Béatrice

Récompensée par plusieurs prix, “Béatrice” est la première bande dessinée de Joris Mertens. Âgé de 52 ans lors de sa sortie, ce dessinateur Belge s’est inspiré d’une histoire vraie vécue à Anvers pour mûrir le point de départ de son histoire. Béatrice, une jeune femme solitaire et un brin rêveuse, travaille dans une galerie marchande d’une grande ville et semble en proie à une routine bien monotone : métro, boulot, dodo. Chaque jour, à la gare, elle passe devant un mystérieux sac rouge qu’elle finit par ramasser. Une fois chez elle, elle découvre avec émerveillement un vieil album photos en noir et blanc qui la replonge dans le quotidien bien plus vivant d’un couple fusionnel.

Alternant habilement des traits vifs et rouge avec des crayonnés plus légers en noir et blanc, Joris Mertens propose une première oeuvre singulière et originale. La bande dessinée ne comprend aucun phylactère, le dessin est donc le seul médium d’émotions et de compréhension de l’histoire. C’est au lecteur seul de faire vivre les dessins par son regard et son interprétation. Pour autant, le trait du Belge est souple et s’adapte à merveille aux situations : épais, vif et bourdonnant de détails pour dépeindre le tumulte d’une ville rappelant Paris ou Bruxelles, et plus léger et maîtrisé dans les moments extatiques de passion et d’amour.

Il y a une joie insondable à contempler cette grande ville, d’abord dans les années 70, puis dans les années folles, lorsque Béatrice vit la vie d’une autre par procuration. Elle découvre enfin ce que c’est d’aimer et d’être aimée en retour. Car c’est là que réside la réussite de cette bande dessinée : la forme ne supplante jamais le fond, l’un nourrit toujours l’autre et tout deux parviennent à s’entendre et à cohabiter en parfaite harmonie malgré les partis pris créatifs audacieux évoqués plus haut.

Entre rêve et nostalgie, entre vie projetée et vie passée, “Béatrice” joue avec les époques, les ambiances et le temps pour nous inviter à faire une halte et rêver. Comme un poème muet, cette première bande dessinée de Joris Mertens nous rappelle l’indicible beauté et la profondeur d’âme que peuvent avoir de simples dessins, parfois plus évocateurs que les mots les plus soigneusement choisis.

Une Parisienne entre deux mondes

Retrouvez ma chronique entière et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant:

https://www.aikadeliredelire.com/2023/07/lu-et-approuve-beatrice-de-joris-mertens.html?spref=pi

Pour ma part,

J'ai découvert cet album après avoir été surprise et éblouie par Nettoyage à sec. Autrement dit, l'œuvre de Joris Mertens m'est parvenue dans l'ordre antéchronologique.

Malgré ce couac de mon fait, j'ai reconnu la patte de l'auteur dès le début : son style graphique aux dessins élégants, foisonnants et esquissés avec des couleurs tantôt contrastées, tantôt monochromes à l'exception du rouge cramoisi qui ressort comme un élément clé du récit.

Très influencé par son expérience dans le cinéma et la télévision, l'auteur joue aussi sur les échelles de plans, les pleines pages et les zooms pour créer une narration visuelle dynamique et expressive.

Béatrice est une jeune femme qui s’ennuie dans sa vie monotone et qui se laisse séduire par un album de photos qui lui raconte une autre histoire, plus romantique et passionnante. En s’identifiant à la femme de l’album, elle bascule dans un monde imaginaire où elle revit les moments du couple, mais elle perd aussi le contact avec la réalité à s'oublier elle même, ce, au sens propre comme au figuré.

Le message de Béatrice de Joris Mertens peut être vu comme une réflexion sur le pouvoir des images et la tentation de vivre par procuration, de fuir le présent pour se réfugier dans le passé ( clin d'œil à nos rapports envers les réseaux sociaux, mais ça, c'est une autre histoire ).

Magistral, grandiose, comme à l'accoutumée avec Joris Mertens.

+ À lire et à relire tout simplement pour le plaisir d'être en contact avec un chef-d'œuvre.

- S'abstenir si l'absence de phylactères vous pose problème; détail que j'ai failli oublier de vous dire : l'album est entièrement muet.

C'est une merveille : une BD muette où l'émotion passe uniquement par les dessins.

C'est totalement réussi

Un bd sans texte

Béatrice, célibataire, vit à Paris dans son petit train-train quotidien : métro, boulot, dodo. Depuis plusieurs jours en passant par la gare, elle aperçoit un sac rouge abandonné. Elle finit par le prendre et va la plonger dans un monde étrange et féerique.

Un bd où les images se suffisent à elle-même qui nous plonge dans une ambiance magique de conte de fée. Mais comment tout cela va-t-il finir ?

Un récit prenant et merveilleux avec une fin surprenante.

Quel graphisme éblouissant ! N’est pas sans penser à Amélie Poulain dont le décor de la ville nous avait bluffés. Une jeune femme, habillée de rouge, trouve un sac rouge contenant un album photo d’un couple des années 30. Elle se rend sur les lieux, s’assoit sur la même banquette que la femme qui lui ressemble. Va-t-elle vivre sa vie par procuration ? Roman graphique sans texte. Pas la peine quand on est aussi doué en jouant avec le visuel !

magnifique graphisme.

Jour après jour, Béatrice prend le train, va au travail, vend les mêmes choses dans un grand magasin, puis rentre chez elle, seule.

Et le lendemain, cela recommence, à l'identique...

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Un matin, elle aperçoit un sac rouge sur le quai de la gare. Le soir, il est encore là et le lendemain matin, aussi. Alors, le soir du second jour, elle le prend.

Et ce sac, va changer sa vie.

Ce qu'il contient ? Un album photos !

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C'est un album sans bulles, sans paroles mais à la thématique très forte. Ici, nous revisitions le mythe de Faust dans une version à la fois contemporaine et intemporelle. Béatrice est seule et rêve d'une autre vie... Mais à quel prix ?

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Le graphisme est juste absolument incroyable ! Magnifique ! Des tons sombres dans les gris et seulement, des touches dans les tons rouges. Dans un premier temps, la couleur vient se poser sur la vie, l'intérêt, pour ensuite devenir un repère temporel.

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J'ai été réellement touchée par cette bande dessinée et par ce qu'elle véhicule. Surtout en ces temps de confinement et de solitude... C'est exactement ce qu'il me fallait !

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NB : Pendant ma lecture, j'ai écouté les musiques de Ludovico Einaudi et notamment “Monday” et “Une Mattina”, un délice !

"Béatrice" est une histoire complète en une centaine de pages, originale pour diverses raisons mais qui s'avère aussi avoir des défauts en rapport à ses qualités. Je veux dire par là que certains aspects servent et en même temps desservent le résultat final.

Sachez que nous sommes sur une histoire sans texte, c'est entièrement visuel, la teinte rouge sert de repère au lecteur pour la visualisation du sujet principal au milieu de couleurs plus sobres.

Le scénario est bon mais il met du temps à débuter réellement. Heureusement ensuite l'intérêt prend de l'ampleur. La dernière partie (disons les 25 dernières pages) impressionnent par la surprise et l'intelligence.

Je regrette tout de même de ne pas avoir eu de texte du tout à lire, j'aurai vraiment apprécié, en plus, cela fait un peu cher pour un roman graphique visualisé 2 fois en une heure. Heureusement que les couleurs et les dessins valent le détour.

https://unbouquinsinonrien.blogspot.com/2020/03/beatrice-joris-mertens.html