Extraits

Angie raccrocha puis se tourna vers Mac et Tyler.

— Ça y est ! Maman est au courant. Elle a pleuré de joie, puis elle a dit qu’elle allait s’occuper dès demain des préparatifs de notre mariage. J’ai eu beau lui dire que nous n’avions pas encore arrêté la date, mais elle n’a rien voulu savoir ! Elle compte inviter une bonne centaine de personnes dans la salle des fêtes de Portland. Vous vous rendez compte ?

— Ce n’est pas toi qui disais que tu voulais éviter les tralalas d’un grand mariage ? commenta Mac en riant.

— Si, si. Tyler et moi rêvions d’une cérémonie toute simple et confidentielle, avec juste deux témoins, mais maman ne nous laisse pas vraiment le choix !

— Heureusement que, pour nous remettre de nos émotions, nous partirons un mois en lune de miel, intervint Tyler.

Il pointa un index d’avertissement vers Mac.

— Ce qui t’obligera à gérer seul la société, mon vieux !

— Ne t’inquiète pas, je me débrouillerai, mais pas plus de quatre semaines, d’accord ? Sinon, je mettrai la police à vos trousses pour vous ramener manu militari ici !

— Mac, il est hors de question de mettre en péril les projets d’expansion de la société pour cause de voyage de noces, et si tu penses que…, commença Angie d’un ton inquiet.

— Ne t’en fais pas ! l’interrompit Mac en riant. Je ne veux plus t’entendre parler affaires jusqu’à votre retour, sinon je retire ma proposition de t’embaucher comme chargée de projet pour l’aménagement intérieur des bateaux que nous confieront nos clients.

Angie porta deux doigts à son front et imita un salut militaire.

— Entendu, patron !

— Bon, c’est pas tout ça, mais je meurs de faim, intervint Tyler. Les émotions creusent l’appétit et j’ai donc décidé, Mac, de t’inviter au restaurant. Je te dois bien ça !

Mac haussa les sourcils, l’air interrogateur.

— Eh bien oui, reprit Tyler. Pour te remercier d’être mon ami, mon associé, et avant tout le futur témoin de mon mariage !

Il se tourna vers Angie et lui ouvrit les bras.

— Bien sûr, vous venez avec nous, madame Farrell !

— Je ne m’appelle pas encore madame Farrell.

— Je sais, mais je trouve que cela a déjà trop tardé, dit Tyler en déposant un baiser sur ses lèvres.

— Moi aussi, murmura Angie à son oreille, moi aussi, et j’ai hâte de le devenir vraiment !

Visiblement paniqué, l’associé de Tyler Farrell surgit comme un ouragan dans son bureau.

— Tu dois absolument m’aider, Tyler ! Je t’en prie, occupe-toi d’elle pendant les prochains jours.

— M’occuper de qui, Mac ?

— Tu n’auras pas grand-chose à faire, tu sais, juste…

— Mais de quoi parles-tu ? demanda Tyler qu’un certain agacement commençait à gagner.

Mac reprit son souffle, avant d’expliquer :

— De ma petite sœur ! Elle est arrivée hier soir. Elle en a apparemment assez de Portland et souhaiterait s’installer à Seattle. En attendant de trouver un emploi et d’emménager dans son propre appartement, elle va vivre chez moi. Je ne peux pas me permettre de jouer les touristes avec elle en ce moment. Comme tu sais, il faut que je mène à terme le projet en cours. C’est essentiel pour l’avenir de notre société. Alors, je me demandais si tu pouvais jouer, un soir ou deux, les baby-sitters ou les guides, appelle cela comme tu veux. Car il est hors de question que je la laisse sortir seule le soir. Mais je t’assure, ce n’est encore qu’une enfant, tu n’auras aucun mal à la distraire.

Levant les yeux au ciel Tyler se mit à rire :

— Voyons, Mac, nous sommes à Brainbridge Island, pas en plein centre de Seattle ! Il n’y a aucune raison pour qu’elle ne puisse pas sortir sans chaperon…

— Une jeune fille ne devrait jamais se promener seule dans les rues d’une ville, répliqua Mac sur un ton qui ne laissait aucune place à la discussion.

