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Non, mais je crois rêver ! Tu as vu sa gueule, sa dégaine, son haleine ! Je préfèrerais m'arracher un œil et me le bouffer plutôt que de poser une seule phalange sur son horrible personne !
Afficher en entier-Salut mon cœur !
- Ave à toi.
Il ne remarqua même pas que je me foutais ouvertement de sa vilaine gueule.
Afficher en entierEn plus du manque de nourriture, s’ajoutait le manque chronique de sommeil. J’ignore comment était constitué le cerveau malade de mon cher et tendre amour, mais il tenait jusqu’à trois nuits d’affilée sans dormir. Après quoi, il s’effondrait et pionçait non-stop pendant quinze à seize heures. A la limite, qu’il vive comme ça, grand bien lui fasse, mais Monsieur tenait à l’imposer aux autres. Je crus qu’il se fichait de moi quand il m’exposa ce qui lui tenait lieu de credo : « Les gens qui se couchent avant minuit sont des moins que rien ; à trois heures du mat’, des médiocres sur le chemin de la rédemption, et à partir du lever du soleil, des rois, des dieux de l’astre lunaire! »
Afficher en entierLe véritable drame se noua quand je rentrai chez moi le dimanche soir, avec bête, armes et bagages. Mes valises à peine posées, je pris mon petit rongeur dans mes bras. Il semblait interdit, comme vidé de toute énergie. Il tremblait encore. Moi aussi d’ailleurs.
Dimitri nous vit.
-Que se passe-t-il ?
-Reza…
-Qu’est-ce qu’il a encore fait, celui-là ?
-Je l’ai surpris en train de molester Maradonna.
Mon grand frère poussa un hurlement strident :
-Sadique et inconscient, en plus ! Cette bête est âgée, elle a de la sciatique et de l’arthrose partout et ne voit plus que d’un œil ! Comment a-t-il pu oser ? (les lèvres de mon frère se mirent à trembler, et je crus qu’il allait se mettre à pleurer). Je ne comprends déjà pas la cruauté entre les hommes, mais vis-à-vis des animaux, ça me dépasse complètement.
Dimitri et moi passèrent la soirée et une bonne partie de la nuit autour de notre Maradonna, qui semblait horriblement mal en point. Il bougeait de moins en moins, sa respiration se faisait de plus en plus difficile, et de plus en plus saccadée. A trois heures, il commença à avoir des convulsions. A cinq, il était complètement paralysé. Et il mourut un peu après six heures du matin.
Dim et moi étions anéantis.
-Viens, on ne peut plus rien faire, il faut qu’on l’enterre.
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