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Commentaires de livres faits par Beeboo

Extraits de livres par Beeboo

Commentaires de livres appréciés par Beeboo

Extraits de livres appréciés par Beeboo

— Nous y serions allés en volant, répondit Dragan avec un de ces sourires moqueurs qu’il semblait réserver tout spécialement à la vieille dame.

— J’aurais plutôt demandé son aide à Kieran, répartit Athénaïs d’un ton empli de sous-entendus. C’est un druide puissant.

Aïe, elle jouait sur l’ego de l’ange en laissant entendre que le Highlander était plus puissant que lui.

— Il n’est pas trop tard, rétorqua Dragan. On peut vous déposer sur le bas-côté avec un portable et on se retrouve à destination.

— Vous n’arriverez nulle part sans moi, je jetterai un sort à la voiture pour que vous ne puissiez plus avancer et vous devrez me regarder partir, impuissants.

— Sauf si j’assomme l’Écossais avant de vous bâillonner. Je suis sûr que tout le monde me remerciera de ne plus avoir à subir votre langue de vipère.
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— L’arche de Sélène. Comme elle vient s’installer ici, elle a rapatrié tous ses animaux au manoir.

Dragan parvint à conserver un visage neutre en regardant passer un troupeau d’oies caquetant à qui mieux mieux, neutralité qui ne trompa pourtant pas la vieille dame. Elle lui sourit, les yeux brillant d’amusement. Un renard auquel il manquait l’une des pattes avant vint semer le désordre au milieu de la basse-cour, épaulé par un vieux chien borgne. Dragan ne put s’empêcher de remarquer que le chien était d’une race habituellement utilisée pour la chasse.

— Trois-Pattes et Pirate sont les meilleurs amis du monde, commenta Sophie. Étonnant, n’est-ce pas ?

Dragan se contenta d’émettre un bruit qui pouvait passer pour un assentiment.

— Vous n’avez pas encore rencontré Flipper, reprit-elle.

— Le dauphin ? demanda prudemment Dragan, qui pensait que venant de cette famille pour le moins excentrique plus rien ne pouvait l’étonner.

— Non, gloussa Sophie. Flipper est un petit singe. Comme il passe son temps à faire des bonds partout en criant, on lui a trouvé ce nom.

— Vous auriez pu l’appeler Corentin, fit remarquer Dragan, pragmatique. Il correspond à la description.

— Sélène y a songé, mais il aurait fallu ensuite préciser duquel on parlait.
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— Si l’un d’entre vous veut récupérer son auréole, il lui suffit de se proposer pour faire du baby-sitting avec mon cousin, il viendrait à bout de la patience du plus dévoué des anges !

— Adrian n’a pas besoin de récupérer son auréole, il ne l’a jamais perdue.

— Le pauvre, alors !

Joanna s’interrompit un instant.

— Tous les Ankous ne renoncent donc pas à leur auréole ?

— Non.

— Et... pourquoi ne voit-on pas celle d’Adrian ?

— Il l’a sans doute laissée à la maison.

Joanna le regarda de travers. Puis comprit qu’il se moquait d’elle avec cette histoire d’auréole.

— Vous faites de l’humour, constata-t-elle.

— Souvent. Mais la plupart du temps, les gens n’y sont pas sensibles, je ne comprends pas pourquoi.

— Donc... pas d'auréole pour les anges, n'est-ce pas ?

— Je sens comme une pointe de déception.

— Oui, c'est terrible de découvrir que tout ce que je croyais savoir est faux. Je crains de ne pas m'en remettre !

— Nous n'avons pas d'arc, non plus.

— Je crois que je ne supporterai pas davantage de révélations !

Joanna ouvrit la portière. Dragan l'imita, charmé par le rire de la jeune femme.

— C’est dommage que tu doives travailler ce soir, Jo, lança Corentin avec son enthousiasme habituel, on se fait une super soirée télé, avec pop-corn et tout.

— Et quel film avez-vous choisi ? demanda la jeune femme avec un sourire moqueur qui indiqua à Dragan qu’elle avait déjà sa petite idée sur la question.