Tyler fronça les sourcils, essayant de se souvenir de la sœur de son associé. Soudain, l’image d’Angelina Coleman s’imposa à son esprit : une petite pimbêche rencontrée un jour chez les parents de Mac. Il fit la grimace et il laissa échapper un soupir.

— C’est-à-dire que, euh, je ne dispose pas moi-même de beaucoup de temps et…

— Serais-je en avance ?

Tyler se retourna en sursautant en direction de la voix qui venait de l’interrompre. Une voix sensuelle tout à fait en harmonie avec la ravissante blonde qui se tenait sur le seuil de son bureau. Sous le choc Tyler n’en ressentit pas moins l’assaut impérieux d’un profond désir. Se pouvait-il que cette vision sublime soit la sœur de Mac ?

Celui-ci s’empressa vers la nouvelle venue.

— Angie ? Que fais-tu ici ?

Il regarda sa montre et fronça les sourcils.

— Il est déjà midi ? s’exclama-t il l’air penaud. J’aurais juré qu’il était 10 heures à peine !

— Cela ne m’étonne pas de toi, remarqua Angie avec un sourire moqueur.

Remis de sa stupeur, Tyler bondit de son fauteuil.

— Je me présente : Tyler Farrell. Vous avez probablement oublié, mais nous nous sommes déjà rencontrés, il y a quelques années.

Il prit la main d’Angie qu’il baisa délicatement tout en s’inclinant. Il se passa à cet instant un événement troublant. Un courant de dix mille volts au moins se propagea entre leurs mains liées, submergeant Tyler d’une bouffée d’énergie terriblement sensuelle. Hypnotisé par le regard fixe d’Angie, l’éclat vibrant de ses grands yeux verts, il sentit son corps tressaillir, en proie à un mélange détonant de désir et de prudence.

— Je me souviens parfaitement de vous ! C’était il y a quatorze ans, un mois environ avant que Mac et vous sortiez diplômés de l’université. Mac était follement inquiet à propos de ses examens. Quant à moi, j’étais une petite chipie de dix ans affublée d’un monstrueux appareillage dentaire.

Un sourire illumina son beau visage et elle ajouta :

— Et vous, vous étiez un jeune homme plein d’arrogance…

Tyler lâcha soudainement sa main et recula de deux pas comme s’il avait reçu un coup de poing. Sa réaction déclencha aussitôt chez Angie un rire joyeux. Une musique étrange et fascinante qui lui donna aussitôt l’envie irrésistible de réentendre, encore et encore, ce chant mélodieux. Le désarroi qu’il avait éprouvé à l’instant où il avait lâché sa main s’estompa.

Il resta un moment silencieux, occupé à faire l’inventaire des atouts physiques de la petite sœur de son ami. La chipie de dix ans était assurément devenue une magnifique jeune femme épanouie ! Elle devait mesurer pas loin d’un mètre soixante-quinze, une taille parfaite pour s’accorder à son mètre quatre-vingt-dix. Tyler admira ensuite la profondeur de son regard puis apprécia en expert la délicatesse des courbes de son corps et l’équilibre de ses formes. Son examen achevé, un sourire satisfait apparut au coin de ses lèvres. Feignant la désinvolture, il arbora un sourire résolument sexy.

— Eh bien… Je suis ravi de constater qu’au moins l’un de nous ait su mettre toutes ces années à profit pour se bonifier !

Angie lui sourit et enfonça les mains dans les poches de son pantalon, luttant pour réprimer les sensations qui l’avaient envahie au cours de cette poignée de main terriblement troublante. La lueur diabolique qui scintillait dans les yeux gris de Tyler ne laissait aucun doute sur ses pensées. En de nombreuses occasions, elle avait surpris ce regard si particulier chez certains hommes, mais jamais cela n’avait eu un tel impact sur elle. Dans le regard de Tyler s’exprimaient l’envie et le désir, la promesse de longues nuits voluptueuses… Son regard exprimait également la gaieté, une gourmandise de plaisirs et l’amour de la vie. Tout ce qui manquait à son existence depuis un an, mais qu’elle se promettait de retrouver. Oui, elle avait besoin de renouer avec la joie et la légèreté.