Extraits

— […] Nous deux, on va réparer les choses. Parce que c’est ce qu’on est, ce qu’on a toujours fait.

La vie est comme une longue route sinueuse. Quelquefois, vous vous retrouvez au sommet et alors le monde semble vous appartenir. J’ai touché ce sommet avec Alexandre. Nous étions tout en haut, après une longue route remplie de heurts et de chaos. Mais ce sommet n’avait été là que pour annoncer une descente bien plus difficile que tout ce que nous avions affronté jusque-là.

Nouveau réveil, nouvelle journée, identique à la précédente. Mais je n’allais pas mentir, c’était cette routine qui me faisait tenir. Le fait que chaque chose soit à sa place, que tout se passe aussi bien que possible.

Le monde avait perdu toutes ses couleurs. Il n’y avait plus rien, si ce n’était le froid, et le silence. Un silence assourdissant, presque étouffant.

Depuis quatre semaines, je comprenais enfin ce que ma mère avait ressenti. Cette vie qui m’avait quittée, cette partie de moi qui était morte à l’intérieur. J’avais l’impression que mon cœur était devenu un gouffre vide, incapable de ressentir quoi que ce soit d’autre que cette douleur qui étouffait tout autour de lui.

Je ne connais pas un seul soldat qui vous dira que ces scènes sont réelles. Pendant tous ces mois d’absence, nos femmes ne sont pas restées gentiment à la maison à nous attendre avec le sourire. Elles ont vécu, traversé des difficultés, affronté des tempêtes. Tout ce temps où nous étions dans d’autres pays, à sauver des vies, à combattre le « méchants », elles étaient à la maison, à s’occuper de nos enfants, de nos familles. Elles n’ont pas moins de mérite que nous.