— Les Anges gardiens[3] !  clama Corentin. Ensuite, quand les petits seront couchés, on continuera avec Michael[4].

— Laissez-moi deviner, ironisa Dragan : Michael, c’est un ange ?

— Tout à fait. À l’époque où Kieran est arrivé parmi nous, nous avons visionné tous les films avec des fantômes. Et ceux avec des Highlanders, expliqua Joanna.

— Et après, si on n’est toujours pas fatigué, on regardera la Cité des anges[5], reprit gaiement Corentin.

— Dire que je vais rater ça, fit Dragan en fixant Adrian. Quel dommage !

La grimace de l’autre le conforta dans l’idée qu’il gagnait vraiment au change avec Joanna et pas seulement parce qu’elle était beaucoup plus jolie et attirante ! Ils entrèrent dans la vaste maison, précédés par l’infatigable Corentin. Dragan surprit ce que Joanna glissa au passage à  Adrian.

— Corentin a le vertige, confia-t-elle. Si vous voulez qu’il vous laisse tranquille, emmenez-le faire un petit tour en hauteur. Une fois qu’il aura vomi tripes et boyaux, il vous fichera la paix. Au moins pour un temps.

— Ça ne serait pas charitable, protesta mollement Adrian.
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— Il ne supportait pas l’autorité, et cela malgré l’éducation que lui avaient offerte Astor et Edward. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, mais notre roi n’a jamais réussi à le retrouver. Et je suppose qu’il doit prendre du bon temps en vidant de leur sang des petites vierges naïves et amoureuses des bouquins comme Twilight.
Je pouffai. C’était fort probable en effet.
— Je vois. Mais tu t’en es bien sorti ! m’exclamai-je en lui donnant un petit coup dans l’épaule, qu’il ne sentit même pas.
— Ça, on peut le dire effectivement. Nous sommes arrivés.
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Assise sur le capot de ma Mustang, je soupirai, chose que je n’arrêtais pas de faire depuis quelque temps. Je me sentais si faible que c’en était particulièrement désagréable. J’avais froid, mal au crâne, et je n’avais qu’une envie, dormir recroquevillée sous ma couette, avec pour nounours un Nick Teller brûlant. Cet homme était un vrai radiateur ! Cependant, le pauvre bougre serait impuissant face à la lourdeur de mes membres et face à ma perte massive d’énergie. J’allais devoir trouver une solution pour ça moi-même. Des vitamines peut-être ? Arlene me répétait tout le temps qu’il n’y avait rien de mieux quand l’hiver était là.
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Voilà ce que je cherchais.
Alors que ma converse écrasait un nouveau morceau de plastique, je m’accroupis sur le sol pour ramasser le jouet. Je le fis rouler entre mes doigts un instant, mais mon attention fut rapidement attirée par un autre élément : une boîte en bois glissée sous le lit.
Intriguée, je lâchai le Lego et me penchai un peu plus en avant en tendant le bras pour attraper la boîte en question. Dans mon dos, Isabelle fit un pas en avant.
— C’est son grand-père qui lui a fait, expliqua-t-elle alors que j’examinais attentivement l’objet. Il y range ses petits secrets, ses trésors.
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Alors que la situation ne s’y prêtait pas, un sourire de satisfaction étira mes lèvres. Sans le savoir, Noah Garner, du haut de son petit mètre, venait de me mettre sur une piste sérieuse. Une piste qui, contrairement à ce que croyait sa mère, était on ne peut plus plausible.
Une malédiction, disait Eddy, le réceptionniste du motel ? Le Marchand de sable, pensait Noah ?
Je ne savais pas encore de quoi il en retournait vraiment, mais j’étais remontée à bloc et plus déterminée que jamais à découvrir la vérité derrière ce phénomène énigmatique.
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— Al, commençai-je, le quartier des Fisher est essentiellement composé de chasseurs, la plupart d’entre eux ne sont jamais chez eux.— Quand bien même, Curtis n’était pas un petit homme, monter les marches de son perron avec sa carcasse sur le dos n’a pas dû être évident. Ça m’étonne que personne n’ait rien vu.— Renseigne-toi auprès des voisins qui étaient chez eux, et vois s’ils peuvent t’apprendre quoi que ce soit. Si le meurtrier connaissait l’adresse de Fisher, c’est qu’il avait peut-être effectué des repérages avant de s’en prendre à Curtis.— Si c’est le cas, alors quelqu’un aura peut-être remarqué une voiture étrange tourner dans le quartier ou un individu suspect traîner devant la maison, comprit-il, bien vu, Casper.
