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Commentaires de livres faits par BillyMay

Extraits de livres par BillyMay

Commentaires de livres appréciés par BillyMay

Extraits de livres appréciés par BillyMay

date : 26-04-2018
La rage humaine.

« Enragés » n'est pas seulement un roman post-apocalyptique, mais plutôt un thriller horrifique qui mise autant sur la psychologie de ses personnages que sur la probabilité des faits.

Le récit s'articule autour de deux personnages antagonistes, Louis et Lucas, qui réagiront de manières bien différentes lors des prémisses de cette épidémie planétaire. D'un côté, Louis, âgé de 27 ans, est un homme généreux et sensible, fou amoureux de sa petite amie. Très réfléchi, il apparaît dans un premier temps comme un personnage passif. Les chapitres le concernant nous plongent dans la situation d'un huis-clos, ce dernier étant enfermé plusieurs semaines avec son chien dans son studio aménagé dans le sous-sol d'une villa. Seule une lucarne lui permet de devenir le témoin direct des événements dramatiques. De l'autre côté, il y a Lucas, âgé de 20 ans et champion de tir sportif, qui est un jeune homme fonceur, égoïste et incapable d'empathie. Dans un premier temps, si chacun survit de son côté, le destin va les réunir dans le dernier tiers du roman qui réserve quelques surprises au lecteur. À noter qu'il est agréable de lire un roman où la psychologie des personnages n'en fait pas des héros surhumains, d'autant que leurs actes sont plutôt réalistes face aux événements qui surviennent.

Le cadre narratif se déroule ici sur une vingtaine de jours. Un choix judicieux de la part de l'auteur puisqu'on a là un roman court de 240 pages. Les événements surviennent dès les premières pages et s'enchaînent avec une certaine fluidité. J'ai beaucoup apprécié la première partie qui se déroule en huis clos : moins d'attaques de zombies certes, mais une entrée plutôt oppressante dans les premiers jours de l'infection qui est assez intéressante et change un peu de ce que l'on retrouve habituellement dans ce genre littéraire. Malgré tout, on a le droit à quelques scènes d'action divertissantes avec sa dose de tripes et de membres putréfiés. Derrière le prétexte de la pandémie et son lot de zombies se cache une vraie réflexion sur les dérives de notre société actuelle : tragédies humaines (meurtres de masse, violences quotidiennes, guerres) et drames écologiques avec l'omniprésence du motif du réchauffement climatique. On peut d'ailleurs être un peu perturbé lorsque l'on apprend que l'action se déroule au mois de décembre alors qu'il règne une chaleur écrasante sur l'ensemble du récit. Mais Pierre Gaulon évoque à de nombreuses reprises plusieurs aspects du dérèglement climatique qui ajoutent une touche dramatique à son récit. Même si un tel virus était un jour créé par l'Homme, ne serions-nous pas les premiers responsables du cataclysme ?

Au final, on ne tient pas là LE roman du genre, mais « Enragés » reste un roman court agréable et divertissant malgré quelques répétitions parfois gênantes. À lire si vous appréciez les zombies et si vous voulez découvrir un auteur français à la plume fluide et réaliste !
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Récit d'une vie ordinaire.

Entre roman d'anticipation et roman d'apprentissage, « L'âge des miracles » dépeint le portrait d'une enfant à fleur de peau, témoin du plus grand bouleversement que l'humanité va connaître.

Du jour au lendemain, le monde découvre avec stupéfaction que la vitesse de rotation de la Terre a ralenti. Très vite, les journées commencent à s'allonger, d'abord de quelques minutes, puis de plusieurs heures, le jour devient la nuit et la nuit le jour. C'est au travers de Julia et de ses yeux d'enfant que nous devenons à notre tour témoin des conséquences du dérèglement terrestre : les jours atteignent progressivement 26, 30 puis 48 heures, la gravité est modifiée, entraînant des changements météorologiques radicaux, l'extinction de nombreuses espèces végétales et animales et l'apparition d'un mystérieux syndrome qui touche une partie de la population. Alors âgée de 11 ans, la jeune fille se retrouve confrontée aux conséquences du bouleversement sur sa famille et sa communauté. Enfant introvertie et sensible (dans laquelle je me suis reconnue je dois dire), elle se situe entre deux périodes : celle de l'enfance et celle de l'adolescence. Elle observe ainsi ses parents dont la force apparente se retrouve fragilisée, ses camarades dont le corps et le comportement changent, vit la perte de l'amitié et ses premiers émois amoureux. Julia est un personnage réaliste, mais surtout de plus en plus touchant au fil des pages, en particulier concernant sa relation avec son grand-père et Seth.

Si l'ambiance d'une fin du monde imminente se fait très vite ressentir, ne vous attendez pas aux cataclysmes habituels ni aux effusions de sang. Les semaines défilent et les protagonistes semblent tout à fait impuissants face aux événements. Alors que certains cèdent à la panique (fuites, isolements, suicides de masse à l'arsenic, etc.), d'autres s'accrochent à leur routine. Face aux pressions du gouvernement, arrive le moment où chaque individu doit prendre une décision : adhérer au système horaire mis en place par les autorités qui se calque sur les horaires ordinaires, ou bien rejoindre les partisans du temps réel qui, pour la plupart, quittent leur foyer afin de rejoindre les nombreuses communautés créées au sein du désert.

L'atmosphère se fait de plus en plus mélancolique et le quotidien semble comme engourdi, entre chaudes journées ensoleillées mais profondément maussades et nuits étoilées qui se révèlent sans fin et transforment l'environnement urbain en ville fantôme. Le temps, comme suspendu, plonge l'héroïne dans une contemplation rêveuse. Très vite, un parallèle se fait entre la jeune fille et la planète et l'on découvre alors de nombreuses similitudes entre leurs changements. Déjà bercé par une torpeur langoureuse, le roman prend alors une tournure poétique qui se joue de nos angoisses profondes. L'auteure effectue un petit tour de force en nous laissant sans réponse : pas d'explications scientifiques, pas de happy end au sens propre. Nous n'étions que des témoins passagers, seulement présents pour une année au côté de la jeune Julia.

Malgré son contexte apocalyptique, « L'âge des miracles » est un roman tendre sur une jeune fille en devenir et sur sa capacité d'adaptation. Si vous cherchez de l'action à foison, passez votre chemin. Malgré leur destinée fatale, les personnages qui peuplent le récit s'accrochent à la vie et cachent en leur sein une volonté commune, celle de laisser une trace afin de dire « Nous étions là ».
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date : 20-04-2018
La comptine de Merry

Avec des références comme « L'Exorciste » et « Rosemary's Baby », on nous promet un nouveau classique de l'horreur. Si je le considère plutôt comme un thriller terrifiant, « Possession » réunit tous les ingrédients pour plaire aux passionnés du genre horrifique. Avec un élément « nouveau » puisque cette histoire de possession est en partie perçue à travers le prisme de la télé-réalité.

