Extraits

- T’es complètement cinglée…, chuchoté-je, une boule d’émotions pas très saines étranglant mes mots.

- Tant que je suis ta cinglée, ça me va. Et puis, fais pas genre, t’es pas très net non plus !

- T’as pas l’air de piger que je suis putain d’amoureux de toi. Avant, je croyais savoir ce que c’était. Je me trompais. Il n’y a que toi, Baby Star. Que toi pour que mon cœur décolle juste parce que tu souris. Merde, simplement te sentir là, contre moi, entendre ta voix, ou te regarder, ça me rend heureux. Comme si je volais sans quitter la terre.

Ses bras m’étreignent plus fort, une larme roule sur sa joue, démentie par son sourire.

- Tu es mon ciel, toujours bleu. Foncé quand tu te débats avec tes dilemmes, pastel quand tu t’amuses. D’orage quand tu m’embrasses et que ça crépite partout sur ma peau. J’aime bien, celui-là.

- La carte de l’honnêteté ? soufflé-je contre sa bouche. C’est compliqué. Ta musique, c’est ton oxygène, et je suis putain d’heureux pour toi qu’elle touche des gens. Et je suis tellement fier de toi, fier que tu rentres dormir avec moi. Mais ouais, si j’avais pu, j’aurais pissé sur ta jambe pour les empêcher de s’approcher trop près.

- T’es trop bizarre, pouffe-t-elle.

- Dit la fille qui ne mange pas de légumes parce qu’ils ont des couleurs étranges.

Silas n’est pas le genre qu’on approche. Il veut vous posséder… sans que vous puissiez l’attraper.

- Elle t’apaise ? propose Cassius. Elle embellit ta journée d’un sourire, elle efface le monde autour de vous, elle te prive d’oxygène quand elle part ?

Stupéfait, je fixe Cassius, avec l’impression qu’il vient d’ouvrir ma cage thoracique et de mettre mon cœur à nu.

- Oui, tout ça. Et tellement d’autres choses…

- Me dévisage pas comme si je débarquais de Mars ! se moque-t-il. J’ai juste décrit l’effet qu’Ellie a sur moi.

- Je ne veux pas être une petite chose fragile que tu passes ton temps à sauver. Je veux plus.

Mesure-t-elle la dangerosité de ces trois mots ? Je ne blaguais pas, quand je l’ai mise en garde, plus tôt dans la soirée. Ma considération vis-à-vis de ce qui nous oppose ne tient qu’à un fil, que je me fiche de couper.

Mais elle ?

Ma main se faufile dans son cou, relève son menton vers moi. Mon pouce cajole la ligne de sa mâchoire, elle frémit, ses iris voletant à nouveau partout.

- Plus ? Attention à ce que tu désires, Baby Star. Tu ne sais pas ce dont je suis capable.

- Montre-moi.

- Pas alors que tu es saoule, non, ricané-je.

- Alors, c’est moi qui te montre.

Delia : C’est gentil mais je viendrai par mes propres moyens. Je serai à l’heure. Un dress code ?

Silas : Évite le sac poubelle et ça ira

Delia : Je suis un peu déçue mais je le retire de ma valise, OK

Silas est peut-être fier de toutes les cicatrices qu’il arbore sur sa peau, mais ce sont celles que personne ne voit qui m’intriguent. Celles qui couturent son cœur. Car elles sont bien plus nombreuses qu’il ne veut le laisser croire.

Est-ce qu’elle le sait ? Que je crève pour une minute de son attention pleine et entière ? Qu’elle me tue à petit feu, quand elle se renferme dans sa coquille, se soustrayant à mes efforts pour l’atteindre ?

Tu as prévu de me mettre en colère ? le taquine -je en mordillant son cou.

Son odeur m'a manqué.Ses mains.Son souffle.Sa chaleur.Tout.

Non. Juste de te rendre heureuse...

Ça va... c'est en bonne voie.