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Le traqueur n’eut pas le temps de finir sa phrase, l’Écossais enserra fermement sa gorge dans sa grande main calleuse et approcha son visage du sien en retroussant sa lèvre supérieure pour montrer les crocs.— Tu as tout intérêt à répondre à sa question, fulmina-t-il, surtout si tu ne veux pas que je t’égorge. Tu n’es en vie que parce que tu peux nous être utile. Si tu refuses d’obtempérer, je te ferai la peau sans hésiter.— Dis-leur John, le supplia ma mère en éclatant en sanglots.
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— Tiens, t’es là toi aussi, lâcha le chasseur en levant les yeux au ciel d’un air agacé. Vous êtes venus en meute, ma parole. Allez, baisse ton arme, gamine, il faut qu’on parle.
M’exécutant avec hargne, je secouai la tête de gauche à droite. Ce fut alors qu’une femme apparut dans l’encadrement de la porte de la salle de bain.
— Eh merde, c’est qui celle-là ?
— Poppy, je te présente Cordelia Wright, énonça le vieil homme lorsque celle-ci vint se placer à ses côtés. Delia, je te présente Poppy ma…
— Petite-fille, termina-t-elle à sa place, quel plaisir de faire enfin ta connaissance, Poppy.
Perdue, et pas certaine de savoir ce qui se passait ici, j’ouvris la bouche, mais il me fallut un instant pour prononcer une phrase correcte. Ou presque.
— Putain c’est quoi ce bordel ?
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— Eh bien on ne va pas tarder à le savoir, lançai-je en chargeant mon équipement.
Délaissant l’établissement pour se tourner vers moi, Bram ouvrit de grands yeux en lorgnant l’arme à feu entre mes mains. Il recula légèrement.
— Putain c’est quoi ce truc ? s’exclama-t-il, ahuri.
— Un fusil à pompes, répliquai-je, tu n’en as jamais vu ?
— Bien sûr que si ! Mais bordel, d’où tu sors ça ?
Un petit rire rauque chatouilla ma gorge.
— Chéri, cette bagnole est un arsenal de guerre monté sur quatre roues, il y a plus d’armes planquées ici que dans un commissariat de police !
Le garou ouvrit sa portière et posa un pied sur le trottoir.
— Nick n’a pas peur de vivre avec toi ?
Je haussai une épaule.
— Il a fini par s’y faire. Et puis au moins, il sait à quoi s’attendre s’il fait une connerie. Se retrouver avec une balle en argent nichée dans le derrière fait partie des risques du métier quand on vit avec une chasseuse.
— Ce fichu rouquin a toujours aimé vivre dangereusement.
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Avant que je puisse dire quoi que ce soit, mon attaquant me plaqua brutalement contre la porte vitrée du congélateur, et se pencha contre moi. La pression du corps massif contre le mien, je la connaissais très bien, tout comme la chaleur qui s’en dégageait. Mes doutes se confirmèrent lorsqu’un souffle torride caressa le lobe de mon oreille et qu’une voix rocailleuse chatouilla mes sens.
— Il n’est pas conseillé de se promener seule dans les rues par les temps qui courent, on ne sait jamais sur qui on peut tomber.
Malgré la colère et l’incompréhension que je pouvais ressentir, une vague traîtresse de satisfaction intense me caressa l’échine. Elle parvint presque à me faire oublier la fureur destructrice qui parcourrait mes veines.
— Oh mais ne t’en fais pas, Roméo, je suis loin d’être une demoiselle en détresse
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— Au lit mon loup, arrête de manger des gâteaux, c’est mauvais pour ton cholestérol.
Je pouffai, ma toux redoubla. Vincent se leva, il posa sa main sur mon épaule en passant à côté de moi.
— Rejoins vite ton mâle, Poppy, il a besoin de toi.
Je souris et hochai la tête. Il suivit sa femme en traînant des pieds, tout en lui affirmant qu’il était solide et que son taux de cholestérol était parfait.
— Bonne nuit, gamine, me dit Ella en posant une main dans le dos de son compagnon. Il y a du sirop dans un des tiroirs de la cuisine, tu n’as qu’à fouiller.
J’esquissai un sourire et la remerciai difficilement avant de les regarder quitter la pièce main dans la main, tout en se chamaillant comme des gosses.
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Nick grogna, il lâcha mes doigts pour serrer la main de son grand-père, qui l’attira contre lui dans une étreinte virile et masculine. L’Alpha relâcha mon compagnon au bout de quelques secondes et se tourna vers moi ensuite. Je souris, mal à l’aise, son froncement de sourcils s’accentua.
— Tourne, chérie, m’intima-t-il.
Le géant à ma gauche gronda, je lui lançai un regard en coin avant d’arquer un sourcil.
— Vous voulez mater mes fesses ? demandai-je, surprise.