À première vue, le pitch n'est pas très original. Un cadre typique avec sa banlieue américaine tranquille et une famille de quatre individus. Les Barrett menaient une vie ordinaire jusqu'au jour où leur fille de 14 ans, Marjorie, qui se dit « possédée par des idées », traverse une crise psychotique et commence à manifester les symptômes de la schizophrénie. Face à la multiplication d'événements angoissants, la famille décide de faire appel à un prêtre qui leur propose de réaliser un exorcisme. Face à un contexte financier difficile, elle accepte l'offre d'une chaîne de télévision qui suivra la guérison de Marjorie en direct. Malgré un succès fulgurant, l'émission s'arrête du jour au lendemain, laissant les spectateurs sans explications.

Une intrigue qui réunit tous les éléments qui fonctionnent en ce moment, mais ce qui m'a le plus plu dans ce roman, c'est le choix du narrateur. Plutôt que de nous relater l'histoire d'un point de vue externe, ou bien encore de celui des parents ou de l'équipe de télévision, Paul Tremblay a fait un choix assez judicieux : celui de nous relater les événements au travers des yeux de la petite soeur de Marjorie, Merry, âgée de seulement 8 ans à l'époque des faits. Le roman débute d'ailleurs avec la rencontre entre Merry, alors âgée d'une vingtaine d'années, et une auteure à succès : lors de nombreux entretiens, toutes deux vont revenir sur l'histoire familiale tragique de l'héroïne. Toute la première partie du roman est d'autant plus angoissante, car celle-ci nous partage alors les souvenirs de cet événement traumatique sous forme de « confession enfantine » : sa relation fusionnelle avec sa soeur et l'amour qu'elle lui porte, les premiers jeux malsains annonciateurs d'un drame, la famille dysfonctionnelle dont ses parents qui sont totalement dépassés par les événements. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la touchante Merry, personnage dont les réactions sont très réalistes et crédibles tant sa psychologie est fidèle à celle d'une enfant de son âge. Quoi de plus angoissant qu'une histoire de monstres pour un enfant, si ce n'est quand cette dernière devient réelle.

Paul Tremblay nous offre un récit addictif qui a le mérite de nous rendre fébriles dès les premières pages. Très vite, le parallèle avec « L'Exorciste » est justifié puisque Paul Tremblay n'hésite pas à jouer avec les clichés que l'on retrouve dans de nombreux récits/films d'horreur : avec le cadre dans lequel se déroulent les événements et qui semble ordinaire, mais où la famille est en réalité dysfonctionnelle (père au chômage, mère portée sur la bouteille) ; mais aussi lors des scènes de possession, avec sa part de vomis, contorsions, de gestes/paroles obscènes et de gloussements hystériques. Les chapitres s'enchaînent, la tension s'installe et l'ambiance pesante témoigne de l'habileté de l'écrivain dans le genre horrifique. Mais derrière sa plume très agréable et ses effets de surprise, l'auteur se démarque dans la trame machiavélique qu'il a construite : l'ambiguïté de la narration nous perd un peu plus et l'on porte très vite des soupçons sur l'ensemble des personnages dont les âmes sont mises à nues. Difficile pour certain de deviner la fin tant il joue avec nos nerfs ! D'autant qu'en construisant un univers horrifique qui va basculer à la moitié du roman vers le thriller, Paul Tremblay déconstruit les clichés et utilise la pop culture et la télé-réalité afin de porter un regard critique sur les médias et sur notre comportement de voyeur, ou tout au moins un début de réflexion . Toutes ses critiques passent par l'intermédiaire d'un autre personnage du roman, Karen Brissette, dont les interventions se font à travers le blog qu'elle tient intitulé « La dernière Survivante » : elle y dresse une analyse complète de l'émission « Possession », la comparant à des oeuvres contemporaines (telles que « L'Exorciste » bien sûr, mais aussi d'autres films d'horreur). Des passages parfois drôles, justes et souvent très cyniques qui permettent de s'éloigner de la violence brutale du récit de Merry, devenant simple fiction dans la bouche de Karen. Si la télé-réalité n'est pas épargnée grâce aux descriptions du tournage (entre mise en scène et montage), c'est surtout la position du spectateur/voyeur qui est critiquée.

Je ne sais pas si l'on tient là le nouveau Stephen King (les éditeurs le crient haut et fort), mais si vous êtes un amateur de frissons qui prend son pied avec les histoires de possession et les drames familiaux, n'hésitez plus ! À noter que les droits d’adaptation cinématographique ont déjà été achetés par Robert Downey Jr. Affaire à suivre...
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date : 08-03-2018
Il était une fois l'enfer...

Premier roman de l'Américain Derek Nikitas, « Brasiers » est un roman qui mêle réalité brutale et mythologie scandinave. Dans un monde violent et désespéré, la quête salutaire des personnages devient une longue descente aux enfers. À eux d'apprendre à se reconstruire sur les cendres de leurs illusions.

Lucia Moberg, une ado au look gothique surnommée « Lou », tente de briser la banalité de son quotidien en chapardant des CDs pour ses copines dans le centre commercial du coin. Un jour, après s'être fait repérer en plein vol à l'étalage, elle presse son père qui l'avait accompagnée afin de rentrer chez eux au plus vite. Le drame qui survient sur le parking va traumatiser la jeune fille, mais ce n'est pour elle que le début du cauchemar. Elle devra faire face à perte de son père, tout en assumant sa mère qui sombre dans la dépression, avant d'être confrontée à des individus dangereux. Parallèlement à l'histoire de Lou, nous suivons le quotidien de Tanya, ancienne droguée et prostituée, qui est aujourd'hui enceinte et vit dans une caravane avec son compagnon.

