aussi le pratiquait?), la douce ambivalence de l'empereur entouré de rapaces plus vicieux encore qu'une bande d'influenceurs dans un téléréalité, les mimiques de personnages, les constats stupides, le retours de problèmes pourtant supposés être réglés, bref, y a pas moyen de reposer cette BD, même pour une pause-pipi. Certains éléments sont même rangés dans l'humour un peu noir, notamment avec ses pères intéressés qui rivalisent entre eux en proposant des filles d'âges déraisonnablement jeunes. Drôle, mais aussi véridique.
J'adore cette histoire qui sous son verni drôles et ses illustrations joyeuses, a pourtant quelques belles notes de vérité et de sagesse. L'importance de la famille, la noblesse d'esprit, le coeur à l'ouvrage, la loyauté, l'humilité et la capacité d'introspection. Mademoiselle Bang est un savant mélange d'esprit et de coeur, et malgré ses innombrables qualités, reste capable d'admettre ses erreurs, de ne pas devenir outrancièrement ambitieuse ou arrogante. Je dirais que ce sont des qualités relativement "féminisées", car dans la culture astatique et occidentale, ce sont des traits qu'on apprécie chez les femmes. Cela dit, surtout au début, elle a un tempérament fonceur, un idéalisme féroce et un tempérament affirmé, ça c'est plaisant. Il faut dire aussi que Bang gravite dans un monde de fieffés imbéciles, autant les nobles que les pauvres. Seule madame Ju et Bing ( l'épouse) ont un minium de jugeote. Je me demande comment Bing peut être rousse dans un pays où tout le monde à les cheveux noirs, curieux...
Les dessins sont simples en apparence, mais habilement rendus. Les couleurs semblent en aquarelle et sortent pastels ou diluées. C'est un travail propre, bien rendu et suffisamment détaillé pour être intéressant. Les personnages ont beau être asiatiques, leurs yeux sont ronds, ce qui renforce aussi leur air benêt. Quand aux représentations culturelles, on sent la culture asiatique traditionnelle, mais prêtez attention aux anachronismes, notamment un micro dans le monde des fantômes.
J'apprécie toujours les Bd avec autant de travail sur les divers éléments, que ce soit le texte intelligent, les illustrations bien travaillées, la propreté des couleurs, les différents humours qui côtoie des éléments plus profonds et même, un univers qu'on s'approprie sous un jour assez différent. J'imagine déjà la diversité de jeunes lecteurs que cette oeuvre peut rejoindre. Je me fais aussi la réflexion que cette histoire est inspiré d'un roman qui date déjà d'un siècle, dans un coin de monde ou le patriarcat est encore très présent. Aussi, imaginez l'avant-gardisme de ce roman dans le contexte social et politique d'alors. À la fois critique d'un système impérial en grande partie tenu par des incapables intéressés, moderne pour avoir mit de l'avant une femme débrouillarde, savante et proactive et humoristique de tellement de façon, je me dis que c,est bien dommage que l'oeuvre original soit anonyme. Sans rien enlever à ça à la plume de la bédéiste, qui a fait un fantastique travail, bien entendu.
Bref, si vous avez envie de changer d'air en BD, ou que vous voulez proposer quelque chose de frais comme un sorbet au concombre ( super bon, vous essaierez) à vos lecteurs jeunesse dans les classes autant que les foyers, je vous suggère d'essayer de les plongez dans cette grosse BD indubitablement tordante et assurément ludique.
Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans ( mais les 8-9 ans habitués des pavés ou amateurs de BD peuvent aussi s'y plonger).
**La mention "Olibrius" est ma marque perso qui relève les oeuvres jeunesse qui sortent des sentiers battus, mais qui peuvent avoir l'air à priori étranges. Une façon de mettre l'accent sur les atypiques sympathiques de la littérature jeunesse.
Afficher en entierBim, bam, boum ! Assise dans mon fauteuil, je ne sais par où commencer cette chronique…
Oh la la ! Mon esprit est embrouillé, je voulais dire : Bing, Bang, Nag-Sung !
Je fais évidemment référence à « L’incroyable Mademoiselle Bang » et ses personnages hétéroclites, une étrange bande dessinée de Yoon-Sun Park qui me laisse pour le moins perplexe.