Le maître des lieux releva le menton, il plissa les yeux.
— Tout juste.
— Je suis pas ce genre de nana, répliquai-je sèchement.
Il soupira.
— Je ne fais que vérifier la marchandise, plaida-t-il.
— Grand-père, gronda Nick.
— Quoi ? s’exclama-t-il. Il faut bien que je m’assure que tu l’aies bien choisie
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Il serra les dents, un muscle tressauta sur sa mâchoire carrée, il attrapa sa tasse de café sur la table basse. Celle-ci était à l’effigie des Baratheon{4}, « Nôtre est la fureur » était inscrit à l’arrière du mug, je bloquai sur la devise de la célèbre famille une seconde, avant de reporter mon attention sur le loup. Il prit une profonde inspiration et avala une gorgée de café fumant.
— C’était un solitaire, pas de famille, pas d’attache. Il traînait comme un fantôme dans les rues de Rogers, c’est ton grand-père qui en a informé Nick, et c’est pour ça qu’il s’est rendu au bar le soir de ta rencontre avec lui.
Je fronçai les sourcils, il ne m’en avait pas parlé. Il fallait dire que je ne l’avais pas fait non plus. Je n’avais posé aucune question au sujet de la visite de Nick ce soir-là au bar, j’avais préféré ne pas montrer mon intérêt pour lui, je ne voulais pas que mon grand-père sache que l’arrivée de ce bel Écossais m’avait rendue toute chose.
— Nick a décidé de le recueillir, les loups solitaires ne sont pas en sécurité, c’est mal vu, tu sais.
Je hochai la tête, son Alpha m’en avait déjà parlé.
— Il était réticent au début. Faire confiance à un Alpha et à une meute en général, c’est compliqué, surtout pour un lycan qui n’a pas d’attache et qui est aussi jeune que l’était Steven. Mais bon, Nick est extrêmement dominant, on ne peut que se trouver attiré par sa force incroyablement attractive.
Oui, je peux très facilement le comprendre…
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Sans dire un mot, l’Alpha retira son bras de ma taille, je faillis le regretter, mais sa paume se posa sur mes reins, je me redressai instantanément à ce simple contact. Quelle agréable sensation.
C’est en pressant ses doigts dans le bas de mon dos que le lycan m’intima d’entrer dans l’immeuble désaffecté. Je m’exécutai sans rechigner, surtout pour échapper à l’atmosphère pesante qui s’était installée dans la rue.
— Hector paiera pour le mal qu’il a fait à Poppy, si qui que ce soit la touche, sache que je le tuerais. Je compte sur toi pour faire passer le message, Devon.
La voix grave et rauque du loup était aussi tranchante qu’une lame de rasoir. Il mettait en garde quiconque voudrait s’en prendre à moi, il le mettait en garde par la même occasion. Cette démonstration de force aurait pu être flatteuse, mais je n’étais pas de cet avis. J’étais une grande fille, je pouvais me débrouiller seule. Ici, j’avais la déplaisante impression d’être réduite à une petite fille fragile incapable de se défendre par ses propres moyens. De nos jours, les femmes savaient se défendre sans l’aide dite indispensable du prince charmant sur son cheval blanc. Je détestais être sous-estimée, je fronçai les sourcils en faisant un pas en avant
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Le roux me coula un regard en coin, esquissant une moue grognonne. Il n’aimait visiblement pas les remerciements.
— Pourquoi Hector et toi êtes vous en conflit ? lui demandai-je pour changer de sujet.
Nick inspira profondément en se concentrant de nouveau sur le chemin qu’il suivait.
— Disons que nos méthodes sont différentes. Hector est un enfoiré antipathique qui prend son pied en faisant le mal autour de lui. Nous avons eu plusieurs altercations au cours des dernières années, nous ne nous sommes jamais appréciés.
— Au point de s’attaquer à un membre de ta meute ? insinuai-je en pensant à Steven.
Il secoua la tête.
— Je te l’ai déjà dit, je ne pense pas qu’il ait quelque chose à voir avec la mort de Steven. Il n’aurait pas été assez stupide pour s’en prendre à l’un de mes loups, au risque que je le retrouve et lui fasse la peau.
— Oui, mais imaginons une seconde que ce soit possible, insistai-je. Cela pourrait expliquer qu’il veuille s’en prendre à moi. Il sait que je travaille pour toi, enfin, que je t’aide à retrouver le responsable de la mort de ton loup. Ne voulant pas être démasqué, il pourrait chercher à me stopper dans mes recherches.
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Il resta figé. Un petit rire m’échappa. La douleur n’était pas
encore revenue, mais ça ne durerait pas.