Je ne savais pas très bien à quoi m'attendre avec ce roman, dont la quatrième de couverture présentait un résumé succinct, sinon à un énième thriller au sens classique du terme. Pourtant, je fus quelque peu surprise par la tournure des événements, car le roman s'attarde plus particulièrement sur sa galerie de personnages et sur son analyse psychologique développée, plutôt que sur l'enquête qui passe rapidement au second plan. Les protagonistes, notamment féminins puisque centraux dans le récit, sont à la fois complexes, attachants, mais surtout réalistes. Pas d'enquêteurs caricaturaux aux qualités intellectuelles sans failles, pas d'adolescents benêts sans personnalité, non. Nous avons là trois femmes, trois parcours, et beaucoup de points communs malgré tout. Trois destins qui vont pourtant se percuter suite à des décisions malheureuses. Il y a bien sûr Lou, adolescente à la carrure frêle qui, sous ses allures de rebelles, cache un tempérament sensible et un attrait pour les contes suédois qui ont bercé son enfance. Bousculée par les événements, elle est brutalement plongée dans le monde des adultes. Puis vient Greta, une inspectrice dont le quotidien se résume à ses enquêtes, au détriment de sa vie familiale. Et enfin Tanya, une jeune femme enceinte paumée qui mène une existence difficile au côté de son compagnon, Mason, un homme violent et autoritaire qui cherche à faire ses preuves dans un gang de bikers. C'est par le biais de cet univers que surgit la violence dans le quotidien de nos trois « héroïnes », une violence sans concession qui dépeint la noirceur du monde, et ce jusque dans les dernières lignes du récit.

Sur fond d'enquête, les événements tragiques s'enchaînent et les personnages se retrouvent rapidement démunis. Le récit initiatique prend rapidement le pas sur le thriller et le drame qui se joue devant nos yeux. En effet, ce n'est pas tant le suspense qui a de l'importance ici, l'intrigue étant au premier abord plutôt classique, mais plutôt le chemin emprunté par tous ses personnages qui les entraîne dans une spirale infernale. Oubliez les descriptions classiques d'une enquête, ici c'est l'alternance des points de vue et la narration qui nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire. D'autant que l'intrigue est traversée à maintes reprises par de nombreuses références à la mythologie nordique et à ses contes (dieux, lutins et autres créatures étranges qui peuplent les légendes), permettant l'intrusion de l'irrationnel poétique dans la trame dramatique. Une double lecture est alors nécessaire tout au long du récit, des événements anodins puis majeurs pouvant être considérés comme simples hallucinations ou protection magique à l'orée du fantastique dans la quête initiatique des personnages.

Si vous aimez les thrillers classiques, passez votre chemin. Car malgré quelques défauts, « Brasiers » est un livre atypique à haute teneur psychologique, entre le conte suédois, le récit initiatique et le roman noir. Et s'il n'est pas inoubliable, il offre un bon moment de lecture qui sort un peu des sentiers battus et dont la sentence finale, loin d'être manichéenne, semblera bien cruelle pour certains.
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date : 22-02-2018
L'Homme de sang.

Montauk, Nouvelle-Angleterre. Alors qu'un ouragan de force 5 menace une petite ville côtière, Jake Cole revient pour la première fois depuis près de trente ans dans la maison où il a grandi. Confronté à une série de meurtres sanglants, il est bientôt convaincu que l'identité de l'assassin se cache dans les mystérieux tableaux que son père peint inlassablement. Avec « L'Invisible », Robert Pobi nous plonge dans une intrigue machiavélique qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.

C'est au coeur de ce bourbier que le héros aide la police locale à résoudre son enquête tout en devant s'occuper de son père, artiste peintre atteint de la maladie d'Alzheimer. Un héros qui ne semble pas si différent des inspecteurs que l'on retrouve habituellement dans les thrillers, mais qui sort malgré tout des sentiers battus tant physiquement que psychologiquement. Un physique à la Charles Bronson, et une peau presque entièrement tatouée avec les phrases du Chant XII de « L'Enfer » de Dante, Jack Cole bosse comme indépendant pour le FBI. Affublé d'une mémoire photographique, il a le talent de « peindre les morts », un don unique qui lui permet de lire les scènes de crime et d'entrer dans l'esprit des psychopathes qu'il prend en chasse.

Déployant un scénario implacable, ce roman interroge en permanence les apparences et dresse un puzzle que l'on va compléter au fur et à mesure de notre lecture pour comprendre ce qui se cache derrière la monstruosité des faits. Une image finale qui nous apparaîtra comme limpide une fois l'assemblage terminé. Souvent courts, les chapitres s'enchaînent et font progresser l'enquête sans trop de temps morts. Les déchaînements progressifs de l'ouragan semblent suivre la recrudescence de violence, enfermant les personnages et le lecteur dans un huis clos oppressant. Malgré quelques détails moins enthousiasmants (répétitions inutiles, cadre pas toujours exploité), Robert Pobi n'hésite pas à mêler le gore et le suspense, faisant monter la tension après chaque nouveau meurtre. Son style vif se ressent jusque dans ses personnages dotés d'une personnalité bien marquée et parfois loin des stéréotypes habituels (comme en témoigne Kay, la compagne du héros). Cet aspect sans concession, et parfois brut de décoffrage, est visible dans la description même des scènes de crimes, cadre sanglant qui témoigne d'un sang froid et d'un sadisme exacerbé et dont les sons (cris de terreurs) et les odeurs (métalliques) atteignent même le lecteur. L'autre élément appréciable est la place qu'occupe l'Art dans l'intrigue. Outre les 5 000 mystérieux tableaux peints par Jacob Coleridge (le père du héros), qui oscille entre génie et folie, on y croise Andy Warhol et Pablo Picasso, réminiscences d'un passé artistique et tumultueux. Des références picturales pas si étonnantes puisque Pobi a longtemps travaillé dans le monde des antiquités. Mais le récit peut aussi satisfaire les amateurs de psychologie, car il explore les thèmes de la mémoire, des obsessions, de la filiation et des traumatismes. Des personnages perturbés, des scènes fortes et une confrontation finale que l'on attend avec impatience... Un véritable page-turner !

Il semble que beaucoup de lecteurs aient été déçus par le dénouement du récit. Personnellement, j'avais déjà envisagé l'identité du meurtrier, mais Robert Pobi fait partie de ses auteurs habiles qui parviennent à nous faire douter jusqu'à la dernière page de tout et de tout le monde, rendant suspect chacun des personnages qui composent le récit et enchaînant les fausses pistes. J'ajouterai par ailleurs un petit bémol concernant deux grandes interrogations liées au meurtrier, dont on n’aura jamais les réponses, ce qui me laisse quelque peu sur ma faim. C'est là que Pobi fait fort puisqu'une fois le livre refermé, on trouve ce final à la fois flamboyant et frustrant, mais on ne peut qu'approuver ce choix tant la confrontation finale est perturbante.

Premier roman de Robert Pobi, « L'Invisible » est un thriller addictif sombre et sanglant, qui interroge les apparences avant de nous entraîner aux portes de la folie. Une atmosphère sous tension qui perturbe rapidement le lecteur, mais qui témoigne d'une grande maîtrise de la part de son auteur. Il est difficile de ne pas imaginer ce récit adapté au grand écran tant certaines images restent ancrées dans notre mémoire. À découvrir.
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Un Jack Daniel's pour la 6 !