Je commence par l’objet en lui-même qui ne se présente pas comme une BD ordinaire : c’est une véritable brique composée de … - Ah ! Ben, non, les pages ne sont pas numérotées – ...de nombreuses pages, donc. Les feuilles sont en carton épais et les chapitres sont séparés par des feuilles jaune pétant faisant office d’intercalaires. Cet album est d’une qualité de fabrication robuste et d’une finition plutôt luxueuse.
Les planches sont d’allure classique avec des bandes régulières et des cases rectangulaires aux dimensions variables. L’originalité se situe davantage dans les dessins dans un style presque naïf, privilégiant les traits courbes et les teintes pastel. On observe dans certaines aquarelles regroupées sur une double page la prédominance d’un ton, liée au contexte du récit (exemples : dominante orange pour les scènes de combat, rouge pour la scène du mariage, bleutée pour les scènes de nuit…). Le résultat est joli, artistique, voire poétique.
Les phylactères, dans une typographie manuscrite, sont nombreux et occupent un espace important. J’en arrive ainsi au texte et au sens de l’histoire.
Le récit est inspiré d’un conte coréen du XIXème siècle et, par l’intermédiaire d’un gentil et joli petit dragon vert, il nous retrace la vie d’une petite fille que les parents ont depuis la naissance habillée et éduquée en garçon. Celle-ci se complait dans cette attribution de genre et continue à profiter de cette forme de supercherie, au point de passer le concours de haut fonctionnaire pour le roi, poste exclusivement masculin, et devenir général. Mademoiselle Bang, dont il s’agit, va même plus loin en épousant une autre femme, Mademoiselle Bing…
Les messages véhiculés par cette histoire sont ambigus et prêtent à mon avis à la controverse. Je vous livre mes constatations et je vous laisse à vos réflexions :
- Bang, qui est une femme, revendique son droit à une ascension professionnelle et sociale, réservée exclusivement aux hommes, dans un pays et à une époque où cette éventualité est inconcevable. Et pour arriver à ses fins, elle maintient son imposture.
- Tous les pères souhaitent que Bang épouse une de leurs filles. Et personne ne s’étonne et ne s’offusque de ce qu’on lui présente des jeunes filles de 9 et 11 ans à marier.
- Bang choisit de s’unir à Bing dont la physionomie contraste avec toutes les autres : elle est rousse et porte des lunettes !
- Bang et Bing s’unissent en tout état de cause, chacune trouvant des avantages de cette duperie, y compris dans l’accueil d’un enfant apparu miraculeusement.
- L’histoire, les costumes, les traditions font référence à un passé coréen féodal, alors que les paroles et certains éléments sont complètement anachroniques. Ainsi, les personnages s’expriment dans un langage actuel (« Salut ! », « Sauvés, youpi ! »…) en contraste avec une gestuelle asiatique expressive du respect.
Toutes ces remarques n’affectent pas le superbe travail réalisé par Yoon-Sun Park et, si vous envisagez l’œuvre sous un regard humoristique et imaginaire, sans vous prendre la tête, vous passerez un très bon moment de lecture.
https://memoiredeliseuse.odoo.com/blog/news-2/l-incroyable-mademoiselle-bang-146
Afficher en entierUne aventure à couper le souffle. On entre dans l'histoire avec une inspiration et on en sort à l'expiration. C'est un tourbillon de détails dans l'illustration, une histoire rappelant les contes.
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Biographie
Née en Corée du sud en 1980, l'autrice jeunesse Yoon-sun Park démarre son parcours éditorial français avec L'Eau sous l'obscurité (Sarbacane) avant d'entamer une longue collaboration avec les Éditions Misma, qui publient Le Jardin de Mimi, récit autobiographique, Les Aventures de Hong Kiltong, adaptation d'un conte traditionnel coréen, ou encore la série Le Club des chats. Yoon-sun Park, dont le nom circule avec de plus en plus d'insistance dans les sélections du festival d'Angoulême, a aussi traduit l'album Mauvaises filles, d'Ancco, pour les Éditions Cornélius. En 2023, les éditions Dupuis publient L'incroyable Mademoiselle Bang !, l'adaptation fraîche et féministe d'un conte coréen pour la jeunesse.
Source Amazon
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