Extraits

– Je veux que tu prennes ma virginité. Mais si tu n’en veux pas, car tu ne la mérites pas…j’irai l’offrir à quelqu’un d’autre ce soir, mens-je. Peut-être à Jay.

Sa bouche s’ouvre mais il ne dit plus rien. Il ne bouge plus d’un centimètre. Alors je tire sur mon bras et me libère de son emprise avant de lui tourner le dos. Je n’ai pas fait un pas qu’il m’agrippe une nouvelle fois et me retourne brutalement vers lui.

– Hors de question, grogne-t-il avant de plaquer ses lèvres sur les miennes.

Ses mains plongent dans mes cheveux. Il n’est pas doux. Il est brutal. Rageur. Il me revendique sans même me demander mon avis. Je recule mon visage.

– Si tu fais ça, je le tuerai, chuchote-t-il contre mes lèvres. Je lui briserai chaque membre.

– Mais tu as dit que tu ne méritais pas que je te l’offre.

Sa langue passe sur mes lèvres, m’obligeant à les ouvrir. Son goût me revient en tête. Exactement le même que dans mes souvenirs.

– Je ne la mérite pas. Mais je la veux quand même.

Et il me tire en arrière, vers l’entrée de sa chambre.

– Ne pourrais-tu pas dire mon nom au lieu de jurer ? me demande-t-il.

Ses doigts s’enroulent sur les côtés de mon sous-vêtement.

– Cabron, rétorqué-je.

Gros con.

– Tssss.

Clac.

Il arrache mon sous-vêtement dans un bruit caractéristique qui m’excite un peu plus.

– Tu ne peux pas m’insulter alors que j’ai la tête entre tes cuisses, Eden.

– Je peux faire ce que je veux.

Je suis Eden. Eden Santoro. Et si tu m’insultes encore une fois, je t’enfonce mon couteau dans les yeux. Puis je découperai tes minuscules couilles et je les ferai manger à mes chiens. Entiendes ?

– Alhan, continué-je durement, je veux que tu analyses la situation de très près.

Je me rapproche de lui.

– Parce que si tu laisses un homme, quel qu’il soit, s’en prendre à une femme, pour quelque raison que ce soit… tu ne seras qu’une pauvre merde, et je t’écraserai.

- Le spectacle te plaît ? me demanda-t-il finalement, sa voix portant jusqu'à moi.

Je vois la moquerie sur son visage. Et toujours cette haine qui se dirige contre le monde.

- Le spectacle aurait été meilleur si tu t'étais noyé, rétorqué-je.

- Est-ce que tu m'as aimée ?

Il ne répond rien alors je m'éloigne.

- Ça ne fait rien, soufflé-je. Oublions ce qui vient de se passer.

Un craquement retentit derrière moi. Je l'entends se relever de son fauteuil.

- Ça m'était interdit... Et pourtant...

Une main agrippe brutalement mon bras droit et on me tire en arrière.

- Je t'aimais. Trop.

– Ne m’embrasse pas, Eden.

– J’ai aucune envie de le faire, chuchoté-je.

Il ne répond rien, observant mon visage dans les moindres détails. Son corps est brûlant contre le mien, c’est presque... insupportablement bon. Mais je m’oblige à rester concentrée.

– Ne m’embrasse pas, Alhan, lâché-je, lui renvoyant ses propres paroles. Tu ne mérites pas mes lèvres.

- Nous sommes une seule et même âme, soufflé-je en souriant. Si l'une vit, l'autre vit. Si l'une des deux parties meurt, l'autre meurt aussi. C'est le deal.

Il cligne fortement des paupières et rapproche difficilement sa tête de la mienne.

- Si on doit être séparés dans cette vie, on se retrouvera, terminé-je. Et on finira cette histoire. Notre histoire. Mais... mais il ne faudra pas que tu oublies d'ici là que je t'aime. Par-delà les cauchemars. Par-delà les monstres.

Avant de mourir, je veux qu'il sache que je l'aime. Je veux qu'il sache qu'il a été aimé, même sur cette terre. Parce qu'il méritait de l'être.

- Mon ange, susurre-t-il contre moi. Mi locura. Mi obsesión. Je te chercherai à travers les mondes, à travers les galaxies. Tu me rappelleras toujours à toi.

- Tu ne peux pas m'appartenir une seule nuit, pequeña. Appartiens-moi définitivement ou ne m'appartiens pas, jamais.

- Si je t'appartiens, est-ce que toi aussi, tu seras à moi ?

Fuis, m'ordonne ma conscience.

- J'ai été à toi dès que tes lèvres se sont posées sur les miennes.

C'est plus que ça, répète-t-il.

Ce n'est pas conventionnel.

Ce n'est pas doux.

Ce n'est pas parfait.

C'est fort.

Puissant.

Ca te percute de plein fouet et te fait oublier tous le reste.

C'est juste nous.

Je te ressens jusque dans ma foutue tête.