Après « Le Pape, le Kid et l'Iroquois », l'auteur (toujours aussi anonyme) de la saga du Bourbon Kid nous embarque dans une chevauchée d'enfer, où de nouvelles forces maléfiques vont se déchaîner et mettre à mal la patience de nos tueurs sanguinaires favoris, les Dead Hunters.

Bon, je pense qu'il n'est plus nécessaire de présenter la saga du Bourbon Kid. Depuis la publication du « Livre sans nom », premier volet de son auteur Anonyme, j'attends chaque nouvelle parution avec impatience. En effet, en plus de son style unique, le Bourbon Kid est très cinématographique, donnant à son lecteur l'impression de suivre une série où chaque nouvelle saison amène un nouveau "Méchant". Un univers déjanté à la Tarantino, des histoires totalement barrées, des personnages plus fous les uns que les autres, des quiproquos absurdes et des répliques bien senties... Un style décalé qui, s'il peut parfois sembler classique tant les références à la pop culture sont nombreuses, a apporté un vrai vent de fraîcheur sur la littérature contemporaine grâce à une ambiance unique qui n'hésite pas à mêler les genres (comédie, thriller, action, fantastique, horreur).

Caïn, premier meurtrier de l'Histoire, a décidé de faire du Bourbon Kid sa cible. Malheureusement pour lui, ce dernier n'est pas du genre à se laisser faire, et ses amis non plus. Commence alors une nouvelle aventure, entre Santa Mondega, petite bourgade du sud des États-Unis, la forêt interdite d'Oakfield et le Cimetière du Diable, où les toilettes pour handicapés sont un accès direct sur l'Enfer.

Oubliez la finesse psychologique, place à un roman brut, un peu bordélique, mais surtout explosif qui ne s'embarrasse pas de fioriture et de réalisme, jouant avec les stéréotypes et les situations farfelues pour notre plus grand plaisir. Encore une fois, on a l'impression d'être plongé « Une Nuit en Enfer », un poil alcoolisé, baignant dans le sang, le sexe, l'humour, et accompagné de méchants hauts en couleur... Tous ces éléments sont présents dans ce dernier volet qui réunit les Dead Hunters, un groupe de tueurs à gages à la solde du Diable prêt à tout pour sauver le monde. On retrouve donc JD et sa voix rocailleuse (le Bourbon Kid), Elvis et sa mèche, Rodeo Rex et sa main magnétique, Jasmine et sa plastique, ainsi que Joey (l'Iroquois) et Bébé. S'ajoute à la bande, Sanchez, le barman lâche et crade du Tapioca, qui se révèle très drôle dans sa maladresse et joue malgré tout un rôle essentiel dans cette nouvelle aventure. C'est toujours un bonheur de retrouver JD (moins présent ici) et toute sa bande, à la fois complètement tarée et pourtant très attachante, dans une ambiance cette fois pré-apocalyptique, voulue par la présence des quatre Cavaliers et leur armée de goules... Ajoutez-y Caïn (fils d'Adam et Ève et premier sociopathe de l'Histoire), une bande d'amishs, une forêt hantée par de mystérieuses créatures, des références bibliques et mythologiques, et vous aurez une chevauchée aux portes de l'Enfer où l'humour noir (mais souvent potache) et scènes explosives sont encore une fois au rendez-vous. Un bain de sang jouissif !

Le "Fin (peut-être)" me laisse espérer que le Bourbon Kid n'est pas prêt de nous lâcher, donc pas de vrai clap final pour mon addiction ! Vous reprendriez bien un verre de ce cocktail épicé et savoureux ?
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date : 19-12-2017
Bienvenue à Felicidad, la ville où il faut être heureux.
À Felicidad, le bonheur est « un droit et un devoir pour tous les Citoyens de la Grande Europe. Il est le garant d'une société harmonieuse et policée ». Pur hommage à « Blade Runner », Jean Molla nous livre un récit futuriste destiné à la jeunesse (mais aussi aux adultes) où les références se multiplient pour le plus grand plaisir du lecteur.

Avec son roman, entre dystopie, science-fiction et enquête policière, Jean Molla rend un hommage assumé à « Blade Runner », réalisé par Ridley Scott, qui s'est lui-même inspiré du roman « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » écrit par Philip K. Dick. Le lecteur n'est donc pas surpris d'y retrouver des éléments communs à la trame de ces œuvres : un univers futuriste et artificiel, un gouvernement totalitaire soutenu par des sections spéciales surentraînées, un policier appelé à la rescousse suite à une révolte interne et qui se lance dans la traque d'un groupe d'androïdes créés à l'image de l'homme.

Le premier quart du livre permet à l'auteur de développer les mécanismes du monde dans lequel va se dérouler l'action. Dans « Felicidad », on se retrouve propulsé dans un futur où le Bonheur du Citoyen est obligatoire, un monde où « on accepte tout, on supporte tout et où l'indifférence est la règle ». Jean Molla commence par décrire cette mégalopole futuriste et surpeuplée, une atmosphère urbaine et artificielle, où la misère est omniprésente passé la frontière des enclaves. Dans cette société totalitaire, les décisions politiques sont prises par un Président à vie et ses ministres, sorte de Big Brother qui n'est pas sans rappeler « 1984 » de George Orwell. La liberté d'expression n'existe plus, la population est minutieusement surveillée afin de garantir la paix grâce à un système de castes. Ainsi, la ville est séparée en zones et enclaves : la population riche, adepte de la surconsommation, réside dans les zones protégées tandis que les Exclus (chômeurs, pauvres, criminels) sont parqués dans les enclaves. Au milieu des humains résident les parumains, des organismes humanoïdes issus du génie génétique qui ont pour but de les servir. Et lorsque certains de ses membres se rebellent, la révolte gronde et des têtes du gouvernement tombent. Entre en piste Alexis Dekcked, enquêteur de son état, qui est convoqué afin de mener l'enquête et se retrouve plongé dans un nid de vipères.

