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Le fourmillement se répandit sur ma peau comme une traînée de poudre. Mon ventre se noua. Le sang se mit à battre à mes oreilles et mes doigts tremblants se crispèrent sur mon stylo comme si c’était une arme. Avant que j’aie pu me ressaisir, le menu s’abaissa, et je restai scotchée sur place, incapable de fuir, pétrifiée par ces yeux couleur de rhum épicé.
Des yeux maléfiques. Des yeux qui voyaient tout, mais ne livraient rien. Des yeux qui me faisaient rêver. Des yeux qui me réveillaient la nuit, me donnaient des sueurs froides. Des yeux qui me mettaient la tête en vrac et le cœur à l’envers. Ces yeux me détaillèrent lentement, depuis le sommet du crâne jusqu’au bout de mes ignobles godasses, puis revinrent se fixer sur mon visage. Et moi, j’étais soudain comme une petite souris hypnotisée par un serpent.
Avec une lenteur calculée, il posa le menu sur la table écaillée et se renversa contre la banquette. Oh ! ce rictus sexy, cette bouche dont je rêvais toutes les nuits… Il détonnait carrément dans ce rade, mais, hélas, me faisait toujours autant d’effet. Mon cœur fit un démarrage en trombe.
Afficher en entier— J’ai passé ma vie à souffrir, Key.
Quand je t’entends me dire que je peux t’avoir, que tu es à moi, la douleur cesse, pour la première fois.
Tu n’imagines pas quels combats j’ai menés pour en arriver là, à attendre que tu sois prête pour moi, Keelyn.
La seule chose qui pourrait m’éloigner de toi à présent, c’est la mort.
Afficher en entierOui, il était temps que je rentre... Après tout, "là où se trouve le cœur, est le foyer ?", c'est ce qu'on dit, non ?
Eh bien, mon cœur à moi était à The Point.
Afficher en entier(Point de vue de Keelyn)
Mon cœur était une forteresse dont il était le seul à jamais avoir eu les clés.
Afficher en entier— Ça, c’est pour le clodo que tu as payé pour me dérouiller, connard !
J’allai à mon bureau, me laissai tomber dans le fauteuil qu’elle avait déserté et sortis un Kleenex d’un des tiroirs. Il fallait que je crache le sang qui m’inondait la bouche.
— Il était censé t’effrayer, pas te toucher !
J’étais furieux contre moi-même, furieux d’avoir conçu ce plan stupide. Le pain qu’elle m’avait mis, je le méritais mille fois plus que tous ceux que je m’étais laissé coller pour elle en combat. Mon intention n’avait jamais été de lui faire du mal, physiquement ou autrement, et pourtant c’était exactement ce que j’avais fait, à cause de mon inconséquence. Key dégagea la longue mèche qui lui cachait la moitié du visage et pointa le doigt sur l’estafilade rouge vif qui courait au-dessus de son sourcil.
— Ah oui ? Eh bien, le message n’est visiblement pas arrivé jusqu’à son cerveau. Remarque, pas étonnant pour un junkie. Tu pouvais pas t’empêcher de foutre la merde, hein ?
Afficher en entierJ’étais un mec désespéré qui faisait des choses désespérées pour une femme qui détestait le désespoir sous toutes ses formes.
Afficher en entierNassir :
À la seconde où ses lèvres touchèrent les miennes, je sus que toutes ces années d’attente et de désir réprimé étaient justifiées.
À partir de là, je pouvais mourir le cœur en paix : j’aurais accompli tout ce que je voulais dans la vie.
Ce baiser aérien, ce petit avant-goût d’elle, représentait une victoire bien plus éclatante que le fait d’avoir toujours réchappé à l’enfer.
Key était mon objectif ultime. C’est elle qui avait toujours donné un sens à ma vie et, maintenant, elle m’insufflait cette même énergie — un miracle. Elle était tout pour moi.
Je crevais d’envie de la toucher. Mes doigts se crispaient à m’en faire mal.......................
Afficher en entierJ'enlaçai à mon tour Nassir et me nichai contre lui.
- J'adore quand tu es un vrai petit garçon...
Ses lèvres m'effleurèrent les cheveux.
- C'est toi qui m'as permis d'en être un.
Afficher en entier- Je m'y suis sûrement toujours mal pris avec toi, mais je t'ai toujours aimée, Keelyn Foster.
- On n'a pas tout de suite compris ce qui passait entre nous. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas tout faire pour que ça marche. Moi aussi je t'aime, Nassir Gates. On finira bien par le comprendre un jour...
Afficher en entierJ'étais prêt à me battre pou elle, même si elle prenait pour un monstre. Après tout, les causes perdues, c'était ma spécialité.
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