Marc Alexandre Oho Bambe

Un long poème d'amour: pour la vie et la beauté, mais surtout pour l'humanité souffrante et pour une femme, Imane.

Ce récit qui nous fait accompagner des réfugiés entre Cameroun, Maroc, Liban, Italie, France, reprend les thèmes de la douleur de vies massacrées et indignes (des lignes très fortes sur les présidents à vie de l'Afrique subsaharienne), de la soif de justice (certains arrivent à plaider pour un accueil digne, d'autres n'ont pas ce choix: ils sont condamnés à s'embarquer sur un canot fragile entre Lybie et Malte ou Lampedusa). De belles pages sur l'amour, l'espérance, la confiance.

Seul réserve: le caractère, que je trouve affecté, de la mise en page (la mise en rythme?), où tant de phrases sont hachées par des points et des alinéas.

Une question revient constamment: "Pourquoi on part?". La réponse se situe à un autre niveau que celui des frontières, des visas et des lois.

J'ai apprécié la postface qui pose directement la question du rôle de l'écrivain dans le combat pour la dignité.

Yaguine Koïta et Fodé Tounkara furent le 29 juillet 1999 les passagers clandestins du vol 520 Sabena Airlines en provenance de Conakry et à destination de Bruxelles. Leurs corps morts de froid furent découverts le 2 août dans le train d'atterrissage arrière droit de l'appareil à l'aéroport international de Bruxelles.

Honnêtement, je ne connaissais pas cette tragique histoire. Je n’en avais jamais entendu parler.

À travers ce roman graphique, Marc Alexandre Oho Bambe (écrivain et poète) et Frédéric Ebami (illustrateur) , ressuscite ces deux hommes et les réinvente en mots et en images pour raconter ces étincelles d’âmes trop jeunes pour mourir. 

J’ai été profondément touché. Vraiment, ça m’a émue au point d’en avoir les larmes aux yeux.

La justesse des mots, la poésie de ceux-ci…

Et pourtant, je ne suis pas une grande adepte de poésie. Mais là, ça m’a littéralement emporté, envoûté.

Jamais un roman graphique ne m’avait fait ressentir autant d’émotions. Je n’ai pas les mots pour l’exprimer, mais ça m’a chamboulé. C’était fort, impactant, engageant.

Les couleurs choisies pour les illustrations sont superbes. Les dessins parlent d’eux même et illustrent parfaitement les propos bouleversants, tragiques parfois. Cela rajoute une profondeur supplémentaire face aux textes poétiques et importants.

Il m’arrive rarement voir jamais de lire des romans graphiques. Mais celle-ci je la relirai pour la puissance et la justesse des mots.

Gros coup de coeur !

❤️ Si vous souhaitez un roman graphique qui vous percute en plein cœur, foncez vers celui-ci. Il est à lire de toute urgence, notamment pour les personnes sensible au sujet de l’exil.

Cela fait vingt trois ans que Yaguine Koïta et Fodé Tounkara ont pris un pari fou. Celui de s'enfuir de leur pays l'Afrique, sans réfléchir à ce quoi qu'il en coûte pour enfin avoir une vie meilleure.

Les deux jeunes seront découverts dans le train d'atterrissage arrière droit de l'avion, sans vie,morts de froid.

Les auteurs et illustrateurs de ce roman graphique essaient de comprendre pourquoi ce pari fou. De part les textes et illustrations nous essayons de comprendre leurs vies, leurs désespoirs et enfin l'espoir d'avoir une chance de renaitre. Ils nous racontent l'histoire de celles et ceux qui défient les murs dressés face à eux. On les appelle les Fugees. L'histoire bouleversante de ces deux garçons de quatorze et quinze ans y est décrite de façon très poétique par ses mots mais aussi très dure par ses illustrations. Les couleurs mettent une touche finale expressive sur l'idée que les auteurs veulent émettre.

Un destin tragique pour ces gens qui n'aspirent qu'à une vie meilleure, une liberté de vie et d'expression.

Une histoire tragique, cruelle encore présente dans ma mémoire, un roman graphique et poétique très réussi.

Si vous aimez le jazz, si vous le comprenez, ce livre est pour vous, il est magnifique par sa musicalité, à travers les poèmes dédiés à sa fille Indira, poèmes pleins d'amour pour son enfant.

Texte simple mais également plein d'amour pour sa femme Maisha, blanche.

Jaromil, jazzman, noir, est en quête de connaître son père car il reçoit un paquet "dans sa boîte aux lettres, au courrier, long, aux cassettes, audio d'un autre temps, au disque, de jazz, à la photo aussi, trait pour trait, troublante."

Au fur et à mesure des écoutes, il découvre ce père qu'il se met à aimer; il comprend que c'est grâce à lui qu'il est devenu ce jazzman célèbre à-travers le monde.

Les poèmes seraient presque à lire tout haut pour en sentir toute la sensibilité.