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Chris et moi sommes comme deux pôles magnétiques opposés, nous nous attirons irrémédiablement alors que nous sommes en réalité résolument le contraire de l’autre.
Afficher en entierJe m’étire doucement. J’ai froid malgré ma robe étendue sur moi. Chris a dû me couvrir en se levant.
Je ressens un vide.
Je m’assieds sur le canapé et regarde autour de moi.
Je suis seule.
C’est lui. C’est Chris qui me manque. J’étais si bien quand nous étions enlacés. Après nos ébats torrides, le beau gosse s’est blotti contre moi. Il a écouté les battements de mon cœur pendant un long moment ; il disait que ça le berçait. Je lui ai caressé les cheveux et la nuque jusqu’à ce qu’il s’endorme entre mes bras. Je crois ne jamais avoir été aussi heureuse. Ça a été une nuit incroyable. En parfaite alchimie, nous ne formions plus qu’un… c’était magique, comme si j’avais trouvé mon âme sœur.
Je l’appelle. Pas de réponse. Il est peut-être sous la douche. Je tends la main pour prendre le verre d’eau resté sur la table quand je vois sa cravate et un mot au milieu.
Je suis parti courir. Il reste du café, sers-toi. Laisse les clefs sous le paillasson. Merci pour cette nuit. C’était sympa. A plus. Bidibule.
Merci pour cette nuit. C’était sympa…
Mon cœur bat plus vite qu’un cheval de course au galop. Je lis le mot. Trois fois. Qu’est-ce que je dois comprendre. Ce n’est pas très explicite… C’est quoi l’idée, putain ?
Il garde mon numéro sous le coude au cas où il se sente seul un de ces soirs ?
Une boule d’angoisse se forme dans ma gorge.
Je fronce les sourcils et parcours un nouvelle fois le bout de papier en tentant une explication de texte :
A. Je suis parti courir —> Je me suis cassé avant ton réveil.
B. Il reste du café, sers-toi —> Je te demande de dégager MAIS j’ai du savoir-vivre quand même !
C. Laisse les clefs sous le paillasson —> Ne m’attends surtout pas !!!
J’ai bien envie de balancer ces foutues clefs dans une bouche de métro en sortant, tient !
D. Merci pour cette nuit —> J’ai pris mon pied.
E. C’était sympa —> Rien de mémorable non plus j’ai connu mieux.
Connard.
F. A plus Bidibule —> (Attention syntaxe pauvre mais très riche en sous-entendus) N’attends pas un appel de ma part dans les jours qui viennent. Mais on reste amis, hein ? Plus de « bébé ». Plus de « mon ange »… juste « Bidibule.
Je serre le mot à m’en faire blanchir le bout des doigts. Il me semble que « sympa » ne fasse pas partie des adjectifs qu’il a utilisé cette nuit !
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Jenny
Je regarde par le hublot l’immensité de l’Atlantique.
Près de 6000 kilomètres me séparent de Paris.
Où plutôt, près de 6000 kilomètres me séparent de Marc.
Est-ce que ce sera suffisant pour diminuer cette douleur dans la poitrine qui ne me quitte plus depuis une semaine ? J’ai vraiment envie que ça s’arrête, mais les jours passent et rien ne change.
« Mesdames et Messieurs, nous abordons notre descente sur New York. Veuillez regagner votre siège, attacher votre ceinture et relever votre tablette. Nous allons atterrir à l’aéroport international de New York John Fitzgerald Kennedy dans 20 minutes. La température extérieure est de 34 degrés Celsius avec un léger vent d’est… »
Je me carre dans mon siège et inspire profondément. J’ai toujours eu horreur des atterrissages. Et penser à Marc n’améliore en rien mon état de stress.
Si cette fille n’était pas venue sonner à la porte de notre appartement avec la montre de ce salaud en guise de trophée, je n’aurais jamais su qu’il me trompait. J’aurais dû la remercier après lui avoir flanqué une paire de gifles. Elle n’a rien vu venir… mais moi non plus après tout. Sa douleur a disparu alors que la mienne me ronge toujours de l’intérieur.
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