– Søren, insistai-je. Je ne veux pas accoucher au beau milieu de la
pièce.


Je le vis répéter mes mots silencieusement, puis…


– Nom de dieu de bordel de merde ! jura-t-il en écarquillant
les yeux. Maintenant ?


Je souris à nouveau. Son visage était encore plus livide qu’une
minute auparavant. Le pauvre était encore plus perturbé que moi.


– Peut-être pas à la seconde, mais d’ici quelques heures sans
aucun doute, l’informa Hélène gentiment.


Quelques heures, me lamentai-je mentalement.


Honnêtement, j’aurais préféré que le travail se déroule beaucoup
plus vite, pour ne pas avoir à subir d’autres contractions
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Ayant obtenu carte blanche pour les achats, j’en profitai pour céder
à ma fièvre acheteuse. Ce fut d’ailleurs à l’occasion d’une
livraison que se produisit un fait qui aurait pu être anodin. Sur le
moment, je crus à une erreur de destinataire. Avec les divers paquets que
me livra le facteur ce jour-là, s’en trouvait un, tout petit
(environ quinze centimètres sur quinze) qui, s’il m’était
effectivement adressé ne comportait aucune mention de l’expéditeur.
Et l’attitude du préposé m’étonna grandement, en ce sens que
lui ne parut pas s’apercevoir que le colis ne comportait que mon
prénom, manuscrit en lettres capitales.
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Je hochai la tête un peu distraitement. Pierre s’inclina encore et
déposa un léger baiser sur ma joue. Une mèche de ses cheveux glissa de son
épaule et effleura ma main. Puis il se redressa, juste assez pour pouvoir
me regarder dans les yeux.


– Je prendrai soin de lui, m’assura-t-il tout bas.


– J’en suis certaine, murmurai-je en lui adressant un sourire
de reconnaissance.


Avant que j’aie pu réaliser ce qui se passait, les lèvres de Pierre
étaient sur les miennes. Mais le plus surprenant fut l’absence
presque totale de réaction de la part de Søren qui se contenta d’émettre
un petit grondement désapprobateur. Ma position, le dos calé contre son
torse, me permit d’en ressentir physiquement les vibrations.


Pierre poussa la provocation jusqu’à adresser un signe de tête
assorti d’un léger sourire à Søren avant de nous laisser.
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– Nous sommes seules ? s’étonna-t-elle en constatant que
la grande salle était vide.