Après cette immersion, commence alors véritablement le récit grâce à l'enquête de ce flic solitaire qui porte un regard suspicieux sur les mécanismes de son monde. Déjà liée d'affection pour une parumaine, il est aux marges et navigue entre les deux mondes, conscient que le désir de perfection et de bonheur exigé par l'État n'est finalement qu'illusoire, car accessible qu'à une certaine caste (celle des consommateurs). Les interrogations de Dekcked sont alors partagées par le lecteur, elles questionnent sur notre humanité et sa signification : les parumains et les humains voyant leurs valeurs s'inverser, les uns témoignant de compassion, les autres se révélant individualistes et cupides. L'enquête policière devient alors le fil conducteur du récit et l'auteur n'hésite pas à brouiller les pistes afin que l'on soit aussi perdu que son héros. Des bas-fonds des quartiers pauvres aux plus hautes sphères du gouvernement, Alexis Dekcked cherche avec obstination la vérité. À son tour traqué, chacune de ses découvertes permet d'introduire un nouveau thème. Après l'Eugénisme avec le clonage et la génétique (ici, il y a une volonté de créer des humanoïdes parfaits, ni robots, ni clones, mais pas vraiment humains), ce sont les notions d'esclavagisme et d'obéissance absolue qui sont évoquées. Dans cette société des apparences, comment peut-on juger de l'humanité des parumains alors que les hommes eux-mêmes semblent l'avoir perdue ? Les avancées en génétique sont-elles la cause de ces dérapages où bien est-ce la société elle-même qui en est responsable car trop individualiste et surconsommatrice ? Jusqu'où peut-on contrôler les individus ? Les propos tenus par Majhina, la parumaine, mettent en lumière ces interrogations : « Vous avez beaucoup de chance, reprit-elle. Vous, humains, ne pouvez contempler votre créateur. Aussi, vous pouvez l'imaginer parfait. Pour nous, c'est évidemment plus malaisé...» Le héros est tout aussi perdu que le lecteur dans cet univers de faux-semblants, mais ses doutes ne le rendent que plus humain. Avec un rythme maîtrisé, Jean Molla expose avec brio son intrigue politico-économique et le suspense est maintenu jusqu'à un dénouement final qui parvient à surprendre le lecteur.

Finalement, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer un bon moment aux jeunes lecteurs qui n'avaient pas encore lu de science-fiction et cela leur donnera peut-être l'envie de lire les œuvres du grand Philip K. Dick ! Grâce à son style d'écriture plutôt fluide et jamais infantile (j'aime les auteurs qui ne prennent pas les ados pour des cons), Jean Molla dresse un univers glaçant et soigné dans lequel il poursuit les interrogations de bons nombres d'écrivains. Comme il l'a déclaré lors de sa parution : « Felicidad n'est en définitive que le miroir déformant de notre société. Il ne reste à espérer que ce que j'y décris restera de l'ordre de la fiction. »
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date : 14-11-2017
« Une série de viols dans un parc londonien. Une séduisante amatrice de footing voit le piège se refermer sur elle... ». Rien qu'en lisant la quatrième de couverture, je me doutais que ce roman ne serait pas d'un grand intérêt. Une trame plutôt simple : celle de la belle trentenaire célibataire qui, après des événements violents, commence à se méfier de tous les hommes qui l'entourent. L'intrigue classique d'un téléfilm, mais je ne pensais pas tomber sur un récit aussi insipide et bourré de clichés.

La moitié du livre se concentre sur son quotidien de trentenaire londonienne, chapitres sans grand intérêt et d'une grande banalité : Anna est séduisante, bosse dans une société de production, se plaint du matin au soir... Je ne sais pas si c'est là un fantasme de l'auteur, mais l'héroïne, tellement centrée sur elle-même, pense que tous les hommes qu'elle rencontre ont envie d'elle. Égoïste, antipathique, égocentrique, inconsciente et carrément pénible à la longue, moi qui aime les héroïnes indépendantes et intelligentes, j'ai eu beaucoup de mal à poursuivre ma lecture.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste puisque très superficiels eux aussi. Nous avons droit au voisin insistant, à l'ex éconduit, au jeune type à fleur de peau, à l'inconnu au corps de dieu grec... D'ailleurs, l'aventure d'Anna avec le jogger paraît invraisemblable
Spoiler(cliquez pour révéler)
(elle lui saute dessus dans un parc, s'ensuivent des ébats furtifs dans les sous-bois le tout sans un échange de paroles, ben tiens !)
, et son inconscience suite aux meurtres est affligeante.
Je passe sur les clichés liés à l'homosexualité, au fait que les femmes passent pour des folles furieuses tout au long du récit, et sur la banalisation des agressions sexuelles. Un bon petit florilège d'inepties qui m'ont donné l'envie à plusieurs reprises d'envoyer mon livre par la fenêtre.

Si les événements s'enchaînent, la tension ne reste que minim et l'ébauche du dénouement envisagé dès les premières pages se confirme assez rapidement. Loin d'être un "page-turner", je ne recommanderai pas cet ouvrage même pour passer le temps.
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Lors d'une sortie scolaire, le train qui emmène Kyle et ses camarades de classe déraille. Alors que tous sont blessés ou inconscients, notre jeune héros découvre qu'il possède l'étrange capacité d'entrer dans l'esprit de ceux qui l'entourent. Il devient alors le témoin de leurs pires cauchemars.

C'est ce fil conducteur qui permet de relier les chapitres du récit, ces derniers pouvant être lus indépendamment. L'auteur précise à la fin de son ouvrage que pour sa réalisation, elle a repris certaines nouvelles déjà publiées dans des anthologies. Si cette "double" construction a gêné certains lecteurs, cela n'a pas été le cas pour moi. Je trouve que la transition fonctionne plutôt bien malgré l'alternance de style entre les nouvelles (fantastique, horreur, thriller, science-fiction). J'ai tout particulièrement apprécié deux "visions". Celle d'un jeune soldat démobilisé qui téléphone à son père pour lui relater qu'il a été sauvé par un de ses camarades (la suite du récit est aussi inattendue que dramatique) et celle d'un monde dévasté par les armes chimiques et les pluies acides où les individus doivent se battre pour survivre. À noter qu'il y en a pour tous les goûts : histoires de monstres et de créatures mythiques, récits de guerres et d'esclavage, histoires de meurtres, etc.
Je dois avouer que j'ai rapidement eu en tête une ébauche du dénouement, qui s'est confirmée par la suite, mais cela n'a pas vraiment gâché ma lecture car son importance n'a été que secondaire à mes yeux. J'ai d'ailleurs rapidement accroché au style de l'auteur qui parvient à retranscrire les sentiments de son héros, mais aussi les émotions des personnages secondaires, notamment les plus torturées : souffrances psychologiques et physiques, peurs enfantines, désillusions, mais aussi amour et espoir. Elle est parvenue à développer une psychologie propre à chaque histoire ce qui les rend indépendantes et rythme le récit. Cette notion de cauchemar a ici une double signification : elle est à la fois liée à nos peurs profondes, qui se retranscrivent dans nos rêves, mais aussi à l'horreur de notre réalité. Comme le dit l'un des personnages au cours du roman : "C'est à ça que ça sert. Tes rêves servent à révéler qui tu es". Et si ces derniers ne sont pas tous prophétiques, ils en révèlent beaucoup sur les protagonistes ainsi que sur notre monde. Grâce à ces histoires dramatiques, l'auteur peut ainsi traiter du suicide, du racisme, du meurtre, de la guerre, du viol... Ce parallèle avec nos propres comportements d'humains revient dans les propos mêmes du héros : "À chaque fois que j'ai pensé qu'une chose monstrueuse ne pouvait se produire dans la réalité, les infos m'ont invariablement prouvé le contraire". On en oublie presque que ce roman est destiné à un jeune lectorat (11 ans et + d'après la quatrième de couverture, ce qui semble un peu jeune par rapport à certains thèmes abordés).

