Extraits

— Ôte-moi d’un doute. Tu es un homme, viril, Incube, testostérone à gogo… et tu me chantes du Céline Dion ? Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?

L’envie de lui coller une claque sur l’arrière de la tête fut forte, mais j’étais trop atterrée pour ça.

— C’est Goldman qui a écrit les paroles, ça compte ?

Je levai les yeux au ciel devant cet argument.

— Au secours. Tu me sors du Dave, maintenant du Dion… Je pense que ta sonnerie est celle d’un téléphone à cadran des années soixante, juste parce que tu es fan d’Abba, Dion et parce que tu te fais un petit Gilbert Montagné de temps en temps.

— Tu restes là, rappelai-je, et monte la garde. Si c’est une fille, drague-la.

— Et un mec ? Je fis un signe vague en m’éloignant.

— Drague-le aussi, une chance sur deux que ça marche. Sinon parle… bière. Tu connais le sujet.

— Morgane m’a sorti que nous ne sommes pas… pas ensemble.

— Nous ne sommes pas ensemble ? Euh…

— Pas, pas ensemble. Double négation, précisai-je.

— Ah. Nous nous dévisageâmes. Il ne me lâchait pas. Ses mains restaient sur moi, je guetais le moment où il allait le faire, persuadée que ça changerait tout. Je pourrais enfin atterrir, me rendre compte que j’avais fondu un fusible, il n’y avait pas d’autres explications.

— Je ne peux pas parler de ça maintenant, finis-je par avouer. C’était la chose la plus honnête que je pouvais dire à ce moment-là. Dorian me détailla longuement. Merde, j’étais très fatiguée ou son regard était… doux ? Gentil ? Compatissant ? Mystère.

— Je suis d’accord. Mais ça viendra. Et elle n’a pas tort. Entre nous, ça ne devait pas avoir lieu. Alors j’aime bien l’idée d’être une double négation avec toi, en attendant de voir… si on peut s’inscrire en positif.

« Je donnai un nouveau petit coup de la chaussure dans la cuisse du Satyre.

— Eh ? Y a quelqu’un ? Je n’y suis franchement pas allée si fort, tu charries ! On dirait un joueur de foot au mondial, sérieux, râlai-je en m’accroupissant à ses côtés. »