Commentaires de livres faits par Bergelmir
Extraits de livres par Bergelmir
Commentaires de livres appréciés par Bergelmir
Extraits de livres appréciés par Bergelmir
Trouver son cœur et tuer la bête
Johan Heliot,
Ça, c'est mon trip a moi, mec, mon putain de trip, mon american drug trip...
« Obscène, murmura McLelan. Cette chose est obscène. Il faut l'éliminer. »
George R. R. Martin
Jean-Pierre Andrevon
Il mit des étiquettes sur le fleuve d'eau savonneuse qui ballottait ses pensées (Psychose, Traumatisme) et quand il en vint à la conclusion qu'il tournait au serial killer, il rigola pour la première fois depuis des mois.
Il eut une fois, une seule, le courage d'aller voir. Dans une cave. Après tout, nécrophile, c'était bien aussi pire que serial killer et il mourait d'envie de toucher de la chair. Même Froide. Il voulait trouver une femme.
Ou mieux, une petite fille. Pédonécrophile, ça c'était de l'aventure.
Il se demanda, en descendant marche après marche un escalier noir de salpêtre, s'il la violerait.
Il n'avait jamais fait ça.
Mais il avait essayé tous les trucs de tous les sex shops, ceux qu'on enfile et ceux qui s'enfilent, et il lui fallait autre chose.
Catherine Dufour
J'acquiesçai avec enthousiasme. De retour dans la cabine, Daniel récita les Ecritures, des passages que je n'avais jamais réellement compris auparavant, mais qui me semblaient maintenant parler de ce que je ressentais. C'était comme si j'ouvrais le livre et que mon nom s'y trouvait mentionné à toutes les pages.
La Fille de Dieu était avec moi : je pouvais sentir Sa présence, comme une flamme dans mon cerveau, irradiant de la chaleur à travers l'obscurité, sous mes paupières.
M'apportant du réconfort, me procurant de la force.
Me donnant la foi.
« On se le fait façon cataplasme, chuchota-t-elle quand il s'allongea sur son ventre.
– Plutôt barbecue. »
Toute moite, elle diffusait une chaleur d'enfer à partir de son torse et de son ventre. Il se raidit tel un brandon. Cela coulait de source entre elle et lui depuis tant de mois qu'il la pénétra sans crier gare. Jalna agita les hanches comme un petit train du Texas. Ça filait doux tandis qu'elle fumait son joint, là-haut, tout là-haut dans son arbre.
Soudain, elle sanglota.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Puis elle éclata de rire : « Aie ! Je me sépare. »
Les murs de la chambre s'éloignaient à l'infini. Jalna perçut nettement qu'elle se divisait par le milieu. Une faille s'ouvrit depuis son sexe, gagna son nombril, atteignit son cerveau. Scindée en deux ! Une tristesse sans fond immergeait une part de son esprit, tandis qu'un rire dément secouait l'autre. Ignorant la fulgurante apparition de cette crise hystérique, Everett écartela son corps, plongea dans ce gouffre de douleur insoutenable...
Philippe Curval
Soudain, le grand cornu se dresse de toute sa hauteur et rugit. Il est enchaîné au roc par la ceinture, un collier de métal noir et des bracelets aux poignets. Sur sa peau rouge orangé comme la braise d'une forge, ses poils sont roux à l'exception de la longue chevelure sombre qui lui couvre le dos pareille à une crinière. Son sexe — court au vu de la taille du monstre — et ses bourses grosses comme des calebasses ballottent à chacun de ses mouvements. Il rugit à nouveau. Agité, il tire sur ses lourdes chaînes semblables à celles des ancres des galions Portugais. Daigoro se tient prêt à décocher son trait.
Le démon tend le bras droit en avant et pointe Onireiko du doigt.
« Toi ! » hurle-t-il en langue impériale.
Thomas Day
"L'Homme qui voulait tuer l'Empereur "
« Diffusion dans quinze secondes. »
Paul fixa le décompte numérique affiché sur l'écran. Un LIVE clignota avant de laisser place à un gros plan de sa femme. Elle était assise au milieu de leur salon, le canon d'un automatique pointé sur sa tempe. La situation n'avait rien d'exceptionnel, mais elle était éprouvante. Il devait l'oublier ; ne songer qu'à son art.