– Il semblerait, soufflai-je en m’asseyant à l’une des
tables près de l’entrée de la pièce.


Hélène prit élégamment place sur une chaise, alors que je m’étais
laissé tomber sur la mienne.


– Vous êtes certaine d’aller bien ? s’inquiéta-t-elle
à nouveau après m’avoir regardée un moment.


– N’essayez pas de vous montrer compatissante, aimable, ou
pire, d’essayer de m’amadouer, répliquai-je, agacée par sa
bienveillance qui m’empêcherait, peut-être, de la détester comme je
le voulais.


– Je ne vous veux aucun mal, répondit-elle doucement. Et je… je ne
suis pas aussi mauvaise que vous semblez le croire. Je suppose que c’est
logique puisque tous ceux qui vous ont parlé ont des griefs contre moi,
mais… Ma vie n’a pas été facile et j’estime pouvoir bénéficier
de quelques circonstances atténuantes.


– Je vous écoute, soupirai-je.
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– OK, c’est clairement oui, répondit Søren sombrement et à ma
place.
– Je suis désolée, mais tu viens de préciser que nous parlions d’une
situation qui n’existe pas, et à ma décharge je te signale qu’il
est loin d’être repoussant.
– Je ne peux pas te dire, je n’aime pas les blonds,
grommela-t-il en guise d’excuse.
– Non, tu préfères les blondes, le taquinai-je.
– C’est faux, s’offusqua-t-il en me jetant un regard
noir.
– Oh, le menteur ! m’esclaffai-je. Toutes les femmes qui
gravitaient autour de toi l’étaient.
– Peut-être, mais c’est une brune que j’aime, et on ne
parle pas de ça pour l’instant. Bon, encore une question
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Ce rêve me laissa une impression si poisseuse sur la peau que j’en
frémissais encore après m’être réveillée. Jetant un coup d’œil
à Niall dont le regard était fixé sur la route, j’ouvris la fenêtre
pour aspirer de l’air frais à grandes goulées, avec l’innocent
espoir qu’il me lave, efface ce que je venais de voir et de vivre.
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Ce que je ne parvenais par à comprendre, est qu’avant de me confier
le drame qu’il avait vécu, jamais Niall ne s’était montré
particulièrement mélancolique. Nous avions passé de délicieux moments
ensemble sans que son histoire ne vienne interférer dans la nôtre. M’aurait-il
un jour raconté cette partie de sa vie si le sujet des enfants n’avait
pas été évoqué ? Je comprenais pourquoi ses souvenirs avaient
rejailli mais ne parvenais pas à saisir pourquoi ils prenaient soudain
tant d’ampleur. Sans doute parce qu’il ne les refoulait plus.
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– Eh bien oui, me répondit l’ancien. Que vous arrive-t-il ?
Et il me demandait ce qu’il m’arrivait ? Voir Nabu, habillé en rappeur et l’imaginer se promenant tranquillement la nuit dans les rues de Paris eu raison de moi. Je ne pus retenir mon fou rire plus longtemps.
La fugace vision du vénérable vampire dans cette tenue, sur scène, gesticulant et agitant les bras comme un chanteur de rap était vraiment trop drôle. J’en pleurais de rire.
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C’est alors que je vis quelqu’un se tenant debout sur le trottoir au niveau de la porte cochère et tourné vers nous. N’en croyant pas mes yeux, je fixai l’individu qui n’avait vraiment pas peur de s’aventurer ici.Vêtu d’un jogging noir, il avait remonté la capuche de sa veste de sport de telle sorte que le haut de son visage n’était pas visible et pour faire bonne mesure une écharpe enroulée autour de son cou en dissimulait le bas, le tout m’évoquant immédiatement un lascar de banlieue.
L’inconnu s’avança de quelque pas dans ma direction de façon très décontractée. Sortant les mains de ses poches (des mains pourvues de griffes) il abaissa sa capuche et retira son écharpe. J’écarquillai les yeux à mesure que le quidam dévoilait son visage et son identité. Un fou rire monumental monta en moi.
– Nabu ? m’exclamai-je. C’est vous ?
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