Extraits

— Que fait-on à la veille d’une grande bataille chez les Banshees ?

Je rouvris à demi les paupières.

— On révise les manuels de torture.

— Vous avez conscience du problème ?

Mon regard croisa celui de Dorian, nous nous étions tournés l’un vers l’autre en même temps.

— Cette chose entre vous… c’est interdit, ajouta-t-il.

Cette fois Dorian parut décontenancé ; au moins je n’étais pas seule.

— Ils se sont invités pour nous dire d’éviter d’être en couple ?

Aussi étonnée que lui, je haussai les épaules.

— Tu crois que c’est le service DRH du Conseil ? Il y a une règle sur le fait de ne pas se fréquenter entre collègues ? Dorian fit la moue.

— En tout cas, vu nos premiers échanges, je doute que Paddington ait pris le temps de nous parler de ça. Un point pour lui, à l’époque cela semblait inutile.

Dorian afficha un large sourire avant d’annoncer de sa voix basse, entre la crânerie et la moquerie :

— Trop tard.

Son regard me balaya lentement, sans me déshabiller ou vouloir m’aguicher. On aurait plutôt cru qu’il s’assurait que j’étais là, que j’étais moi. Peut-être n’étais-je pas la seule touchée par la situation, dans le fond.

Maintenant horrifiée, je me tournai vers lui. Le secouer n’y suffirait pas. Ni une semonce magique ni… il avait dû perdre l’esprit.

- Dorian !

L’idée que des inconnus puissent se trouver chez moi sans invitation était perturbante : j’avais beaucoup travaillé sur cette maison pour éviter ça.

Limite, j’aurais appelé les marabouts dont les prospectus finissaient ma boîte aux lettres si j’avais pensé cela efficace.