Ajouter un extrait
Liste des extraits
"Vous savez ce que je ressens pour cette Priss Sratton?
- De l'empathie, dit Rick.
-Quelque chose de ce genre... Je m'identifie à elle. C'est dingue! Je vais me voir mourir. D'ailleurs, c'est peut être ce qui se produira. Vous me prendrez pour elle et adieu Rachel! elle n'aura plus qu'à regagner Seattle pour vivre ma vie à ma place. C'est la première fois de ma vie que j'ai ce genre de sentiment. Nous sommes bel et bien des machines, on nous emboutit à la chaîne comme des capsules de bouteilles. Je -moi personnellement - je croyais exister en tant que telle, et ce n'est qu'une illusion. Je ne suis qu'un modèle de série parmi des milliers d'autres.
Elle frissonna"
Afficher en entier— À la fondation, nous avons discuté de votre problème avec les Nexus-6 en fuite et nous avons pensé, comme nous les connaissons bien, que vous auriez plus de chances de réussir si l’un d’entre nous travaillait en relation avec vous.
— En faisant quoi ?
— Eh bien, si l’un d’entre nous vous accompagnait quand vous vous mettrez en chasse.
— Pourquoi ? Qu’est-ce que ça me donnerait de plus ?
— Les Nexus-6 vont s’inquiéter quand ils vont voir un humain s’intéresser à eux. Alors que si c’est un autre Nexus-6 qui établit le contact…
— C’est-à-dire vous, en particulier.
— Oui, acquiesça-t-elle sur un ton grave.
— J’ai déjà assez d’aide comme ça.
— Pourtant, je pense que vous avez vraiment besoin de moi
Afficher en entier(Devant La Flûte enchantée de Mozart)
Cette répétition, puis le spectacle, vont prendre fin, les chanteurs vont mourir, et en fin de compte la dernière partition de sa musique sera détruite d'une manière ou d'une autre. Un jour, le nom même de Mozart aura été oublié, la poussière aura gagné. Sinon sur cette planète, du moins sur une autre. On peut y échapper quelque temps. Tout comme les andros peuvent m'échapper et s'accorder un court répit. Mais on finit toujours par les avoir, moi ou un autre chasseur de primes. D'une certaine façon, comprit-il, je fais partie du processus entropique de destruction de la matière. La fondation Rosen crée des choses que moi je défais.
Afficher en entierOn exigera de toi que tu fasses le mal où que tu ailles. C'est le fondement même de l'existence, d'être forcé à aller l'encontre de sa nature. Chaque créature vivante doit le faire un jour ou l'autre. C'est l'ombre ultime, la défaite de la création. C'est la malédiction à l’œuvre, la malédiction qui se nourrit de toute vie. Partout dans l'univers.
Afficher en entier《Je vais te dire Roy à quoi nous nous fions beaucoup trop : à notre satanée intelligence supérieure !》
Elle lança un regard furieux à son époux, ses petits seins ne cessant de monter et descendre.
Afficher en entierUn instant de lecture suffit à le convaincre que pour une fois miss Marsten avait dit la vérité : le Nexus-6 était bel et bien muni de deux trillions de constituants et pouvait choisir entre dix millions de combinaisons d'activité cérébrale possibles. En moins de trois quarts de seconde, un androïde ainsi équipé pouvait adopter l'une des quatorze attitudes de réaction dont il disposait. Aucun test d'intelligence ne concernait un andro pareil. Et puis quoi? Ça faisait des années qu'on n'utilisait plus les tests d'intelligence pour les coincer, depuis les modèles rudimentaires du début des années 80.
Afficher en entierComme la plupart des gens, il s'était parfois demandé pourquoi les androïdes réagissaient n'importe comment aux tests de mesure de l'empathie. De toute évidence, l'empathie appartenait en propre à l'esprit humain, alors que l'intelligence se retrouvait, avec des différences de degré, à tous les échelons de l'évolution, jusque chez les arachnides. D'abord, la faculté empathique ne pouvait appartenir qu'à un animal social. Un organisme solitaire, comme celui de l'araignée, n'en avait aucun besoin. Bien au contraire, l'empathie amoindrirait probablement les chances de survie de l'araignée qui en serait dotée. Elle deviendrait consciente du désir de vivre de sa proie. Avec une telle faculté, tous les prédateurs, y compris les mammifères les plus évolués, les félins, crèveraient de faim...
Afficher en entierLe mouton n’était pas mal, avec sa laine et ses bêlements plus vrais que nature – les voisins n’y ont vu que du feu. Mais il arrive en fin de carrière : ses circuits fatigués ne maintiendront plus longtemps l’illusion de la vie. Il va falloir le remplacer. Pas par un autre simulacre, non, par un véritable animal. Deckard en rêve, seulement ce n’est pas avec les maigres primes que lui rapporte la chasse aux androïdes qu’il parviendra à mettre assez de côté. Holden, c’est lui qui récupère toujours les boulots les plus lucratifs – normal, c’est le meilleur. Mais ce coup-ci, ça n’a pas suffi. Face aux Nexus-6 de dernière génération, même Holden s’est fait avoir. Alors, quand on propose à Deckard de reprendre la mission, il serre les dents et signe. De toute façon, qu’a-t-il à perdre ?
Afficher en entierLe silence. Il suintait littéralement des murs et des boiseries, envahissant Isidore avec une irrésistible puissance, comme généré par une meule gigantesque. Le silence s'élevait du sol à travers la veille moquette grise en lambeaux. Il s'échappait des appareils plus ou moins en état de marche qui équipaient la cuisine, des machines qui n'avaient jamais fonctionné depuis qu'Isidore vivait ici. Sortait de la lampe sur pied inutile du séjour, formait depuis le plafond constellé de chiures de mouches tout un réseau presque liquide de non-bruits, d'absences, qui s'étalait ensuite sur les murs.
Afficher en entierIl vit alors la poussière et la ruine se déployer de toutes parts dans l'appartement - entendit venir la tropie, le bouleversement ultime de toute forme, l'absence qui allait tout engloutir.
Afficher en entier