« Nous pouvons commencer. »
Xavier Mauméjean
— Jeanne, est-ce une question à poser ? Les anges n'ont point de sexe. Ne l'as-tu pas appris dans les Saintes Ecritures ?
— Je ne sais point lire, mon Michel. Et écrire encore moins.
— Tu devrais apprendre...
— C'est que je n'ai point trop envie... Dis, mon bon ange, si tu n'as point d'ardillon prêt à la relève en toutes circonstances, et pas davantage de connin joufflu revêtu de poils folastrons, comment fais-tu pour... enfin, tu vois ce que je veux dire...
— Je ne vois rien du tout, petite effrontée ! se cabre l'ange, s'illuminant un bref instant de tous les feux de l'enfer. Comment es-tu au courant de ces détails, d'ailleurs ? C'est le curé qui te les a enseignés ?
— Montre-moi ! » fait la curieuse qui, une fois l'ange éteint, s'est approchée subrepticement, au point d'essayer de glisser une main noire de crasse sous l'armure virtuelle. La plongeuse doit, d'une simple poussée de son réacteur dorsal planqué sous ses ailes, s'écarter de vingt pas avant de clamer : « Maintenant tu vas fermer ton clapet et m'écouter, impertinente. L'heure n'est plus aux plaisanteries. Tu as pu constater en quelle pitié était le royaume de France. Je t'exhorte à te porter au secours du roi en son château de Chinon et à lever le siège mis par l'Anglais devant la ville d'Orléans. Tu vas donc te rendre en la forteresse de Vaucouleurs demander aide et assistance au seigneur de Baudricourt ! »
Ce à quoi la Jeannette répond d'un ton boudeur :
« Dans quel ordre, mon ange ? »
Jean-Pierre Andrevon
J'entrouvre les yeux une seconde, minuscule victoire sur la terreur qui m'étrangle. Dans le lointain, Dylan crie, assis dans son siège-baquet, insecte vociférant découpé à contre-jour sur la toile ronde du cockpit.
Mes mains protègent mon ventre, si précieux. L'urine piquante m'éclabousse les jambes et le bas de la combinaison boudinée auteur de mes mollets. Nous touchons le sol.
Thomas Day
"Le Chasseur sous l'horizon"
Ugo Bellagamba
Jacques Barbéri
— Oui, répondit Ambel. On retourne au bateau.
Au même moment, la brousse se déchira et un bras en surgit. Un bras long de six mètres, fin et apparemment dur comme l'os. La main, d'un bleu presque noir, mesurait deux mètres du poignet aux phalanges. Elle cueillit Peck et l'aspira dans les fourrés. Erlin vit ce qui se trouvait à l'autre extrémité du membre et eut de la peine à y croire. Le pauvre homme hurlait à pleins poumons. Un rire sonore et des gloussements d'aliéné vinrent se joindre à ses cris tandis que la forêt dense se refermait. Puis le vacarme cessa.
— On n'est pas dans la mouise ! s'exclama Ambel.
Un euphémisme aux yeux d'Erlin.
— On retourne à la barque, maintenant, hein ? demanda Boris, fébrile.
— Vas-y, et emmène la Terrienne avec toi !
Ambel pénétrait déjà dans le labyrinthe luxuriant.
— C'était quoi ? demanda la jeune femme.
Boris eut un sourire forcé.
— Oh ! ça ? C'était l'Ecorcheur. »
Neal Asher
"Spatterjay"
Michel Jeury
"La Source rouge"
Dix textes sélectionnés parmi les lauréats du plus prestigieux des prix littéraires dédiés à la science-fiction, au fantastique et à la fantasy. Dix récits du vertige et de l’émerveillement.
Une anthologie anniversaire au faîte d’un monument.
Paolo Bacigalupi, Terry Bisson, Jean-Claude Dunyach, Greg Egan, Yves Frémion, Laurent Genefort, Nancy Kress, Sylvie Lainé, Wildy Petoud, Lisa Tuttle… … sont les Architectes du vertige.
Conan, le roi des Sept Nations, est vieux.
Aux yeux du barbare qu'il reste malgré les ors du royaume et les afféteries de la cour, il a passé cet âge formidable qui se compte ainsi : huit fois la somme des doigts de ses deux mains.