Malgré le lectorat visé, l'auteur n'hésite donc pas à aborder des sujets sensibles et contemporains tout en évoquant le double monstrueux qui se cache en chaque individu. "La couleur de la peur" est un roman/recueil sombre porteur d'un message d'espoir et Marjorie Blackman démontre que la littérature jeunesse peut être à la fois éprouvante et poignante.
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date : 19-10-2017
Dans un futur apocalyptique proche, bouleversé par le dérèglement climatique et la surconsommation, un poète est confronté à un serial killer et endosse le rôle d'enquêteur afin de retrouver sa compagne, Johanna, journaliste d'investigation.

Dès les premières pages, l'auteur pose le décor : un monde en perdition, suite aux brusques changements climatiques qui n'épargnent aucune région du monde. Face à cette crise, les populations migrent, frappées par les épidémies et les inondations. La pluie est d'ailleurs un élément omniprésent jusqu'à la fin du roman.
Chose rare me concernant, je n'ai pas été touchée outres mesures par les personnages, et en particulier par la passion du héros pour sa femme. Seul Hamid sort son épingle du jeu, mais il reste malheureusement un personnage secondaire sous-exploité. Comme je l'ai évoqué, seul le décor mis en place a éveillé ma curiosité lors de ma lecture : une ville inondée et désertée, une atmosphère glauque où la violence est omniprésente de par l'absence des forces de l'ordre. C'est d'ailleurs le cataclysme climatique et ses conséquences sur la ville qui apporte une véritable originalité au roman, au détriment du récit qui reste une investigation relativement classique sur fond de dénonciation politique où le suspense est absent.

En conclusion, une roman court (230 pages) et plutôt agréable grâce à son atmosphère, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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date : 17-10-2017
Intriguée par le résumé et l'angle d'écriture, j'ai commencé ma lecture avec beaucoup d'entrain.

D'abord, concernant la forme, je dois dire que le travail fourni par l'auteur est plutôt intéressant puisqu'on a affaire à un livre dans le livre. En effet, Elspeth, journaliste et écrivain fictif, a enquêté sur la théorie des "Trois", de jeunes enfants survivants de trois crashs aériens survenus la même journée. Une affaire qui va défrayer la chronique et dont les conséquences vont être mondiales.
La narration se présente donc comme un reportage dans lequel l'écrivain a répertorié les témoignages de ceux qui ont vécu ce fameux "Jeudi Noir" : des entretiens aux tweets en passant par la retranscription de messages audio, des articles de presse et des correspondances. Un angle d'écriture très intéressant, mais qui va malheureusement avoir des conséquences négatives sur l'intrigue.
En effet, l'histoire s'annonce très ambiguë dès le départ et, malgré l'intérêt que l'on porte à ce fait divers fictif, elle tourne très vite en rond et le suspense se perd un peu dans les récits des personnages secondaires. Les multiples points de vue permettent d'aborder de nombreux thèmes tels que le pouvoir des médias, des réseaux sociaux, le danger des idées extrémistes, tant d'éléments qui ont le pouvoir de propager les rumeurs les plus folles. Mais c'est là que l'auteur réel se perd un peu et le récit flirte trop longtemps avec le fantastique avant de nous pondre une fin bien trop légère (justifiée par la suite avec la sortie d'un second tome).

En conclusion, je dirais que l'on tient là une lecture hors norme parfois angoissante où l'auteur tente de briller par sa capacité à maîtriser une narration éclatée, entreprise à la fois ambitieuse et périlleuse. La multiplicité des intervenants au cours de l'enquête influe sur le récit qui souffre parfois de longueurs. "Trois" reste un roman intéressant, si on ne s'attend pas à un thriller, écrit de façon originale mais qui se perd dans sa forme pour finalement délaisser le fond.
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date : 20-09-2017
Un meurtre odieux, une ancienne ville minière, des secrets et des faux-semblants qui entachent une enquête conclue il y a plusieurs dizaines d'années. Une intrigue certes classique, mais qui permet dans un premier temps d'aborder le thème des enfants meurtriers et de s'interroger sur ce jour fatidique où des enfants ont cessé de l'être avant de plonger dans l'horreur absolue.

Des années plus tard, l'inspecteur Foster revient à Mackington, ancienne ville minière, où il a mené l'enquête bien des années auparavant. Dans cette campagne anglaise post-Thatcher, où les bassins miniers ne sont plus que des zones mortes, Foster va être confronté aux conséquences de ce crime et devoir faire face aux fantômes du passé. Désir de vengeance, pressions politiques, secrets d'État... Il va découvrir l'écho bien plus vaste déclenché par cette tragédie et se plonger dans les zones d'ombre de l'enquête initiale afin de rétablir des vérités beaucoup plus complexes et désagréables. Une première intrigue qui va s'élargir à mi-parcours avec le retour de Nigel Barnes, le généalogiste de "Code 1879" et "Depuis le temps de vos pères" (les deux premiers tomes de la série).

"La Moisson des innocents" est un polar classique plutôt dense de par la multiplicité de ses intrigues et de ses personnages. Au-delà de l'intrigue policière plutôt bien construite, et de la plume agréable de Dan Waddell, le récit permet de se plonger dans cette Angleterre dévastée par la politique de Margaret Thatcher (un petit côté "sociologique" intéressant), tout en s'interrogeant sur la justice, mais aussi sur la réinsertion et, plus largement, sur les conséquences d'un meurtre sur l'entourage de la victime et du meurtrier.
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Un recueil original de nouvelles pour les jeunes lecteurs. Si les histoires sont loin d'être terrifiantes, elles ont le mérite de familiariser les adolescents au genre fantastique/horrifique en réunissant des auteurs reconnus tels que R. L. Stine, Bram Stoker, Arthur Conan Doyle ou bien encore Pete Johnson. Coup de cœur pour "La robe noire" d'Alison Prince qui est une histoire à la fois poétique et mélancolique.
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date : 11-07-2017
Avec son second roman (après "L'Obsession" en 2013), le journaliste d'investigation américain James Renner nous livre un récit de haut vol.

Tout d'abord, je dois préciser que je ne vais pas être impartiale dans ma critique. En effet, quand on vous annonce d'emblée que l'auteur a repris des titres d'épisodes de "La Quatrième Dimension" pour ses parties et chapitres, on se demande si l'écrivain va nous livrer une critique de la société en utilisant les codes de la SF et du fantastique. Bon, j'étais déjà conquise dès les premières lignes.

Les premiers chapitres relatant l'histoire de Jack Felter, professeur d'histoire, qui retourne dans sa ville natale "pleine de secret", on s'attend à un banal thriller où le protagoniste va devoir se dépêtrer d'un passé assez merdique. Et bien pas du tout !

On tient plutôt là un récit où les intrigues semblent se multiplier et nous entraînent dans un périple ahurissant. En prenant comme base le conspirationnisme à grande échelle, James Renner opère un revirement à 90° et fait de son thriller un roman fantastique délirant entre "X-Files" et "Lost" (références citées en quatrième de couverture et pour une fois on ne se fout pas de notre gueule). Mais l'auteur va bien plus loin en interrogeant l'Histoire elle-même, n'hésitant pas à inclure des éléments complètement barrés à son récit (collecte d'objets nazis, bases secrètes, expériences troubles et contrôle mental, légendes urbaines, etc.). Grâce à la paranoïa qui émane de chacun des personnages (plutôt attachants soit dit en passant), on plonge directement dans cet univers riche, déroutant (il faut parfois s'accrocher), qui nous manipule nous aussi progressivement. Et on s'amuse devant les multiples clins d'œil qui nous rappelle de grandes séries télévisées.

Mais derrière les multiples références aux pensées conspiratrices (le plus souvent délirantes mais intéressantes), cet ouvrage souligne l'importance du devoir de mémoire au sein de notre société. En exploitant les thèmes de la folie (réelle ou non), de l'individualisme et de la cupidité latente de notre société, ainsi que du droit à l'oubli, l'écrivain parvient à nous livrer un ovni littéraire qui nous fait perdre la notion du temps. Sans jamais tomber complètement dans la diatribe moralisatrice grâce à une plume ingénieuse, le romancier nous interroge sur des notions très fortes telles que le totalitarisme, le conspirationnisme et le révisionnisme. Et si la pensée est ici poussée à son paroxysme, la résonance avec notre actualité est bien réelle : à l'ère du tout virtuel, ne vivons-nous pas dans un rêve fabriqué ? Notre mémoire est-elle vraiment fiable ?
Comme le dit l'un des personnages du récit : “C’était à la fois perturbant et excitant de prendre conscience que ce que nous savons de la vérité dépend de l’honnêteté des générations précédentes et des entreprises qui écrivent les livres d’histoire.”

Certes, l'intrigue est parfois si alambiquée que l'on pourrait qualifier ce roman de too much, mais il reste un coup de cœur qui interroge, perturbe, parfois fait sourire ou carrément flipper, et que je vais garder précieusement.

PS : Si tu es déjà un peu parano, ne lis pas ce roman. Tu seras un peu moins à l'aise à l'idée de te servir un verre d'eau.
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Avant toute chose, il faut savoir que je ne suis pas une lectrice exigeante. Pour moi, un bon livre se résume avant tout à la richesse de son univers, à des personnages attachants ou à l'originalité du récit. Ne portant pas toujours une importance fondamentale à sa qualité stylistique, la présence d'un seul de ces éléments peut faire que j'apprécie un ouvrage. Mais là je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à terminer ma lecture, ce qui est vraiment rare dans mon cas. Bon, il faut dire que je n'attendais pas non plus le coup de cœur puisque le résumé sentait déjà le réchauffé mais tout de même.

Si je devais résumer ce premier tome, je dirais qu'il est tout simplement incohérent et brouillon. J'ai eu la sensation que l'auteur avait plusieurs idées en tête et qu'elle avait décidé de les jeter pêle-mêle dans son roman. J'ai d'ailleurs eu l'impression de faire face à deux récits distincts arrivés à la moitié du livre. Les événements s'enchaînent sans aucune crédibilité ou cohérence, les personnages sont agaçants et lisses, même l'écriture m'a dérangée (on se demande si le livre est passé par la case relecture avant d'être édité).