Il souffre des reins et c'est cette maladie qui va le tuer, non un coup de hache ou un poignard planté dans le dos.
Alors que tous complotent dans l'ombre, lorgnent son trône d'ébène, aiguisent leurs lames, un acte chirurgical peut encore le sauver : la sonde et la taille. Une opération périlleuse qui pourrait aussi hâter sa mort.
Mais qu'a-t-il à perdre ?
Rien.
Lucius Shepard
"La Présence"
Ugo Bellagamba
"Quirites"
Le goût du sang vient sur sa langue et il s'aperçoit que ses dents ont scellé ses lèvres. Il n'a plus de bouche. Il ne veut plus avoir de bouche. Il doit réfréner les cris qui montent en lui. Il les mord avant qu'ils ne sortent. Tais-toi, tais-toi, ou tu embrasseras la révolte et l'horrible folie te prendra, comme elle a déjà pris tes amis. Il est vain de menacer le dieu impie qui vole toute l'eau de leurs femmes. Dieu d'eau. Qui donne la vie, la mort et la folie.
Lyse, ne me laisse pas seul sur la rive, seul devant l'Autre, tout seul à décider de vivre ou de mourir.
Il soulève le corps dont il a tant aimé la souplesse et qui n'est plus que brindilles cassantes. Les bras de Lyse se ferment sur sa taille, ses yeux engloutis le fixent, sa bouche craquelée s'ouvre et, au fond de la cavité obscure, il voit la langue de sa femme bouger tel un animal prisonnier. Deux mots chuintent, forcés contre le palais asséché :
« Emmène-moi. »
Joëlle Wintrebert
"Hydra"
Je ne peux pas dire que je souhaite avoir réussi, parce que, selon toute probabilité, j'ai bel et bien réussi, j'ai réussi à chaque fois. Six morts. Non, pas seulement six.
Une infinité.
Fois six.
Il y a des infinis plus ou moins grands.
Mais je n'en savais rien, à l'époque.
Robert Charles Wilson
"Divisé par l'infini"
Chose curieuse que la mémoire. Des évènements anciens y demeurent aussi frais que la rosée et d'autres tout récents s'affaissent dans le néant. Qu'avait-il fait hier, ou seulement l'heure d'avant ? Puis son attention revint sur les hommes et les femmes de l'ancien temps.
Où étaient-ils passés ? Les étoiles, bien sûr. Ils avaient quitté la Terre pour les étoiles, ou pour d'autres dimensions, ils s'étaient lassés de la Terre et l'avaient abandonnée aux servants qui en avaient fait un immense jardin, et au dernier homme, évidemment.
Pourquoi était-il resté, lui ?
Gérard Klein
"Le Rôle de l'homme"
Il la laissa tomber sur la table et son voisin la reprit. Il rabattit un coin sur le coin opposé, effectua une série de pliages si rapides que Richard ne put suivre le mouvement de ses doigts. Puis l'homme lui tendit à nouveau la feuille pliée en forme de rose.
Elle s'ouvrit au creux de sa paume et les lignes jaunes enchevêtrées s'ordonnèrent en lettres, puis en mots, en suivant les plis. Sur la corolle de papier, on pouvait lire :
Je t'expliquerai...
Jean-Claude Dunyach
"Repli sur soie"
Tous les quatre s'étaient présentés au contremmaître Vargas Benét comme des ouvriers migrants de Garten IX, mais étaient en réalité des clones créés in vitro et ex machina par les biogénéticiens de LS XVII. A partir de la matière première des laboratoires de la station mise en orbite haute autour de Huerta. Ce jour-là, le Pr Morrow avait fouillé dans des réserves de cellules cryogénées ordinaires de Dedalos VI, système de Deneb. Ce Dr Jekyll mâtiné de Victor Frankenstein avait ainsi donné naissance à un quatuor de Misters Hyde. Puis pour « voir », on les avait lâchés sur Huerta. Ce qui allait contre le code de déontologie tout en étant parfaitement illégal. Zenna avala la semence de son amant et le sentit qui s'insinuait entre ses cuisses pour lui lécher la chatte comme un... chat lapant son lait matinal. Zenna avait l'impression que des yeux cruels les regardaient en pleine joute amoureuse !
Daniel Walther
Les Terrasses du Crépuscule
Alice Carabédian