Ce qui est dommage c'est que l'on sent que l'auteur tenait quelque chose, mais les trop nombreuses incohérences, le développement des personnages et du récit, l'écriture bâclée font de ce premier tome un brouillon assez grossier. J'ai parfois eu la sensation de lire le premier roman d'une jeune fille de 12 ans (je suis dure pour le coup mais tant pis). Moi qui n'ai jamais aimé laisser une saga en plan, je vais mettre quelques temps à m'y replonger tant je n'ai pas apprécié cette lecture.
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"Les Étoiles de Noss Head" est le second roman du genre qui me prouve que cet univers littéraire contient de jolies surprises. Et la série est très vite venue s'ajouter à mes coups de cœur.
Si l'histoire semble peu originale au premier abord, le monde qui y est dépeint est plutôt intéressant. Déjà, le lieu où se déroule les événements (l'Écosse) permet de développer un bestiaire diversifié tout en voyageant dans des paysages magnifiques. Il est clair que l'on pourrait reprocher à l'héroïne d'être un personnage un peu lisse (voire immature) mais sa personnalité va évoluer au fil des tomes. Et les personnages secondaires sont si attachants que l'on passe très vite au-dessus de ce défaut (qui n'en restera pas un longtemps). La rencontre entre Hannah et Leith permet de basculer dans un univers fantastique où les dangers vont mettre nos héros à rude épreuve.
Si ce premier tome semble manquer de rebondissements, la suite des aventures est bien plus prometteuse. Il n'empêche que j'ai pris un grand plaisir à découvrir cet univers que je conseille aux lecteurs friands du genre.
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En lisant les critiques émises sur cette série, je m'attendais à un véritable coup de cœur. Et il fut immédiat !
Encore une histoire sur les anges, mais cette fois l'auteur a fait preuve d'originalité en développant un univers travaillé, dangereux, où chacun tente de survivre à "l'Apocalypse" par tous les moyens.
Malgré son jeune âge, Penryn est un personnage fort, attachant et intelligent. Ses réactions sont appropriées à la situation et elle apparaît d'autant plus forte lorsqu'elle se bat pour défendre les siens. À ses côtés évolue Raffe, privé de ses ailes, qui se distingue par la taille de son égo et son humanité. Un duo détonnant qui fonctionne à merveille et qui ne tombe jamais dans la mièvrerie.
L'action, les rebondissements, les émotions... Tous ces éléments nous plonge dans un univers sombre et violent dans lequel on se perd tellement nous sommes embarqués dans le récit. Un coup de cœur assumé que je conseille même à ceux qui ne sont pas friand de ce genre de littérature.
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Bon, je dois avouer que j'ai un peu retardé la lecture de ce tome qui marque la fin des aventures du Clan du Hameau. J'ai toujours eu du mal à mettre un point final à une histoire, d'autant plus lorsque les personnages sont aussi attachants, car cela induit forcément un sentiment de perte chez le lecteur.
Tout l'univers de Karen Lad va me manquer : ses personnages si bien construits (l'amour qu'il se porte, leur humour, la force et la faiblesse qu'il s'en dégage), les intrigues, les émotions que j'ai ressenties à chaque nouveau tome... Mais quelle fin !
Ici, on s'attache plus à l'évolution des personnages, et moins à l'action, ce qui nous permet de faire nos adieux à cet univers et d'assister à de jolis moments de complicité. J'ai savouré mes derniers instants en compagnie de cette "famille". Je vais garder cette série bien au chaud et ne peut que la conseiller tant elle permet au lecteur de voyager dans un univers peu commun mais tellement attachant.
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En voilà une série originale et addictive !
À vrai dire, la première fois que je me suis penchée dessus je n'étais pas encore habituée à ce genre littéraire... J'ai même eu un peu peur de tomber sur une énième histoire pour adolescent, pas vraiment construite et un peu légère. Et bien j'avais tort.
En effet, de par son scénario, ses personnages, la fluidité du rythme et le folklore qui y est développé, ce roman rend très vite accro. Les personnages sont drôles, attachants et malgré leur caractère, chacun assume ses faiblesses. Le choix du lieu où se déroule l'action est un bon point, car nous avons l'impression de voyager tout au long de l'intrigue. Cette dernière est par ailleurs très travaillée et contient son lot d'actions, de mystères et de rebondissements. Un petit coup de cœur que j'assume totalement et que je conseille à tous, puisqu'il m'a donné envie de plonger encore plus dans ce genre d'univers.
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date : 27-03-2017
Lorsque je suis tombée sur ce livre chez mon libraire, je me suis précipitée à la caisse afin de rentrer chez moi et de le commencer au plus vite. Dévoré en quelques heures à peine, je dois avouer que ce bouquin m'a mis une petite claque. L'histoire se met très vite en place, on est happé dans un tourbillon de violence qui se terminera de manière très originale. Avis aux âmes sensibles, passez votre chemin !

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Habituée des films d'horreur et gore depuis toute petite, je ne suis pas sensible à grand chose... Mais les mots sont bien plus puissants que les images ! Et les séances de torture infligées au personnage m'ont parfois fait grincer des dents.
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L'un des meilleurs romans de Grangé à mes yeux ! Une saga familiale, des personnages hauts en couleur et grandes gueules, des crimes rituels barbares, une violence qui semble prête à exploser à chaque page, de sombres secrets qui sont révélés au fur et à mesure... Un roman noir qui m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page.
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date : 27-03-2017
Aldo, à la suite d'un chagrin d'amour, demande une affectation au gouvernement d'Orsenna et il est envoyé dans les Syrtes. Il devient l'Observateur de l'Amirauté et il se retrouve plongé dans un coin éloigné où règne l'ennui et l'immobilisme. Depuis 300 ans, entre Orsenna et le Farghestan, on fait face à une guerre passive. Le malaise devient de plus en plus oppressant et face aux rumeurs qui circulent, Aldo va vouloir transgresser l'interdit.

Julien Gracq est un écrivain talentueux. Il n'en fait aucun doute. Son style s'attache tout particulièrement à l'attente qu'il crée chez le lecteur. Je dois avouer que la lecture du "Rivage des Syrtes" n'a pas été facile. La description des lieux tient une place toute particulière puisqu'elle est reliée au ressentit des protagonistes. Il n'y a aucun marqueur de temps et tout est dans la suggestion. Certains n'iront pas jusqu'à la fin de ce récit car il ne s'agit pas d'un roman conventionnel. D'autres, comme moi, vont se sentir troublés par cette attente et lorsqu'ils auront lu les derniers mots de la toute dernière page, ressentiront un certain malaise face à cette réalité percutante.
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date : 27-03-2017
"Un balcon en forêt" raconte les quelques mois qui séparent la déclaration de guerre et l'offensive allemande de mai 1940. Au coeur de la forêt, quatre hommes attendent une offensive et pourtant il leur semble que cet événement n'arrivera jamais.
Julien Gracq a fait le choix d'offrir à son lecteur un récit sur le thème de la solitude où l'onirisme tient une place essentielle. Dans cette forêt silencieuse, les hommes tentent de survivre à l'attente mais leur peur du conflit devient peu à peu l'élément clé du récit. Ils semblent être plongés dans un rêve où des "fantômes, les gens du villages, interviennent mais ne font que passer."
J'ai rapidement bouclée ma lecture, tant j'étais plongée dans le récit. J'ai eu l'impression de sentir les odeurs du sous-bois, de ressentir cette pression permanente dans l'attente de quelque chose. On arrive, très vite, à imaginer ces hommes qui évoluent dans un monde en suspens.
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Étant une inconditionnelle d'Elizabeth George et de ses personnages, Linley et Havers, je dois dire que cet épisode n'est pas celui que j'ai le plus apprécié. Pourtant, le duo infernal des deux inspecteurs de Scotland Yard fonctionne toujours autant, tout comme l'intrigue dont on aimerait avoir la clef. Je me suis plongée dans l'histoire et je ne l'ai plus lâchée jusqu'à la fin. Pour les amateurs du genre.
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Je ne me suis pas ennuyée un moment durant la lecture de ce roman. Une grande maîtrise du rythme, un univers incroyable, des personnages hauts en couleur, une atmosphère prenante... Si l'on désire sauter des pages, ce n'est pas par ennui mais afin de connaître le fin mot de cette histoire.
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date : 27-03-2017
Du très bon Mary Higgins Clark. On suit avec plaisir la double enquête menée par les personnages de ce roman et l'histoire de ce couple qui se voit enfermé dans un piège diabolique. Un rythme soutenu, du suspens, une héroïne combative et attachante. La touche de surnaturelle et la fin m'ont d'autant plus ravie.
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